compofée de deux pièces qui ont la figure de deux/
fort allongées ; chaque piece fe divife en quatre parties.
La première eft l’anneau qui eft plus rond & plus
grand que ceux des cifeaux, parce qu on eft obligé
d’avancer les doigts plus avant dedans, afin d’avoir
plus de force. # * ,
Les anneaux des tenettes font faits par la courbure
de l’extrémité de la branche.
Ce qui fuit l’anneau jufqu’à la jon&ion fe nomme
la branche ; fa figure eft cylindrique ; elle va en augmentant
de volume pour avoir plus de force dans les
efforts qu’on fait pour tirer la pierre : les branches
font un peu courbées, 6c laiffent une efpace entre
elles pour ne point pincer les parties.
La partie qui fuit la branche, repréfente le milieu
de 1/, 6c eft par conféquent courbé en deux fens :
cet endroit eft plus large que la branche 6c fort arrondi
dans tous fes angles; il a intérieurement une
dépreftion qui fe joint par entablure avec la dépref-
fion de l’autre piece. Cette jonâion eft affujettie par
un clou exaôement limé fur les deux pièces, de forte
qu’il eft à leur niveau, 6c ne fait aucune faillie ; c’eft
ce que les Couteliers appellent rivure perdue.
La quatrième partie des tenettes eft ce qu’on appelle
leurs prifes : ce font deux efpeces de cuilliers
fort alongées, caves en-dedans, convexes 6c fort
polies en-dehors, 6c formant par leurs extrémités
un bec camus 6c fort adouci.
La partie antérieure de ce bec, que les ouvriers
nomment le mord des tenettes, doit etre fort artifte-
ment conftruite pour bien charger les pierres; on doit
éviter avec grand foin que leur cavité aille jufqu’au-
près de l’entablure, & encore plus les dents qu’on a
coutume d’y graver en façon de râpe ; ces défauts
font fouvent ferrer la pierre auprès du çlou ; 6c comme
elle caufe pour lors un écartement des anneaux.,
on s’imagine qu’elle eft bien groffe. Cela n’arrive
point fi la cavité ne commence qu’à u,n demi-pouce,
de l’entablure , 6c li elle eft dans ce commencement
fort liffe, polie, 6c comme en glacis, afin que la
pierre ait plus de facilité à gliffer vers l’extrémité du
mord. Pour cette raifon il n’y aura que trois ou quatre
rangées de dents vers l’extrémité fie chaque çuetl-
lier ; il ne faut pas que çés extrémités fe jonchent
quand la tenette eft fermée ; on coùrroit rifque de
pincer la veflîe.
Les tenettes doivent être d’un bon acier, 6c d’une
trempe qui ne foit ni trop dure ni trop molle. Il y en
a de droites 6c de courbes : celles-ci fervent à prendre
la pierre cantonnée dans les côtés de la veifie.
Il faut en avoir de grandes, de moyennes, 6c de
petites, pour s’accommoder aux différens âges des
malades & aux différentes fituations delà pierre. Les
plus grandes ont ordinairement huit à neuf pouces de
longueur , trois pouces de mord ; plus d’un d’çnta-
blure, Si environ cinq pouces de branches, y comprenant
les anneaux.
Les moyennes & les petites tenettes diminuent à
proportion. Voye^ les fig. 9. 6* / 6. PL X . La fig. y.
montre des tenettes propres à cafter des groftès pierres
dont on ne pourroit faire l’extraftibn ; les pointes
pyramidales qui en garniffent les mords fe montent
à vis. On a donné le nom de tenette à une efpecq
de pincettes propofées par M. Helvetius pour l’opération
du cancer. Voye^fig. i. Planche VI. elles ne
font point en ufage. Quand après l’extirpation il refte
quelque dureté carcinomateufe ou skirrheufe qu’on
ne peut faifir avec les doigts, on fe.fert de l’érigne
pour les fo.ulever 6c permettre au biftouri de les enlever.
Voye{ C ancer & Erigne. ( F )
TENEUR, f. m. (Gram. & Jurifiprud.) du latin ténor
, eft ce que contient un aéle ; on ordonne, qu’une
fentence fera exécutée félon fà forme & teneur ? c’eft-
à-dire , fuivant ce qui eft porté en fon contenu, (A )
T eneur d e livres , f. m. ('Commerce. ) commis
qui tient les mémoires, 6c charge les livres des faits
de commerce , de crédit & débit. Ce font des gens
fort employés & indifpenfables.
Juré teneur de livres eft celui qui eft pourvu par lettres
patentes de fa majefté, & qui a prété ferment
en jufticé, pour vaquer à la vérification des comptes
6c calculs lorfqu’il y eft appellé. (D . J.')
TENEUR, terme de Fauconnerie, il fe dît du troifie-
me oifeau qui attaque le héron de fon vol.
TENEZ, ( Gèogr. mod. ) province d’Afrique, au
royaume de Tremecen ; elle eft bornée au nord par
la Méditerranée, au midi par le mont A tlas, au levant
par la province d’Alger, 6c au couchant par
celle de Tremecen. C ’eft un pays abondant en blé
| | en troupeaux. Sa capitale porte le même nom.
T enez, (Géogr. mod. ) ville d’Afrique, au royaume
de Tremecen, capitale de la province de même
nom, à demi-lieue de la mer, furie penchant d’une
montagne, entre Oran 6c Alger. Il y a une forterefle
où on tient toujours garnifon. Quelques-uns croyent
qu’elle occupe la place de Céfarée de Mauritanie.
Long. / c). 32. latit. 3 (f. 24.
T enez ou T enex , ( Géogr. mod. ) ville des états
du turc en Egypte, dans la partie de cette contrée
appellée Bekeyra,k l’eft de Damiette. Elle a un golfe
ou lac que quelques-uns prennent pour le lac S or bonis
de Ptolomée. ( D . J .)
TENEZÀ, (Gèogr. anc.) petite ville d’Afrique,
au royaume de Maroc, fur la pente d’une branche
du grand Atlas, à trois lieues eft de la riviere d’E-
cifelmel. On recueille dans fon territoire de l’orge ,
du froment, & la plaine nourrit beaucoup de bétail.
TEN G A , f. f. (Hifl. nat. Bot. ) genre de plante
dont les fleurs & les fruits naiffent fur les mêmes
branches, mais féparément les uns des autres. Les
fleurs font compofees de trois pétales, elles ont des
.étamines 6c des fommets ; mais elles font ftériles. Les
fruits ont une trompe 6c renferment une amande.
Pontederoe anthologia. Voye{ PLANTE.
TENGEN, (Géog. mod.') petite v ille d’Allemagne,
dans la Suabe, au-deffus de Stulingen ; elle dépend
dû domaine de la maifon d’Autriche, mais elle eft
Entièrement délabrée. (D . J. )
JTÈNHALA, f. m. (Hifi. mod.) c’eft le nom que
leshabitans du Sénégal donnent aux princes du fang
de leurs fouverains, qu’ils nomment Damel. Les nobles
du pays fe nomment fahibobos. Le fouvërain à
fous lui deux feigneurs revêtus des ppftes les plus
éminens de l’état ; le premier s’appelle kondi , il eft
chargé du département de la guerre & du commandement
des ^rmées ; le fécond s’appelle le grand ja -
rofo, il a le département dés affaires civiles 6c eft le
chef de toutes les cours de judicature ; le damel ou
fouyerain lui-même ne peut point annuller fes déct-
fions ; il eft chargé de parcourir les provinces , afin
d’écouter les .plaintes dès peuples, Contre les alcdires,
qui font des magiftrats municipaux, chargés de'là.
perception des revenus de l’état.- .
T ÉN IE , f. f. terme d?Architecture, moulure plate^
bande ou liftel qui appartient à l’épiftyle dorique ; la
ténie reffemble a une réglé, 6c fe met au-deflbus dès
triglyphes, auxquels elle fert en quelque forte de bafé.
TENIR, v. a&. neut. (Gram.) il y a peu de verbeà
qui ait un aufli grand nombre d’acceptions : il lignifie
pofféder ; tenir une lettre ,.un livre , un piftôlet, un
glaive, l’encénfoir, le feeptre , une. place, la campagne
, la vie d’un autre ; à la gqrge, aux cheveux,
en prifon, par la main, à un m ur, à un clou, à un
filet, à un grand, à quelqu’un, par des liaifons ,'par
intérêt, par amitié, par goût, pat fon pofte; à*fon roi,,
à fa maîtreffe, à fes enfans, a fa femme j à fon culte,
à fon gouvernement, à fon pays , à fes maîtres ; contre
la raifon, la violence, la perlécutfon ,1e mauvais
tems, l’orage, le froid, la pluie, la chaleur ; de fon
pere, de fa mere ; du bleu, du jaune, du .violet,
de l’o r , de l’argent, du cuivre, ou tel autre alliage ;
chapitre, affemblée, confeil , concert.; la main à
l’exécution , l’oeil à la chofe, fa parole, fon ferment,
à l’humeur , à; la vertu , à fa haine ; la plume, la
çaiffe , la bourfe , boutique , magafin, falle d’arme ;
auberge, académie, manege, table, fon coin, fon
quant-à-moi, fon férieux ; un muid, une pinte, un
grand.nombre d’objets , beaucoup de monde, à fes
frais & dépens, à gage, à titre d’écuyer, de femme
de compagnie , en allarme., en jo ie , enfufpens, la
m e r , un mauvais propos, un difeours ingénieux &
poli; le dez, la converfation , la balle, la queuè de
la poêle, &c. d’où l’on voit que de quelque maniéré
que Ce verbe s’emploie, il marque toujours une forte
de jouiflance ou de poffeflion.
T en ir , dans le Commerce,, a un très-grand nombre
d’acceptions dont voici les principales.
Tenirpo/t / c’eft refter un certain tems fixé par les
régleniens de police dans les ports où les .voituriers
par eau arrivent pour y vendre les grains, bois, vins,
charbons , &c. & autres denrées dont .ils font chargés.
A Paris les voituriers par eau .doivent, tenir port
quinze jours pour toutes fortes de marchandiies à
l ’exception des vins pour lefquelsils les doivent tenir
pendant un mois.
Tenir magafin, fe dit des marchands en- gros qui
n’étalent pas leurs marchandifes dans des boutiques
fur la ru e , mais qui les tiennent renfermées dans des
magafins où ils les vendent en .pieces ou balles,-Voye^
Magasin.
Tenir boutique ; c’eft occuper une boutique , & y
faire commerce de quelque marchandife. ^07^ Boutiqu
e.
Tenir la eaijje ; c’eft chez les marchands, négocians
& banquiers être prépofé pour recevoir ou payer les
fommes qui entrent dans la caiffe ou qui en fortent,
6c d’en tenir regiftre. Voye^ Caisse.
Tenir la banque ; faire le négoce d’argent qu’exercent
les marchands banquiers. Voye{ Banque.
Tenir les livres; terme de négoce & de banque ;
c’eft avoir foin de porter & d’écrire fur des regiftres
qui ont différens noms, fuivant les ufages auxquels
ils font deftinés , les marchandifes qui font achetées
ou vendues par un négociant, l’argent qui entre dans
.une caiffe ou qui en fort, les dettes a&ives ou paflï-
v e s , & autres chofes femblables , que nous avons
amplement expliquées, auffi-bien que les différentes
•maniérés de tenir les livres , tant en France que dans
•les pays étrangers fous de mot Livres. Voye^ aufli
T enue de livres.
Tenir compte ; c ’eft faire entrer quelque marchandife
ou quelque fomme qu’on a reçue d’un autre dans
le chapitre de la recette de fon compte. Voye^ C ompt
e . Diction, de commerce.
T e n ir , (Marine.) ce terme pris dans lefens général,
eft fynonyme à prendre & à amarrer : mais
il a différentes lignifications, fuivant qu’il eft joint
avec un autre, comme on va le voir dans les articles
fuivans.
T enir au v en t , (Marine.) c’efî naviguer avec le
vent contraire.
T enir.en garan t , (Marine.) Voye^ G aran t.
T enir en r a l in g u e , (Marine.) V. Ralingue.
T enir la mer, (Marine.) c’eft être & demeurer à la mer.
T enir le balant d’une manoeuvre , (Marine.)
c eft amarrer le balant d’une manoeuvre, afin qu’elle
ne balance pas.
T enir le large , (Marine.) Ctü.fe fervir de tous
les vents qui font depuis le vent de côté, jufqu’au
vent d’arriere inclufivement. Voye^ Largue.
T enir le lit du v en t , (Marine.) c’eft fe fervir*
Tome X V I .
d*un. Vênt.qui femble contraire à la fonte. Voye{ ÀL*
ler a la boul ine.
TENIR le L O F (Marine.) Voye1 LoF.
T enir le vent , (Marine.) c’ eft être au plus près
duyent.
T enir sous voiles , (Marine.) c’ eft avoir toU»
tes les .voiles , appareillées., 6c être prêt à faire route»
T enir un bras , (Marine.) c’eft haler un bras 6t
l ’amarrer.
T enir une Manoeu v re , (Marine.) c’eft attacher
une manoeuvre .ou L’amarrer.
T enir a l’arbre , (Jardinage.) on fe fert de ca
terme pour les fruits qui ne tombent pas aifément
de l’arbre »tels que les poires de Martin-lec, de franc«
réal.
T enir de ch ^iR * terme de Chamoijeur ; c’eft don»
ner aux peaux de mouton, de chevre , 6c autres
peaux de cette forte qu’on paffe en huile ou en cha»
mois, une façon fur le chevalet ; après qu’elles ont
été effleurées, 6c avant que de les mettre à la riviere
pour les faire boire. Cette façon fe.donne avec le
couteau qu’on paffe le plus ferme qu’il eft poflible fur
les peaux du côté de la chair , afin d’en enlever tout
ce qui pourroit être refté des premières préparations,
6c par-là les rendré plus unies, plus douces 6c plus
maniables. Quelques ouvriers appellent cette façon
écharner. Savary. (D . J.)
T ENIR A MONT , termes de Fauconnerie , c’ eft,lorf*
que l’oifeau fe foutient en l’air pour découvrir quelque
chofe, Qmdit l’oifeau tient à mont.
:j Tenir la voie, c’eft la fuivre.
T enir , v. n. ( Trictrac. ) c’eft continuer de jouer
après qu’on a gagné un ou plufieurs trous de. fon propre
dé ; alors on a la liberté de rompre fon jeu , de
s’en aller, de recommencer tout de nouveau, ou bien
de tenir, c’eft-à-dire , de continuer le jeu dans l’état
où chacun fe trouve. Il eft quelquefois bien dangereux
de tenir, parce qu’on s’expofe à une enfilade ,
6c c’eft une des chofes des plus délicates de ce jeu ,
que de Lavoir tenir, ou s’en aller à-propos. Acad, des
j.eux, (D .J . )
TENNA, LA, ou T in g o , (Gèogr. mod.) riviere
d’Italie, dans la marché d’Ancone. Elle prend fa four-
ce au piédél’Appennin, 6c fe jette dans le golfe de
Venife , près de Porto-Fermano. (D.J .)
TEN N STAD T , ( Géog. mod. ) ville d’Allemagne»
dans la Thuringe, à trois milles d’Erfurt. Elle appartient
à l’élefteur de Saxe, & ne s’eft pas rétablie depuis
qu’elle a été prife 6c pillée par les Impériaux en
1 .6 32 ,6c en 1641. (D. J.)
T EN O N , f. m. ( Archit. ) bout d’une piece de bois
ou de fe r , diminué quarrément, environ du tiers de
fon épaiffeur, pour entrer dans une mortaife. Ort
•appelle epaulemens les côtés du tenon qui font coupés
obliquement, lorfque la piece eft inclinée ; 6c d'éco-
lement, la diminution de fa longueur, pour cacher la
gorge de fa mortaife.
Tenon en about. Tenon qui n’eft pas d’éqtterre avec
fa mortaife, mais coupé cliagonalement, parce que
la piece eft rampante, pour fervir de décharge, ou
inclinée, pour contreventer 6c arbalêtrer. Tels font
les.tenons des contrefiches, guettes, croix de faint-
André, &c.
' Tenon à queue d'arônde. C’eft un tenon qui eft taillé
en queue d’arônde; c’eft-à-dire qui eft plus large à
fon about qu’à fon décolement, pour être encaftré
dans une entaille. Daviler. ( D . J . )
TENONS, terme d'Arquèbufier. ce font depetits morceaux
de fer quarrés, del’épaiffeur d’une ligne, & de
la largeur de deux qui foudes de diftance le long du canon
; ces tenons font percés au milieu, 6c entrent
dans des petites mortaifos pratiquées flans le creux du
boisdefufil, & fervent à affujetir le canon dans le
bois, par-le moyen de petites goupilles qui traverfent