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o u i n’eft autre chofe que la prolongation de la m embrane
interne du vagin', les excroiffances, qu’on distingue
en farcomes , fungus ou champignons , & la
clôture p a r vice de conformation ou p ar accident.
I. Les veines du vagin font fujettes à la dilatation
yariqueufe, comme les veines du fondement : les
femmes groffes, & les filles nubiles, en qui les vaiffeaux
de la matrice ne fe font pas encore ouverts font
particulièrement attaquées de cette maladie -, ainfi
que les femmes qui ont le corps de la matrice ob-
ftrtié ; parce que dans toutes ces circonstances, le
fang qui doit Servir à la menftruation , ne pouvant
s’amaffer dans les vaiffeaux propres à cette fonftion,
engorge ceux du vagin avec lefquels ils communiquent.
Lorfque ces vaiffeaux exceflivement distendus
par la plénitude viennent à fe crever , il en réfulte
un flux hémorrhoïdal, distingué du menftruel, en
ce que l’effufion du Sang ne fe fait pas en tems marqué
, mais par intervalle fans réglé & fans ordre. La
dilatation des veines du vagin eSt aufli fort fouvent
Une fuite des maladies propres de cet organe, telles
que les inflammations, rhagades ou excroiffances.
Les auteurs qui difent généralement & vaguement
que le traitement des hémorrhoïdes du vagin
eSt le même que de celles du Siégé , n’ont pas affez
confulté les différentes caufes de ces maladies. Les
fomentations faites avec la décoétion de graines de
lin ,des racines d’althéa, dç feuilles de bouillon, peuvent
bien calmer dans l’un & l’autre cas la tenlion
inflammatoire ; on peut être foulagé par l’ufage des
linimens preScrits contre le gonflement des hémorrhoïdes
, tels que l’onguent populeum, les huiles de
pavot, de nénuphar, d’amandes douces battues long-
tems en un mortier de plomb , avec l’addition d’un
jaune d’oeuf & d’un peu d’opium. Mais on ne parviendra
jamais à la guérifon radicale du mal fe.con-
daire qu’après avoir détruit ,1e primitif : ainfi il faudra
, dans le cas d’obftru&ion de la matrice, obtenir
la défopilation de ce vifcere , avant que de pouvoir
employer,efficacement des remedes contreles hémorrhoïdes
de vagin qui feroient l’effet de cette obftru-
ôion. Nous en difons autant des autres caufes.
II. La descente du vagin n’eft jamais une chute ou
relaxation de la totalité de ce, conduit : la tumeur .à laquelle
on donne ce nom, eft Amplement un alonge-
ment d’une portion de la tunique intérieure du vagin.
Ces prolongations viennent le plus.fouvent après des
accouchemenslaborieux, difficiles ou trop.fréquens,
fur-tout dans les femmes d’une conftitution délicate,
& font l’effet de ,1a trop grande diftenfion que le vagin
a foufferte. La tunique externe reprend fon
rcffort, & l’interne qui eft naturellement ridée ne fe
rétablit.pas fi .aifément ; & s’il y a quelque pli trop
alongé, il forme une expanfion qui fort delà vidve ,
comme on .voit la tunique intérieure du re&qm for-
pierdà chute de cet inteftin, maladie affez fréquente
' aux .epfans. Foyé^ Ch u t e du fo n d em ent .
Il n’eft pas. difficile de diftinguer la chute du vagin
de la defcepte çte matrice; pour p eu qu’on,CQnnoiffe
p a r l’anatomie la difpofition,naturelle desparties , on
n e pourra tomber en aucune méprife fur ce point ;
l’in tro d u âïo n du doigt fuffira p our s’en affurer. La
defcente d e .ipatrice préfente un .co tp sd ’un certain
voluffie 9 ferme , liffe , & où l’on peut aifément re-
connoître l’ouvertufe tranfveifale de fon .orifice qui
s ’avance anté rieurement,. & qui eft la partie, la plus
(étroite ; dans la prolongation de la tunique intérieure
du.vagin, le doigt fe porte plus h au t que la
tumeur ^ q ifo n fa it nlêtre qu’un corps flexible formé
p a r un p li membraneux.
Cette maladie eft plus* incommode que flouloiireu-
fe ; elle .caufe ripe malpropreté qui exige des foins
habituels, fautedefqueis ifréfulteroit des inconve-
niens ; les m^la^les font aufli moins capable^ de remy
a G
plir les devoirs du mariage. D ’ailleurs par la négligence
des moyens curatifs, ces alongemens peuvent
devenir skirrheux , & former des tumeurs fpon-
gieufes, qui donnent lieu à l’engorgement variqueux
des vaiffeaux, d’où réfultent des écoulemensfangui-
nolens, & quelquefois des pertes de fang.
L’indication curative eft de fortifier la partie relâchée
par l’ufage des aftringens,capables parleur effet
de la réduire à fon état naturel. On fe fert avec fuc-
cès d’un.e éponge fine , ou d’un peffaire fait avec du
linge roulé & trempé dans une décoâion de fleurs
de fumach, de balauftes, de noix de galle faite avec
du gros vin , ou de l’eau de forge de maréchal, ou
rendue ftyptique par l’addition d’un peu d’alun. Ort
peut aufli recevoir avec fuccès fuqune chaife percée,
&C par le moyen d’un entonnoir, la fumigation des
rôles de provins feches , d’encens, de maftic , de
laudanum en poudre, &c.
III. Les excroiffances ont aufli leur fiege dans la
tunique interne du vagin', il y en a de molles, de du*
res ; les ünes font flafques & fpongieufes, les autres
pleines, de vaiffeaux variqueux : les excroiffances qui
font fans ulcération font des efpeces de farcomes ; fi
elles font produites par une végétation charnue à
l’occafion d’un ulcéré fongueux, onles nomme champignons.
Voyc{ H ypersarcose.
Parmi les excroiffances il y en a à bafe large, d’au?
très qui ont une racine ou pédicule grêle ; les unes
font bénignes , c’eft-à-dire qu’elles dépendent d’un
vice purement local ; les autres font malignes , &ç
viennent ordinairement du vice vénérien : celles-ci
demandent d’abord le traitement qui convient à la
caufé qui les a produites. La cure locale confifte
dans la deftruftion des excroiffances : tous les auteur?
ont prefcrit avec raifon de ne pas irriter par des mé-
dicamens âcres & cauftiques, les excroiffances skir-
rheufes & douloureufes, de crainte qu’ elles ne dégénèrent
plus promptement en cancer. La ligature , fi
elle eft poflible, eft préférable , ou l’extirpation paf
l’ufage des cifeaux eft le moyen le plus fur. On arrête
facilement le fang avec de la charpie trempée
dans de l’eau alumineufe. Ambroife Paré confeillo^t
l’ufage d’une eau cathérétique pour confirmer les racines
des excroiffances du vagin , & empêcher leqr
reprodu&ion. Elle aura lieu principalement pour le£
excroiffances charnues, fuites de l’ulcération. Prenez
:eau de plantain, fix onces y verd-de-gris & alun dp
roche de chacun , deux gros ; fel commun, deux onr
.ces ; vitriol romain & fublimé, de chacun demi-gros:
mêlez le.tout pour s’en fervir au befoin. On fe fervira
.enfuite d’injeâions ave,c le vin blanc miellé , & dp
médicamens deflicatifs. Quelques auteurs prefcri-
yent le jus de pourpier avec un peq de poudre dp
.fabipe, comme un remede excellent pour faire tony-
ber les verrues du vagin.
IV. La clôture du vagin fe borne ou ,à la fitnple iny*
perforation de la vulve, voye^ Imper foration, o^i
le vagin eû fermé dans une grande étendue, par des
brides & cicatrices qui font des,fuites des ulcérés dp
cette partie. Le vagin fermé contre l ’ordre naturel
peut nuire à quatre fondions enfemble, ou féparé-
ment y ce font la menftruation , l’ufage du mariage,,
la conception & l’accouchement ; il n’y a de reffourqe
que dans l’opération pour détruire ces obftaçles. Paul
d’Ægine & Fabrice d’Aquapendente ont .confeiflé
.cette opération, que M. Aftruc a,décrite plus amplement
dans fon traité des maladies des femmes, tome I. (j) WÊÊ ■ mm I ■. ■ ' ■H 11 VAGINAL,E TUNIQUE, en Anatomie,eVi lamêmp
que celle qu’on . appelle autrement clytroide. Foye^
Clytroïde.
VAGISSEMENT , f. m. (GrammZ) m.ot que nous
ayons emprunté des Latins, qu ia yo ïçnt yagitas pour
défignerle cri des enfans nouyeaiycrpqs jipnt nqqs
avons
V A G
avons fait vagijfement, qui fignifie la même chofe. II
ne s’emploie guere que dans les traités de fcience.
V J G N IA CÆ , ( Géog. anc. ) lieu de la grande-
Bretagne.- L itinéraire d’Antonin le marque fur la
route de Valium à Portus - Riupis, entre Novima-
gum & Durobrivæ, à dix-huit milles du premier de
ces lieux , & à huit milles du fécond. Plufieurs mettent
ce lieu à Maidjlone, d’autres à Wrotham & d’autres
à Nonhjleet. (JD. J Z)
VAGORITUM , ( Géog.anc.") ville de la Gaule
lyonnoife. Ptolomée, liv. II. ch. viij. la donne aux
peuples Jruvii ; Ortélius croit que c’eft Vaugiron.
VAGUES , f.f. effet du mouvement imprimé à la
furface des eaux, ou fur la m er, ou fur les rivières, i
Voyei Lames.
V agues , f. f.pl. ( terme de Braffeur. ) autrement
braffoirs ; ce font des efpeces de longs rabots de bois
affez femblables à ceux avec lefquels les Limoufins
courroyent leur mortier. Les braffeurs de biere s’en .
fervent pour remuer & braffer leur biere, foit dans
les cuves à matière où ils la préparent, foit dans les
chaudières où ils la font cuire. (D . 7.)
Va g u e , adj. ( Gramm.) qui n’eft pas limité, cir-
confcrit, déterminé. On dit le vague de l’air le vague
d’une idée , d’un difeours, d’une propofition d’un
deffein.
Vague , en Anatomie, nom de la huitième paire
de nerfs qu on appelle aufli Jympathiques moyens.
On lui a donné ce nom parce qu’elle fe diftribue à
différentes parties du corps.
La huitième paire de nerfs naît de la partie pofté-
rieure de la moelle alongée de la protubérance annulaire
, & de la partie antérieure des . éminences
olivaires par plufieurs filets , qui en s’unifiant, for-
tent du crâne par le trou déchiré poftériéur ; le nerf
acceffoire de la huitième paire, ou nerffpinal s’y
unit avant fa fortie. Voye^ Acc e ssoir e .
; Cette paire de nerfs fe divife enfuite en deux parties
principales, dont la plus petite fe diftribue aux
mufcles voifinsde la langue, à ceux du pharynx, &c.
& va enfuite fe perdre dans la langue en communi- I
quant avec le grand & le petit hypogloffe. Foyer
H ypoglos se . ' -
La grande portion de la huitième paire après avoir
communiqué avec la neuvième paire & le nerfin-
tercoftal,paroît former une efpece de ganglion, d’où
il fe détache un filet qui fe diftribue au larynx | à la
glande thyroïde, &c. qui communique avec le* nerf
récurrent ; elle defeend enfuite avec la veine jugulaire
interne , l’artere carotide, en leur donnant des
rameaux & à l’éfophage ; en entrant dans la poitrine
, elle produit 1e nerfrécurrent qui embraffe à droite
l’ârtere fouclaviere, & à gauche l’aorte, & envoie
des branches à l’éfophage , à la trachée artere & au
larynx. Les differens filets que la huitième paire jette
de chaque côté, forment par leur rencontre mutuelle
& leur communication avec tes filets du nerf inter-
coftal, différens plexus, dont tes principaux font lé
plexus pulmonaire , & le plexus cardiaque. C . *
Le plexus cardiaque produit quantité de filets qui
vont fe diftribuer au coeur ; 1e plexus pulmonaire en
produit de même quife diftribuent au poumon. Foyer
C oeur 6* Po um on , t
La huitième paire gagne peu-à-peu l’eftomac , &
jette chemin faifant différens rameaux à l’éfophage ,
après cëla tous tes autres filets forment par leur entrelacement
1e plexus coronaire ftômachique, duquel
naiffent plufieurs filets de nerfs qui fe diftribuent à l ’e-
ftomac. Foye^ Estomac.
Le plexus coronaire produit dès fa naiflance deux
cordons particuliers, qui efi s’uniflànt avec 1e nerf
întercoftal, forment le plexus hépatique , le pl exus
fplemque, les plexus méfentériques & tes plexus rei-
naux qui diftribuent des filets au foie : à la rate au
Tome X V I.
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mefentere & aux reins. Foyeç Fo ie , Rate , &c.
On a remarqué dans l’ouverture d’un cadavre mort
paralytique dans l’hôpital de la Charité de Paris une
tumeur ganglio-forme de la groffeur du doigt dans la
huitième paire un peu avant qu’elle produite 1e nerf
récurrent.
r E année, (calend. de Cappado ce. ) année des
Cappadociens un peu plus courte que l’année julien-
ne ; en voici 1 hiftoire, & les raifons peu connues.
Les Cappadociens avoient une année qui leur étoit
propre, & qui différoit abfolument de l’année folaire
des Romains , ainfi que de l’année luni - folaire des
Grecs de l’Afie mineure & de la Syrie, foit pour la
grandeur, foit pour tes noms des mois, pour leur du-
r e e , & pour 1e lieu de l’année folaire auquel ils ré-'
pondoient. *
Cette année cappadocienne étoit compofée de i z
mois de trente jours chacun, auxquels on ajoutoit
cinq epagomenes ; ainfi c ’étoit une année vague, plus
courte d un quart de jour que l’année julienne, dont-
le nourous ou 1e premier jour remontoit d’un jour
tous tes quatre ans dans l’année folaire , & ne reve-
noit au même jour qu’au bout de 1460 ans.-
Nous ne connoiflons que deux nations chez lef-
quelles l’année vague ait été employée dans l’ufage
c ivil, les Egyptiens & tes Per (es. La Cappadoce n’a
jamais rien eu à démêler avec tes Egyptiens , fi ce
n eft peut-etre au tems de l’expédition de Séfoftris :
& d’ailleurs les noms des mois cappadociens n’ont
aucun rapport avec ceux des mois égyptiens : mais
voici une raifon plus forte. L’année fixe ou julienne
n’a ete établie dans la Cappadoce que quand le nou-
rous ou preftiier jour de l’année vague répondoit au
11 Décembre ; or le premier jour de Vannée va<me
égyptienne, celui qui fuit les épagomenes, a répondu
au 12 Décembre depuis l’an 304, jufqu’à l’an 307
avant Jefus-Chrift, & long-tems avant que l’on eût
penfé à établir l’ufage d’une année folaire fixe, qui1
ajoutoit un 366e jour tous lès quatre ans y car Jules-
Céfar en eft 1e premier auteur.
De-plus, lés noms cappadociens de la plupart des
mois font formés fur ceux des Perfans, & non fur
ceux des Egyptiens. Ce pays a été lorig-tems fournis1,
aux Medes & auxPerfes, qui avoient à-peu-près la
même religion , & qui l’avoient portée dans la Cappadoce
; de-là il faut conclure que c’étoit aufli d’eux
que tes Cappadociens avoient emprunté leur année
vague de 365 jours.
Les Arméniens fe fervent aujourd’hui d’une année;
compofee comme celte des anciens perfans, de douze
mois de trente jours chacun, & de cinq épagomenes ;
cette année eft abfolument vague, fans aucune intercalation
, & elle remonte tous tes quatre ans d’un
jour dans l’année julienne. Elle fert dans le pays pour;
les aftes & pour la date des lettres ; mais en même-
tems elle emploie une autre année , qui eft proprement
l’année eccléfiaftique, & qui fert dans la liturgie
pour régler la célébration de la pâque & des fêtes
, 1e tems des jeunes , & tout ce qui a rapport à
la religion ; cette année eft fixe au moyen d’un fixie-
me épagomene qu’on ajoute tous tes quatre ans. Les
noihs des mois font tes mêmes que ceux de Vannée
vague-, mais 1e nourous, ou premier jour de l’année
qui commence avec le mois de navazardi, eft fixé
depuis long-tems au onzième du mois d’Août de l’année
julienne, & il ne s’en écarte plus.
Le premier du mois navazardi, ou le nourous dé
l’année vague y répondoit en 1710 au 2.7 Septembre
julien, c’eft le 8 O&obre grégorien , & par confisquent
il précédoit de 318 jours 1e nourous de l’an-
nee fixe fuivante , ou le onzième d’Août 1711. Ce
précès de 318 jours n’a. pu fe faire qli’en 1278 ans
vagues égaux à 1277 juliens & 47 jours ; ôtant ce
dernier nombre de 17093ns complets,plus 270, jourSy
I l i i i