ïiture de cette partie, qui en diffipe beaucoup.
Toutes ces valvules , tant les figmôïdes , que les
tricufpidales, fe trouvent dans le coeur de prefque
tous lés animaux terreftres qui font un peu grands :
dans les o-ifeaux elles font autrement, te les antraâuo-
üt-és des ve-ntricules font aufli différentçs;les ventricules
même ne font pas en même nombre ; ceux d’entre
les poiffons qui ne refpirent point,n’ont qu’ un ventricule
dans le coeur; mais ce ventricule a deux facs, qui
iont comme fes oreilles : dans l’un de fes facs, que
j ’appelle l ’oreille droite, la veine cave porte le fang
j>ar deux troncs : de l’autre fà c , qui eft comme l ’oreille
g a u ch e , l’aorte fort faifant un lèul tronc. Les
valvules font dans le coeur à l ’entrée de chaque fac ;
■ elles font figmôïdes , deux à chaque entrée. Celles
qui empêchent que le fang ne retourne dans la veine
cave font mieux fermées , & doivent avoir plus de
force pour le retenir, que celles qui l’empêchent de
retourner de l’aorte dans le coeur.
Jacques Sylvius, le grand admirateur de Galien ,
& l’ennemi juré de Vefale, a le premier découvert les
valvules qui font à l’orifice de la veine azigos , de la
jugulaire, de la brachiale, de la crurale, te du tronc
de la veine cave qui part du foie. Il les nomma épi-
phifes membraneufes ; Fabricius ab Aquapendente revendique
à tort l’honneur de cette découverte ; il n’a
que celui d’en avoir donné une plus exa&e deferip-
tion, & de leur avoir impofé le nom de valvules , qu’elles
retiennent encore aujourd’hui ; nom qui leur
convient en effet, tant par rapport à leurs ufages ,
qu’à l’égard de leur ftruôure. Euftachius apperçutle
premier la valvule placée à l’orifice de la veine coronaire
dansle coeur. Il prétend encore avoir découvert
la valvule que quelques auteurs appellentvalvulano-
bilis, placée dans la veine cave , tout proche de l’oreillette
droite du coeur. Cependant Jacques Sylvius
paroît avoir remarqué cette valvule avant Euftachi ;
mais ce dernier l’à bien mieux décrite. ( D. J. )
■ V alvules du-coeur, ( Anatom. ) efpeces dé foupa-
pes qui font aux orifices des ventricules du coeur.
Ces valvules ou foupapes font de deux fortes ; les
unes permettent au fang d’entrer dans le coeur, te
l’empêchent d’en fortir par le même chemin ; les autres
le laiffent fortir du coeur, & s’oppofent à fon retour.
Celles de la première efpece terminent les oreillettes
, & celles de la fécondé occupent les embouchures
des greffes arteres. On a donné à celles-ci le
nom de valvules femi-lunaires ou valvules fignioïdes ,
t e aux autres celui de triglochines ou tncujpides ou
mitrales.
Les valvulestriglochines ou tricufpides du ventricule
droit font attachées à l’orifice auriculaire du
ventricule , ôc s’avancent dans la même cavité de ce
ventricule. Elles font commetrois languettes fort polies
du côté qui regarde l’embouchure de l’oreillette,
garnies de plufieurs expanfions membraneufes te ten-
dineufes du côté de la cavité ou furface interne du
ventricule, te elles font comme découpées ou dentelées
par leurs bords. Les valvules de l’orifice auriculaire
du ventricule gauche font de même forme &
ftrü&ure ; mais il n’y en a que deux, &c on les a nommées
valvules mitrales à caufe de quelque reffem-
blance à une mitre qu’elles repréfentent affez grof-
lierement.
Ces cinq valvules font très-minces, te elles font
attachées par plufieurs cordes tendineufes aux colonnes
charnues des ventricules. Les cordages de
chaque valvule {ont attachées à deux colonnes. Il y
z entre ces valvules d’autres petites de la même figu«
re.Onpeut aufliappeller toutes ces valvules tricufpides
en général valvules auriculaires ou valvules veineu-
fes du coeur.
Les valvules femi-lunaires ou valyules figmôïdes
font au nombre de f ix , trois à chaque ventricule, te
à l’embouchure des groffes arteres. Le nom de valvur-
les artérielles leur convient affez. Elles font faites à-
peu-près comme des paniers de pigeon. Leurs concavités
regardent la paroi ou concavité de l’artere ,
te leurs convexités s’approchent mutuellement. En
examinant ces valvules avec le microfcope, on trouve
des fibres charnues dans la duplicature des membranes
dont elles font compofées.
Elles font vraiment femi-lunaires, c’eft-à-dire en
forme de croiffant, par les attaches de leurs fonds ;
mais elles ne le font pas par leurs bords flottans; car
ces bords repréfentent chacun deux petits croiffans,'
dont deux extrémités fe rencontrent au milieu du
bord , & y forment une efpece de petit mamelon.
Winslow. ( D. J. )
Valvules des inteßins ; « dans le jéjunum & l’i-
>* leum, la tunique interne ayant plus d’étendue que
» l’externe, eft fort ridée. On a cru que les plis ta-
» chés qu’elle forme, faifoient en quelque maniéré
» la fonftion des valvules; c’eft pourquoi ils ont été
>ï nommés valvules connivences, en latin valvules con-
» niventes.
Valvules des vaiffeaux la c t é s les vaiffeaux lac-
» tés qui s’ouvrent dans les inteftins, reçoivent la
» partie du chyle qui eft préparée &c fluide, te pa-.
» roiffent par intervalles comme s’ils étoient liés &
» ferrés. Quand on les comprime, ils ne laiffent pas
» refluer la liqueur vers les inteftins, quoiqu’elle foit
» aifément pouffée vers les glandes : ce qui montre
» qu’il y a des valvules dans les vaiffeaux la£lés,mais
» qui lont trop petites pour être vifibles. Id. ibid.
p . J<5>
Valvu l e du colon, le colon aune grande valvule
pour empêcher les excrémens de rentrer dans l’ileon;
il a aufli plufieurs autres valvules pour retarder la def-
cente des matieres.^ôy«^ Colon & Excrément.
Conftantin Varole , boulonois, médecin du pape
GrégoireXIII. te qui mourut en 1 570,fut le premier
qui obferva les valvules du colon. Bart. Euftachi,
natif de San-Severino en Italie, découvrit vers ce
même tems la valvule qui eft à l’orifice de la veine
coronaire, te cette valvule remarquable qui eft à l’orifice
du tronc inférieur de la veine cave , près de
Foréillette droite du coeur. Il eft vrai qu’il ne la prit
pas pour une valvule, mais feulement pour une membrane1.
Lancifi, médecin du pape Clément XI. & qui a
publié le premier les oeuvres d’Euftachi, croit que
Bufage de cette valvule eft d’empêcher le fang de la
veine cave fupérieure de frapper avec trop de v io-
lence.contre celui de l’inférieure. M. Winflow qui a
examiné cela avec beaucoup de foin, eft à-peu-près
de même fentiment. Mém. de Cacad. des Sciences.
Mais comme cette valvule diminue peu-à-peu dans
les enfans, de même que le trou ovale, & qu’à la
fin elle difparoit entièrement dans les adultes, il fem-
ble qu’elle.a quelque autre ufage qui regarde principalement
la circulation du fang dans le foetus.
En effet, par le moyen de cette valvule 9M. "Winf-
low concilie les deux fyftèmes oppofés de la circulation
du fang dans le foetus, qui font expliqués dans
l’article Cir c u l a t io n . Voyc^ CIRCULATION du
fang, & Foetus.
VAMPIRE, f. m. ( Hiß. des fuperßit. ) c’eft le nom
qu’on a donné à de prétendus démons qui tirent pendant
la nuit le fang des corps vivans, & le portent
dans ces cadavres dont l’on voit fortir le fang par la
bouche, le nez & les oreilles. Le p. Calmet a fait fur
ce fujet un ouvrage abfurde dont on ne l’auroit pas
cru capable, mais qui fert à prouver combien l’efprit
humain eft porté à la fuperftition. ( D . / .)
V AN , f. m. ( Littérat.) onconnoit cet inftrument
à deux anfes, courbé en rond par-derriere, te dont
le
le creux diminue infenfiblement fur le devant : ce
qui lui donne la forme d’une coquille ; voilà la conque
célébré des Egyptiens, des Grecs te des Romains;
nous allons dire pourquoi.
L’enfant chéri d’Ofiris te d’Ifis , te le ferpent qu’on
y joignoit, pafferent d’Egypte à Athènes , qui
étoit une colonie venue de Sais, t f de-là furent portés
bien loin ailleurs. Telle eft vifiblement l’origine
de l’ufage qu’avoient les Athéniens de placer les en-
fans dans un van auftitôt après la naiflànce, te de les
y coucher fur un ferpent d’or. Cette pratique étoit
fondée for la tradition, que la nourrice de Jupiter l’a-
voit fait pour le dieu, te Minerve pour Eri&honius.
De fi grands exemples ne pouvaient qu’accréditer
dans laGrecei’ufagede mettre fur un van les enfans
nouvellement nés. C’eft pourquoi Callimaque nous
dit que Mémsfis attentive à toutes les bonnes pratiques
, pofa le petit Jupiter fur un van d’or; c’ étoit en
même tems une cérémonie fort ordinaire chez les
Athéniens, fur-tout dans les familles fliftinguées, d é tendre
les petits enfans fur des ferpens d’or.
Tout le monde fait encore que le van étoit coiffa-,
cré au dieu du vin ; & myfiica vannus Iacchi, dit
Virgile. Les commentateurs apportent deux raifbns
de cette eonfécration du van myflérieux voué à Bac-
chu$, qui font toutes deux plaufibies : lune ; parce
qu Ifis avoit ramafle dans un van les membres épar,s
d’Ofiris , qui eft le même que Baechus, te que Ti-
phon avoit mis en pièces. L’autre ràifon eft prifè de
ce que les vignerons offroient à Baechus dans un van
les prémices de la vendange. (Z?. 7.)
Van, f.m. (terme de Vanniers?) inftrument d’ofier à
deux anfes,courbé en rond par-derriere qu’il a un peu
relevé, dont le creux diminue infenfiblement jufquè
for le devant. Les vans fervent à vanner les grains
pour en féparer la menue paille & la pouffiere. Us
font le principal objet du métier des vanniers-ciotu-
riers.(Z). / .)
? ( O^ogi mod. ) ville & château de la grande
Arménie, vers les fourees de l’Euphrate, furies confins
des deux empires turc & perfàn, à 70 lieues au
fud-oueft d’Erzeron. Vaneû aujourd’hui fous la domination
du grand-feigneur, & a fon château ou fa
fortereffe fur une montagne voifine ; les habitans
font pour la plfipart arméniens. Tout près de là ville,
eft un lac du même non?, l’un des plus grands de l’A-r
f ie , & qui peut avoir 50 lieuesde circuit.C’eft le
Mantiariq palus de Strabon, l. XI. p. 629. Ce lac dé
Van eft aufli nommé lac fAétamar; on n’y trouve
qu’une forte de poiffon qui eft .un peu plus gros que
nos fardines^ & dont il fe fait tous les ans ün-grànd
débit en Perfe & en Arménie. ( D. J. )
V ANANTE, adj.{ terme de Papeterie. ) la pâte de
moyenne qualité, ou celle qui èft faite avec des vieux
chiffons & drapeaux de toile de chanvre ou de lin ,
qui-ne font pas de la plus belle qualité, fe nomme
pâte vanante. C ’eft avec cette pâté qufon fabrique lg
papier de la fécondé forte. Vcyt{ P apier. ' : 1
VANAS, ( Commerce. ) te rin é corrompu du latin
que quelques teneurs dé livres m ettent d’efpace en
éfpace à la m arge de leurs é c ritu re s, po u r marquer
q u ’ils annullent les articles qui font vis-Â-vis de çe
m o t, & q u ’ils ont mal p o rté s, foit dans le jo u rn a l,
fort dans le grand livre. Voyt{ Annulle^i . Dictionn.
de Commercé.
; VANCGHO , f. m. ( Hifl. nat. ) efpece de feor-
pion fort dangereux qui fe trouvé daps T’île de Ma-
^ajy?fcar » il reffemble à quelques égards à une araignée.
‘Il a le corps ou le ventre n o ir, rond & fort
gros, ; fa piqiiure eft extrêmement dangereufe ; elle
caufe un evanou i ffe m en t -foudai n qui dure quelquefois
deux jours, pendant lefqiiels on a toutie corps
froid comme.de la glace. On do.nne dans ce cas au
malade les memes remedes que contre les poifons ,
Tom e X V I ,
& on le tient le plus chaudement qu’il eft poflible.
VANDABANDA, ( Géog. anc. ) contrée de la
oogdiane. Elle eft placée par Ptolomég, L VI. c. xij.
entre le mont Caucafe & le mont Iipafis. ( D. J .)
VANDALES , f. m. ni. f Hiß. ancienne. ) nation
barbare faifant partie de celle des Goths, & qui ,
comme cette derniere, étoit venue de Scandinavie.
Le nom des^Vandales vient, dit-on, du mot gothique
vandeltn qui fignifîe encore aujourd’hui en allemand
errer, parce que ce peuple changea très-fouvent de
deiqeure. Au fortir du nord les Vandales s’établirent
dans les pays connus aujourd’hui fous le nom du
Brandebourg & du duché de Meklenbourg. Sous l’em-
P/fe ^ Augufte, une partie de ces barbares vinrent
;*r lur ^ fao.rds du Rhin i chaffés par Tibere
ils allèrent s’établir vers l’Orient entre le bofphore
cxqimérien .& le Ta nais, d’où ils chafferent les Scla-
I I » ,? ” t ds prirent le pays & le nom ; une partie
alla s établir fur les bords du Danube, & occupèrent
les pays connus aujourd’hui fous le nom dé Tranfyl-
vante, de Moldavie & de Valachie; ils fe rendirent
maîtres de la Pannonie, d’où ils furent chaffés par
1 empereur Marc-Aurèle en 170. Ils firent en z7 i de
nouvelles irruptions fur les terres de l’empire romain,
& furent défaits par Aurélien,par Probus. L ’an
4??.» Vandales accompagnés des Sueves & des
Aiàins fe rendirent maîtres d’une partie de l’Efpagne
qu ils partagèrent avec ces barbares ; de-là fous la con^
duite qe leur foi Genferic , ils paflèrent en Afrique
en 428. Après plufieurs vi<âoires remportées fur les
Romains, ils les forcèrent à leur céder la pltas gr^nr
départie des provinces que l’empirepoffédoit dans
cette partie du monde. En 455, Genferic vint en
Italie 0^1 il prit & pilla la ville de Rome; il infefta
les CQtes de Sicile te de Grece , & continua à harafi
1er les Roniains jufqu’à ce qu’il força l’empereur Zenon
à lui céder tous fes droits fur l’Afrique, qui refta
aux Vandales' jufqu’au regne de Juftïnien, qui réunit
de nouveau à fon empiré les provinces dont ces bar-
bares s’étoient emparés.
VANDALICI MONTE S, ( Géog. anc.) Dion
Caflius /. LV. donne ce nom aux montagnes dans
I lefquelles 1 Elbe prend fa fource. Par conféquent ce
font les montagnes qui féparent la Bohème de la Lu-
face & 4e la SiRfie. [D . J.)
VANDALIE, ( Géqgr. mod.) plufieurs géographes
ont doqné .ce nom à partje de la Poméranie ducale
& dit duché de Mecklenbourg en baffe Saxe.
La Vandalie prife pour une contrée de la Poméranie
ducale, eft bornée par la mer Baltique au nord ,
le defert de Nf aldo.w au midi, les feigneuries de Bu-
tow te de Louwenborck au levant, te parla-Gaffa-
bie au couchant. On lui donne environ quatorze
lieues de longueur & autant de largeur. Sa .capitale
eft Stolpe.
La Vandalie regardée comme ime contrée du duché
de Meclenboürg en baffe Saxe, eft entre l ’évêché
te le duché de S wer in , la feigneurie de Roftock te
celle de Stutgard, la Poméranie royale te ie marqui-
fat de Brandebourg. -Ce pays peut avoir environ
trente lieues du couchant au levant, & .d.ix du nord
au fud. On y voit plufieurs petits lacs. Sa capitale eft
Guftro\r. ( D .J .)
VAND’.CEUVRE, ( Géogr. mod. ) petite ville de
France , dans la Champagne, fur la riviere de Bar-
fe , à fix lieues au levant de Troyes. Longit. 2.2.4.
latit.4S.12.
Cette petite ville eft la patrie de Nicolas Bourbon,
poète latin qui vivoit fous le regne .de François I.
Marguerite de Valois le donna pour précepteur à
Jeanne d’Albret de Navarre fa fille, & mere d’Henri
IV. Il mourut à Condé, vers l’an 1550. Il a laiffé
huit livres d’épigrammes.fous le titre dé nugoe9 baga-
N N n n n