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Démonfration de Varmure de la toile d'or,
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de fond.
"YLiffes de rabat,
H |----| Liffes de poil.
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Les lifles marquées 0 font pour lever , & celles
marquées * pour baifler pour le poil feulement. Les
lifles marquées 0 dans celles du rabat font pour baiffer
, la fon&ion de ces lifles ne pouvant pas faire un
autre jeu.
On voit par cette démonftration qu’il eft nécef-
faire que le poil de cette étoffe -foit.armé en ras de
S. Maur, afin que les deux coups de navette paflent
chacun fous une lifle de liage qui aura levé ; & que
fi ce premier coup étoit armé à l’ordinaire en taffetas,
il arriveroit que la fécondé lifle qu’on feroit obligé
de lever, auroit baiffe au coup de Fond , ce qui feroit
une barre , ou coupant au-travers de l’étoffe, qui
dans ce genre doit être unie comme une glace.
T oile du velours, on appelle toile du velours la
chaîne qui fait le corps de l’étoffe.
T O ILE blanche , f. f. ( Toilerie.) les toiles blanches
font des toiles écrues que l’on a fait blanchir entièrement
à force de les arrofer fur le pré , & de les faire
paffer par diverfes leflives. (D . J.)
T oile cirée , f. f. ( Toilerie. ) c’eft une toile enduite
d’une certaine compofition faite de cire ou de
réfine mêlée de quelques autres ingrédiens capables
de réfifter à l’eau. Il s’en fait de noires , de vertes,
de rouges, de jaunes , & de quelques autres couleurs
; les unes jafpées & fort unies du côté de l’endroit
, & les autres toutes brutes fans jafpure. Elles
fe vendent ordinairement en petites pièces ou rouleaux
, de quatre huit & douze aunes. Les toiles qui
s’emploient le plus ordinairement pour cirer, font
de grofles toiles de lin bifes ou de toiles d’étoupe,
d’une aune ou d’une aune moins demi-quart de large
qui fe prennent en Normandie. La toile cirée s’emploie
à faire des couvertures de tentes, chariots ,
fourgons & charrettes pour l’armée, des parapluies,
des eafaques de campagne, des guêtres, des étuis à
chapeaux, des porte-manteaux, des bonnets , &c.
On s’en fert aum pour emballer & empaquetter les
marchandifes qui craignent d’être mouillées. Dicl.
du Comm. ( D. J. )
T oile ÉCRUE,f. f. (Toilerie.') c’eft celle dont le
fil n’a point été blanchi, & qui eft telle qu’elle eft
fortie de defliis le métier : les toiles de lin écrues font
pour l’ordinaire grifâtres, qui eft la couleur naturelle
du lin ; & les toiles de chanvre écrues font jaunâtres
, qui eft aufli la couleur que la nature a donné
au chanvre. (D . J .)
T oile a t am is , f. f. (Toilerie.) forte de toile très-
claire faite de fil de lin , dont on fe fert à tamifer ou
à fafler les chofes que l’on veut mettre en poudre
fine ; c’eft encore une efpece de toile faite de crin,
que l’on appelle rapatel. (D . J .)
T oile a vo ile , f. f. ( Toilerie.) c’eft de la groffe
toile de chanvre écrue propre à faire des voiles. Il fe
fabrique en Bretagne une grande quantité de ces.
toiles à voiles, qui fe confomment partie pour les
vaifïeaùx françois de cette,province , & partie dans
les pays étrangers oit elles font envoyées.. Savary.
^ T oile en coupons , f. f. ( Toilerie. ) morceaux
debatifte claire ^ordinairement de deux aunes, qui
font envoyés de Picardie en petits paquets quarrés
couverts de papier brun. Savary. (D. J. )
T oiles , f. f. pl. terme de Chaffe, ce font de grandes
pièces de toiles bordées de grofles cordes qu’on
ten d autour d’une enceinte , & dont on fe fert pour
prendre les bêtes noires. ( D . J. )
T oile , f. f. aicloea, ( Théâtre des anciens. ) efpece
de tapiflerie qui bordoit le théâtre des anciens \ elle
différoit de la nôtre en ce qu’elle etoit attachée par
le bas ; enforte qu’au-lieu que quand nos pièces commencent
, on leve la toile qui eft attachée par le haut,
les Romains la baifloient, la laiffoient tomber fous
le théâtre ; & quand la piece étoit finie, ou même
après chaque a&e , on la relevoit pour les change-
mens de décorations , au-lieu que nous la baiflons.
De-là vient qu’on difoit en latin tollere aulaa, lever
la toile , quand on fermoit la fcëne & que les a&eurs
fe retiroient ; oc premsre aulaa, baifler la toile, quand
on découvroit le théâtre pour commencer l’aâion.
Ovide a peint merveilleufement cette maniéré
d’ouvrir le théâtre chez les anciens, & en a tait ufage
pour une des plus belles & des plus brillantes com-
paraifons que je connoifle ; c’eft dans le troifieme
livre de fies métamorphofes, o it, après avoir parlé des
hommes armés qui naquirent des dents du dragon
que Cadmus avoit femées , i l ajoute dansunftyle
élevé :
Indï, fide majus, glebce ccepere, moveri ;
Primaque de fulcis acies apparuït hajla !
Tegmina mox capitum pïclo nutantia cono,
Mox humeri, pectufque , onerataqtie brachia telis
Exijlunt : crefcitque Jéges clypeata virorurn.
Sic ubi tolluntur fejiis aulæa theatris,
Surgere Jigna folent, primumque ojlendere vultus :
Cétera paulatim , placidoque educta tenore
Tota patent, imoque pedes in margine ponunt.
Alors prodige étonnant & incroyable , les mottes
de terre commencèrent à s’entr’ouvrir, & du milieu
des filions on vit fortir'des pointes de piques, desqfa-
naches , des cafqües, enfuite des épaules & des bras
armés d’épées , de boucliers , de javelots ; enfin une
moifîon de combattans acheva de paroître. Ainli
quand on baifle la toile dans nos théâtres , on voit
s’élëver peu-à-peu les figures qui y font tracées ;
d’abord l’on n’en voit que la tête, enfuite elles f e .
préfentent peu - à - peu ; & fe découvrant infenfi-
blement, elles paroiflent enfin toutes entières, &
femblent fe tenir de bout fur le bord de la fcène.
TO IL E , en terme de Blondier, c’eft proprement
une fleur de telle ou-telle forme , entièrement remplie
, faifant un tiflii fans jour, & fabriquée avec des
filets doublés de cinq, fix & jufqu’à fept brins quand
la foie eft fine, C ’eft le toilé qui détermine le nom
des blondes de fantaifie. Voye^ Blondes de fantaisie.
On emploie ordinairement plufieurs fufeaux
pour former les filets du toilé plus larges.
T oilé d’une d en tel le, (Ouvrage au fufeau.)
on appelle le toilé d’une dentelle, ce qui dans le point
à l’aiguille fe nomme le tijfu ou point fermé. Ce nom
vient de ce que ce point reflemble allez à de la toile
bien frappée. Plus le toilé d’une dentelle eft ferré,
plus l’ouvrage en eft bon ; ce terme ne s’applique
guere qu’aux dentelles de fil. (D . J.)
TOILERIE, f. f. (Comm. & Manufzct.) dans la
langue des finances, les fynonymes n’ont pas moins
d’inconvéniens que dans la langue des arts , & ne
fut-ce que relativement aux droits des fermes, il eft
eflentiel d’expliquer, autant qu’il eft poflîble, la valeur
du mot toilerie.
C ’eft une expreflîon moderne ; orî ne la trouve pas
une feule fois dans les réglemens des manufactures
avant 1718.
Lès auteurs des dictionnaires du commerce & de
Trévoux définiflent ce terme par ceux-ci, marchan-
dife de toile, c’eft-à-dire fans doute, faite avec de la
toile, •'
Suivant Ces mêmes auteurs, ce mot eft exactement
fynonymé au mot toile, dans le fens où l’on dit,'
ce marchand ne fait que la toilerie, au lieu de dire il ne
commerce qii en toiles ; & encore, il Je fait beaucoup de
toilerie dans tel pays, au lieu de dire on y fabrique
beaucoup de toiles.
Une autre acception de ce mot dont ces auteurs n’ont
point parlé, c’eft celle fuivant laquelle il eft devenu
le nom générique de quelques tifliis, dont on ne peut
pas dire qu’ils foient des étoffes , ni qu’ils foient des
toiles. II faut fe garder de confondre ces dénominations
, car dans certains bureaux les mêmes marchandifes
payeroient des droits plus confidérables, étant
annoncées comme étoffes, que fi on les déclaroit comme
toileries.
Il feroit à fouhaiter que l’on put fixer précifement
la valeur des mots étoffe, toilerie &: toile; mais les oit-
vrages de l’art, ainfi que ceux de la nature, renferment
tant de variétés, que les nuances de divifion
fe perdant l’une dans l’autre, les efpeces de différens
genres fe confondent ailément.
Toute méthode de diftribution meneroit à des incertitudes
, & il n’y a ce me femble, rien de mieux à
faire que d’établir quelques points de comparaifon ,
d’après lefquels on eflayera de clafler les différens
tifliis.
, Ceux qui font compofés en entier de foie ou de
laine, ou bien même dont la chaîne ou la trame eft
faite de l’une de ces deux matières1, font des étoffes.
Quelques-uns de ceux qui font compofés de coton
ou de f il, & qui font extrêmement forts, font encore
des étoffes. Ainfi les draps, les ferges, les tiretaine's,
les taffetas, les ras de S. C y r , les hyberlines , les velours
dé coton, les coutils, &c. font des étoffes.
Les toileries font des tifliis un peu plus légers, dont
la laine ou la foie ne font jamais une' partie effentiel-
le ; mais dans lefquels elles peuvent néanmoins entrer
comme agrément. Les bazins unis & rayés, les
fiamoifes unies, rayées & à fleurs, les nappes & les
ferviettes ouvrées, les mouflelines meme, ou toiles
de coton de toute efpece, font des toileries.
Sous le nom de toiles, il faut entendre tout tiflii
fimple & uniquement compofé de fil de lin ou de
chanvre , comme le font les toiles dont on fe fert pour
faire des chemifes.
Je fens bien que je ne leve point ici toute incertitude.
On pourroit demander dans quelle clafle on
doit métré les toiles à voiles , les toiles à matelats ,
& beaucoup d’autres ouvrages femblables. Il lemble
que ce devroit être entre les toiles & les étoffes.
Au refte, je ne prétends pas donner ici de déci-
fiori. J’ai rapporté feulement ce qui m’a paru de plus
inftruâif & de plus décidé fur Tillage de ces termes,
foit dans le difeours, foit dans les réglemens rendus
depuis celui du 7 Août 1718 , pour les fabriques de
Rouen. C ’eft-là où je vois le mot toilerie employé
pour la première fois. Article de M. B r i s s o n , inf-
pecleur des manufactures & académies de VilUfranche en
Beaujolois.
TOILETTE, f. f. terme de Manufacl. ce mot fe dit
chez les Marchands & Manufacturiers, d’un morceau
de toile, plus ou moins grand, qui fert à envelopper
-les draps, les ferges & autres pareilles marchandifes,
pour empêcher qu’elles ne fe gâtent. Il y a des toilettes
blanches, ôc d’autres teintes en différentes cou