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T obol , le , ( Géog. mod.) grande riviere de l’empire
ruffien en Sibérie. Elle a fa fource dans les montagnes
qui confinent à la Sibérie & à la grande Tarta-
rie, reçoit dans fon cours plufieurs rivières , & va
fe perdre dans Y Irtis -, près de Tobol ou Tobolfca ,
qu’elle arrofe d’un côté.
TOBRUS , ( Géog. anc. ) ville de l’Afrique propre.
Elle eil marquée par Ptolomée, AV. J K c. 3 . ail
nombre des villes qui font entre Thabraca &. le fleuve
Bagradas.
T O BU L B A , '( Géog. anc. ) ville d’Afrique , au
royaume' de Tunis, fur la côte , à quatre lieues de
Moueiler. Marmol , defeript. d'Afrique , tome IL c.
icxvij. en parle ainù : TobuLba eft une ville bâtie par
les Romains. Elle étoit autrefois riche &c fort peuplée
, patee qu’elle avoit un grand territoire couvert
d’oliviers. Elle afuivi la fortune de Suze , de Mone-
fter, & d’Africa, & elle a été à la fin fi fort incommodée
des guerres & des courfes des Arabes,qu’elle
s’eft toute dépeuplée. Aujourd’hui ceux qui y demeurent
reçoivent les étrangers qui y arrivent, &
leur donnent dans un grand logis tout ce qui leur eft
nécèflairè. Par-là ils fie metttent à l’abri des infiultes
des Arabes , desTunifiens & des Turcs-, parce qu’ils
les reçoivent bien , &c les traitent tous également.
Ptolomée marque cette ville fous le nom à’Aphrodi-
ß e à 36 degrés, 15 minutes de longitude , & à 31 degrés
40 minutes de latitude-. ( D . J.)
T O C , f. m. ( Jeu du ) on l’appelle ainfi parce que
le feul but des joueurs eft de toucher & de battre l'on
adverfaire -, Ou degagner une partie double ou fimple_
par un jan ou par un plain. Ce jeu fe regle comme
le tri&rac, c’eft-à-dire qu’il faut pour y jouer un trictrac
garni de quinze dames de chaque couleur, de
deux cornets , de deux dez & de deux fichets poUr
marquer les trous ou parties. Il faut placer les dames
de mêmé qu’au tri&rac j les empilant toutes fürla
première lame de la première table -, pour les mener
enfuite dans la fécondé , & y faire fon plain ;
il faut nommer le plus gros nombre de dez le premier,
comme aü triélrac. Les doublets ne s’y jouent
auffi qu’une fois. Au jeu du toc l’on ne marque pas
des points comme au jeu du triôrac, àu-lieu de
points oh marque un trou ou deux , félon le nombre
que l’on fait. Ce jeu fe joue en plufieurs trous ; il eft
au choix des joueurs d’en fixer le nombre, & même
l’on peut jouer au premier trou. Par exemple, j’ai
mon petit jah fait à la referve d’une démi-cafe, & ait
premier coup je fais mon petit jan par un nombre {impie
; fi c’étoit autriftracje marquerois feulement
- quatre points, mais au toc , je marque le trou* & j ’ai
gagné la partie, parce qu’on a joué au premier trou.
Si en commençant la partie on convient que le double
ira , & de jouer au premier trou, alors fi je remlis
par deux moyens ou par un doublet, ou que je
atte une dame par deux moyens ou par doublets ,
au-lieu que je fane quelque jan, ou rencontré du jeu
de triftrac par doublet, comme fi je battois le coin,
ou que commençant la partie je fifle jan de deux tables
par doublet, ou jan de mézéas par doublet ; en
ce cas je gagnerois le double, & celui contre qui
jegagnerois me payeroit le double de ce que nous aurions
joué. Ainfi il faut bien remarquer que les mêmes
jans & coups de tri&rac fe rencontrent dans ce
jeu tant à profit qu’à perte pour celui qui les fait.
Lorfque l’on joue k plufieurs trous , celui qui gagne
Un trou de fon dé peut s’en aller de même qu’au trictrac.
TOCAMBOA , f. m. (Hiß. nat. Bot an.) fruit d’ün
arbre de Pale de Madagafcar ; il reffemble à une petite
poire , & a la propriété de faire mourir les chiens.
TOCANE , f. f. ( Gramm. & Econ, ruß.) c’eft le
vin nouveau de Champagne, fur-tout d’A y , qui fie
boit auffi-tôt qu’il eft fait, 6c qui ne peut euere fe
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garder que fix mois. La tockne eft violente. L’abbè
de Chaulieu en a fait le fuj'et d’un petit poème très-
agréable.
TOCAL , ou T O C C A L , ( Géog. mod.) ville de là
Turquie afiatique , dans l’Amafie., au pié d’une haute
montagne, proche la riviere de Tofanlu -, à 15 lieues
au fud-eft d’Amafie. Elle eft bâtie en forme d’âmphi-
théatre; fies maifons font à deux étagés ; lès rues font
pavées, ce qui eft rare dans le Levant. Chaque mai-
fon a fa fontaine : ôn compte dans Tocat vingt mille
turcs -, quatre mille arméniens , quatre cens grecs
qui ont un archevêque, &c trois cens juifs. C ’eft la
réfidence d’un vaivode , d’un cadi & d’un aga. Le
commerce y confifte en foie ; dont ôn fait beaucoup
d’étoffes , èn Vaiffelle de cuivre , en toiles peintes &
èn maroquins.
Il faut regarder Tocat commè le centre de l’Afié
mineure. Les caravanes de Diarbequir y viennent
én dix-huit jours ; celles de Tocat à Sinope y mettent
fix jours; De Tocat à Prufe les caravanes emploient
vingt jours ; celles qui vont en droiture de Tocat à
Smyrne , fans paffer par Angora, ni par Prufe , font
vingt-fept jours eh chemin avec des mulets , mais
elles rifquent d’être maltraitées par les voleurs.
Tocat dépend du gouvernement de Si vas ; où il y
aü n b a ch a& un janiffaire aga. Tous les £recs du
pays prétendent que l’ancien nom de Tocat etoit Eu-
doxia , ou Eutochià-, Né feroit-ce point la ville d'Eu-
doxiane que Ptolomée marqué dans la Galatie ponti-
que ? Paul Jove appelle Tocat, Tabenda , apparemment
qu’il a cru que c’étoit la ville que cet ancien
géographe appelle Tebenda. On trôjïveroit peut-être
le véritable nom de Tocat fur quelques-unes des inf-
criptions qui font 3 à ce qu’on dit; dans le château ;
mais les turcs n’en permettent pas aifément l’entrée.
Après la fanglante bataille d’Angôra, où Bajazét
fut fait prifonnier par Tamerlari, le fultàn Mahomet
I ., qui etoit un des fils de Bajazet ; paffa à l’âge de 1
ans j le fabre à la main, avec le peii de troupes qu’il
put ramaffer, au travers des tartàres qui occupoient
tout le pays, & vint fe retirer à Tocat, dont il jouiffoit
avant le malheur de fon pere; ainfi cette ville fe trouva
la capitale de l’empire des Turcs ; & Mahomet I.
ayant défait fon frere Mufa, fit mettre dans la prifon
de Tocat Mahomet Bey & Jacob B e y , qui étoient
engagés dans le parti de fon frere. Il paroït par cè
récit que cette ville ne tomba pas alors en la puif-
fance de Tamerlan ; mais ce fut fous Mahomet II.
que Jufuf-Zez-Beg, général des troupes d’Uzum-
Caffan, roi des Parthes , ravagea cette grande v ille ,
& vint fondre fur la Caramanie. Sultan Mufiapha,
fils de Mohômet, le défit en 1473 , & l’envoya prifonnier
à fon pere qui étoit à Conftantinople;
La campagne de Tocat produit de fort belles plantes
, & fur-tout des végétations de pierres qui font
d’une beauté furprehante. On trouve des merveilles
en caffant des cailloux & des morceaux de roches
creufes revêtues de cryftallifations tout-à-fait ravifi-
fantes : il y en a qui font femblablés à l’écorce de
citron confite ; quelques-unes reflemblerit fi fort à la
nacre de perle, qu’on les prendroit pour ces mêmes
coquilles pétrifiées ; il y en a de couleur d’ôr qui ne
différent que par leur dureté de la confiture que l’on
fait avec de l’écorce d’orange coupée en filets.
M. deTournefort remarque que la riviere quipafle
à Tocat n’eft pas l’Iris ou le Cafalmac , comme les
géographes , fans en excepter T . de Lille , le fuppô*
lent ; mais que c’eft le Tofanlu qui paffe auffi à Néo-
céfarée ; & c’eft fans doute le Loup, Lupus , dont
Pline a fait mention ; & qui va fe jetter dans l’Iris.
Cette riviere fait de grands ravages dans le tems des
pluies, & lorfque les neiges fondent. On affure qu’il
y a trois rivières qui s’uniffent vers Amàfia ; le Cou-
leifar-Son, ou la riviere de Chonac, lé Tofanlu, ôu
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la riviere de- Tocat, & le Cafalmac qui retient fon
nom. Long.dc To ca t, à j . z8. lat.3^.,32. (£>.ƒ.)
TOCANHOHA, f. m. ( Hiß. nat. Botan. exo,t. )
c’eft un fruit de l’île de Madagafcar .qui donne la mort
aux chiens. Il croît fur un arbre femblable à un poirier
, dont le bois eft extrêmement dur, maffif, &
fufceptible. du poliment. Ses feuilles font de la longueur
de celles d’un amandier, découpées de cinq ou
fix échancrures, à chacune defquelles il y a une fleur
de la même forme & de la même couleur que celle
du romarin , mais fans odeur. (D. J.)
TOCAYMA ou TO CA1M A , ( Géog. mod. ) ville
de l’Amérique méridionale, dans la Terre-ferme, au
nouveau royaume de Grenade, fur le port de la riviere
Pat-i, près de fon confluent, avec celle; de la
Madelena. Le terroir de Tocayma abonde en pâturages
& en fruits , comme figues , orangers, dattes,
cannes de fucre ; cependant les habitans vont prefque
nuds par indigence. ( D . J. )
T O C C k T R , (Mußque italienne.) \es Italiens ap- j
pellent ainfi une efpece de fantaifie ou prélude de
mufique , qui fe joue fur les inftrumens à clavier.
Brojjard. ( D . J. )
TO C IA , ( Géog. mod. ) ville d’Afie, dans. les états
du turc , fur la route de Conftantinople à Ifpahan ,
entre Cofizar & Ozeman. Son terroir eftTertile en
excellent vin. (D . J.')
T O C K A Y , (Géog.mod.') place forte de la haute
Hongrie , dans le comté de Zemblin, au confluent
du Bodrog & de laTeifle, à* j 6 lieues au midi de Caf-
fovie. Le vin qui croît dans fon terroir paffe pour le
plus délicieux de toute l’Europe. Lang.38. 42. latit.
48.12. (D . J .)
T o c k a y , ( Géog.') ville de la haute Hongrie, fi-
tuée au confluent de laTeifle & d e Bodrog. Elle eft
renommée par les excellens vins de liqueur que l’on
fait dans fes environs , & qui font fort recherchés
dans toute l’Europe. On a été jnfqu’ici dans le préjugé
que le territoire de Tockay ne fourniffoit qu’une
très-petite quantité de cet excellent vin ; mais ceux
qui connoiflent le p a ys, aflùrent que le terrein où il
croît occupe un efpace de plus de fept milles. d?Allemagne
ou quatorze lieues de France ; les Hongrois
appellent ce diftriét hegy-allia, le pays fous les montagnes
: il s ’y trouve différens cantons qui produifent
un vin tout auffi agréable que celui de Tockay. Ce qui
rend ce vin rare, c’eft qu’un grand nombre de vignes
y demeurent en friche. On montre à V ienne, dans
le cabinet de curiofités de l’empereur, un fep de vigne
de Tockay, autour duquel s’eft entortillé un fil
d’or natif ; on le trouva en 1670 dans une vigne de
ce canton. Voyeç K eyfsler, voyages, tome II.
TOCKAY , terre dey (Hiß. nat.) terra Tocavienßs,
nom que l’on donne à une terre qui fe tire près de .
Tockay en Tranfilvanie , & que l’on regarde comme
un puiflantaftringent. Quelques auteurs l’ont appelïé
bolus Pannanica & Hungarica.
TO C -K A IE , f. m. (Hiß. nat. Zoolog.) PI. XIV.
fié' 4' efpece de lézard fort commun dans le royaume^
de Siam. On lui donne le nom de toc-kaie, parce
qu on diftingue dans fon cri la prononciation de ces
deux mots : il fe retire fur les arbres & dans les maifons
; il a une adreffefurprenante pour aller débranchés
en branches , & pour marcher fur les parois
verticales des murs les plus unis : il eft deux fois plus
gros que le lézard verd de ce pays-ci; il a un pie fix
de longueur depuis le bout des mâchoires ju f-,
qu à l extrémité de la queue , & un peu plus de deux
pouces & demi de circonférence prife à l’endroit le
plus gros : la tête eft triangulaire, & elle a environ
un pouce & demi de largeur à fabafe & un peu plus
un pouce d epaiffeur ; le refte du corps eft fait à-
peu-pres comme celui de nos lézards verds, à l’exception
des pies qui ont une conformation différente ;
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tes doigts font garnis d’ongles pointus & courbes,
, on£ “ C plus chacun une membrane large 'de
figure ovale, & garnie en-deffous de petites pellicules
parallèles entre elles & perpendiculaires k la
tnembrane, ce qui donne itcetanimalimetrès-crande
facilite pour s’attacher aux corps les pins polis L’oeil
eft foçt grand à proportion des autres parties & très-
laillant, la prunelle a quatre lignes & demie ; l’on-
verture des oreilles retrouve fituée de chaque côtd
à un doigt de diftance atwleffus des yeu x, elle forme
une cavité ovale & affea profonde. La fece fupérieure
du corps; eft couverte d’une peau chagrinée, fes couleurs
font le rouge & le bleu mêlés par ondes • il y a
le long du dos plufieurs rangées de pointes coniques
d un: bleu pale. La face inférieure eft couverte d’é-
cailte , & d’un gris de perles avec de petites taches
rouflatres. Mémoires de l ’acadlmie ,-oyate des Sciences
par Perrault, r. III. part. II. Voyez L ézard ’
TOCKENBOURG ( Géog. mod. ) comté de la
Suilfe, dépendant de l’abbaye de S. Gall. C ’eft un
pays étroit entre de hautes montagnes, & qui avoit
autrefois des feigneurs particuliers .avec- titre de
comte. Le dernier, n om m é * ;* « , accorda par grandeur
d’ame à fes fujets., au commencement du quinzième
ftede de fi grands privilèges , qu’il les rendit en
quelque maniéré peuple libre.
Le Tockenbourg eft confidéré dans la Suiffé comme
un territoire important par fa fituation, fes voifins
& le peuple qtu l’habite. 11 eft féparé au nord du
canton d’AppenzeLpar de hautes montagnes prefque
înaecembles ; à l’orient & au couchant, par les terres
du canton de Zurich. Il peut avoir en longueur
cinÇ milles d’Allemagne, ou dix heures de chemin
& moitié en largeur. On diftingue le pays en pro^
vince fupérieure & province inférieure , & chaque
province eft divifée en divers diftrîfts. Les habitans
font catholiques romains & réformés , & font en-
femble environ neuf mille hommes, dont les deux
tiers font proteftans.
Les deux religions font réunies, par un ferment fo-
femnel, que tous lesTocfcenbourgeois font tenus de
faire, favoir de eônferver enfemble une concorde
mutuelle. Ce ferment précédé même celui par lequel
ils jurent le traité d'alliance & de combourgeoifie
avec les cantons de Sclwitz & de Claris, alliance
qui dure depuis 1440. Le terroir du pays abonde
en graines, en prairies & en pâturages.
Le gouvernement eft compofé de membres en partie
proteftans & en partie catholiques, tirés des communautés
de chaque religion. Dans les endroits où
fe fait l’exercice des deux religions, les Réformés &
J )les Catholiquesélifent conjointement les membres de
leur grand-confeil, fans avoir égard à l’alliance ou à
la parenté. Ce grand-confeil eft le confervateur de
la lihertépublique. Dans les affaires de conféquence
il convoque l’affemblée générale du peuple qui en
décide fouverainement. Dans les. petits confeils qui
font chargés d’examiner les affaires criminelles & les
caufes de peu d’importance , le grand - confeil en
nomme les membres , & les tire également de chaque
religion. Dans les juftices inferieures du pays
il y a quelques communautés qui ont le droit d’ élire
leuramman. Dansd’autres, Pabhéde S. Gall nomme
deux des chefs, & les habitans choififfent les autres.
Enfin les Tockenbourgeois ont un gouvernement
des plus lages & des mieux entendus pour leur bien-
être. (D . J .)
T O C O U Y , fi m. ( Commerce. ) forte de toile qui
fe fait dans divers endroits de l’Amérique efipagnole ,
fur-tout du côté de Buenos-Aires. ( D. J .)
TO CR OU R , ( Géog. mod. ) ville de la Nigritie »
1 fur la rive méridionale du Nil des negres, & à deux
journées de Salah, félonHerbelot. (D . J .)
TOCSINéw TOCSE1N G , f.rn. ( Lang.franç. ) ce