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cle du-voile du palais décrit par Santôrini, & qu’on
nomme auffi thireo-palatin. Il naît fuperieurementdu
bord poftérieur offeux du palais & de la membrane
ferme qui des narines fe rend au voile du palais &
une partie marchant efifemble, tandis qu’une nùtre
fait diverlion, il defcend, fe réfléchit du voile derrière
les amygdales, à -la partie pofteneure & latérale
de la langue & de l’os hyoïde , plus enfoncé que
le ftylopharingien ; & ayant paffé au-delà de la langue
, il cottoie latéralement le pharinx pour fe rendre
à la corne & à la côte latérale du cartilage thyroïde
même, toujours couvert de la membrane de
ce cartilage ; il va lâchement s’inferer a,tous les
mufcles du pharinx. C ’eft le principal agent de la déglutition.
Le pharingo-ftaphilin deVall'alva& l’hipe-
roo-pharin°ien de Santonni font des portions de ce
mufcle. Voy&i Pharingo-staphilin & Hiperoo-
STAPHILIN.
THYRO - PHARYNGIEN, en Anatomie^ nom
d’une paire de mufcles qui viennent du cartilage
thyroïde entre le bord & la ligne oblique, d’oii ils
montent obliquement en-arriere , fe rencontrent &
fe croiffent l’un fur l’autre fur la ligne blanche. .
THYRO STAPHYLIN, en Anatomie, nom d’une
paire de mufcles de la luette qui viennent des parties
latérales du cartilage thyroïde, & en s?élargiflant fe
terminent en forme d’arc au voile du palais.
THYRRÉENNE, pierre, ( Hift. nat. ) lapis
thymus, nom donné par Pline à une pierre qui félon
lui, ftirnageoit à l’eau quand elle étoit entière,
mais qui tomboit air fond lorfqu’elle etoit hrifee.
THYRREUM F l NUM, vin connu des anciens,
qui étoit fort épais & fort chargé en.couleur, mais
doux & agréable an goût. ‘ _ -
THYRSE , f. m. ( Littéral. ) eép<ne, hapdafrondi-
hui veftita, c’étoit une demi-pique ornée de feuillages
de lierre & de pampre de vigne, entrelacées en
forme de bandelettes. Il eft incroyable combien San-
maifé a répandu d’érudition pour le prouver dans fes
homonymies.
Les dieux de la fable avoïent chacun leurs armes
ou leurs fymboles ; le tkyrfe étoit tout enfemble l’arme
& le fymbole de Bacchus & des bacchantes. Ce
dieu portoit toujours le thyrfe k la main.
Qui s Bacchum gracili vepm preetendere thyrfo ,
Quis te celatâcutn face vidit Amor ?
Qui vit jamais Bacchus mettre fon rAyr/è fous fa robe
, ou Cupidon cacher fon flambeau ? On dit que
Bacchus & fe s compagnons portèrent le thyrfe dans
leurs guerres des Indes pour tromper ces peuples,
qui ne connoifîoient pas les armes. Enfuite l’ufage
s’établit de s’ en fervir dans les fêtes de ce dieu.Phor-
nutus prétend que le thyrfe appartient à Bacchus &
aux bacchantes, parce que les grands buveurs ont
befoin d’un bâton pour fe foutenir, lorfque le vin
leur a troublé la tête. Cette origine du thyrfe n’eftpas
fort ingénieufe ; il vaut encore mieux s en tenir à la
première; les poètes,.n’ont pas voulu voir le thyrfe
ftérile entre les mains des bacchantes. Ils ont afl'uré
qu’en frappant la terre de leur thyrfe, il en jailliffoit
fur le champ, tantôt une fource d’eau v iv e , & tantôt
une fontaine de vin. ( D . J. )
T h yr se , ( Critiq. facrée. ) bâton entouré de feuillages,
que les Juifs portoient en réjouiffance pendant
ja fête des tabernacles, pour rendre grâces à Dieu de
la prife de Jérufalem par Macchabée. Enfuitèils or-,
donnèrent unanimement qu’à l’avenir toute la nation
célébrât chaque année la même fête, en portant des.,
thyrfes & des rameaux de palmes vertes devant l’E-
ternel qui leur avoit accordé la faveur inefpérée de
pouvoir purifier fon temple. lI.Macck. x. y .{D . J.)
THYSSAGETES, ( Géog. anc. ) peuples qui ha-
bitoient près des Palus Méotides, félon Hérodote,'
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i. IV. 7t°. 22. Ils étoient voifins des Jircæ. Pompo*
nius Mêla, /. I. c.x ix . écrit Thyfagetce, & Pline,
l. IV. c. xij. Thjiffagette. ( D . J. )
THYSSELINUM, f. m. {Hift. nat. Bot.)genre de
plante qui ne différé de celui du perfil de montagne
qu’en ce que les efpeces qui le compofent, rendent
un fuc laiteux. Voye{ Persil de MONf AGNE,Tour-
nefort, inft. rei herb. Voye{ PLANTE.
Tournefort ne compte que deux efpeces de ce
genre de plante umbélifere ; la première, ihÿjfelinum
Plinii, I. R. H. 31g , s’appelle affez bien en anglois
the milhy parfley.
Sa racine eft vivace-, rouge-brune, empreinte d’un
fuc laiteux, d’un goût âcre & defagréable ; elle pouffe
une tige à la hauteur de trois ou quatre piés, cannelée
&creufe en-dedans ; fes feuilles font férulacées,
c’eft-à-dire , reffemblantes à celles de la férule , empreintes
comme la racine d’un fuc laiteux mêlé d’âcre
& d’amer. Les fommités des rameaux foutiennent
des parafols garnis de petites fleurs à cinq feuilles
d’un blanc jaunâtre , difpofées en rofe avec autant
d’étamines capillaires à fommets arrondis ; à ces fleurs
fuccedent des femences jointes deux*-à-deux, ovales*
larges, applaties, rayées fur le dos ; cette plante
croît le long des étangs & des ruiffeaux, dans les
prés bas & aquatiques , & aux lieux humides ; elle
fleurit en Juin & Juillet, & fes femences font mûres
au commencement de l’automne-. ( D . J. ) •
THY SSUS, {Géog. anc.) ville de la Macédoine
fur le mont Athos, félon Pline & Thucydide» (D . ƒ.)
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TIÀLQUÉ , TIARJ.CK bu TIARLÉ Ç, f. nu
( Marine. ) forte de bâtiment qui a une petite fourche
, un grand balefton, Un pont très-bas autour duquel
il y a des courcives, deux- petits blocs au bor-
dage vers l’avant, pour y lancer des manoeuvres,
& trois ou quatre défenfes de deux piés de long, qui
pendent à des cordes aux deux côtés de l’avant. . (
TIAN CO, f. m. ( Hift. nat. Botan.) fruit des Indes
orientales dont on ne nous apprend rien, finon que
les habitans le pilent & le prennent dans toutes fortes
de liqueurs pour les moindres incommodités qu’-
ils reffentent.
TIANO , ( Géog. mod.) en latin Teanurn, ancienne
petite ville d’Italie, au royaume de Naples, dans la
terre de Labour, à quatre lieues au couchant de
Capoue. Elle a des eaux minérales dans fon voifina-
ge. Long. 31..p . latit. '41. ^ .^ {D .f t . )
T IA RÆ , ( Géog. anc. ) lieu de l’île de Lesbos,au
voifinage de la ville de Mytilène. Pline , L X IX . c.
iij. dit que ce lieu produifoit une grande quantité de.
trufes, & Athénée remarque la même chofe. Je vou-
drois bien favoir fi les trufes de Lesbos étoient de la
même nature que les nôtres ; on n’en trouve plus à
préfent à Mytilène. Voye[ le mot T rufe. {D . J . )
TIARE , ( Critiq. facrée. ) ornement de tête des
prêtres juifs, Exod. xxviij. 40. Cet ornement cependant
ne confiftoit qu’en une efpece de petite couronne
faite de byffe ou de fin lin, Exod. xxxix. 26.
Mais le grand prêtre, outre cette tiare, en avoit une
autre d’hyacinthe, entourée d’une triple couronne
d’or, garnie fur le devant d’une lame d’or fur laquelle
étoit gravé le nom Jéhova. ( D. J. ),
T iare , ( Littérat. ) couverture de tête en Orient.
On appelle ainfi une efpece de bonnet rond, droit,
ou en pointé recourbée, tel qu’on le voit fur les figures
d’Atis & de Mythras. Les tiares de plufieurs
leigneurs particuliers étoient en cône courbée fur la
pointe , avec deux bandelettes que l’on attachoitfous
le menton pour les tenir ; la tiare devint auffi l’ornement
de tête ordinaire aux prêtres de Cybele,. Les
rois de Perfe portoient lçurs dures à pointes droites,
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& les autres fotiverains de l’Orient en portoient de
différentes formes. Voye[ T i a r e , Art numifrn.
(£>• m I . I ■ ; ;
T iare , ( Art numifrn.) La tiare etoit d’un grand
ufage parmi les Orientaux. Celles dont les particuliers
fe fervoient, étoient ou rondes ou recourbées
par-devant, ou femblables au bonnet phrygien ; il
n’étoit permis qu’aux fouverainsde les porter droites
& élevées. Les rdis de Perfe étoient fi jaloux de ce
droit, qu’ils auroient puni de mort ceux de leurs fu-
jets qui auroient ofé fe l’attribuer ; & l’on en faifoit
tant de cas , que Demaratus le lacédémonien, après
avoir donné un confeil fort utile à Xerxès , lui demanda
pour récompenfe de pouvoir faire une entrée
publique dans la ville, de Sardes avec la tiare droite
lur la tête.
Les médailles nous repréfentent ces différentes
fortes de tiares. On y voit que celles des rois d’Arménie
fe terminoient par une efpece de cercle fur-
monté de plufieurs pointes ; on y diftingue communément
celles des rois parthes de celles des rois de
l’Ofrhoène , parles divers ornemens dont les unes
& les autres font chargées; enfin la médaille de
Xercès fait préfumer que les tiares des rois d’Arfamp-
fate étoient fort pointues. Ces remarques toutes frivoles
qu’elles paroiffent, ont cependant un objet
utile, puifqu’on peut en conclure i° . que tout prince
qui a pris la tiare fur fes médailles , a dû regner en
Orient ; z ° . qu’en obfervant avec attention la forme
de fa tiare, on connoitra à-peu-près l’endroit où il a
régné. ( D . J . )
T iare du pape , {Hifi. des papes.) ornement qu’a
pris le pontife de Rome pour marquer fa dignité ';
cet ornement eft fi fuperbe , qu’on a lieu de juger
qu’il ne le tient pas de S. Pierre ; en effet c’eft une efpece
de grand bonnet, autour duquel il y a trois
couronnes d’or qui font les unes lur les autres en
forme de cercle, toutes éclatantes de pierreries, &
ornées d’un globe avec une croix fur le haut de ce
globe , & un pendant à chaque côté de la tiare.
Il eft vrai néanmoins que la tiare papale n’étoit
d’abord qu’un bonnet rond, entouré d’une fimple
couronne ; mais Boniface VIII. trouvant ce bonnet
trop fimple, l’embellit d’une fécondé couronne, pour
indiquer qu’il avoit droit fur le temporel des rois ;
enfin Benoît XII. mit la troifieme couronne-; & cette
triple couronne peut fignifiertout ce qu’on voudra ;
pour moi je crois qu’elle défigne l’églife d’Italie qui
eft triomphante, militante & lbuffrante.
T ÎA R IU H A , ( Géog. anc.) ville de l’Efpagne
tarragonoife lituée dans les terres , au pays des Iler-
caons, fuivant Ptolomée, /. II. c. vj. le nom moderne
e ft , à ce qu’on prétend , Teruel. (Z?. J .)
T IASUM, ( Geogr. anc. ) ville de la Dace ; Ptolomée,
l. IL c.viij. la marque au voifinage deNétin-
dana & de Zeugma ; le nom moderne eft Diod, félon
Lazius. ( D . J. )
TIBALANG, f. m. ( Hiß. mod. fuperfiit. ) nom
que les anciëns habitans idolâtres des Philippines
donnoient à des fantômes qu’ils croyoient voir fur
le fommet des arbres. Ils fe les reprélentoient combine
d’une taÜle gigantefque, avec de longs cheveux,
de petits piés, des aîles etendues , & le corps peint.
Ils pretendoient connoître leur arrivée par l’odorat,
& ils avoient l’imagination fi forte, qu’ils affuroient
les voir. Quoique cesinfulairesreconnuffentunDieu
fupreme qu’ils nommoient Barhala-may-capal, ou
dieu fabricateur ; ils adoroient des animaux, des oi-
leaux , le foleil & la lune, des rochers , des rivières
, &c. Ils àvoient fur-tout une profonde vénération
pour les vieux arbres; c’étoit un facrilége de
, 1 Parce qu’ils étoient le féjour ordinaire
des libalangs.
TIBARÉNIENS , les , ( Géog. anc. ) Tibareni,
Tome X V I .
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peuples d’A fie, fur le Pont-Euxin , aux environs de
la Cappadoce. Pomponius Mêla, 1.1 . c. ix. Strabon,
l. X l l . p. 648. & Pline , l. V l.c .iv . en font mention
; ils font appellés Tibrani par Euftathe ; la contrée
qu’ils habifoient, eft nommée Tibarania ou Ti-
' bare ni a , par Etienne le géographe ; c’eft d’eux dont
parle Diodore de Sicile, l. XIV. fous le nom de 77-
baris tribus.
Ces pèuples mettoient ainfi que les Chalibes, le
fouverâin bien à jouer & à rire, cui in vifu lufuque,
fummum boruim e/?, dit Pomponus Mêla,/. I.c.xix. De
plus, dès que leurs femmesctoient délivrées du mal
d’enfant, ils fe mettoient au lit pour elles, & en re*
cevoient tous les fervices qu’on rendoit ailleurs à des
accouchées; ils en ufoient peut-être ainfi par cet ef-
prit de plaifanterie qui les portoit à fe divertir de
tout. Quoi qu’il en foit, divers auteurs, Apollonius,
Valerius Flaccus, & l’hiftorien Nymphodore, leur
attribuent cette coutume. Diodore de Sicile, l. V.
c. xiv. dit que la même chofe avoit lieu dans l’île de
Corfe. M. Colomiés nous affure que le même ufage
fe pratiquoit autrefois chez les Béarnois, & qu’ils le
tenoient des Efpagnols. Théodoret obferve une chofe
plus férieufe, c’eft que les Tibaréniens ayant reçu
l’Evangile, abrogèrent la cruelle loi qui régnoit chez
eu x , & qui ordonnoit de précipiter les vieilles gens. raHi TIBERE, MARBRE D E , {Hiß. nat.) marmorTibe-
rium ; les.Romains appelloient ainfi un marbre verd
rempli de veines blanches, qui fe tiroit d’Egypte ; ils
l’appelloient auflï marmor Augußum. Pline nous dit
qu’Augufte & Tibere furent les premiers ' qui en firent
venir à Rome ; il paroît que ce marbre eft le
même que celui que nous connoiffons fous le nom de
verd antique, ou de verd d'Egypte.
TIBERIÀCUM, {Géog. anc.) ville de la baffe
Germanie , félon l’itinéraire d’Antonin, qui la marque
fur la route de Colonia-Trajana, à Colonia Agrip-
pina, entre Juliacum, & Colonia-Agrippina , à huit
milles de la première de ces villes, & à dix de la fécondé.
C ’eft aujourd’hui Bertheim, qui conferve en
quelque forte fon ancien nom, dont il a perdu la première
fyllabe. { D . J . )
TIBERIADE, EAUX DE , ( Hift. nat. Eaux minér.)
fource d’eaux chaudes qui font près de Tibériade en
Egypte; ledoûeur Perry étant fur les lieux, a fait
en phÿficien quelques expériences fur ces eaux minérales
, pour en connoître la nature. Une demi-
drachme d’huile de tartre verfée dans une once &
demie de cette eau, elle eft devenue trouble & bour-
beufe ; au bout de douze heures, les trois quarts de
cette eau parurent comme de la laine blanche, laif-
fant feulement une petite quantité d’une eau lympide
au fond du vaiffeau. Cette fubftance laineufe de couleur
blanche ayant été féchée, a donné une fort petite
quantité d’ochre jaune.
Une drachme & demie d’efprit de vitriol ayant
été jettée dans cette eau , a produit beaucoup de fé-
diment blanc & onâueux. Une folution de fublimé
ayant été verfée deffus l’eau à la même dofe d’une
drachme & demie, l’eau eft devenue trouble, jaunâtre,
1 & a dépofé un peu de fédiment terreux; il
paroît de-là que cette eau contient un fel nitreux. Le
fucre; de Saturne ayant été ajouté femblablement à
la dofe d’une drachme & demie , cette eau a dépofé
un peu de fédiment de brique. Mêlée avec de l’ef-
prit de fel armoniac, elle fe change en une liqueur
trouble, d’un verd bleuâtre, & dépofé enfin un fédiment
Cotonneux. Le fucre • de violettes la change
en couleur jaunâtre ; les rapures de noix de galle, !a
changent en un pourpre foncé, & en fecouant la
bouteille, elle devient auflï noire que de l’encre.
Il réfulte de ces expériences, que l’eau minérale
de Tibériade contient une affez grande quantité de fèl
R r