ceux qu’ils inftruifent. Au refte l’Ecriture Fait quelquefois
allufion à la maniéré de broyer le blé par le
fecours des boeufs : témoin ce paffage du prophète
Michée* ïv. rà. « leve-toi, fille de Sion, je te donne-
» rai une corne de Fer, & tu froifferas plufieurs peu-
» pies ». (D . ƒ.)
TRIVENTO, ( Géog. rtiod. ) en latin Treventum ,
petite ville d’Italie j ait royaume de Naples, dans le
comté de Moliffe, furie Trigno, à z8 lieues au nord-
eft de Naples j avec un évêque qui nefeleve que du
faint Long. Ja. 10. latit. 41. 47. (D. J.)
T R lV IÀ ; ( Mythol. ) furnom de Diane ou d’Hécate
, parce qu’on la faifoit préfider fur lès lieux qui
aboutiffent à trois chemins ,• ou parce qu’elle eft la
.même que la lune. ( D. J.')
TRIVIAL, adjj ( Gram. ) bas, commun, qui appartient
à tout le monde. On dit une penfée triviale.
TRIV ICUM , ( Géog* cnc.) ville d’Italie, dans
la Campanie , félon quelques-uns , & dans la
Pouille, félon d’autres, chez les Hirpins, à l’orient
d’hiver d’Ariano * mais de l’autre côté de l’Apennin.
Trivicum devint dans la fuite une fiege ép'ifcopal. Le
nom moderne eft Trevico, fituée à z8 milles de Bé-
■ nevent.
Je ne crois point que le Trivicum des Hirpins foit
le Trivicum d’Horace, l. l.fati 5 , v. 79 , puifqu’il
ne là qualifiéque de méchante ferme , villa, qui devoir
fon nom a fa fituation , parce qu’elle étoit apparemment
fur les confins de trois villages, comme
on appelle trivium une place qui termine trois rues.
Trivicum, la ville de Campanie , n’eft point dans
l’itinéraire d’Antonin, parce qu’elle n’étoitpas fur la
voie appienne. (D . J .)
TR IU LA T T I, (Géog. anc.) peuples des Alpes,
que Pline, l. III. c. x x . met au nombre de ceux qui
furent fubjugués par Augufte. Le p. Hardouin croit
qu’ils habitoient dans le diocèfe de Sénez, vers le
bourg d’Alloz. (D. J.)
TRIUMFETTE, f. f. (Hfofil nat. Botan.) triumfet-
ta, genre de plante à fleur en rofe, compolée de plu-
fieurs pétales difpofés en rond. Le piftil fort du calice,
& devient dans la fuite un fruit dur, fphérique &
hériffé de pointes, qui contient quatre femences an-
guleufes. Plumier , nova plant. Amer, généra. Voye{
Plante.
Miller en compte deux efpeces, le triumfetta, fruc-
tu echinato racemofo. Plum. nov. gen. La fécondé ,
triumfetta fruclu echinato racemofo, minor.
La première de ces plantes eft fort commune à la
Jamaïque , & dans plufieurs autres contrées de l’Amérique.
La fécondé eft rare-, & ne fe trouve qu’en
quelques endroits. Les fleurs de ces plantes font petites
, jaunes, allez femblables à celles de l’aigremoi-
n e , & c’eft par cette raifon qu’on les a mifes dans la
même claffe : ces fleurs croiffent en branches aux extrémités
des rejettons; elles ne font pas fort belles ,
auflî ne: les cultive-t-on que dans les jardins où l’on
fe propofe de répandre de la variété.
La première s’élève à fix ou fept piés de haut ; fa
tige eft ligneufe ; elle fe divife vers le haut en plufieurs
branches, dont chacune produit un épi ou un
bouquet de fleurs. Ses feuilles font affez larges, &
reffemblant à celles de la malvinda major. La fécondé
efpece s’élève rarement à plus de trois piés ; fes
feuilles font plus petites que celles de la première. Sa
tige eft ligneufe, mais non branchue, & la plante entière
eft à tous égards plus petite que la précédente.
Dans le fyftème de Linnæus , le genre de plante
appeilé triumfetta, n’a point de calice, à-moins qu’on
ne donne ce nom à la fleur même ; elle eft compofée
de quatre pétales droits, concaves, obtus à leur extrémité,
& .recourbés en arriéré; comme ils tombent
d’abord après qu’ils.font ouverts, il paroît de-là que
ce font plutôt les pétales de la fleur, que les feuilles
du calice ; les étamines font feize filets droits, égalant
la fleur en hauteur, & finiffant en pointe aiguë;
les boffettes font fimples ; le germe du piftil eft arrondi
; le ftile eft fimpte , & de la longueur des étamines
; le ftigma eft fendu en deux ; 1e fruit eft une
capfule ronde, armée de toutes parts d’épines cro^
ehues ; elle contient quatre loges ; dans chacune desquelles
font deux femences convexes d’un côté , 8c
anguleufes de l’autre. Il eft très-rare cependant qu’il
y ait deux graines d’une même loge venant à matui
rité. Linnæus, Gen. plant, p. 243. Plumier, Gen. 8. msgm WÊÊÊÊBÊ, , TRIUMPILINI, ( Géog. aric. ) peuples d’Italie,'
félon Pline, l. III. c. xx. qui nous apprend qu’ils fai-
foient partie des Euganei. Ils habitoient la vallée que
l’on appella de leur nom Trompla, enfuiteTrompia,
& que l’on connoît ajourd’hui fous le nOm de Trope,
pia. Pline un peu plus bas met les Triumpilini au nombre
des nations des Alpes , dont Augufte triompha.
(»•■ /■ ) • . I !
TRIUMVIR DE LA REPUBLIQUE , (H iß i rom.)
l’un des trois chefs qui gouvernèrent abfolument la
république de Rome ; ce n’étoit pas un magiftrat,
mais l’ufurpateur d’une magiftrature fouveraiiïé. Rome
vit naître deux fois cette ufurpation. Céfar, Pont-
pée & Craflus, furent les premiers triumvirs qui partagèrent
entr’eux le gouvernement, & c’eft ce qu’on
appelle le premier triumvirat. Ottavius, Antoine &
Lépidus, Furent les féconds triumvirs, & la république
finit par dégénérer en monarchie ; mais nous tâcherons
de ne rienlaiffer’à defirer fur cfes deux grandes
révolutions de Rome, au mot T r i u m v i r a t . IB B i WÈË WÈÊÊMÈÊk T r ium v ir s , des colonies, ( Hiß. rom.) triumviri
colonia deducendoe, magiftrats prepofés pour établir
des colonies.
Ces fortes de magiftrats fe créoient dans une af-
femblée du peuple par tribus : toutes les fois que les
Romains envoyoient des colonies dans les pays qu’ils
avoient fournis, pour maintenir les peuples dans l’o-
béiffance & les empêcher de feeouer le joug, on choi-
fiffoit des magiftrats qu’on appelloit ou duumvirs, ou
triumvirs , ou décemvirs , félon le nombre dont ils
étoient compofés. Quand par un ordonnance du
peuple , ou par un decret du fénat, on avoit déterminé
la colonie & fait le choix de ceux qui la de<*
voient remplir, on chargeoit les triumvirs de la conduire
: c’étoit à eux de l’établir, de faire le département
des terres qui lui étoient adjugées, & d’afligner
à chacun ce qu’on lui donnoit en propre à cultiver ;
après cela, ils traçoient avec une charrue les limites
du terrein, dont ils avoient fait le partage. On voit
desmonumens de cette inftitution fur les médailles ,
où l’établiffement des colonies eft marqué par une
charrue attelée de boeufs. (D . J.)
TRIUM VIRS de nuit, ( Hiß. rom. ) triumviri noc-
turni ; c’étoient de bas officiers prépofés pour la police
de la nuit. Augufte voulant s’affermir fur le trône
, s’appliqua à rétablir l’ordre & la sûreté de la ville
de Rome, où il y avoit eu autrefois des triumvirs,
dont l’emploi étoit de maintenir le repos public pendant
la nuit, & de veiller aux incendies ; c’ eft par
cette derniere raifon qu’ils furent, appellés triumviri
nocturni; mais comme il étoit difficile que ces officiers
puffent fuffire à ces deux chofes, Augufte créa
fept cohortes, dont il en établit une pour veiller dans
deux quartiers de Rome, & leur donna un chef qu’il
appella prafeclus vigilum , dignité mentionnée dans
plufieurs infcriptions anciennes, qui ont été rapportées
par Panvinius, de civitate Romand. (JD. J.)
T riumvirs ca p itau x , (Hiß. rom.) VoyeflwL-
VIRS c a p it a u x . (D. J.)
T riumvirs monétaires , terme de monnoies dis
Romains y officiers directeurs ou furintendans, pré-,
pofés chez les Romains à la fabrique des monnoies.
On fait que du tems de la république, l’intendance
de la monnoie étoit commife à trois officiers ou magiftrats
, qu’on nommoit triumviri auro , argento, ariy
ûando yferiundo. Jules-Céfar en ajouta un quatrième
comme nous l’apprenons de plufieurs médailles qui
portent l’image de ce prince ; mais fous Augufte les'
chofes furent remifes fur l’ancien pié , & les triumvirs
monétaires continuèrent de mettre leur nom fur
les monnoies qu’ils faifoient frapper ; c’eft un fait
dont les médailles d’Augufte nous inftruifent.
Il n’eft pas vraiffemblable qu’il y ait eu à Rome
des triumvirs monétaires prépofés par l ’empereur à la
fabrication des efpeces d’or & d’argent, & d’autres
triumvirs nommés par le fénat, pour avoir foin de la
fabrication des efpeces de bronze ; car les mêmes
officiers ont pû avoir l’intendance de toute la monnoie
qui fe frappoit à R ome, quoiqu’ils fuflent obligés
de demander l’approbation de l’empereur pour
le type des monnoies d’or & d’argent, & l’approbation
du fénat pour le type de la monnoie de bronze.
Au refte, il n’eft guere poffible de douter que la
difpofition de la monnoie n’ait appartenu aux empereurs
, puifqu’on trouve fur une infinité de médailles
, moneta Aug. & moneta Augg. De plus, Stace
dans les vers qu’il a faits, pour confoler Hétrufcus,
de la mort de fon pere , qui après avoir été affranchi
par Tibere, étoit devenu intendant de l’empereur ,
difpenfator Ccefaris : Stace, dis-je, nous apprend qu’-
Hétrufcus avoit été chargé de la matière qui devoit
être employée à frapper des monnoies au coin de.s
empereurs.
Quce divûm in vultus igni formanda liquefcat
Mafldy quid Antonice fcriptum crepet igné moneta.
Il eft donc vrai que la monnoie d’or & d’argent
appartenoit plus particulièrement à l’empereur ; en
effet, outre que la marque de l’autorité du fénat ne
fe trouve que très - rarement fur ces deux métaux,
une infcription découverte à Rome fur la fin du fei-
zieme fiecle, & rapportée dans Gruter, prouve ce
fait d’une maniéré évidente. Cette infcription qui
eft du tems de Trajan commence ainfi: Fortunoe Aug.
facrum 0fjîcinatores moneta aurarioe, argentarioe Cafaris.
Il falloit donc que la monnoie d’or & d’argent dépendît
plus particulièrement de l’empereur , puifque
fans cela les monétaires en bronze auroient été joints
aux monétaires des deux autres métaux. On peut
tirer cette même conféquenee de ce que Sévere Alexandre
ayant réduit les impofitions à la trentième
partie de ce qu’elles étoient fous Elagabale , voulant
faire auffi un changement dans le poids & dans
le module de la monnoie , il eft dit qu’il fit frapper
des demi-fols & des tiers de fols d’o r ; mais on n’ajoute
pas qu’il ait entrepris de rien changer dans la
monnoie de bronze, apparemment parce, qu’il ne
voulut pas être accufé d’empiéter fur les droits du
fénat.
Remarquons qu’aptès Augufte on ne trouve plus
fur les médailles le nom des triumvirs monétaires ;
mais il ne faut pas croire pour cela que ces emplois
ayent été fupprimés ; car parmi les titres donnés
dans une ancienne infcription à un Q. Hedius Rufus
Lollianus Gentianus, qui vivoit du tems de Sévere &
de Caracalle, on lit celui de I II. Fir. AA. A. FF. &
on trouve unL. AntroniusVagonius Profper III. Vir.
Monetalis, dans une autre infcription rapportée par
Reinefius, & que Sperlingius croit plus moderne que
la précédente. Les ouvriers qui travailloient à la monnoie
fous les ordres des triumvirs, étoient ou des affranchis
ou des efclaves ; e’eft pour cela que dans un
ancien monument, ils font nommés offcinatores , &
nummularii ojjicinarum argentariarum families mone-
tarice ; on les appelloit en général monetani, çjfici-
Torne X y i ,
natoresmonetety & nummulflrii offcinatores monetce.
On les divifoit en plufieurs claffes ; les uns, nommés
(ignatores, gravoient les coins ; les autres,ap-
pellks fuppofores, avoient foin de mettre la piece de
métal entre les quarrés ; d’autres, appellés%z<2//«â'-
tores, la frappoient avec le marteau ; il eft fait mention
de ces trois fortes d’ouvriers conjointement dans
une infcription de Gruter.
Il y avoit outre cela d’autres ouvriers chargés de
la fonte & de; la préparation des métaux qu’on ap-
portoit en maffe ou en lingots aux hôtels des monnoies.
Ceux-ci fe nommoient fiatores, ou flaïuarii,
auri & argenti monetarii.
Quelques-uns étoient chargés de la vérification
du titre & du poids des efpeces, on les appelloit
exaclores auri, argenti y cens ; & c’eft pour cela qu’on
lit exagium foltdi fur certaines médailles d’Honorius
& de*Valentinien III. qui paroiffent avoir fervi d’une
efpece de pié-fort, pour vérifier les fols d’or qu’on
frappoit du tems de ces empereurs, comme on peut
le voir dans la differtation de M. du Cange fur les
médailles du bas-âge : le chef de ces ouvriers eft appeilé
optio dans quelques infcriptions , du-moins en
cas qu’il y en eût quelqu’un au-deffus d*celui qui
portoit ce nom , les anciens monumens ne nous en
ont pas cortfervé le fouvenir.
Ce font là tous les noms qui foient parvenus jufi-
qu’à nous, des perfonnes employées dans les monnoies
des Romains ; car il faut bien fe garder de
confondre , comme a fait Sperlingius, les monétaires
avec ceux qui font appellés fur d’anciens marbres,
argentarius coaclor, auri Luf faits coaclor 5 procurator
, fubprbcurator, defenfor aurariarum. Les premiers
étoieift des receveurs chargés du recouvrement
de l’or & l’argent que les fujets de l’empire dévoient
payer au tréfor impérial ; les derniers étoient des officiers
prépofés à la fouille des mines d’or qu’on déc
o u v r it fur les terres de l’empire.
Dans le bas-empire , il n’eft plus fait mention des
triumvirs monétaires, & le S. C. ne fe trouve plus
comme auparavant fur les monnoies de bronze. Cela
fait juger que les empereurs, en attribuant à leur dignité
le droit exclufif de faire battre monnoie , abolirent
les trois charges de ceux qui préfidoient à cet
emploi, & qui vraiffemblablement n’étoient pas nommés
fans l’approbation du fénat. Ce changement, félon
les apparences, arriva fous Aurélien, contre qui
les monnétaires s’étoient révoltés.
Dans la fuite , il paroît par la notice des deux
empires que la monnoie fut dans le département du
furintendant des finances , appeilé cornes facrarum
largitionum. On établit pour-lors dans chaque monnoie
particuliere un directeur , que la notice appelle
procurator moneta, &C Ammien Marcellin, prapoftus
moneta : au-deffus de celui-ci étoit le chef des monétaires
, à qui on donnoit le nom de primarius mo-
netariorum. 11 eft vrai que la notice ne parie point
des différentes monnoies établies dans l’empire d’O-
rient, & qu’elle n’en nomme que fix dans l’Occident,
celle de Sifcia, d’Aquilée, de Rome, de L y on , d’Arles
& de Treves. Cependant l’exergue des médailles
du bas-empire nous prouve qu’il y en avoit un bien
plus grand nombre. Notices de M. le baron de laBaftie.
(Ü . ƒ .)
TRIUMVIRAT , f. m. (Hifl. rom. ) c’eft le nom
latin que l’hiftoire a confacré à l’affociation faite par
trois perfonnes , pour changer le gouvernement de
la république, & s’en emparer contre les lois de
l’état. *
E tat de Rome fur la fin de la république. Rome montée
au faîte de la grandeur , fe perdit par la corruption
, par le luxe , par des pronifions qui n’avoient
point de bornes. Avec des aefirs immodérés , on fut
prêt à tous les attentats ; comme dît Sallufte, on