p ire r ôcque les poumons foient dilatés. Voye^ R espi- ;
-RATION. ' .
Leon Botal, cPAfti en Piémont, a le premier décrit
exaérement, en 1561, l’ufage de ce trou. Lorfqu’il
décrit la circulation du fang, il allure que. le trou ovale
eft une des voies par où le fang , dans le foetus, eft
porté du ventricule droit dans le ventricule gauche.
Les anatomiftes modernes approuvent cette découverte
, 8c regardent tous le trou ovale comme ab-
folument néceffaire po u r la circulation du fang dans
le foetus. Voye^ Cir c u l a t io n .
À l’ouverture du trou il y a une efpece de membrane
flottante qui reffemble à une valvule, mais
elle n’en fait point l ’office , car elle ne peut point
empêcher le fang de paffer d’une oreillette dans l’autre.
Suivant M.-Winflow cette membrane ne fert
qu’à fermer le trou lorfque le foetus eft né.
C’ eft un fentiment unanimement reçu, que le trou
ovale peut quelquefoisrefter ouvert, même dans les
adultes ; nous en avons beaucoup d’exemples rapportés
par différens auteurs.
Le doéteur Connor affure qu’il a trouvé un trou
botal à demi-ouvert dans une fille âgée de quatre ou
cinq ans, 8c il le trouva allez grand dans une fille
qu’il ouvrit à Oxfort pour laiflër paffer une tente.
Differt. médic. & phyf. de Stap. off. coat.
L’exaft M. Cowper ajoute, qu?il a fouvent trouvé
le trou botal ouvert dans les adultes. Anat. app. f . 3.
Des anatomiftes de Paris obfervent, que le trou
ovale refte toujours ouvert dans le veau marin, c’eft
pour cela qu’il peut refter pendant fi long-tems fous
l’eau.
Ceux qui ont été rappellés à la viè après avoir
refté long - tems fous les eaux, ou après avoir été
pendus, etoient peut-être dans ce czs.Voye^ N o y é.
mais M. Chefelden rejette fans héfiter toutes ces au-
• torités, 8c il foutient que ni dans les animaux adultes,
foit terreftres , foit amphibies, ce trou n’eft jamais
ouvert.
Il dit que quand il commença à difféquer qu’il pen-
foxt comme les autres auteurs au fujet du trou botal,
mais qu’il s’apperçut par la fuite qu’il avoit pris l’orifice
de la veine coronaire pour le trou ovale, 8c il
penfe que les autres auteurs qui affurent qu’il eft toujours
ouvert dans les amphibies ,• ont donné dans la
même méprife que lui, parce qu’après nombre de
recherches faites avec exa&itude, il n’a jamais trouvé
ce trou ouvert dans ces animaux. Voye^ Am ph ib
ie s .
Et il ne peut pas croire que l’ouverture de ce
trou pût mettre ces animaux en état de vivre fous
l’eau comme le foetus vit dans la matrice, à-moins
que le canal artériel ne fut auffi ouvert. Chefeld*
Ap. phyf. thejl. I. IV. c. vïj.
On vient de voir que le trou ovale a une valvule,
qui. dans le foetus laiffe paffer le fang d’une oreillette
du coeur dans l’autre, 8c qu’après la naiffance de l’enfant
elle fe colle peu-à-peu à la circonférence de ce
trou, 8c ne permet plus cette communication qui
étoit entre les deux oreilles ; cependant M. Hunauld
a fait voir à l’académie le coeur d’un fujet de 50 ans
où cette valvulé collée exa&ement comme elle de-
vroit être, à la circonférence du trou'ovale, étoit
percée dans fon milieu d’une ouverture d’environ
trois lignes de diamètre, 6c par conféquent donnoit
au fang un paffage d’une oreillette dans l’autre, auffi
libre qu’avant la naiffance, fi elle avoit toujours été
collée ,.8c prefque auffi libre , fi elle.ne l’avoit pas
toujours été. L ’ouverture de la valvule n’avoit été
produite ni par un déchirement, ni par une fuppura-
tion, 8c cela fe reconnoiffoit facilement à fon rebord.
Il eft néceffaire que le trou ovale foit ouyertdans le
foetus qui ne relpire p a sm a is il n’eft peut-être
pas également neceffaire qu’il foit fermé quand on
refpite.'En 1740 M. Duhamel a lû à l’académie une
fécondé obfervation de M. Aubert, médecin de la
marine à Breft, qui confirme exactement celle de
M. Hunauld.; foute la différence eft que le fujet de
de M. Hunauld avoit cinquante ans, & celui de
M. Aubert trente.
La valvule que nous avons dit fe coller quelque
tems après la naiffance au bord du trou ovale, paroit
une partie bien néceffaire à la circulation du fang
dans le foetus ; cependant M. Lieutaud dit l’avoir vu
manquer entièrement dans un foetus de neuf mois.
( D . J . )
T rous dü cranè , (Anatomie.) comme dans une
grandè ville il y a différentes portes, au moyen def-
quelles les habitans de là campagne communiquent
avec ceux de la ville pour les befoins réciproques;
de même dans le crâne il fe rencontre différens tràus,
au moyen defquels il entre, par divers canaux, la
nourriture pour le cerveau, 8c il en fort par d’autres
les efprits préparés dans cet organe, 8c qui font né-
ceffaires pour exécuter les mouvemens du corps ;
Keill a fait l’énumération de tous ces trous, mais il
importe encore plus de favoir qu’ils offrent, comme
les autres parties du corps, dès jeux 8c des variétés
de la nature ; j’en citerai feulement deux ou trois
exemples.
On rencontre quelquefois, contre l’ordinaire, un
trou ou canal à la partie inférieure & antérieure des
os pariétaux, par lequel paffe une branche de la carotide
externe, qui va diflribuer fes rameaux à la
dure-merè.
Les temporaux ont communément cinq trous extérieurs
; l’un d’eux eft fitue de chaque côté derrière
l’apophyfe maftoïde ; ce trou, quoique coiifidérable,
ne fe rencontre dans quelque fujet que d’un côté,
8c d’autres fois, point-du-tout.
L’occipital a'd’ordinaire fept trous, au nombre defquels
il y en a deux confidérables qui répondent aux
foffes jugulaires, 8c cependant ils ne fe trouvent quelquefois
que d’un côté ; M.Hunaud , Métn. de Vacad.
5*3^730 , a remarqué au fujet de ces deux trous , que
celui du côté droit eft ordinairement bien plus grand
que celui du côté gauche ; 8c comme le diamètre du
finus latéral droit eft auffi d’ordinaire à proportion
plus grand que celui du gauche, cet académicien en
conclut que la faignée de la jugulaire du côté droit
eft différente par l’on effet de celle du côté gauche;
mais il falloit conclure feulement, qu’en ce cas le
fang s’évacuoit plus promptement du côté droit dans
le même tems donné. ( D . J* )
T rous d’amures , ( Marine. ) voyei Amures.
T rous d’ecou tes, ( Marine. ) trous ronds percés
en biais dans un bout de bois , en maniéré de
dalots, par où paffent les grandes écoutes.
T ro u ; ( Horlogerie. ) outil à rapporter des trous :
c’eft un infiniment. repréfenté dans nOs Planches de
C Horlogerie, dont les Horlogers fe fervent lorfqu’ils
ont befoin de refaire un trou dans une platine ( ou
comme ils difent de le reboucher ) , dans le même endroit
précifément où il étoit avant. Ce qu’il y a d’ef-
fentiel dans cette opération, c’eft de déterminer deux
points fixes fur la platine dont on connoiffe la diftan-
ce au centre du trou. Voici comment on les détermine
avec cet outil. La piece m o mobile fur les deux
pivots T T eft continuellement pouffée à-travers le
trou F de m vers o , au pioyen du reffort r qui appuie
deffus en m , de façon que la pointe o de cette piece
débordé toujours les autres P P ; ainfi faifant entrer
cette pointe dans le trou que l’on veut reboucher,
on abaiffe enfuite les deux autres P P , & on Ie?
preffe un peu contre la platine, au moyen de quoi
elles marquent deux points ; le trou étant rebouche,
on repréfente l’outil fur la platine en élevant la pointe
0, de façon qu’il n’y ait que les deux autres qm
poftêftt deffüS cette platine -, 8c on les fait rentré?
bien précifément dans lès mêmes points ou petits
trous qu’elles avoient marqués ci-devant ; cela étant
fait, ôn lâche la pointe 0 dont l’extrémité fort aiguë
marque un petit point dans le même endroit prêche*
ment où étoit le centre du trou avant de l ’avoir bouché,
puifque la diftance entre ce centre 8c ces points
a été prife d’une maniéré invariable par ces trois
pointes O 8c PP* Dans cet outilla pointe O communément
n’eft ni mobile, comme elle eft ic i, ni dans
une même, ligne; elle eft feulement un peu plus longue
qüe les deüx autres , 8c forme avec elles une
efpece de triangle* Cette difpofition lui donne un
grand défaut, parce que les trous que l’on rebouche,
étant plus ou moins grands, la pointe oy entre plus
ou moins avant ; d’où il arrive que le point que cet
outil donne ( en s’en fervant de la même maniéré
approchant que du précédent ) , n’eft point au centre
du trou que l’on a bouché, mais dans l’arc du cercle
décrit par la pointe O dans ces différentes fitua-
tions ; pour peu qu’on y faffe attention , on en concevra
la faifon facilement, 8c pourquoi on a donné
à cet outil la difpofition repréfentée dans la figure;
cet infiniment eft en général fort utile en ce qu’il
épargne beaucoup de peine à l’ouvrier.
T ro u du t a m p o n , les. Fondeurs appellent ainfi
le trou par lequel le métal fort du fourneau pour entrer
dans l’éçheno. Il eft fait en forme de deux entonnoirs
joints l’un contre l’autre par leurs bouts les plus
étroits. On bouche celui qui eft du côté du fourneau,
avec un tampon de fer de la figure de l’ouVerture
qu’il doit remplir, 8c que l’on met par le dedans du
fourneau avec de la terre qui en bouche les joints;
de forte que le tampon étant .en forme de cône, le
métal ne peut le pouffer dehors. Voye^ Fo n d e r ie z *
les Planches de la fonderie des figures éque(1res.
T r o u , ( Jardinage.) eft l’ouverture que l’on creu-
fè p our planter les arbres proportionnément à leur
force ; on les fait de fix piés en quarré pour les plus
grands arbres ; ordinairement ils ne font que de trois
ou quatre piés en quarré , 8c leur profondeur fe réglé
fuivant la qualité de la terre. Voye{Pla nter.
T r o u , terme de jeu de Paume , c’eft un petit trou
d’environ un pié en quarré, pratiqué au-bas d’un des
murs dubout d’un jeu de paume au niveau du pavé.
Lorfqu’une balle entre, dans le trou de volée ou du
premier bond , le joueur qui l’a pouffée, gagne
quinze.
T rou-MAd am ê , f. fi ( Jeux. ) efpece de jeu où
l’on joue avec des petites boules ordinairement d’i—
Voire, qu’on tache de pouffer dans des ouvertures
en forme d’arcades marquées de différens chiffres.
Jouer au trou-madame, c’eft , dit Richelet, jouer à
une forte de jeu compofé de treize portes 8c d’autant
de galeries , auquel on joue avec treize petites
boules. On appelle du même nom l’efpece de machine
ouverte en forme d’arcades, dans lefquelles on
pouffe les boules.
TROUBADOURS ou TROMBADOURS, f. m.
( littéral. ) qu’on trouve auffi écrit trouveors, trouvions
, trouverjes 8c trouveurs, nom que l’on donnoit
autrefois, 8c que l’bn donne encore aujourd’hui aux
anciens poètes de Provence. Voye{ P oésie.
Quelques-uns prétendent qu’on les a appellés
trombadours, parce qu’ils fe fervoient d’une trompe
ou d’une trompette dont ils s’accompagnoient en
chantant leurs vers.
D ’autres préfèrent le mot de troubadours qu’ils font
venir du mot trouver, inventer, parce que ces poètes
avoient beaucoup d’invention, 8c c’eft le fentiment
le plus fuivi.
Les poéfies des troubadours confiftoient en fonnets,
paftorales , chants , fatyres , pour lefquelles ils
avoient le plus de goût, & en tenfons ou plaidoyers
qui étoient des difputes d’amour.
ïeari de Notre-Dame ou Noftradamus qui étoit
procureur au parlement de P ro v en c e , eft entré dans
un grand détail fur ce qui concerne ces poètes.
Pafquier dit qu’il avoit entre les mains l’extrait d’un
ancien liv re qui appartenoit au cardinal B em bo , 6c
qui avoit pour titre : les noms d'aquelsfirent temons fit
fyrventes. Ils éîoient au nombre dç 96 , & il y avoit
parmi eux un empereur, fa vo ir F rédéric I. deux rois,
Richard fi roi d ’Angleterre , & un ro i d’Arragon ,
un dauphin de Viennois & plufieurs comtes & c >
non pas que tous ees perfonnages euffent compofé
des ouvrages entiers en pro ven ça l, mais pour quelques
épigrammes de leur façon faites dans le goût de
ces poètes. Les pièces mentionnées dans ce titre 8c
nommées fyrventes, étoient des efpeces de poèmes
mêlés dé louanges & de fatyres , dans lefquels les
troubadours célébroient les vi&oires que les princes
chrétiens avoient remportées fur les infidèles dans les
guerres d’outre-mer.
Pétrarque ali iv . chapitre du triomphe de l ’amour '
parle av e c éloge de plufièurs troubadours. O n dit que
les poètes italiens ont formé leurs meilleures pièces
fur le modèle de ces poètes pro vençaux , & Pafquier
avance pofitivement que le Dante & Pétrarque font
les vraies fontaines de la poéfie' ita lien ne , mais que
ces fontaines ont leurfource dans la poéfie p rovençale.
Bou che r, dans fon hiftoire de Provence raconte
que vers le milieu du douzième fiecle les troubadours
commencèrent à fe faire eftimer en Europe, 8c que-
la réputation de leur poéfie fut au plus haut degré
v ers le milieu du x iv . fiecle. Il ajoute que ce fut en
Provence que Pétrarque apprit l’art de rim er, ‘qu’i l
pratiqua 8c qu’il enfeigna enfuite en Italie.
En effet outre les différentes fortes de poéfies que
compoferent les troubadours, même dès la fin du xj*
fiecle , ils eurent la gloire d’avoir les premiers fait
fentir à l’oreille les véritables agrémens de la rime.
Jufqu’à eux elle étoit indifféremment placée au commencement
, au repos ou à la fin du v ers ; ils la fixèrent
où elle eft maintenant, 8c il ne fut plus permis
de la changer. Les princes de ce tems-là en attirèrent
plufieùrs à leurs cours , 8c les honorèrent de leurs
bienfaits. Au refte ces troubadours é toient différens
des conteurs , chanteurs 8c jongleurs qui parurent
dans le même tems. Les conteurs compofoient les
profes hiftoriques 6c romanefques ; car il y avo it des
romans rimes 8c fans rimes ; les premiers étoient l’ouvrage
des troubadours , 8c les autres ceux des conteurs.
Les chanteurs chantoient les produirions des
p o ètes , 8c les jongleurs les exécutoxent fur différens
inftrumens. Voye[ Jongleurs^
« Les premiers poètes, dit M. l’abbé Maffieu dans
» fon hiftoire de la poéfie fran çoife , mènoient une
» v ie errante , 8c reffembioient du-moins par-là aux
» poètes grecs. Lorfqu’ils avoient famille , ils me-
» noient av ec eux leurs femmes 8c leurs enfans qui
» fe mêloient auffi quelquefois de faire des vers ; car
» affez fouvent toute la maifon rimoit bien ou mal
» à l’exemple du maître. Ils avoient foin encore de
» prendre à leur fuite des gens qui euffent de la v o ix
» pour chanter leurs compofitions, 8c d’autres qui
» fuffent jouer des inftrumens pour accompagner.
» Ecoutés de la forte ils étoient bien venus dans l e s
» châteaux 8c dans les palais. Ils égayoient lesrepas;:
» ils faifoient honneur aux affemblées, mais furtout
» ils favoient donner des louanges, appât auquel les
» grands fe font prefque toujours laiffés prendre ».
Hijl. de la poéfie françoife, pag. C) 6.
« Qu elqu e fois , dit M. de Fontenelle, durant le
» repas d’un prince on v o y o it arriver un trouverfe
» inconnu av ec fes meneftrels ou jortgleours , 8c il
» leur faifoit chanter fur leurs harpes ou vielles les
» vers qu’il avo it compofés. Ceux qui faifoient les
» fions, auffi bien que les mots, étoient les. plus efti*