la grandeur d’une moule , mais fans coquille , fort
plat, n’ayant pas une ligne d’épaiffeur ; la longueur
eft depuis fept à huit lignes julqu’à un pouce ôc demi,
& la largeur à peu-près la moitié de fa longueur;
quelques marins ont rapporté en avoir vu comme la
main vers nos îles d’Amérique, ôc d’une autre efpe-
ce fur nos rivières.
Quoi qu’il enfoit, le corps de ceux dont il eft ici
queftion , eft une fubftance molle , vifqueufe , de
couleur d’indigo foncé ; les bords font plus minces ôc
plus tranfparens ; le milieu eft couvert de quantité de
petits filets de relief argentés , qui forment des ovales
concentriques ôc parallèles, lefquelles feperdent.
& deviennent imperceptibles , en approchant des
bords. Toutes ces ovales font traverfées deplufieurs
lignes qui partent de leur centre commun, comme
dans les toiles d’araignées de jardin ; le centre qui
forme une éminence pointue , eft l’endroit le plus
relevé du corps de l’animal ; le deffous vers le bord,
eft hérifle d’une prodigieufe quantité de filamens
bleus , de trois à quatre lignes de long, qui paroif-
fent être les pattes ou les nageoires de ce poiflon, ôc
qui ne fe diftinguent bien que dans l’eau. 11 nage, ou
pour mieux dire, il flotte fur la furface de la mer félon
fa longueur, mais ce qui l ’aide à s’y foutenir, ôc
qui lui fait donner le nom develetie, eft une efpece
de crête qui s’élève verticalement fur la furface fu-
périeure.
Cette crête lui fert pour-ainfi dire de v o ile , que
les Provençaux nomment vêle ; elle eft à-peu-près
aufli haute que l’animal eft large ; elle le traverfe en
ligne droite , obliquement ; l’obliquité de la voile
eft toujours du même fens, c’eft à-dire de gauche à
droite, en paffant de la partie antérieure à la pofté-
xiëure ; fon contour eft à-peu-près demi-circulaire ,
excepté qu’il fe termine aufommet par un angle {aillant.
Cette crête , voile, ou cartilage , comme on
voudra la nommer, eft très-mince, tranfparente 3c
femblable à du talc ; en la regardant de près , on la
voit traverfée d’un nombre infini de rameaux déliés
qui formentune efpece de rézeau ; elle a au toucher
quelque folidité, à-peu-près comme de la corne très-
mince, mais elle eft bordée d’une membrane plus déliée
, plus molle 6c plus tranfparente , qui fe flétrit ôc
s’affaiffe' aufïitôt que l’animal eft hors de l’eau, d’oîi
l’on peut à peine le retirer fans le bleffer.
M. de la Çondamine a mis plufieurs de ces infectes
de mer dans un vaiffeau rempli d’eàu, ôü ils n’ont
:pas paru vivre plus d’une heure. On reconnoit qu’ils
ne font plus vivans, lorfqu’ils ne fe foutiennent plus
•fur l’eau, comme dans leurfituationordinaire, qu’ils
enfoncent plus d’un côté que de l’autre , bu qu’ils
• font tout-à-faitrenverfés la voile en bas. Mémoire de
tficad., des Sciences, ann. 1732. p. 3 20. ( D . J. )
VELEZ d e Gom e r e , ( Géog. mod. ) petite ville
d’Afrique, au royaume de F ez, fur la côte de la Mé-
' diterranée, à quarante lieues de Malaga. Il y a un
méchant arfenal, 6c un château où réfide le gouverneur.
Son port eft capable de contenir quelques petits
vaiffeaux. Le pays ne produit qu’un peu d’orge , 6c
n’offre par-tout que roches. C’eft le port de la Méditerranée
le plus proche de Fez. Longitude 13• 32.
latit. 36.. (Z?./.)
Velez-màlaga , ( Geogr. mod. ) ville d’Efpagne,
au royaume de Grenade -, dans une grande-pleine ,
à deux milles de lamer ,.6cà quatorze milles de Ma-
■ laga. Long. 13.32. latit. 3Ç. 27. { D . J . )
F E L IA , {Géog. ànc. ) ville de la LuCanie , dans
le golfe Eléate , yis-à-vis des.îlesOënétrides, fur le
Heles , ou l’Hales ; cette ville fe nomme aujourd'hui
Pifciota , 6c la riviere YAlente. Les îles Oënétrides
font Poncia6c Ifacia. Félia eft appellé par les Grcs
Elea ; 6c d’abord qu’elle fut fondée par les Phocéens,
elle s’appella Hylea ; Strabon, l. FI. dit qu’auprès
du golfe Poeftanus, il y en a une autre qui lui eft contigu,
où l’on voit une ville qui fut appeliée Hycla,
parlées Phocéens fes fondateurs , Ella par d’autres,
du nom d’ itne certaine fontaine, 6c que de fon tems
on la nommoit Elea.
Selon Etienne le géographe, la ville d’Eléa avôit
pris fon nûm d’une riviere qui la baignoit, 6c de fon
tems cette ville fe nommoit Féléa. Cette riviere eft
l ’Héles , d’où on appella la ville Hlléa , & dans la
fuite l’afpiration fut changée en la lettre V. Pline ,
l. III. c. v. Cicéron , l. F IL épifl. xix. 6c Velléius
Paterculus, l. IL e. Ixxix. difent Félia.
Le nom des habitans varie comme celui de la ville,
les anciens écrivent quelquefois Eléates, quelquefois
Felienfes , 6c Virgile , Æneid, /. F I . vers366. dit:
Portufque require Velinos.
Ses médailles fe connoiffent parce mot, teahan.
Cette ville a été la patrie de Zenon Eléate, l’un des
principaux philofophes de l’antiquité , 6c qui florif-
loit dans la foixante ôc dix-neuvieme olympiade. Il
fut difciple de Parménide, 6c l’un des plus beaux hommes
de fon tems, en quoi il reffembloit à Apulée , à
Pythagore , 6c à plufieurs ajatres philofophes. Zé-
non eft nommé le Palamede eTElée , dans le fophifte
de Platon; c’étoit un philofophe qui renverfoit beaucoup
d’opinions, 6c qui en gardoit très-peu pour lui.
Ses fentimens étoient à-peu près les mêmes que ceux
de Xénophanes 6c de Parmenides, touchant l’unité,
l’incompréhenfibilité , .6c l’immutabilité de toutes
chofes; vous en trouverez l’expofition dans ce Dictionnaire.
On a eu foin à Y article S i d o n , de diftinguer les
différens philofophes qui ont porté le nom de Zénon,
car il ne faut pas les confondre ; celui-ci eft non-feulement
connu pour être l'inventeur de la diale&ique
la plus captieufe , mais fur-tout pour avoir entrepris
de redonner la liberté à fa patrie opprimée par un
tyran. Son projet ayant été découvert , il fouffrit
avec une fermeté extraordinaire les tQurmens les
plus rigoureux. Foye{ ce qu’en rapporte Diogene
Laërce , liv. IX . avec le commentaire de Ménagé.
( v j - y , ' \ ~ -
F E L IA , {Géog. anc.') lieu de la ville de Rome,
félon Denys d’Halicarnaffe, l. F. c. xix. C’étoit une
éminence efearpée, qui commandoit le marché de
Rome 6c les comices; oüplùtot c’étoit la croupe du
mont Palatin, du côté où cette montagne dominoit
le marché de Rome. (D . J.)
F E L IA T E S , {Géog. anc.') peuples d’Italie. Pline,
/. I II. c. xv. qui les met dans la huitième région, les
furnomme Fecleri. Ce font les mêmes Feliates qu’il
place dans la Ligurie ; car la Ligurie étoit dans la huitième
région, 6c ce font les Feleates de Valeri.usPlaçais
.V
ÉLIE, {Topogr. de Rome.) c’étoit une éminence
fur le mont Palatin, expofée au foleil levant, 6c qui
avoit vue fur la place romaine. Cetre éminence, dit
Varron, fut nommée Félie, à velendâ lancé, parce
qu’on y conduifoit les moutons, pour leur arracher
la laine, avant qu’on eutl’ufàge de les tondre. Vale-
rius Publicola bâtit d’abord fa riiaifon au haut de cette
éminence ; mais comme on crut qu’iFafpiroit à la
royauté, 6c qu’il vouloit S’en faire un lieu de défen-
f e , parce que la fituation naturelle de fa maifon avoit
l’air d’une forterefle, il la démblit'6c en bâtit une
autre au pié de la colline, afin que du fommet-, ainfi
qu’il s’en expliqua lubpiême dans, fon apologie, le
peuple pût l’accablet1 plus àifément de pierres, fi jamais
il trahiffoit fes devoirs. {D. J.)
VELIKA, {Géog. mod.) petite ville de Hongrie,
dans l’Efclavonie, au-deflous du confluent dés rivières
Velika 6c Pakra. Il ÿ a des géographes qui prennent
Fclika pour l’anciênnë Ÿariona,
■ 'Ve l ik a ,± à ., {Géog. mod*.).rivière dè Hongrie en
Efclavoniey Elle prend fa fottree dans la partie fep--
tentrionab du' comté de Creïts, -6c fe perd, dans la
Save-, à quelques lieires au-deffousde Sifl'ek./Z? J's
VELIICIE-LG.ÜKI 0« VELIKUTOUKI, {Géog,
mod.) villë de l’empire rufiîen, dàns la partie occidentale
du duché de Rzeva/entre Rze va la déferte de
Nevel-j-avee unchâteau fur la riviere pour fadefenfè.
Le nom de cette ville é-n langue du pays veut dire les
grands prés. Long. ,6. lat. SS)3 3 . ( D. J. )
VELIN, f. m. forte de parchemin plus fin, plus uni
©C plus beau que le parchemin ordinaire .- ü eft fait de
peau de vèàu, d’où lui. vient fon' nom. Voyez f article
Parchemin & Papier.
• S. Jérôme.place la découverte du vélin fous-le régné
d Àttalus ; il n’eft pas le feul de ce fentiment.
-1 zezes avance la même chofe, ainfi qu’un écrivain
anonyme dont .Sautnaife rapporte les paroles, du ns
les exercjtations ftir Pline. L’un ôcEautre font honneur
de cette invention à Cràtes le grammairien,
contemporain d’Attalus, 6c fon ambaffadeur à Rome;
al y arrtvu .l’année même de la -mort d’Enniüs', à ce
que prétend Suetone, quoique fans aucun fonde*
ment ; mais nous avons indiqué plus particulièrement
1 époque du vélin au mot Papier. { D . J . )
V ÉLiN, {Doreurs.) les maîtres peintres ôc doreurs
du pont Notre-Dame ôc du quai de Gèvres, nomment
amü des bordures de bois uni , qui fervoient
autrefois à encadrer des images de vélin d’une certaine
grandeur, qui ont fervi depuis de modèle déter*
amne^ pour toutes les eftampes de leur volume^
V élin , {Manu/aS.) c’eft ee qu’on appelle corn*
munement point royal ou point de France. La manu*
iatture de ce vélin a été inventé dans la ville d’Alen*
çon, ôc s éft communiquée dans quatre villes çircon?
vomnes, ou l’on ne le nomme point autrement
que vêlm, quoique ce terme foit inconnu à Paris 6c
ailleurs On appelle// à vélin ôc aiguilles àVélin > les
nls fins Scies petites aiguHlés dont fe fervent les vé-
lineufes. Quoique cette forte d’ouvrage foit inventé
dans le dernier fiecle, on ne fait pourtant pas ce qui
l l r r ” n€ ^e nom vélin. Peut-être eft-cé le vélin
eireaif ou le parchemin, fur lequel les ouvrières
lra7ri?i iÎtU ^ cIu’elIes appellent parckes. Savary.
VELINO LE, {Géog; mod. )r ivièrë d’Italie; elle
a îalource au royaume de Naples dans l’Apennin, à
environ 45 milles de l’endroit où elle fe jette dans la
Nera, 6c à 4 milles amdeffus de Terni. La cafcade
du Fehno, nommée la cafeata del Mannore , eft pré
forable à celle de T iv o li, 6c ne cede qu’à celle d
Niagara,dans l ’Amérique feptentrionale. Cette cal
cade confifte en ce que le Felino, groffi de plufieur.
eaux , court rapidement à un rocher uni, 6c larg<
de 60 pas, taillé à-plomb par la nature, 6c élev<
d environ 300 pies au-deffus d’un autre rocher qui
la chute continuelle des eaux a creufé comme ur
yalte gouffre ; ce dernier rocher eft femé de pointe-
înegales, où l’eau qui tombe de fi haut fe brife er
une infinité ,de parties, qui jailliffant en l’air , faii
comme une bruine ; les rayons du foleil en tombani
detius, fe reflechiffent diverfement, 6c forment de«
milliers d’arcs-èn-ciel qui changent 6c qui fe füc-
(Z? C/ ) 6S UnS aUX autres^^ d’une maniéré admirable!
1 ËÉÉ9 n LA<ius,{Géog. anc.) lac d’Italie chez
les Sabms; au nord de Cafperia, 6c préfentement an-
pefte Lago di R,eti. Lorfquè l’on affembla à Rome les
députés des villes ôc des .colonies , qui avoient imé-
le t au projet .que l’on avoit propofé de détourner le
cours des rivieres 6c des lacs qui caufoient les inondations
du. Tibre; les habitans de Réate empêche-
e °/r^aClte3'^/;/Z' 1 É c.Jxxix. qu’on ne bou*
la NéraPaffage P3r B le M Vdinus fe décharge dans
Tonie XF.t\
. j ^ Xlî- dit les Sabihs habitoient
ltir les bords des lac s Felini, parce que ce lac eft di-
vifé en plufieurs parties qui l'ont formées par le fieu*
ve Felinus, dont parle Virgile au vers 0 7 de f£ -
néidv I..FIL
Su/fured Noralbüs àqudjbnitfque Velinï.
Ce üeiîve Felinus étoit accru de la riviere Télonia -,
rameuie par la défaite de Rutilius, félon Orofe, L F.
c.xviif. On Voyoit autour du lac ^/i«/«,des.champs
fertiles ôc de gras pâturages que Virgile, Æneid. I. F*
V; y , 2. appelle rofea rura Felini. {D .J . )
, Y^^IT ES, f. m. pl. {An milit. des Rom.) les vélites
etoienf l ’une 'des quatre fortes de foldats qui eompo-
foient les légions. On prenoit les plus jeunes 6c les
plus pauvres, pour en former des vélites ; leur paie
étoit moins forte que celle des autres foldats, -6c on
les armoit à la légère. On les nommoit quelquefois.
amefignani, parce qu’on les plaçoit fou vent avant les
enleignes aux premiers rangs', 6c qu’ils commen*
çoienr le combat. , h; . i
Ils avoient pour armes défenfivès, lin petit bou»
cher rond, d’un pié 6cdemi de diamètre ; une efpecô
de petit cafque, d’un cuir fort, couvert de quelque,
peau de bete fauvage, comme de loup ; mais fans ar*
mure, ann d’être plus difposk Leurs armes ôffenfi*.
vesytoient i’épee, le javelot, d’un bois de la groflëur
du doigt, long de trois: piés, avec une pointe longue-
e huit pouces , mais fi fine que ce javelot ne pou-
voit etre tourné contre celui qui l’avoit lancé-.
_LnsviUus aïtoésiiffroàdesj ne fervoient que pouf
clcumiaucbér ; auffi leur étoit-ï[ permis de fuir,
n ayane poim cl’drffiès!défenfi.wes pour en venir aux
mainSi rangeoient. tlïabôi-d à la queue des trou*,
pes, 6c delà ils s’avançoient aux premiers ran»s;.
quelquefois on les plaçoit dans les intervalles de°la
première ligne, d’où ils efcarmouchoient entre les
! deux armeesf; quand le choc commençoit, ils fe retiraient
derrière les autres, d’où ils lançoient leurs
t^aits/ 011 des Plerres avec la fronde, par-deffus la
tetede ceux des premiers rangs ; c’eft ce qu’ils pou*
voient faire avec d’autant plus de facilité, qu’on don-.
noit peu de hauteur à Ces premiers rangs. Avant Tin-*
ftitution de cette milice, la première ligne de la lé-
gion1 fer voit .'d’infanterie, légère. Enfin on employoit
; iouvent les vélites pour accompagner la cavalerie
dans les promptes expéditions.
Leur établiffeinentne fefit que dans la fécondé guerre
punique,, félon Valere Maxime , L. IL c.-iij. qui
foit 1 honneur de cette idée à un centurion nommé
Quintus Moevius. Ils étoient également diftribués dans
chaque corps, n’ayant point de commandant parti-
a iYe.1' ^ on Tite-Liye, il y en avoit 20 dans chaque
manipule ; ce qui faifoi't 60.par cohorte, 6c 600 par
légion quand elle étoit de 6000 hommes. Avant qu’il
y eut des velites, les trottpes qui formoiént l’infanterie
legeres’appelloient rorarii & accenfi. Foyer LÉ-
gïon & Militaire , discipline des Romainsk
J’ajouterai feulement que pour bien entendre les
mftoriens romains qui parlent fouvent des vélites il
fout favotr que ces.fortes de foldats armés à la légère
, fe divifoient en frondeurs qui jettoient des pierres
; en dardetirs qui lançoient le javelot, & en ar*
chers qui tiroient desifleches.
Sous les empereufs> Trajan, Adrien 6c Antônin le
pieux, les vélites portoient un corcélet de fer, ou.
une cuiraffé à écailles de poiffon ; mais les frondeurs
en particulier, n’étoient. vêtus que de leurs habits à
pans du bas retroufles. Les archers ou -tireurs d’arc,
avoient le pot en tête, une cotte-d’armes à é,çailles,1
un carquois garni de fléchés, 6c du côté gauche une
ppée. Enfin ils portoient à la main l’arc avec lequel
ils tiroient des fléchés. {D. L )
F E L IT IÆ , {Géog. anc.) ville d’îtalie. Feftus, de
; v r T T t t t i j '