J p t 1 R ï . i V
'la'pomme 5e l'arbre du trépan', on met le menton ‘
dans ce cerceau ; on prend avec les trois premiers '
doigts de la main droite le milieu de l’arbre pour
tourner de droite à gauche & faire un trou au crâne ,
-capable de loger la pyramide de la couronne. V'oyei
-cette attitudeyfg: t. PU X ^ IL
Avant de relever-le perforatif.,il faut avoir ^attention
de donner un demPtour-de gauche à droite fans
appuyer avec le menton ; & dé porter les doigts qui
•etoient appuyés fur la paumctte de l’arbre, auprès
du crâne, pour prendre l’inflrument & l’ôter per-
.pendiculairement du trou oii il efl engage.
•L’aide qui efl chargé des inftrumens, démonte le
^perforatif ; & met à fa place une couronne, pendant
que l’opérateur ôte avec un petit linge ou une fauffe
-tenté, la fciûfe que le perforatif a produite. Le chirurgien
reçoit l’arbre fur lequel on a monté la couronne
; il porte la pyramide dans le trou fait par
le perforatif; il fe met dans la même fiîuation où il
-étoit en fé fervant de ce premier infiniment; &
tournant de droite à gauche , ilfc ie l’os circulaire-
ment. Si la couronne ne pôle pas .perpendiculairement,
la circonférence de l’os n’efl pas coupée également
de tous les côtés : le chirurgien doit s’en ap-
percevoir, parce qu’il s’élève plus de fciûre d’un
-côté que de l’autre ; dans ce cas , il panche fon iri-
Rrument du côté où il y en a le moins, & il paffe un
v.peu plus légèrement fur le côté oppofé. ^
■ Quand le chemin de la couronne efl bien fra yé,
on ôte le trépan,en donnant le demi-tour,8t en portant
là main droite à la bafe delà couronne, comme
■ nous l’avons dit en parlant du perforatif. Pendant
qu’un aide démonte la pyramide & nettoie les dents
-défia couronne avec une petite broffe de cr in , le
chirurgien opérateur porte un petit flilet plat &
moufle dans l’impreflion faite par la couronne, &
il ôte la fciûre avec une fauffe tente : il reprend
enfuite la couronne ; il continue de feier jufqu’à ce
que ia pièce d’os foit vacillante, & qu’elle puiffe
’être ■ enlevée avec la feuille de myrthe. On a la
précaution de relever plufieurs fois la couronne
pour la nettoyer, & on examine à chaque fois fi l ’on
lcie l’os également : mais il faut avoir, beaucoup d’égards
à l’ ëpaiffeur des os ; & quand on a paffé le
diploé, on doit aller avec prudence pour ne pas
enfoncer l’os fur la dure mere. On s’apperçoit qu’on
a fcié le diploé, à la réfiflance qui augmente & à la
fciûre blanche que la table interne fournit après celle
du diploé qui efl rouge.
Toutes les fois que l’on fent de la difficulté & de
la réfiflance à la couronne en tournant l’arbre du
trépan, c’efl une marque que les petites dents de la
couronne s’enfoncent trop ; pour lors on donne un
demi-tour de gauche à droite; & on recommence
de nouveau, mais un peu plus légèrement.
Quand la piece d’os efl enlevée, il faut emporter
les inégalités de la circonférence interne du trou ;
par lefquelles la dure-mere pourroit être bleffée
dans fes battemens : on fe fert à cet effet du couteau
lenticulaire. Voye{ C o u teau len ticu la ir e .
Quand il y a du fang épanché fur la dure-mere ,
on recommande, pour en procurer la fortie, de faire
faire.une grande infpiration au malade, & de lui
pincer le nez. Cette méthode n’efl pas toujours praticable
; un malade, dans un affoupiffement léthargique,
n’efl pas dans le cas de fe prêter à ce qu’on
le propofe ; d’ ailleurs les trépans doivent, autant
que faire fe peut, être pratiqués aux parties déclives
, deforte que les fluides épanchés fortent facilement;
& lorfque cela n’efl pas poffible, Inexpérience
a fait voir qu’on étoit obligé d’avoir recours
aux injeélions & aux contre-ouvertures. Voye^C ont
r e -o u v e r tu r e & INJECTION.
• Lorfque le trépan a été appliqué à l’oçcafion des
pièces d'os qui comprimoient la dufe-mefè ôii qui
perçoient les membranes & pénétroient dans le cerveau
, il fout relever ces parties avec l’élévatoire.
Voyt^ ÉlÉv a to ir e .
Le panfement de l ’opération confifte dans l’application
d’une petite piece de linge de la grandeur du
-trou. (//eye{SYNDON);de la charpie, des compreffes
& un bandage convenable. Voye^ C ouvr e-chef.
La matière dent nous traitons, pourroit donner
lieu à des differtations aufîi étendues qu’importantes:
on peut confuker à ce fujet les différens traités de
Chirurgie -, & particulièrement le premier volume de
Xacadémie royale de Chirurgie y où l’on trouve plufieurs
mémoires, dans lefquels M. Quefnay détermine par
des obfervations très-intéreffantes les Cas où il faut
multiplier les trépans ; les remedes qui conviennent
le mieux pour la cure des plaies du cerveau ; les
moyens dont on fe fert pour hâter l’exfoliation des
os du crâne ou pour l’éviter, &c. Nous allons rapporter,
d’après le mémoire du -trépan dans les cas
douteux , les raifons qui peuvent en pareils cas déterminer
à recourir au trépan, ou à éviter cette opération.
De toûs les fignes qui peuvent déterminer à tré*
paner y il n’y en a point de plus décififs que les fra*
élu res & les enfoncemens du crâne. Cependant il
y -a des exemples de bleffés qui ont guéri dans
quelques-uns de, ces cas, fans avoir été trépanés.
Mais ces obfervations ne doivent point en impofer;
on doit fe défier de toute obfervation où l’on ne rapporte
que le fuccès, fans parler des indications qui
peuvent y conduire : tes obfervations nous inflrui-
fent peu par la pratique, fur-tout quand elles font
contredites par d’autres qui l’emportent infiniment
fur elles. Les obfervateurs éclairés ont remarqué
qu’on ne pouvoit fe difpenfer de l’operation du trépan
dans le cas de fraélure, que lorfque les pièces,
des os fraélurés étoient affez écartées l’une de l’autre
, pour permettre la fortie du lang qui auroit pu
s’épancher fur la dure-mere. Il y a des cas où l’écartement
d’une future voifine de la fraélure, a difpenfé
de l’opération du trépan; mais ces cas méritent une
attentioniinguliere ; car l’épanchement peut fe faire
des deux côtés de la future ; & alors l’évacuation ne
peut ordinairement fe faire que d’un côté, à caufe
que la dure-mere peut encore refier adhérente vers
le bord d’un des os écartés, & retenir le, fang qui
feroit épanché fous la portion de l’oà à laquelle la
dure-mere feroit refiée attachée. Il faudra donc appliquer
le trépan de ce côté malgré l’écartement de
îa future. Toute cette doélrine efl appuyée fur des
obfervations dont on fent toute la confequence, &
dont il réfulte qu’on peut dans certains cas, s’écarter
des réglés les plus invariables de l’art, mais qu’on
ne doit le faire qu’avec beaucoup de connoiffance
& de circonfpeélion.
Il efl un autre cas bien plus embarraffant, même
pour les plus grands maîtres; ce font les coups à la
tête fans léfion apparente aux o s , fouvent même
fans plaie ni contufion aux chairs ni à la peau, lefquels
font fuivis d’épanchement fous le; crâne, &
qui d’autres, fois n’en çaufent point, quoiqu’ils
foiént accompagnés de circonflances ou d’accidens
qui donnent lieu d’en foupçonner. Les accidens qui
arrivent dans les bleffures de la tête où il n’y a point
de fraélurés, déterminent, lorfqu’ils font graves,
plufieurs praticiens à trépaner. D’autres fe contentent
de combattre ces accidens par les faignées & les autres
remedes qui peuvent fervir à les diffiper. Les
uns & les autres réuffiffent fouvent; mais ils le trompent
fouvent auffi. M. Quefnay, par l’ufage qu’il a
lçu faire des différentes obfervations communiquées
à l’académie, découvre, dans les fuccès même,le?
circonflances ou les particularités qui peuvent aider
TRE
à diflinguer les cas où l’on peut fe déterminer le
plus finement qu’il efl poflible fur le parti qu’on doit
prendre. La diftinélion des accidens en primitifs &
en confécutifs, fait le principal fondement des dogmes
que l’on pofe fur cette matière. Voye^ C omm
o t io n . Les accidens confécutifs preferivent l’opération
du trépan ; & ceux qui arrivent beaucoup de
tems après le coup, font les plus preffans pour l’opération.
Il faut furtout faire attention que les accidens
confécutifs ne dépendent pas de l’inflammation du
péricrâne, comme nous l’avons dit en parlant des
plaies de tête.
Il y a un troifieme cas où l’application du trépan
efl douteufe. Il arrive quelquefois qu’après des coups
à la tête, il refie à l’endroit de la bleffure, quoiqu’elle
foit guérie, une douleur fixe, qui au-lieu de
diminuer avec le tems, augmente de-plus-en-plus
malgré tous les topiques auxquels on peut avoir
recours ; ce qui a plufieurs fois obligé d’y faire des
incifions pour découvrir l’os. Les uns ont pris le
parti de le ruginer ; les autres d’en attendre l’exfo-
liation ; d’autres enfin ont jugé d’en venir à l’opération
du trépan.
M. Quefnay rapporte des obfervations où l’on
voit que ces moyens ont diversement réuffi, félon les
différens cas. Quoiqu’on foit arrivé à la même fin
par différens procédés, on ne doit pas y avoir recours
indifféremment : ces obfervations laiffent entrevoir
que l’opération du trépan ne doit avoir lieu,
que quand on foupçonne que l’os efl altéré prefque
, dans toute fon épaiffeur, ou lorfque quelques accidens
font croire que la caufe du mal efl fous le crâne,
comme feroit une carie à la face interne des os dont
il y a des exemples ; ou enfin, lorfqu’ayant jugé à
propos d’attendre l’exfoliation , elle n’a pas fait
cefler les accidens. Mais quand la douleur paroît extérieure
, qu’elle augmente lorfqu’on preffe fur l’endroit
où elle fe fait fentir, on doit tout efpérer de
l’exfoliation, fur-tout fi après avoir découvert l’os
on n’y apperçoit qu’une légère altération ou une
carie Superficielle. Il faut, pour s’en affurer, avoir
recours à la rugine : fon ufage peut d’ailleurs avoir
ici d’autres avantages, comme d’accélérer beaucoup
l’exfoliation, de faire cefler la douleur avant que
l ’exfoliation foit arrivée ; mais ce dernier effet dépend
furtout de bien découvrir toute la furface de
l’o s , qui efl altérée, afin que cette altération ne
communique plus à aucun endroit avec le péri-
-crâne. ( T ;
T r é p a n , (Fortification.) infiniment dont les mineurs
fe fervent pour donner de l’air à une galerie
de mine, lorfque l’air n’y circule pas afl'ez pour
qu’on puiffe y tenir une chandelle allumée. Ils ont
pour cet effet une efpece de foret avec lequel ils
percent le ciel.de la galerie, & à mefure. que cet in-
llrument avance dans les terres , ils l’alongent par
■*e m®Xen de plufieurs antes, dont les extrémités
font faites en vis & en écrou pour s’ajufler bout à
bout. Par cette-opération les mineurs difent avoir
trépané la mine , ou donné un coup de trépan. ( Q )
T r é p a n , f. m. (Outil de Sculpteur & de Marbrier.) .
outil qui fert à forer & percer les marbres & les
pierres dures. On s’en fert auffi quelquefois pour le
bois. Il efl du nombre des principaux outils de l’art
des fculpteurs, & du métier des marbriers.
Il y a trois fortes de trépans, l’un qui efl le plus
iimples.-c’efl un vrai vilebrequin, mais avec une j
ineche plus longue & plus acerée ; le fécond trépan
fe nomme trépan à archet ; il efl femblable au foret
a archet des ferruriers, & a comme lui fa boîte, fon
archet & fa palette, il efl feulement plus fort, & fes
meches de plufieurs figures : enfin le troifieme trè-
pan, fans rien ajouter pour le fpécifîer, efl celui
que Ion appelle Amplement trépan* Il efl le plus
Terne r
TRE 5 9 3
compofe des trois, & le plus en ufage en fculprure.
Les parties de ce trépan font la tige que l’on appelle
auffi le fuft, la traverfe, la corde de cette traverfe
un plomb, une virole & une meche. La tige eft dé
bois , & a à l’une de fes extrémités une virole qui
lert à y attacher &c y affermir la meche qu’on peut
changer, fuivant qu’on en a befoin, y en mettre dé
plus ou de moins fortes, de rondes, dequarrées,
-de pointues , &c. à l’autre extrémité du foft, eft un
trou par oh paffe la corde que la traverfe a attachée
-i tes deux bouts. Cette traverfe eft elle-mêmé enfilée
du fiift par un trou qu’elle a au-milieu; au deffous
de “ traverfe, & un peu au-deffus de la virole eft
s pIoé?î) <P“ eft desfigure fphérique, & qui eft joint,
tic pôle hpnfontalement au pié du fuft. C ’eft la corde
en s entortillant autour du fuft, qui donne le mouvement:
au trépan plus promt, ou plus long, fuivant
qu on leve ou qu’bnaabaiffe la traverfe où elle eft
attachée avec plus ou moins de vîtelfe (D / )
TRÉPAS, M ORT, DÉCÈS, (SyMnyrn.) 'trépas eft
poétique, & emporte dans fon idée le paftkge d’une
vie àT’autre. Mort eft du ftyle ordinaire, & figni-
fte precifément la ceffation de vivre. Décès eft d’un
-ftyle plus, recherché,- tenant un peu de l’ufage du
-palais., & marque proprement le retranchement du
nomore .des mortels. Le fécond de ëës! mots fedit
à 1 egard de toutes fottes.d’animaux ; & lés deux autres
lie fe difent qu’à l’égard de l’hommé. Un trépas
glorieux eHopréferable à une viehonteufe. La mort
eft le terme, hommun de font ce qui eft animé fur la
terre. Toute fucceffion foell ouverte qu’au moment
du deces.
- . lseyrépas ne préfente rien de laid à l’imagination ;
iLpeut meme;faire ènvifager quelque choie de gracieux
dans l’éternité. Le décès nu fait naître que l ’idée
d une peme cauîée par la féparation dés perfonnes
auxquelles «Sé tô it attachéf1 mais' la Mité àoulbu-
reüfe de:.ces; perfonnes préfente quelque chofe d’aff
-freoecù6irard..(D. J . ) . :
T r é p a s d e L o i r e , ( Finances de Françeljbmexa.
de France* où 1 on. fait payer le droit de la traite-fo- rain! i ? H l i B B E W Saroe dans la Loire- Apparemment
que ce mot trépas efl dit par corruption
de outrepaffery parce que ce droit fe paie fur les marchandées
qui paffent outre la Loire, & qui vont en
Bretagne, qui etoit autrefois province étrangère.
En 1639, Chriflomwal capitaine anglois, s’empara
de l’abbaye deSaint-Maur-fur-Loire, où il fe
fortifia. Le connétable du Guefclin , après des tentatives
inutiles pour l’en chaffer, traita avec lui de
la rançon de cette abbaye, à 16 mille francs d’or ,
dont il confentit avec le fieur Dubeuil une obligation
au capitaine anglois. Pour la payer, on établit un
péage de douze deniers par livre, de la valeur de
toutes lesmarchandifes montant, defeendant & tra-
verfant la Loire depuis Candé jufqu’à Chantoceaux.
Il devoit être éteint dès que la fqmme feroit rem-
bourfée ; mais cette promeffe fiit oubliée : la feule
grâce qu’on accorda, fut de réduire ce péage en
1654 à deux deniers obole.
En 1665 , ce droit fut continué, fans aucune juf-
tice, par un arrêt du confeil, avec une nouvelle
impofition fur l’Anjou ; le tout fut uni aux fermes
.générales, & depuis aliéné, comme il l’efl encore
aujourd’hui ; l’extenfion arbitraire que les engagifles
ont donnée à ce droit, les procès & les formalités
qui en refultent, ont prodigieufement affoibli le
commèrce ae ces cantons. Les receveurs du trépas'
de Loire, par exemple, fe font avancés jufque dans
la Bretagne, où le droit n’efl point dû : enfin leurs
tarifs font falfifiés & contraires aux premiers prin*
cipes du commerce. (D . / .)
a TRÉPASSÉS, f. m. pl. ( Hiß. eccl. ) nom d’une
fete â ou plutôt un jo iy de prières folemnelles pour
F F f f '