la ville fut ainfi nommée de la nymphe Tclphujja,
fille du fleuve Ladon ; cette ville eft connue de Po-
lyb e , l. IV. n°. yy. de Paufanias, l. V l î l . & de Pline
, /. IV. c. vj. Quoiqu’ils en écrivent le nom différemment,
c’eft la même v ille que la notice de Hiéro-
dè s met fous la métropole de Corinthe, & qu’elle
nomme Tharpujfa ; & c’eft encore la même dont
parlent plufieurs médailles où on lit cette irifcription,
©EAnorciON. ( D. J. )
TELSCHEN, ( Géog. mod. ) petite ville d’Allemagne
, dans la Bohème , l’ur l’E lbe, à quatre milles
au-defliis de Pirna : c’ eft une clé du pâffage fur l’Elbe.
( D. J . )
TELTSCH, (Gèog.mod.) petite ville d’Allemagne,
dans la Moravie, fur les confins de la Bohème,
près des foutces de la riviere de Teya . Longit, 33.
38. latit. 49.
©EMA (Géogr. anc.) ce mot veut dire pays, dif-
trict,province. Il faut favoir que depuis le regne d’Hé-
raclius, l’empire d’Orient fut divilé pour l’ordre civil
en pays ou diftriéts , èi/xarct, ainfi nommés de la
pofition, à tJ t«< cTeVi^ç., ou cantonnemens de corps
militaires commandés par un ftratège. ou officier général
, pour veiller à la fureté & à la défenfe des
provinces. La L ydie, par exemple, faifoit partie du
ihéma ou diftriét des Thracéfiens, qui cômprenoit
auffi une partie de la Carie & de la Phrygie : cette
divifion a fubfifté jufqu’à la grande invafion des
Turcs, au commencement du xiv. fiecle. (D . J .)
T E M A N , f. m. (Commerce. ) mefure de continence
pour les liquides, dont on fe fert à Mocha,
ville de l’Arabie heureufe ; 40 memudas font le te-
man, chaque memudas contient trois chopines de
France, ou trois pintes d’Angleterre. Dictionnaire de
Commerce.
TÉMAPARA, f. m. ( Hiß. nat. Zoologie.') c’eft le
même lézard nommé par Marggrave &c R a y , teju-
guacu. Voyez-e» C article.
TEMATHÈA, ((Géog. anc. ) montagne du Pélo-
ponnèfe, dans la Meffénie. Paufanias, /. IV. c. xxxiv.
dit que la ville Corqne eft au- pié de cette montagne.
( D - } ) . „
TEMARËTE, ( Gèog.mod'.) ville de l’île de So-
coto’ra, à l’entrée de la mer Rouge. Elle eft- fur la
côte feptentrionale de. l’ile : fes maifons forit bâties
en férràffe! ( D. 'J. )
TEMßASA, (Glog. anc.) ville de Lycaonie, que
Pline ,;/. y. c. xxvij. donne pour une-ville célèbre.
Paul Diacre écrit Thébajd, & le P. Hardoùin affure
que c’éft-là la véritable Orthographe. ( D . J . )
TEMBttOGIUS , ( Géog. anc. ) fleuve de Phrygie
, félon Pline, l. VI. c. j . Tite-Live, l. X X X V I I I .
t. xviij.le nomme Thymhresôu Thymber ; & ce fleu-
ve fe jettoit dans le Sangafiùs. Ortélius confond mal-
à-propos ce fleuve avec le Tymbrios de Strabon. Ce
dernier couloit dans la TxOade, & fe.perdoit dans le
Scamandfe.
‘ TEMÊCEN, (Géogr. Info J .) province d’Àfnque,
dansle.royaume.de Fez, au nord.du -grand Atlas.
Elle a 30 lieuës de long fu'r'Zô de large. C’eft un des
plus'beaùx p’aÿs dé là Barbarie, par fa fertilité en blés
0Z eh pâturages,, mais il n’y a ni villes , ni bourgs.
Les peuplés qui Th'âbiteftt èrrënt fous leurs tentes
pomme les Arabes, ôc font cependant une nation
africaine.
;v TE-MEN ok TEMEN-DE-pUST, (Gèog.mod.)
Ville d’Afrique , au royaume d’Alger , à quelques
lieues‘de là ville d’A|gèf;,"proche la Méditerranée, à
l’orient du fleuyevHued-Icer, que les Latins appel-
loiënt SerbetesfCètXê ville eft, à ce que croit Simler,
la Rußgnium de Ptôlofnée,’/. IV. c. ij. ville de. la Mauritanie
cëfarié'nfe. Voye^ RUSTONIUM , Géogr. anc.
I D . J . y r
T EM EM -PO R TA , (Géog. anc.) ville de l’Afie
mineure, dans la Lydie. Paufanias, 1 .1. c. xxxv. qui
dit que cette ville n’étoit pas grande , ajoute qu’un
tombeau y ayant été ruiné par l’injure du tems, laifla
voir des os qu’on n’auroit pas pris aifément pour ceux
d’un homme, s’ils n’en enflent eu la figure. Ils étoient
d’une grandeur demefurée , & aufli-tot le peuple s’imagina
que c’étoit le tombeau de Gérion, fils de
Chryfaor, & que c’étoit fon trône qui étoit taillé dans
la montagne. Il paffoit auprès de cette petite ville, un
torrent appellé Oceanus.
TEM EN IT IS, (Géog. anc '.) fontaine de la Sicile,
félon Pline, L. I II. c. viij. Vincent Mirabella prétend
que cette fontaine fubfifté encore aujourd’hui, &C
qu’on la nomme Fonte di Canali.
TEMENIUM, (Géog. anc.) village fortifié dans le
Péloponnèfe, aux confins de l’Argie. Paufanias, liv.
II. c. xxxviij. dit qu’il avoit pris fon nom de Terne-
nus , fils d’Ariftomachus, & que le fleuve Phryxus
avoit fon embouchure près de ce village. On y voyoit
un temple dédié à Neptune, un autre dédié a Diane,
&c le tombeau de Témenus. Paufanias ajoute que le
village Temenium pouvoitêtre à 5oftades de Nauplia.
(■ £>• ?■ ) §
TÉMÉRITÉ, f. f. (Morale.) hardiefle demefurée
& inconfidérée ; mais fi la témérité qui nous porte au-
delà de nos forces les rend impuiflantes , un effroi
qui nous empêche d’y compter, les rend inutiles.
TE ME S A , (Géog. anc.') ville d’ Italie , chez les
Brutiens, & la fécondé du pays. Du tems de Strabon
on la nômmoit Tempfa ou Ternfa: il dit l. IV. p. x55.
qu’elle avoit d’abord été bâtie par les Aufoniens
enfuite rétablie par les Ætoliens , compagnons de
Thoas, que les Brutiens chafferent du pays. Elle devint
colonie romaine ; mais aujourd’hui elle eft tellement
détruite, qu’à peine en reconnoît-on les ruines.
(D . J .)
TEMESWAR, com t e d e , ou TEMISWAR,'
( Géog. mod.) comté de la baffe-Hongrie. Il eft borné
au nord par la riyierè de Marofch, à l’orient par là
"Walachie, au midi par le Danube, & à l’occident par
le comté de Chonad. Sa capitale eft Temefwar, qui
lui donne fon -npiUi
T emeswaR0#Temi'swar, (Géog. mod.) ville
de la jiajute Hongrie , dans le comté de même nom ,
fur la rivieré de Temès, à 25 lieues de Belgrade : Soliman
II. s’en rendit lé maître en 15 51 , & les Turcs
la gardèrent jufqu’en 1 7 16 , que le prince Eugene la
réprit ; elle eft reftée à la maifon d’Autriche par le
traité de paix de Paffarowitz en 1718. Long. jcj. 42,
latit. 46. 2y.
TEMGID, terme de relation, nom d’une priere que
les Turcs doivent faire à minuit ; cependant comme
cette heure eft fort incommode, & que les mofquées
ne font ouvertes que pendant trois lunes de l’année *
.celles de Redjeb, de Gholban & de Ramazan, oii
même alors elles ne font fréquentées que par les dévots
, la plupart des Turcs fe difpenfent du temgid9
&, font cette priere le foir ou le matin ; mais quand
on enfevelit un mufulman , les prêtres qui l’accompagnent
, chantent toujours le temgid , parce que
çette prière leur eft aufli ordonnée pour ce fujet»
. .
| TEMIAN, (Géogr. mod.) royaume d’Afrique, dans
la Nigritie ; il eft borné au nord par le Niger, au midi
par le royaume de Gabon ,au levant par le royaume
de Dauma, & au couchant par celui de Bifto. C ’eft:
un pays defert. ,
. TEMMELET, (Gèog.mod.) petite ville d’Afrique.,
au royaume de Maroc,, fur,une montagne efearpée.
Ses habitans font dans lamifere, & ne vivent que dè
farine d’orge, de graiffe &ç de chair de cheyre.
TEMMICES, (Géog, anc.) peuples que Strabon,
l. IX. p. 401. met dans la Béotie, au nombre de ceux
qui Habitèrent anciennement cette contrée. Lyco-
T E M
phron les nomme Temmices verf. C44 & y 8G.
m Êm WM WÊÊ
TEMUOS , (Géog. anc.) ville de l’Afie mineure,
dans l’Æolide, félon Strabon, l. X III. p. 62/. & Pline
, l. V. c. xxx. Elle étoit dans les terres, & médio1-
crement grande ; car on lit dans Xénophon, l. IV.
grcec. rer. p. Jig- Temnos non magna civitas.
Etienne le géopraphe rapporte une fable touchant
l’origine du nom de cette ville. Le nom national étoit,
félon lu i, Temnites, & c’eft celui que Cicéron , pro
Flacco, c. xviij. emploie ; cependant Tacite dit Tcm-
nii. Paufanias , eliac. 1. c. xiij. marque en quelque
manière la fituation de cette ville ; car il dit qu’en
partant du mont Sipyle pour aller à Temnos, il£alloit
paffer le fleuve Hennus.
J’ai v u , dit"Wheler, liv. I I I . p. 343. dans fon
voyagé de l’Afie mineure , le mot Temnos autour d’une
médaille, avec une tête couronnée d’une tour, &
fur le revers une fortune avec ce mot thmneitoen ,
c ’eft-à-dire des habitans de Temnos.
Sur le revers d’une autre médaille de l’impératrice
Ottacilla Severa, femme de l’empereur (Philippe, on
voit une figure couchée , qui porte un rofeau de fa
main droite , & une cruche avec de l’eau qui fe répand
deffus ; & ces mots autour thmne ithn ep-
m o c , c’eft-à-dire, l’Hermus des habitans de Temnos.
Il fembleroit qu’ils avoient un droit fur cette riviere
près de laquelle leur ville étoit bâtie, quoique fituée
ilans les montagnes. On ne croit pas qu’il relie rien
aujourd’hui de cette place.
20. Temnos étoit aufli une ville de l’Afie mineure,
dans l’Ionie, à l’embouchure du fleuve Hermus; mais
elle ne liibfiftoit plus du tems de Pline , /. V. c. xxix.
qui eft le feul des anciens qui en faffe mention.
( d . J.)
TÉMOIGNAGE, f. m. (Gram. 6' Jurifp.) eft la déclaration
que l’on fait d’une chofe dont on a connoif-
fance.
Le témoignage peut être verbal ou par écrit.
Il peut être-donné en préfence de Amples particuliers,
ou devant un juge ou autre officier public, &
de-là il fe divife en témoignage public ou privé.
- Le témoignage domeûique eft celui qui émane de
perfonnes demeurantes en même maifon que celui
du fait duquel il s’agit.
Etre appellé en témoignage c’eft être interpellé de
déclarer ce que l’on fair. Cela fe dit ordinairement
de quelqu’un qui eft afligné pour dépofer dans une
enquête ou dans une information.
Le faux-témoignage eft réputé un crime, félon la
juftice divine & félon la juftice humaine. Voye{
Fa u x , Parjure, Pr e u v e , Su born a tio n, T ém
o in s . (A )
T ém o ig n ag e , (Critiq.facrée.) ce mot, outré le
fens de certification d’un fait en juftice , fe prend
dans l’Ecriture, i ° . pour un monument, parce que
c ’eft un témoignage muet: ainfile monument que les tribus
d’IIraël qui demeuroient au-delà du Jourdain érigèrent
fur le bord de ce fleuve, eft appellé le témoignage
de leur union avec leurs freres qu: demeuroient
de l’autre côté de la riviere ; z°. ce mot dcfi-
gne la loi du Seigneur ; 30. l’arche d’alliance qui con-
tenoit les tables-de la loi ; 40. une prophétie. Tenez
fecrette cette prophétie. Liga tefiimonium meum. If.
$>ïïj. (G. (D. J.)
TÉMOI^N, 1. m. (Gram. & Jurifprud.) eft celui qui
étoit prefent lorfqu’on a fait ou dit quelque chofe, &t
qui l’a vu ou entendu.
■ La déclaration des témoins eft le genre de preuvé
le plus ancien, puifqu’il n’y en avoit point d’autre
avant l’ufage dé l’écrituré ; il â bien fallu pour favoir
a quoi s en tenir fur une infinité de chofe dont on nê
peut avoir autrement la preuve, s’en,rapporter aux
témoins, , -> ■ * *
Un feul témoin ne fait pas preuve, lejlis umts teflis
nu II us ; mais l’ecriture même veut que toute parole
foit conftatee par déclaration de deux ou trois témoins,
in ort duorum veltrium tefliumflabit ornne verbum.
En général toutes fortes de perfonnes peuvent être
témoins, foit en matière civile, ou en matière criminelle
, à-moins que la loi ou le juge ne leur ait interdit
de porter témoignage.
Non-feulement les perfonnes publiques, mais aufli
les perfonnes privées.
Perfonne ne peut être témoin dans fa propre
caufe.
Le juge ni le commiffaire, l’adjoint & le greffier
ne peuvent être témoins dans l’enquête quife fait par-
devant eux.
Les clercs, même les évêques peuvent dépofer
en une affaire de leur é d ife , pourvu qu’ils ne l'oient
pas parties, ni intéreffes à l’affaire.
Les religieux peuvent aufli être témoins, & peuvent
être contraints même fans le confentement de leur
fupérieur à dépofer , foit en matière civile ou criminelle
; mais non pas dans desaélesoii l’on a la liberté
de choifir d’autres témoins, comme dans les contrats
&c teftainens.
Les femmes peuvent porter témoignage en toute
caufe civile ou criminelle ; mais on ne les prend pas
pour témoins dans les aéles. Et dans les cas même oit
leur témoignage eft.reçu , on n’y ajoute pas tant de
foi qu’à celui des hommes, parce qu’elles font plus
foibles, & faciles à fe laiffer féduire ; enforte que fur
le témoignage de deux femmes feulement on ne doit
pas condamner quelqu’un.
Le domeftique ne peut pas être témoin pour fon
maître, fi ce n’ eft dans les cas néceffaires.
Celui qui eft interdit de l’adminiftration de fon bien
pour caufe de prodigalité, peut néanmoins porter témoignage.
. ^ ;
Les parens & alliés, jufqu’aux enfans des coufins
iffus de germains, ne peuvent porter témoignage pour
leur .parent, fi.ee n’eft lorfqu’ils font témoins néceffaires.
On peut dans un même fait employer pour témoins
plufieurs perfonnes d’une même maifon.
Ceux qui refufent de porter témoignage en juftice,
peuvent y être contraints par amende, & même par
emprifonnement.
La juftice eccléfiaftique emploie même les cenfu-
res pour obliger ceux qui-ont connoiffance de quelque
délit, à venir à révélation. Voye^ A g g r a v e ,
Mo n ito ir e , Réagrave , R é v élatio n.
Le mari peut dépofer contre fa femme , & la fem^
me contré ion mari ; mais on ne peut pas les y contraindre,
fi ce n’eft pour crime de léfe-majefté.
Le pere & la mere, & autres afeendans, ne peuvent
pareillement être contraints de dépofer contre
leurs enfans & petits-enfans , ni contre leur brus &
gendre, ni ceux-ci contre leur pere & mere,ayeux,
beau-pere , belle-mere, ni les freres & foeurs l’un
contre l’autre ; on étend même cela aux beauxrfreres
& belles-fceurs, à caufe de la grande proximité.
Les furieux & les imbécilles ne font pas reçus à
porter témoignage.
Les impubères en font aufli exclus jufqu’à l’âge de
puberté. •
Les confeffeurs ne peuvent révéler ce qu’ils favent
par la voie de la confeflxon ; il en eft de même de
ceux qui ne favent une chofe que fous le fceau du fe-
cret, on ne peut pas les obliger à le révéler ; il faut
cependant toujours excepter le crime de léfe-ma-
jefté* ’
La preuve par témoins ne peut pas être admifopour
fomme au-deffus de 100liv.fi ce n’eft qu’il y ait un
commencement de preuve par éc r it, ou que ce foit
dans un cas où l’on n’a pâs été à portée dé faire pai