cime partie antique des murs de la n ef, &même ils
ont été mal téparés.
Il y «voit un autre petit temple de la Concorde bâti
par l’édile Flavius, & joint au groecoftafe ; c’étoit le
lieu oit les ambafladeurs envoyés vers lé, fénat at-
tendoient fa réponfe. Le fénat y rendoit auffi quelquefois
des jugemens ; Pline , l. X X X I I I , dit fènacu.'-
-lum fuprà grcecojlafim., ubi cèdes Concordice , & bajîlica
■ opimia. Il avoit été réparé par Opimius» (D . J. )
TEMPLES DE CYBELE, ( Antiq, greq. & rom. ) la
mere des dieux fut extrêmement honorée en Phry-
g ie, & eut le plus fuperbe de (estemples à.Peflinuntè,
capitale du pays. Les Romains ne reconnurent cette
divinité que vers l’année .548 , fous le confulat de
•Cornélius Scipion, furnommé VAfricain, & P. Lici-
nus, au fujet d’une pluie de pierres durant la fécondé
guerre punique. Ils eurent recoursaux livres delà Sibylle,
& on trouva que pour chaffer les Carthaginois
d’Italie , il falloit faire venir la mere des dieux
de Peflïnunte à Rome. On dépêcha donc aufli-tôt
des ambafladeurs au roi Attalus, qui leur fit délivrer
la déeffe repréfentée par une groffe pierre informe
& non taillée. M. Valerius , l’un des députés , étant
arrivé à Terracine avec cette pierre , en donna avis
au fénat, & lui manda qu’il étoit néceffaire d’envoyer
avec les dames le plus homme de bien de toute la
ville pour la recevoir.
Le fénat jetta les yeux fur P. Cornélius Scipion
Nafica ; il alla la recevoir avec les dames romaines
au port d’Oftie , qui l’apporterent à Rome, & la mirent
dans le temple de la vi&oire fur le mont Palatin.
. L’année fuivante M. Livius & Claudius cenfeurs,
firent bâtir un temple particulier pour elle , & treize
ans après , M. Junius Brutus le dédia. ( D . J. )
TEMPLES DE DAGON , ( Antiq. phéniciennes. )
cette divinité célébré des Philiftins, 6c dont l’Ecriture
parle fouvent, avoit des temples magnifiques en
Phénicie, entr’autres à Gaza & à Azoth. Dagon eft
un nom phénicien, qui veut dire froment Dagon
le dieu du blé , l’inventeur du labourage , méritoit
bien après fa m ort, les honneurs divins. (Z>. / . )
. T emple de D elphes , ( Antiq, grecq. ) Voye^
D elphes , temple de; il nous-manque une defcription
détaillée de ce temple célébré , bâti par les, Amphi-
âions, & qui fubfiftoit encore du tems dePaufanias ;
mais s’il n’étoit pas auffi magnifique pour fa ftruêhire
que celui de Jupiter Olympien à Athènes-, il pofle-
doit du-moins un chef-d’oeuvre de Phidias, & de'plus
il étoit ineflimable par les préfens immenfes que lui
procuroit fon oracle ; toute la terre y avoit apporté
les offrandes , il falloit bien que le nombre en fïit infini
, puifque malgré tous les pillages qu’en firent
confécutivement tant de peuples & de ro is, Néron
dans fon voyage de la Grèce, quarante ans après que
les Thraces eurent faccagé & brûlé ce fameux temple,
y trouva & en enleva encore cinq cens ftatues de
bronze. ( D. J. )
, T emples de D ia n e , ( Antiq. grecq. & rom.')
cette grande divinité des Ephéfiens étoit encore honorée
dans toute la Grece par quantité de temples,
dont Paufanias vous donnera la defcription : bornons
nous à parler de ceux qu’elle avoit à Rome.
Le premier temple qu’on lui bâtit fut fur le mont
Aventin, fous le régné de Servius Tullius, à la per-
fuafion duquel les Romains & les Latins lui éleve-
rent ce temple a frais communs ; ils s’y affembloient
tous les ans, y faifoient un facrifice au nom des deux
peuples, & y vuidoient tous leurs différends : & afin
qu’il reftât un monument éternel de cette confédération,
on fit graver fur une ‘colonne d’airain les
conditions de cette alliance avec les noms de toutes
les villes qui y étoient comprifes,& des députés qui
les avoient lignées.
Ce temple étoit garni de cornes de vaches, dont
Plutarque & T ite - Livè: rapportent le fujet. Ils nous
difent qu’un certain fabin, nommé Autre Coratius, '
ayant une vache d’une beauté extraordinaire , un
devin l ’avertit que s’il immoloit cette vache à Diane
dans fon temple du mont A ventin, il ne manqueroit
jamais de rien, & que Ta ville foumettroit toute l’Italie
fous fon empire. Autro étant venu à Rome pour
ce fujet , un de fes valets avertit le roi Servius de la
prédi&ion du devin ; ce prince ayant confulté fur
cet article le pontife Cornélius, il fit avertir Autre
de s’aller laver dans les eaux du T ib re , avant de fa-
crifier cette vache, & cependant le roi Servius la
facrifia lui-même, & en attacha les cornes aux murailles
àatemple.
Augufle éleva un temple à Diane dans la Sicile,
après la défaite de Sextits Pompéius & le.recouvrement
de cette province. Il fit graver au frontifpice
de ce temple trois jambes, qui font lefymbole de,la
Trinaçrie ou de la Sicile, avec cette infeription,
imperator Ccefar.
Strabon, liv. IV. dé la defcription du monde,
raconte, qu’en l’île d’Icarie on voyoit un temple de
Diane nomme & T i t e - L i v e IV. de la
cinquième décade, appelle ledit temple Tauropolium,
& les facrifices qui s’y faifoient tauropolia; toutefois
Denis dans fon livre deJituorbis \ dit que Diane n’a
pas été nommée Tauropola du peuple , mais des taureaux
dont il y avoit grande abondance dans le pays.
( D . J . ) M
T emple de tous les D ie u x , (Antiq. rom.')
le temple de tous les Dieux, étoit l’édifice le plus fu-
perbe & le plus folidement bâti de la ville de Rome;
il eft vrai que j’en ai déjà parlé au mot Panth
éon [ c’etoit fon nom J , mais j ’ai beaucoup de
chofes à rectifier & à ajouter à cet article.
Le corps de l’ouvrage fubfifte encore aujourd’hui
fous le nom de Rotonde ou d'églife de tous les Saints
auxquels ce temple eft confacré, comme il l’étoit dans
le paganifine à tous les dieux : on en trouvera le défi
fem dans le II. tom. de VAntiq. expliq. par le pere
Montfaucon, qui l’a pris pourle plan de Serlio , &
pour le profil dans Lafreri.
Ce fuperbe édifice ne reçoit le jour que par un
trou fait au milieu de la voûte, mais fi ingénieufe-
ment ménagé, que tout le temple en eft fuffifamment
éclairé. Sa forme eft dé figure ronde, & il femble
que i’archite&e ait Voulu, comme en un grand nombre
d’autres temples de la première antiquité, imiter
en cela la figure qu’on donnoit au monde : quod forma
ejus convexa, fajiigiatam cceliJimilitudinem ojlen-
deret.
La bâtiffe de ce temple eft fort-ancienne ; on ignore
le tems de fa conftru&ion. Agrippa, gendre d’Au-
gufte, ne fit que le réparer, le décorer, & y ajouter
le portique que l’on admire aujourd’hui, & fur la
frife duquel il a fait mettre fon nom ; de - là vient
qu’on nomme ce temple le Panthéon d'Agrippa.
Son portique eft compofé de feize colonnes de
marbre granit, chacune d’une feule pierre : ces colonnes
ont cinq piés de diamètre, & plus de trente-
fept piés d’hauteur, fans y comprendre la bafe & le
chapiteau. De ces feize colonnes il y en a huit de
face & huit derrière, le tout d’ordre corinthien.
Comme on trouva, du tems du pape Eugene, près
de cet édifice , une partie de la tête d’Agrippa en
bronze, un pié de cheval & un morceau de roue du
même métal, il y a apparence que ce grand homme
étoit repréfenté lui-même en bronze fur ce portique,
monté fur un char à quatre chevaux.
Diogène, athénien, dit Pline, décora le Panthéon
d’Agrippa, & les caryatides, qui fervent de colonnes
au temple, font mifes aü rang des plus belles chofes,
ainfi que les ftatues pofées fur le haut du temple,
mais elles font trop élevées pour qu’on puiffe leur
rendre toute la juftice qui leur eft due.
Septime Sévere fit encore dans la fuite des réparations
confidérables à ce beau monument de la piété
des anciens,mais le temple eft toujours demeuré tel
qu’il étoit au tems de Pline, avec la feule différence:
qu’il a été dépouillé de fes ftatues, &de cette grande
quantité d’ornemens de bronze dont il étoit enrichi.
On ne voit pas même où pouvoient être placées
les caryatides dont Pline fait mention ; on a foup-
çonné qu’elles avoient occupé, l’attique qui régné
au-deffus des colonnes, dans l’intérieur de l’édifice.
On ignore le tems auquel elles ont été fupprimées,
& on n?eft pas plus inftruit du motif de leur deftruc-
tion. Il y à cepèndant apparence qu’on eft venu à,
cette extrémité lorfque le temple a été: converti ;en
églife, il a fallu en ôter les ftatues des divinités ; &
les caryatides furent mifes apparemment au rang
des ftatues, par des gens qui ne fayoientpas que les;
caryatides étoient vin ordre d’arçhite&ure, & n’a-
voient aucun rapport avec le culte religieux. ,
Les plaques de bronze dorées, qui couvroient
toute la voûte, furent enlevées par l’empereur Confiance
III. Le pape Urbain VIII. fe fervit des poutres
du même métal pour faire le baldaquin de S.Pierre,
& les greffes pièces d’artillerie qui font au château
Saint-Ange ; en un mot, toutes les chofes précieufes
dont ce temple étoit rempli ont été difîipées. Les ftatues
des dieux, qui étoient dans les niches qu’on
voit encore dans l’intérieur de temple, ont été ou
pillées ou enfouies; & il n’y a pas bien long-tems
encore, qu’en creufant près de cet édifice, on trouva
un lion de Bafalte, qui eft un beau marbre d’Egyte ,
& puis un autre, qui fervirent à ornef la fontaine
de Sixte V. fans parler d’un grand.vafe de porphire ^
qu’on plaça près du portique. ( D . J. )
T emple d’Eleusis, (Antiq.grecq.) un des plus
célébrés du monde, éleve en l’honneur de Cerès &
de Proferpine. Hetinus le fit d’ordre dorique , &
d’une fi vafte étendue, qu’il étoit capable de contenir
trente mille perfonnes ; car il s’en trouvoit du-
moins autant, de fouvent plus, à la célébration des
myfteres de ces deux déeffes ; c’eft un fait que certifient
Hérodote, /. V I I I . ch. Ixv. & Strabon, l. IX .
pag. 3 6 6 . Vitruve obferve que ce temple étoit d’a*
fiord fans colonnes au-dehors, pour laiffer plus de
placé & de liberté aux cérémonies religieufes qui fe
pratiquoient dans les facrifices éléufiniens ; mais Phi-
Ion dans la fuite y ajouta un portique magnifique.
T e m p l e d?É p h è s e , (Antiq. grecq. ) Voyez
ÉphÈse , temple d\
Le premier temple d'Ephtfe, qui fut brûlé par Ero-
ftrate , paffoit pour une des fept merveilles du monde
: on avoit employé 220 ans à l’élever. Les richefi
fes de ce temple dévoient être immenfes, puifque
tant de rois avoient contribué à l’embellir, & qu’il.,
n’y avoit rien de plus fameux en Afie que cet édihee.
Le fécond temple d'Ephéfe fut conftruit parCheiro-
mocrate, le même qui bâtit la ville d’Alexandrie, &
qui du mont Athos vouloit faire une ftatue d’Alexandre.
Ce dernier temple, que Strabon avoit vu, n’étoit
ni moins beau, ni moins riche, ni moins orné que le
premier. Xénophon parle d’une ftatue d’or maffifqui
y étoit. Strabon affure auffi que les Ephéfiens, par
reconnoiffance, ÿ avoient placé une ftatue d’or en
1 honneur d Artemidore. Le concours de monde qui
fe rendoit à Ephèfe pour voir ce temple, étoit infini.
Ce que raconte faint Paul, A ci. 1$. de la fédition
tramée par les orfèvres d’Ephèfe, qui gagnoient leur
vie. à foire de petites ftatues d’argent de Diane , eft
bien propre à nous prouver la célébrité du cuire de
cette déeffe.
, Vitruve obferve que le temple dont nous parlons
etQit a ordre ionique & diptérique, c’eft-à-dire qu’il
regnoit tout-à-l’entour deux rangs de colonnes, en
forme d’un double portique; il avoit 71 toifes de longueur
, fur plus de 3 6 de largeur, & l’on y comptoit
127 colonnes de 6b piés de haut.
Ce temple étoit un afyle des plus célébrés, qui
s’étendoit à 125 piés aux environs. Mithrida te l’a voit
borné à l’efpace d’un trait de fléché. Marc Antoine
doubla cette étendue ; mais Tibere pour éviter les
abus qui fe commettoient à l’occafion de ces fortes
de droits, abolit cet afyle : aujourd’hui on ne trouve
plus, d’un fi fuperbe édifice, que quelques ruines ,
dont on peut voir la relation dans le voyage de Spon.
( D. J. ) .
T emples d’Escü LAPE , (Antiq. greq. & rom.) ce
dieu de la fànté fut premièrement honoré à Epidau-
re , ville d’Efclavonie, où il avoit un temple magnifique
& une ftatue d’o r& d’ivoire d’une grandeur extraordinaire,
fculptée par Trafijnede de l’île de Pa-
ros. Le dieu etoit repréfenté affis fur un trône , tenant
d’une main un bâton., & s’appuyant de l’autre
fur la tête d’un dragon, avec un chien à fes piés. Paufanias
dit que ce chien étoit mis aux piés d’Efculape,
parce qu’un chien l ’avoit gardé lorfqu’il fut expofé ;
on poiirroit auffi penfer, dit M. le C lerc, que ce
chien étoit l’emblème de l ’attachement, du zèle &
des autres qualités néceffaires à un médecin dans fa
profeffion.
Les Romains éleverent un temple\ Efculape dans
Hle du Tibre. L’o.c.cafion eh fut extraordinaire au
récit d’Aurélius Viftor.
Rome & le territoire qui l’environnoit, étoient ravagés
par la pefte. Dans cette défolation, on envoya
dix ambafladeurs à Epidaure avec Q. Ogulnius à leur
tête, pour inviter Efculape à venir au fecours des
Romains. Les ambafladeurs étant arrivés à Epidaure,
coqime ils s’occupoient à admirer la ftatue extraordinaire
d’Efculape , un grand ferpent fortit de deffous
fon autel, & trayerfant le temple, il alla dans le vaif-
feau des Romains, & entra dans la chambre d’O u l -
pius. Les ambafladeurs comblés de joie à ce préfage,
mirent à la v o ile , & arrivèrent heureufement à An-
tium , où les tempêtes qui s’élevèrent alors , les retinrent
pendant quelques jours. Le ferpent prit ce
tems pour fortir du vaiffeau ; & il alla fe cacher dans
«un temple fitué dans le voifinage, qui étoit dédié à
Efculape. Le calme étant revenu fur la'mer, le ferpent
rentra dans le vaiffeau , & s’avança fur le rivage
où on lui bâtit un temple, & la pefte ceffa.
Pline dit qu’on bâtit un temple d’Efculape en cet
endroit par une efpece de mépris pour l’art qu’il avoit
inventé», comme fi- les Romains avoient envoyé à
Epidaure une ambaflade folemnelle, à deffein d’injurier.,
le dieu dont ils avoient alors befoin.
Plutarque a rendu une meilleure raifon au jugement
de M. le Clerc, du choix qu’on faifoit de certains
lieux, pour y bâtir les temples d’Efculape. Il a penfé
que celui des -Romains ,'& prefque tous ceux de la
Grece, avoient été fitués. fur des lieux hauts & découverts
, afin que les malades qui s’y rendoient,
euflent l’avantage d ’être en bon air.
Il n y a pas de doute que ce ne fut à l’imitation des
Grecs, que les Romains placèrent le temple d’Efculape
hors de Rome; & l’on pourroit apporter une excellente
raifon de la préférence que les Grecs donnèrent
à cette fituation : ils avoient éloigné le temple
d’Efculape des villes, de peur que la corruption
occafionnée par: la foule des malades qui s’adref-
foient aux prêtres de ce dieu pour être guéris , ne
pafsât dans les lieux qu’ils habitoient, fi les temples
en avoient été voifins , ou qitfils n’euflent refpiré un
air empefté par la même caufe, s’ils avoient été élevés
.dans les villes. (D . J.)
T emple de la Félicité , (Antiq.'rom.) tempium
Felicitatis. Les Romains dreflerent un temple & un
autel à cette, dçefle, & firent faire fa ftatue par Ar