» & gens du roi pour voir les decrets du concile, ce
» qu’ils ont fait ; & la matière mife en délibération,
» le procureur général propofa au confeil que quant
» à la dodrine ils n’y vouloient toucher, & tenoient
» toutes chofes quant à ce point pour faines & bon-
» nés , puifqu’elles étoient déterminées en concile
» général & légitime ; quant aux decrets de la police
>» & réformation , y avoient trouvé plufieurs chofes
» dérogeantes aux droits & prérogatives du roi &
» privilèges de l’églife gallicane, qui empêchoient
» qu’elles ne fuflent remues ni exécutées ». On fit
écrire Dumoulin contre le concile de Trente.
Le comte de Luna , ambafladeur d’Efpagne, voulant
difputerau concile de Trente la préféance auxam-
bafladeurs du r o i , ceux-ci conferverent leur place
& l’ambafladeur d’Efpagne le vit réduit à fe déplacer,
& àfe mettre entre le dernier cardinal prêtre & le premier
cardinal diacre , pour ne pas être afiis au-def-
fous de l’ambafladeur de France. Hénaut. [D . J.)
T r en t e -s ix m o i s , f. m. ( Corn.) nom que l’on
donne quelquefois à ceux qui s’engagent pour aller
fervir aux Indes occidentale^ , & particulièrement
aux îles Antilles ; on les appelle ainfi parce que leur
engagement fe fait le plus ordinairement pour trois
ans de douze mois chacun. On les nomme autrement
engagés. On en peut diftinguer de deux fortes parmi
les François, les uns qui fervent les habitans des îles,
& les autres qui s’engagent avec les boucaniers.
Ceux-ci mènent une vie errante & laborieufe comme
leurs maîtres ; à la fin de leur tems on leur donne
pour récompenfe un fufil, deux livres de poudre ,
deux chemifes, deux caleçons & un bonnet ; après
quoi ils deviennent aflociés de leurs maîtres dans la
chafle des boeufs & le commerce des cuirs. Les autres'travaillent
avec les negres , & font traités comme
eux; mal vêtus, mal nourris , fouvent chargés
de coups : leur récompenfe eft quelques milliers de
lucre ou de tabac, qu’ils achètent bien chèrement
par les fatigues continuelles & les mauvais traitemens
qu’ils elîuient. Foyei E ngagés. Dictionnaire de
Commerce.
TRENTIEME , adj. ( Arithmétique.) lorfqu’il s’agit
de fraétions, ou nombres rompus de quelque tout
ou entier qu’il puiffe être, un trentième s’écrit ainfi,
— ; on dit aufli deu'^..trentièmes, trois trentièmes, quatre
trentièmes, & un trente-unieme, un trente-deuxieme
, un trente-troifieme , &c. & toutes ces différentes
fractions fe marquent de cette maniéré ; gæ , ^ ,
£ , & T T ' , T T , 1 M |
TRENT1N, le r[Geog. mod.) pays d’Italie. Il efl
borné au nord par le T iro l; au midi par le Vicentin,
le Véronefe, le Breflan & le lac de Garde ; au levant
par le Feltrin , & le Bellunefe ; au couchant encore
par le Breflan & le lac de Garde. Il eft fertile en vin
& en huile. Trente eft la capitale. Les anciens habitans
de ce pays font les Tridentini de Pline , que les
François nomment Trentains , les Italiens Trentini,
& les Allemands Trie nier. (-D. J. )
TR EO U, f. m. [Marine.) voile quarrée que les
$Bgaleres, les tartanes & quelques autres bâtimens de
bas-bord portent dans des gros tems.
TRÉPAN, f. m. terebra^ terebella, <e, trepanum^ni;
infiniment de chirurgie.G’eftune>efpe.ce de villebre-
quin de fer.&d’aoier, propre pour percer & feieren
rond les os -, principalement ceux dù >crâne. 11 eft
Icompofé de deux pièces, l’une eft le villebrequin ou
le trépan proprement dit, l’autre eft l’arbre .fur lequel
on le monte, & qui le foutient.
Il y a trois fortes de trépan ; Yexfolcatifi^rpoye^iEx-
: FOLIATIF , le perforadf ^c k couronné. •
Le trépan perforatif eft ainfi appellé parce qu’il n’a
d’autre aétion que de percer. 11 faut confidérer à cet
infiniment fon milieu & fes extrémités. Le milieu du :
..perforatif eft une tige d’acier exaftement polie , p er-.
pendiculaire, Si de différente ftru&ure pour la beauté
& la propreté de l’inftrument. Voyez la figure 6 Pl
X V I . ' '
La partie fupérieure de cette tige eft une plaque
taillée à pans à fa circonférence, mais exa&ement
plane du côté de la feie , & limée de maniéré qu’elle
ne foit pas polie, afin de l ’appliquer plus intimement
fur la partie inférieure de l’arbre du trépan. Les couteliers
nomment cette petite plaque la rnitte.
Du fommet de cette mitre s’élève une tige ou feie
de la hauteur d’un pouce , qui porte deux lignes 8c
demie en quarré. A une des furtàces de cette feie, 8c
environ deux lignes & demie de la mitte, on pratique
unehoche ou entaillefituée tranfverfalement,&dont
les deux bords font diftans d’une ligne & demie l’une
de l’autre. Cette entaille peut avoir une ligne de profondeur
dans fa partie, fupérieure, d’oii elle vient
obliquement trouver lé bord inférieur.
La même furfaèe dans laquelle l’entaille eft pratiquée,
ne fe continue pas quarrément jufqu’à fon fommet,
mais elle forme un bifeau en doucine., de trois
lignes & demie de longueur, Sc dont nous dirons
l ’ufage.
La partie inférieure, ou-la lame du perforatif ref-
femble à une lame qui fe termine par une pointe
tranchante fur les côtés. La trempe de cet infiniment
doit être douce, afin qu’il ne s’égrène point.
L’ufage le plus commun du perforatif eft de faire
d’abord un trou fur le crâne pour y placer la pyramide
du trépan couronné. Foye{ Trépaner. On s’en
fert aufli pour faire plufieurs trous fur d’autres os ;
pour percer, par exemple, des exoftofes, afin de les
enlever enfuite plus facilement par le moyen du ci-
feau & du maillet de plomb. Foye^ Exostose.
Le trépan couronné a trois parties. La moyenne 8c
la fupérieure ne différent en rien des mêmes parties
du perforatif, dont nous venons de parler. Le trépan
couronné eft ainfi appellé parce que fa partie inférieure
repréfente une couronne. C ’eft une tige d’acier
qui foutient une efpece de boiffeau de figure conique
en-dehors & en-dedans , & qui eft hériffé par
le bas de dents tranchantes qui forment une feie circulaire.
Chaque dent eft à l’extrémité' d’un bifeau:
tous les bifeaux font tournés de droite à gauche pour
-couper dans le même fens. Ils ne tombent pas perpendiculairement
de la partie fupérieure de la couronne
à l’inférieure, mais ils defeendent obliquement
& en fpirale , non-feulement pour mieux couper,
mais pour chaffer par leur obliquité la fciure qui le
fépare au fond de l’ouverture. La couronne eft plus
étroite par fon extrémité que par fa culaffe, afin que
la piece d’os qu’on feie puiffe y monter facilement à
mefu-re qu’elle avance, &: qu’on ait la facilité de pan-
cher le trépan de côté & d’autre pour fcier également.
Sa profondeur eft d’environ dix lignes ;falargeur varie
; car il y a de grandes, de moyennes & de petites
couronnes. Le diamètre de la plus grande eft de neuf
à dix lignes dans fon fond , & de fix à fept à fon entrée,
les autres diminuent à proportion. Fig. 6. PL
Dans le fond de la couronne, fe monte de gauche
à droite une pyramide ,fig. y & 8. faite comme un
poinçon, ovale ou quarrée, terminée par fon extrémité
inférieure en façon de langue de ferpent, tranchante
fur les côtes , pointue comme le perforatif,
& un peu plus longue que la couronne. Son extrémité
firpérieure eft une vis de trois lignes de hauteur.
Cette pyramide fe-monte'& fe démonte par le moyen
d’une dé d’acier ,fig. <). qui eft un tuyau ovale ou
quarré, long au-moins de deux pouces & demi, pour
recevoir & embraffer jufte la pyramide , & terminé
par un -anneau ou un treffle qui fert de manche. On
fait entrer la pyramide dans la cavité de cette,clé ;
on tourne de gauche à droite pour là monter, & de
droite à gauche pour l’ôter.
L’ufage du trépan couronné eft de faire une ouverture
au crâne, pour donner iffue au fang ou au
pus épanché fur la dure-mere , ou fur le cerveau ;
pour ouvrir des abfoès dans le canal des os longs ;
pour trépaner le fternum dans le cas d’abfcès ou d é hanchement
quelconque entre les deux lames du mé-
cliaftinjpour retirer des corps étrangers engagés dans
les os ; pour enlever des efquilles, ou pièces d’os enfoncées.
Foye{ T r é pan er . .
L’arbre qui fert à porter les 'différentes pièces
dont nous venons de détailler la conftru&ion, a beaucoup
de reffemblance au vilebrequin dont les ferru-
riers fe fervent. Foye^fig. n. 'Pl. X F ï .
Pour le bien examiner,nous le confidérerons fous
trois parties ; deux font perpendiculaires l’une à l’au-
tre , & la troifieme eft une branche coudée qui repré-
fènte un demi-cercle fort àlongé & irrégulièrement
arrondi, mais très-fymmétriquement cônftruit.
La partie où l’extrémité fupérieure de l’arbre du
trépan eft comme la bafe de toute la machine. C ’eft
line piece d’acièr très-polie, qui a énviron un pouce
deux lignes de longueur fur quatre à cinq lignes dé
diamètre ; elle eft taillée à huit pans. La partie fupé-
rîeure de cette piece Oftogbne, eft une mitte fur laquelle
le manche eft appuyé. Du milieu de la mitte
s’élève une feie , ou petite tige d’acier fort rónde &
polie, d’un pouce & demi de hauteur furprès de deux
lignes d’épaiiféur ; cette feie eft cachée & contenue
dans le manche , par la méchaniquè que nous allons
expliquer.
Le manche de l’àrbre du trépan doit être cônftruit
de deux pièces , qui font ordinairement d’ébène ou
d’ivoire ; la partie infériètire de ce manche eft plus
longue que large ; elle refîemble aflez à ünè petite
pomme de canne bien tournée ; il y à line vis à. fon
fommet, & elle eft percée dans toute fon étendue.
Ce canal contient ôc renferme line petite canule de
cuivre , qui entre avec beaucoup de juftefle, & qui
eft très-polie en-dedans , afin de permettre à la feie
qu’elle entoure , d’y tourner & d’y faire fes mouve-
mens ; c’eft pourquoi Cette feie eft comme rivée fur
la canule par un petit écrou qui s’engage fur la vis
qui eft à fon fommet, ce qui eft beaucoup plus commode
que la rivure que les couteliers ont coutume
d’y mettre. Voilà quelle eft la méchaniquè qui cache
& contient la fcié de l’arbre du trépan ; ce que
l’on*appelle la noix. Cette partie fupérieure de l’arbre
eft couronnée par une pomme d’ébene ou d’ivoire
, applatie, convexe en - dehors, & cavden - def-
fous ; elle fe joint avec l’autre partie du manche pair
un écrou , gravé dans la partie cave de la pomme ,‘
& qui fe monte fur la vis qui eft à la partie fupérieiire
de l’autre piece de manche.
i La partie inférieure de l’arbre du trépan eft perpendiculaire
à celle dont on. vient de parler î onia,
homme la boite, parce qu’elle fert à emboîter la feie
des couronnes & des autres trépans. Pour que cette
partie foit bien conftruite elle ne doit point être ronde
& tournée en écrou, comme on le voit dans plufieurs
auteurs , parce qu’alors les foies des couronnes
font en v is ; ftriiôure qui a beaucoup d’inconVé-
niens : un des principaux eft que cette vis fe monte à
contre fens du jeu de la couronne ; lorfqu’on trépane,
elle fe ferre quelquefois à un tel point, qu’il faut un
étau pour la démonter. D ’ailleurs il eft plus long &
plus embarraflant de monter une vis dans un écrou,
que de faire entrer une foie quarrée dans une boîte de
même figure. La boîte èft à patts, elle a environ un
pouce & demi de longueur. La furface de la boîte
qui eft diamétralement oppofée à celle qui touche à
la manivelle ou branche courbe qui joint la partie fu-
jperieure & l’inférieure, eft fendue de la longueur de
dix lignes par mm ouverture qui pénétré jufque dans
la cavité de la boîte, & qui fort à y placer un petit
reffort à bafoule , dont l’extrémité inférieure faifant
éminence, en-dedans de la boîte, eft taillée en talus,
& très-polie afin de glifler facilement fur la furface ou ■
bifeau de là foie des trépans, pour s’engager dans leur
hoche ou entailleure. F . fig.tx. la coupe de cette boîte.
^ La troifieme piece de l’arbre eft la branche ou manivelle.
C eft un arc irrégulièrement arrondi, dont
les extrémités tiennent aux parties fupérieure & in-
férieui-e de l’inftrument. Cet arc eft plus ou moins
orné fùivarit le goût & l’adrefle de l ’ouvrier. Il doit
y avoir dans fon milieu une petite boule tournante
d’acier, ovale , ayant environ un pouce de diamètre
fur quinze lignes de longueur. Cette petite boule
doit être garnie de petits filions , moins pour l’ornement,
qu’afin de préfenterdes furfaces inégales aux
doigts, & d’être tenue avec plus de fermeté. Cette
boule doit tourner autour d’un eflieu, ce qui facilite
beaucoup l’aftion de la machine, & en rend le mouvement
bien plus doux.
Nous expliquerons la maniéré de fe fervir de tous
ces inftrumens en parlant de l’opération à laquelle ils
conviennent. Foye^ T répaner. (T )
TRÉPANER, terme de Chirurgie, pratiquer l’opération
du trépan ; c’eft faire une ouverture au crâne
pour relever des pièces d’os qui piquent ou qui compriment
là dure-mere où le cerveau, ou pour donner
ifliie aux matières épanchées fous le crâne, oii
pour enlever des pièces d’os cariés.
, Cette opération fe pratique ordinairement à la
fuite des plaies ou des coups à la tête. Il faut voir ce
que nous avons dit à l'article des plaies de tête , ‘au mot
Plaie. Nous parierons Amplement ici de la maniéré
de faire l’opération : nous traiterons enfuite des cas
douteux pour l’opération du trépan ; & nous expo-
ferons les ràifons qui peuvent en pareils cas déter-
ininer à pratiquer ou à éviter cette' opération.
Lorfque l’opération du trépan eft indiquée, &
qu’on a découvert le lieu où il la faut faire, par les
incifions convenables, de la façon dont nous l’avons
dit à l’article des plaies de tête ; il faut mettre le malade
dans une fitùation commode ; fa tête doit être
ftable , & polir .ainfi dire inébranlable pendant
l’opération ; & l’endroit du crâne que l’on doit
ouvrir, doit, autant que cela eft poflible , être le lieu
le plus elev e, afin que la couronne y pofe perpendiculairement.
Pour fatisfaire à toutes ces vues, on
éloigne le lit du mur, pour que, les aides puiflent fe
placer commodément & contenir fermement la tête
du malade, fous l’oreiller duquel on place un plat
d’ëtâin ou une planche.
Les inftrumens feront rangés fur un plat, Se l’appareil
qu’on doit appliquer après l’opération, doit
etre rangé fur ùn autre, de façon que les pièces fe
préfentent dans l’ordre qu’elles doivent être employées.
Tout étant ainfi bien difpofé, le chirurgien prend
la couronne montée de fa pyramide , voye^ T répan
couronné ; & il la pofe perpendicularemènt fur
l’endroit du crâne qu’il veut percer. Les dents de
la couronné doivent anticiper un peu fur la fra&ure,
pourvu que les pièces d’os foient folides,; il tourne
ènfuite deùx ou trois fois, en appuyant fuffifamment,
la pyramide fur le crâne pour y faire une impreflion
qui ferve de guide âii perforatif. Foye^ T répan
perforatif.
Le chirurgien prend alors l’arbre du tfépari monte
du perforatif : on tient ces deux inftrumens joints
enfemblé, coimrde une plume à écrire ; on pofe en-
fuite la pointe du perforatif dans la marqué que la
pyramide de la couronne a gravée fur le crâne ; pu
fait avec le pouce & le doigt indicateur de la maint
gauche un cerceau qu’on pofe horifontalement fuç