
l’origine du terme vaffal, il faut venir à ce qui s’eu
obfervé par rapport aux vaffaux depuis l’inititution
des fiefs.
Deptlis ce tems, oïi a entendu par le terme de vaf-
.fa l, celui qui tient un fief mouvant d’un autre feigneur
à la charge de l’hommage.
Le feigneur eft celui qui pofféde le fief dominant;
le vaffal, celui qui tient le nef fervant.
Le vaffal Sc le feigneur ont des devoirs réciproques
à remplir l’un envers l’autre ; le vaffal doit honneur
& fidélité à fon feigneur ; celui-ci doit protection à
fon vaffal.
Anciennement le vaffal étoit obligé d’aflifter aux
audiences du bailli de fon feigneur,& de lui donnër
confeil, ce qui ne s’obferve plus que dans quelques
coutumes, comme Artois Sc autres coutumes voi-
finesi
On appelloitles vaffaux pairs Sc compagnons, par cb
qu’ils étoient égaux en fondions.
Quand ils avoient quelque pfocèsoù différend entre
eux, ils avoient droit d’être, jugés par leurs pairs,
le feigneur du fief dominant y préfidoit. Cèt ufage
s’obferve encore pour les pairs de France, qui font
les grand s vaffaux de la couronne, lefquels ne peuvent
être jugés dans les caufes qui intéreffent leur
perfonne Si leur état qu’au parlement, la cour fujfi-
faniment garnie de pairs.
Le vaffal payoit une redevance annuelle à fon feigneur
; il pouVoit même y être contraint par la faifie
de fon fief, ou par la vente de fes effets mobiliers.
Si les effets n’étoient pas encore vendus, il pouvoit
en avoir main-levée, en offrant d’acquitter la redevance
^ & de payer la redevance.
Si la faifie du fief étoit faite pour droits extraordinaires
y elle n’emportoit pas perte de fruits.
Le vaffal faifoit la foi pour fon fief, mais il n’étoit
pas d’ufage d’en donner un aveu Sc dénombrement:
lorfque le feigneur craignoit que le vaffal ne dimi-'
nuât fon fief, il pouvoit obliger le vaffal de lui en
faire montrée , & pour engager celui-ci à ne rien
cacher, il perdoit tout ce qu’il n’avoit pas montré,
quand il Ji’y auroit manqué.que par ignorance.
S’il étoit convaincu d’avoir donné de fauffes mefu-
res , il perdoit fes meubles. - -
Il perdoit fon fief pour différentes caufes ; favoir ,
lorfqu’il mettoit le premier la main fur fon feigneur,
lorfqu’il ne le fecouroit pas en guerre, après en avoir
été requis., ou lorfqu’il marchoit contre ion.feigneur,
accompagné d’autres que de fes parens, lorfqu’il per-
-fiftôit dans quelque ulurpation par lui faite fur fon
feigneur, ou s’il défavouoit fon feigneur.
Il ne lui étoit pas permis, de demander l’amendement
du jugement de fon feigneur, mais il pouvoit
faufler le jugement.
S’il étoit condamné, il perdoit fon fief; mais il j
étoit mis hors de l’obéiffance de fon feigneur , fi le
jugement étoit faux ; il devenoit alors vaffal immédiat
du feigneur fuferain.
Tant que le procès étoit indécis, il ne pouvoit
être contraint de payer l’amende au feigneur.
Le vaffal, c’eft-à-dire, le vaffelage pouvoit être
partagé entre freres & foeurs. Mais le feigneur ne
pouvoit le partager avec un étranger fans fon contentement
, & fans celui du feigneur dominant.
S’il étoit partagé entre le baron Sc le vavafleur ou
feigneur de fimple fief, la moitié appartenante au
vavafleur, étoit dévolue au feigneur immédiat du baron.
Il pouvoit être donné en entier à un étranger par
fon feigneur. Le baron pouvoit aufli le donner au vavafleur
; mais en ce dernier cas, le vaffal étoit dévolu
au feigneur immédiat du baron.
Lorfque les feigneurs fe faifoient entr’eux la guerre
, leurs vaffaux étoient obligés de les accompagner,
& de mener avec eux ïetfr;s arnere-vaffaux.
Préfentement il n’y a plus que le roi qui puiflfi
faire marcher fes vaffaux Sc arriere-vàffaux à la guerre
, ce qu’il fait quelquefois par la convocation du bail
Sc de l’àrriefe-ban.
Les devoirs du vaffal fé féduifent préfentement à
quatre chofes.
i° . Faire la foi & hommage à fon feigneur dominant
, à toutes les mutations de feigneur & de vaffal.
. Payer les droits qui font dûs au feigneur pour
les mutations de vaffal, tels que le quint pour les mutations
par v ente, ou autre contrat équipollent, &
le relief pour les autres mutations, autres néanmoins
que Celles qui arrivent par fucceflion St ligne di-
retté.
3°. Fournir au feigneur Un aveu Si dénombrement
de l'on fief.
4°- Comparaître aüx plaids du feigneur , Si par-
devant fes officiers, quand il éft afligné à cette fin;
Le vaffal doit faire la foi Sc hommage en perfonne,'
& dans ce moment mettre un genou en terre , étant
nue tête,fans épée ni éperons; autrefois il joignoit fés
mains dans celles de Ion feigneur, lequel le baifoit
en la bouche ; c’ eft pourquoi quelques coutumes di-
fent que le vaffal ne doit au feigneur que la bouché
Sc les mains dans les cas où il ne doit que la foi Sc
hommage.
La confiscation dii fief a lieu contre le vaffal eh
deux cas; favoir, pour defaveu formel, lorfque le
defavéu fe trouve mal fondé, & pour crime de félonie;
c’eft-à-dire, lorfque le vaffal offenfe grièvement
fon feigneur. Voyeç le code des lois antiques, le
recueil des ordonnances, lé gloffaire dé Ducange, &
celui de Laüriérë , les auteurs qui ont traité des fiefs*
& ci-devant les mots. A veu , DÉNOMBREMENT;
D r 6 it s seigneuriaux , Fie f , Foi »Hom m a g e ,
Mu t a t io n , Q u i n t , Requint , R elief , Se i g
n e u r ie , { A )
V ASSART , ( Marine. ) qualité particulière du
fond de la mer. Voye[ Fond.
VASSELAGE, f. m. {Gram. & Jurifprudi) eft l’état
de vaffal, la dépendance dans laquelle il eft à l’égard
du feigneur dont il releve. '
Vaffelage fignifie aufli quelquefois le fie f mouvant
d’un feigneur, & quelquefois aufli l’on entend paf
ce terme l’hommage qui eft dû au feigneur par le va£
fiai..
On appelloit en Italie vaffelage, ce qu’en France oh
appelloit homniagé. Voyez le gloffaire de Ducange ,
au mot vaffalaticùm.
Vaffelage actif, c’eft le droit de féodalité qui appartient
à un feigneur fur l’héritage mouvant dé
lui en fief. Voye{ Vaffelage paffif, voye{ la coutume
de Berry , tit. xij. art. 4.
Vaffelage, eft l’hommage lige, léquel ne peut plus
être dû qu’au roi. Voye[ HomMage LIGE.
Vaffelage paffif , c’eft l’état du vaflal qui tient un
fi.ef de quelque feigneur. Voye[ Vaffelage actif.
' Vaffelage fimple, eft l’état d’un fief qui ne doit que
la foi Sc l’hommage ordinaire Sc non hommage lige.'
( *)V
ASSETH ou VASSITH, {Géog. mod.) ville d’A-
fie, dans Plraque babylonienne, fur le T ig re , entre
Confah& Baflorali. C’eft une ville moderne, bâtie
l’an 83 de l’hégire par Hégiah, gouverneur del’Irac*
fous le régné de Abdal-Maleck, cinquième calife dé
la race des Omniades. Long. 81.30. latit. feptentrio-
hale -32. 20. {D. ƒ.-)
VASSI, ( Géog. mod. ) en latin du moyen âge Vaf-
fiacus ou Vafiacus, ville de France, en Champagne,
la principale place du pays de Vallagé * au milieu duquel
elle eft fituée, fur une petite rivieiie appellée la
Bldife. C ’eft un lieu fort ancien, & qui étoit déjà un
domaine royal jfifeus regiust dès le milieu du feptie-.
me fiecle, fous le régné de Clovis II. Elle fleurifloit
beaucoup avant le maflacre des réformés, qu’on eut
lieu d’attribuer principalement âù duc de Guife , Sc
par lequel commencèrent les affreufes guerres civiles
en France pour la religion. Long. icf. 23. latit.
47-4- . , . . ... .. ; . ............. . . . .
Jaqutlot ( Ifa a c ) , célébré théologien calvinifte,
naquit dans cette ville en 1647 -, & le vit obligé dé
fortir de France par la révocation de l’édit de Nantes.
Le corps dès nobles lui donna une églife à la
H a y e, Sc le roi de Pruffe le nomma fon prédicateur
a Berlin, oit il mourut en 1708, âgé de 61 ans. Il a
publié des ouvrages eftimés ,entr’autres des fermons;
un traité de l’exiftence de Dieu ; des differtations fur
lè Meflîe, Sc finalement un traité de la vérité des livres
du vieux Sc du nouveau Teftament, imprimé à
Rotterdam 1715, in-86. (■ »■ H
, VASSOLÊS, f. f. ( Marine. ) pièces de bois que
l’on met entre chaque panneau de caillebotis.
VASTAN, {Géog. mod.') ville de la baffe-Armé-
n ie , au fud-eft de Van, fur le bord du lac de ce nom.
Long, y y.. 3o. latit. 3 ~7- 60. { D . J. )
V ÀSTE, adj. {Languefrançoife.) M. de Saint Èvre-
mond a fait une differtation pour prouver que cette
epithete defigne toujours un défaut : voici comment
il fe trouva engage à écrire fur ce fujet en 1667.
Quelquatn ayant dit en louant le cardinal de Richelieu
, qu’il avoit l’efprit vajiè , fans y ajouter d’autre
epithete, M. de Saint-Evremontfoutint que cette ex-
prefllon n’étoit pas jufte ; qu’efprit vafle le prenoit en
bonne ou en mauvaife part, félon les choies qui s’y
trouvoient jointes; qu’un elprit vafie, merveilleux,pénétrant
, marquoit une capacité admirable, Sc qu’au-
çontraire un efprit vafte Sc demefuré étoit un efprit
qui fe pérdoit en des penfé.es vagues, en de vaines
idées , en des defleins trop grands, Sc peu proportionnés
aiix moyens qui noiis peuvent faire réuflir.
Madame de Mazarin, la belle Hprfenfe prit parti contre
M. de Saint-Eviremond, & après avoir long-tems.
difputé, ils convinrent de s’en rapporter à M M. dé
J’académie.
M. Pabbé de Saint-Réal fe chargea de faire là con-
fultation, Sc l’académie polie décida en faveur dé
madame de Mazarin. M. de Saint-Evremond s’étoit
déjà condamné lui-même avant que cette décifion arrivât
; mais quand il l’eût vue , i,l déclara que fon dé-
faveu n’étoit point fincére : que c’étoit un pur éftet
de docilité ; Sc un afliijettiflement volontaire de fes
îentimens à ceux de madame de Mazarin ; mais que
vis-à-vis de l’académie, il ne. lui devoit de la foumif-
fion que pour la vérité. Là-defliis il reprit non-feulement
l’opinion qu’il avoit d’abord défendue ; mais
il nia abfôlum/ent que vafie feul pût jamais être une
louange vraie ; il foutint que. le grand étoit une perfection
dans le? efprits, le vafie un vice; que l’étenr
due j lifte Si"réglée faifoit le grand, & que la grandeur
demefurée faifoit le vafie; qu’enfin la fignifica-
tion la plus ordinaire du vafius des latins, c’eft trop
fpacieux, trop étendu , demefùré , 6c je crois pour
moi qù’il ^v.qif à-peu-près raifon en tous points. Je
vois du-môins q’uè vafius homo dans Cicéron , eft un
colofle, un homme, d’une-taille trop grande, & dans
Sallufte \àffus àmmus., eft.ijn r'efprit immodéré, qui
porte trop loin fes vues &’ les èfperâhcès. (/>. .ƒ;)
V aste, </2 Anatomie , eft un,n.om commun à deux
mufcles detia jambe, dont l’un eft interne, Sc l’autre
externe, Ils font appelles vaffes à cauîe de leur grofleur,
& ils feryenf tous deux à étendre la jambe.
Vaste externe ', eft un “mufcîe qui vient de la racine
du.grand tr.OjChanter , & de la ligne ofleufe, étant
tendineux en-dehors , & çharnq en-dedans ; enfuite
defcendànt obliquement, fl dèviént au contraire ten-
dinéux éri-dédàns , Sc châriiü én-dehors , jûfqu’à ce
que rencontrant le tendon du mufde droit, il dévient
entièrement tendineux, & fe termine conjointement
avec lui. V r>ye\ les Blanches d'Anatom.
V aste interne eft un mufcle qui vient de même
par un principe moitié tendineux Sc moitié charnu dç
la li«ne ofleufe, immédiatenaant au-deflous du petit
trochanter. Il fc porte enfuite à la partie antérieure
du fémur, Sc fe continue prefque jufqu’au condile interne
; de-là il defeend obliquement , & devenant
tendineux , fe termine avec le vafte externe. Voyez
les Fl. ànat.
V ASTELLUM, f. m. ( Hifi. mod. ) grande coupe
ou gobelet d’argent ou de bois , dans laquelle les anciens
Saxons avoient coutume de boire à la fanté dans
leurs feftins. Matthieu Paris , dans la vie des abbés
de S. Àlban , dit : Abbas folusprendebat fupremus in
refectorio , kabens vafiellum. « Il avoit auprès de lui la
» coupe de la charité pour boire à la fanté des freres.'
C’eft ce qu’on appelle eh Allemagne le vidricum ou
irillekom, qui fignifie le bien-venu, vafe d’une capacité
quelquefois très-énorme qu’il faut vuider à l’exemple
des Allemands pour en être bien venu.
On croit que c’eft de là que vient la coutume qui
régné encore dans le comté de Suflêx, & dans quelques
autres endroits, d'aller , comme ils difent , à
fVaffeling au feftin où l’on boit copieufement. ’
VAS-TU - VIENS-TU , f. m. terme de Pêche, ufité
dans le reflort de l’amirauté de Bayèux.
Les pêcheurs du Port, lieu dans ladite amirauté *
fe fervent d’une efpece particulière de filet pour faire
la pêche du poiflbn rond à leur côte.
Ils nomment ce filet ou ret vas - tu-viens - tu, & eft
de la même efpece que celui dont fe fervent les pêcheurs
de l’amirauté de Quimper, à la différence que
le filet de ces derniers eft flottant comme les manets
& 9 1 1 ne forme point d’enceinte. Cette pêche fe
fait à pie fans bateau ; ceux qui la veulent pratiquer
portent- tout le plus long qu’ils peuvent à la baffe eau ,
une poulie qu’ils frapent fur une petite ancre, quand
le fond eft; du fable , ou qu’ils amarrent à une roche*
s’ils en trouvent. On paffe dans la poulie un cordage
qui vient , double jufqu’à. terre , on y attache un
filet de l’efpece des feiries 'à hareng , de la hauteur
environ d’tine braffe & demie, flotté Sc pierré par le
bas ; le-filet à la marée ne s’élève du fond qu’à fa hauteur
; quand fl y a de l’eau fuflifamment pour le fou-
tenir de bout, on l’amarre au cordage dont on haie,
à mefure l’autre côté pour le faire aller fur la poulie ,
Sc en s’écartant du lieu où elle eft arrêtée ; on forme
par cette manoeuvre une efpece d’enceinte avec l’autre
bout du filet qui eft réfte à terre, Sc celui que le
cordage de la poulie a tiré au large.
On prend de cette maniéré toutes fortes d’efpe-
ces de’ pôiflbns ronds , bars , mulets, colins & truites
faumonnées, qui fe trouvent enclavés dans le circuit
du filet,: ..
Quoiqu’on doive regarder ce ret comme une efpece
de feine particulière, cependant eu égard à cette
côte qui eft dure Sc ferrée, elle fe pourroit faire fans
inconvénient fi les mailles du ret avoient dix-huit
à vingt lignes en quarré pour laiffer évader les petits
poiffons , Sc qu’elle ne fut pratiquée feulement que
pendant les mois de Novembre, Décembre , Janvier,
Février & Mars feulement ,.à caufe du frai qui n’eft
point alors à la côte.
Cette pêche fe pratique dans la foffe de Port, dans
celle nommée le Goulet du Vary ; elle commence
ordinairement dans le mois de Décembre, Sc fe continue
jufqu’à la fin de Mai ; la pêche des maquereaux
que les pêcheurs font alors, la leur fait ceffer , &
celle du hareng qui lui fuccede, empêche les pêcheurs
de la continuer pendant toute l’année, lorf-
qu’ils verraient à la côte du poiffon pour faire cette
pêche avec fuccès.
Cette pêche fe fait également de jour comme de