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peu de bien. Ce tuteur étoit néanmoins garant, fi lè
mineur fouffroit quelque préjudice, faute par lui d’a-
voirinftruit les tuteurs onéraires , ou de les avoir déférés
comme fufpefts. Voye[ la loi 3 z. §• 1. de teftam.
tut. la loi 14. § . 6; de folut. & la loi ii cod. de peric.
tut. Parmi nous , on ne connoît point ces fortes de
tuteurs , il y a feulement quelquefois des agensde la
tutelle , comme chez les Romains , ce qu’ils appela
ient adjutores tutelce, comme qui diroit aides de tu-
tcle.T
uteur légitime. Voyez ci-devant T utele légitimé.
T uteur fuivant la loi julia & titia , étoit chez les
Romains celui qui étoit donné en vertu de ces lois,
dans les provinces, à ceux qui n’avoiént ni tuteur
teftamentaire, ni tuteur légitime. Le gouverneur étoit
d’abord le feul qui conférât ces tuteles ; dans la fuite
ce droit fut communiqué aux officiers municipaux,
,au cas que la fortune du pupille fut modique , de maniéré
néanmoins qu’ils ne fe faifoient point fans l’ordre
du gouverneur; que s’il s’agiffoit de nommer
un tuteur qui • demeurât nors de leur reffort, ils ne le
donnoient pas eux-mêmes , ils nommoient feulement
au préfident quelques fujets idoines , entre
lefquels il en choififfoit un. Enfin Juftinien les dif-
penfa d’attendre l’ordre du gouverneur, à condition
néanmoins que fi les facultés du mineur excédoient
cinq cens écus , l’évêque de la ville , ou les autres
perfonnes publiques feroient adjointes aux officiers
municipaux pour la nomination du tuteur. Voye\ aux
..injlit. le tit. de attüiano tutore, & ci-devant T utele
dadve.y 8 c T UTEUR attilien.
T uteur naturel. Voyez ci-devant T utele naturelle.
T uteur né eft celui qui eft de droit tuteur natur
e l, comme les peres & meres le font de leurs en-
fans.
T uteur notitioe caufâ. Voyez ci-devant T uteur
pour L'injlruclion.
T u teuR onéraire eft celui qui eft véritablement
chargé de la gêftion de la tutele , à la différence du
tuteur honoraire, lequelordinairement ne gere point
8c ne fait que donner fes confeils. Voye^T uteur
consulaire y 8c TUTEUR honoraire.
. T uteur au pofihumè, eft celui qui eft nommé pour
veiller aux intérêts d’un enfant conçu, mais qui n’ eft
pas encore né 8c dont le pere eft mort. .
Pro-Tuteur eft celui qui fans avoir été nommé
tuteur y cependant en tient lieu &. devient comptable
comme s’il étoit véritablement tuteur ; tel eft le fécond
mari d’une femme qui étoit tutrice de fes en-
fans.
Subrogé T uteur : on entend par-là celui qui eft nommé, à l’effet d?affifter à là levée du fcellé, à
l’inventaire & à la vente des meubles ; lorfque le
■ conjoint furvivarit eft tuteur de fes enfans, on nomme
en ce cas unfubrogé-tuteur pour fervir de contradicteur
vis-à-vis du pere ou de la mere dont les intérêts
peuvent être différens de.celui des enfans.
T uteur à lafubfiituùon , eft celui qui eft nommé
pour veiller aux droits d’une fubftitution qui n’eftpas
«ncore ouverte, ou pour veiller aux intérêts de ceux
qui font appellés au défaut du premier appellé, ou
après .lui.
T uteur fufpecl eft celui qui gere frauduleufement
,ou négligemment la tutele, oyi qui eft de mauvaifes
moeurs. Il doit être deftitué de la tutele, Injlit. de
fufpeclis tutor.
TUTEUR tejlamentaire. V oyez ci - devant T U TELE
tejlamentaire. ( A )
T u t eu r , ( terme de Jardin. ).les jardiniers nomment
affez bien tuteur un gros pilier de bois du
appui qu’ils attachent au tronc d’un arbre pour
le foutenir , 8c pour le faire monter plus droit.
( O . / . )
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TU TH IE, f. f. ( Mat. médic. des anc. ) cadmia for-
nacum ; Diofcoride & Pline , ‘furtout le premier fé
font fort étendus fur la tuthie, & s’accordent en-
femble à la définir un récrériiént de métaux qui s'attache
aux parois & à la voûte des fourneaux, où l’dii
fond le métal ; ils regardeht l’un & l’autre la cadmie
comme un remede aftringent , propre à déterget
les ulcérés fanieux , â les deffécHer 8c à les cicatri-
fer. Mais ils différent dans l’énumération des efpeccfc
de cadmie. Pline dit que la cadmie botryitis rouge ,
étoit la meilleure de toutes les cadmies. Diofcoridé
ne fait aucune mention de cadmie rouge, & noriime
une cadmie bleue dont Pline ne dit m ot, comme la
plus excellente de toutes. Il fe peut bien néanmoins
que la cadmie rouge de Pline , & la bleue de Diofcoride
foient une feule 8c même fubftance. LesjGrécs
avoient coutume de nommer tout ce qui étoit bleu
du mot cyanizufa, c’eft-à-dire, réjfemblant au cyahus
(bluëtdes prés) en couleur; ce mot y.ùa.vdjwà , un
peu mal éc rit, pourroit être celui que Pline ou fôn
fecrétaire aura trouvé dans quelques auteur grec Ou
dans Diofcoride, 8c pour uvctviÇvG-d. , il a
traduit rouge , au lieu de bleu. Comme nous avons
plufieurs inexactitudes de cette efpece dans Pline ,
à l’égard des drogues mentionnés dans les autres na-
turaliftes grecs, il me femble qu’il vaut encore mièuj£
concilier ainfi fon récit de la cadmie, que de fuppo-
fer qu’il en èonrioiffoit une efpece particulière ,
dont aucun autre écrivain n’a parlé. (D . J.')
- TÜTH1E , f. f. ( Préparati méiallurg. ) tuthia vul-
garis , offic. cadmia fornacum , Agricol. C’eft uné
craffe de la pierre calaminaire fondue avec le cuivré,
au lieu que la cadmie des anciens ne venoit que
du cuivre feulement. Ainfi la tuthie des boutiques eft
la pierre calaminaire, qui dans la fufion du cuivre
fe lublime à la partie fupérieure du fourneau , où
elle s’attache à des piques de fe r , 8c forme une croûte
dure compaéte j que l’on fait tomber en morceaux ,
femblables à des morceaux d’écorces d’arbres , fo-
nores, polis intérieurement , d’une couleur tirant
fur le jaune, parfemés extérieurement de beaucoup
de petits grains, & de couleur de cendre , qui tire
un peu vers le bletu
Cette tuthie dont nous nous fervôns , eft peut-*
être la même que celle des Arabes, puifqueSeràpion
décrit une forte de tuthie qui fe fait 8c qui fe ramaffë
dans des fourneaux , dans lefquels on jaunit le cuivre.
Peut-être auffi que par le mot de tuthie , ils entendent
la pierre calaminaire elle-même ; tout cela
n’eft pas trop clair dans leurs livres.,
On place la tuthie parmi les plus excellens reme-
des ophtalmiques ; car elle déterge, 8c deffeche fans
mordre. C’eft pourquoi on la preferit heureufement
dans les ulcérés de la cornée & des paupières , dans
la demangeaifon des yeux , dans les ophthalmies in-*
vétérées , 8c pour guérir les yeux larmoyans.
On emploie rarement la /a/A/e fans être préparée.'
On la prépare en la mettant au feu , en l’éteignant
trois ou quatre fois dans de l’eau rofe , & en la pulJ
vérifantfur le marbre , félon: l’art. On en fait uné
collyre avec de l’eau-rofe ; ce collyre eft beaucoup
meilleur que d’employer Cette .drogué dans les on-
guens qu’on nomme ophthalmiques. (JD. 7.)
TUT HO A , ( Geog. anc. ) riviere dit Péloponnè-
f e , dans l’Arcadie. Le Ladon , dit Paufanias, livé
FU I . chap. xxv. reçoit la riviere de Tuthoa , auprès
d’Héréefur les confins desThelphufiens ; & la campagne
voifine du confluent des deux rivières , s’apJ
pelle par excellence la plaine. (•/>. J. )
TU TÎA , ( Géog. anc. ) ville dé l’Efpagne cité*,
rieure. Ce fut -félon Florus , liv. III. cap. x x i j , une
des villes que les Romains reprirent, aprèsqüe Ser-
torius eut été affaffiné, & que Perpenna eut été vaim,
e u , 6c livré à Pompée, ( i? . /. )
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TUTICUM y ( Geog. anc. ) ville d’Italie, dans le
pays des Salmites , félon Ptolomée, liv. III. cap. j .
c’eft l'Aquus Tuticus de l’itinéraire d’Antonin..
TUTINGEN , ( Geog. mod. ) petite ville d’Allemagne,
en Souabe, proche le Danube r, & dans
le domaine du duché, de "Wirtemberg. ( D.. J. )
TU TO YM EN T , f. m. ( Poéjiedrag. ) le tutoyment
qui rend le difeours plus lerré, plus v i f , a fouvent
de la nobleffe & de la force dans la tragédie ; on
aime à voir Rodrigue & Chimene l’employer. Remarquez
cependant que l’élégant Racine ne fe permet
gueres le tutoyment, aue quand .un père irrité
parle à fon fils., ou un maître a fon confident, ou
quand une amante emportée fe plaint à fon amant.
Je ne P ai point aimé, cruel, qu'ai-je donc fait ?
Hermione dit :
Ne devois-tu pas lire du fond de ma penfée ?
Phèdre dit :
Eh bien, connois donc Phedre & toute fa fureur.
Mais jamais Achille , Orefte , Britannicus , &c.
ne tutoyent leurs, maitreflès. A plus forte raifon ,
cette maniéré de s’exprimer doit - elle être bannie
de la'comédie qui eft la peinture de nos moeurs.
Moliere en a fait ufage dans le dépit amoureux ,
mais il s’eft enfuite corrigé lui-même. Voltaire.
( D. J. )
TUTRICE , f. f. ( Gram. Jurif. ) eft celle qui a la
tutelle de fes enfans ou petits - enfans ; les . femmes
en général, ne peuvent être tutrices à caufe de la foi-
bleffe de leur fe x e , on excepte feulement la mere,
& à fon défaut l’ayeule , lefquelles- peuvent & ont
droit d’être tutrices de leurs enfans & petits-enfans ,
par ce que Pon préfume que la tendreffe maternelle
fupplée ce qui peut leur manquer d’ailleurs. Voye^
Fem m e , T u t e l e , T u t eu r . ( A )
T U T T I , ( Mujîq. Italienne. ) terme italien employé
dans la Mufique, & qu’on marque par abréviation
d’un T feulement ; ce terme eft pour avertir que
toutes les parties du grand choeur doivent chanter.
BoiJJ'ard. ( D . J. )
TUTUCURIN , TUTO COR IN, TU TU CO R Y ,
( Géog. mod. ) ville de la prefqu’ifle occidentale de
l’Inde , fur la côte de la pefeherie, entre le cap dè
Comorin , & le paffage de Ramanor., Elle eft très-
peuplée, & c’eft le feul endroit de la côte où les vaif-
feaux européens puiffent aborder, cette rade étant
couverte par deux ifles qui en font la fureté. Les
Hollandois y ont une fortereffe, qui leur fert à faire
un grand commerce fur toute cette côte, latit. fuivant
le pere N o ë l, 8 , 5%. ( D . J. )
TUTULUS, f. m. ( Litterat. ) touffe de cheveux
élevée.au haut de la tête , & lié avec un ruban pourpre
; ce fut une mode de coëffer qui régna pendant
quelque tems chez les hommes & les dames Roumaines
;_elle conlifta, en fe perfe&ionnant, à arranger
avec art fes cheveux fur la tête en forme de
tour ; nous avons des médailles qui nous en donnent
la repréfentation. ( D . J. )
, TU YAU ,f. m. (Invention d,e Méchanique.') canal
ou conduit qui fert à faire entrer l’air, le vent, l’eau,
& autres chofes liquides dans quelques endroits,
ou à les faire fortir. On fait des tuyaux d’étain, de
plomb, de laiton, pour monter les orgues ; ces derniers
font en maniéré de caiffes quarrées, les autres
font ronds.
Les tuyaux pour la conduite & décharge des eaux
& pour les machines hydrauliques, fe font ordinairement
de fer fondu, de plomb, de terre, & de bois.
On emploie communément pour ceux-ci du bois de
chêne ou d’aulne. Les tuyaux de fer fe fondent dans
les fonderies & forges de fer ; leur diamètre eft fui-
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vant la volonté de celui qui' lês ordonne, leur épaifi
feur proportionnée à leur diamètre, & leur longueur
comme de deux piés & demi à trois piés; on les joint
les uns aux autres par le moyen de quatre vis & de
quatre écrous à chaque bout, en mettant entre deux
pour étancher l’eau, du cuir ou du feutre d’un vieux
chapeau.
L qs' tuyaux de terre fe font par les potiers de
terre ; ils s’emboîtent les uns dans les autres , ayant
tous un bout plus large que l’autre. Pour les mieux
unir & empêcher l ’eau de s’échapper, on les couvre
de maftic & de poix avec des étoupes oii de,la filaffe.
Ils .portent à-peu-près la même longueur que ceux
de fer; le diamètre eft à diferétion, l’épaifleur fuivant
.le diamètre.
Les tuyaux de bois fe percent par des charpentiers-
fontainiers, avec de grandes tarières de Ter de différentes
groffeurs & figures qui fe fuccedent les unes
aux autres ; les premières font pointues & en forme
de pique, comme les amorçoirs des charpentiers ;
les autres ont une forme de cuiller par le bout, bien
acérée & bien tranchante, 8c augmentent de diamètre
depuis un pouce jufqu’à fix pou*ces & plus ; toutes
fe tournent avec une forte piece de bois fembla-
ble aux bois d’une tariere ordinaire; ces tuyaux
s’emboîtent les uns dans les autres ; ils fe vendent à
la toife,.
L’on fait de deux fortes de tuyaux de plomb, les
uns foudés 8c les autres fans foudure. Lorfque chaque
table de plomb a été fondue de largeur, epaiffeur
8c longueur convenables à l’ufage qu’on en veut
faire, 8c qu’elles ont été bien débordées, on les arrondit
fur des rondins de bois avec des bourfeaux
8c des maillets plats ; ces rondins font des rouleaux
de groffeur 8c longueur à diferétion, qui fervent
comme d’ame 8c de noyau aux tuyaux, 8c que l’on'
en tire lorfque l’ouvrage eft arrondi. Les deux bords
bien revenus l’un contre l’autre & fe joignant parfaitement
, on les gratte avec un grattoir, & ayant
frotté dje poix-réfine ce qu’on a gratté, on y jette
deffus la foudure fondue dans une cuiller, que l’on
applatit avec le fer à fouder, & que l’on râpe avec
la râpe, s’il eft néceffaire. Pour les petits tuyaux où
la foudure ne s’emploie pas fort épaiffe, on la fait
fondre avec le fer à fouder à mefure qu’on l’applique
; s’il y a des endroits où l’on ne veut pas que la
foudure s’attache, on les blanchit de craie.
Comme il y a des tuyaux d’un fi grand diamètre
& d’une épaifleurfi confidérable, qu’il feroit difficile
de les fouder fans les cliauffer en - dedans ; les
Plombiers ont pour cela des polaftres, c’eft - à - dire
des efpeces de poêles quarrées, faites de cuivre
fort mince, de deux ou trois piés de long fur quatre
ou cinq de large 8c autant de haut, dont le fond
eft en rond. Ces poêles s’empliffent de braife, 8c
avec-un long manche de bois qu’elles ont à un bout,
fe coulent dans la cavité du tuyau, 8c s’arrêtent aux
endroits que l’on veut chauffer pour les fouder.
Il fe fait auffi des tuyaux de cuivre par les fondeurs
en fable 8c en terre ; ils fervent particulièrement aux
corps des pompes pour l’élévation des eaux, & aux
endroits des conduites où il y a des regards, 8c où
l’on pofe des robinets. (D . J . )
T uyau aérique, ( Hi(l. des invent, modernes.)
plufieurs expériences réitérées ont prouvé que de
longs tuyaux aériques y conduits à-travers les voûtes
ou plafonds des prifons, 8ç hors de leurs toifts, pour
en faire continuellement fortir les mauvaifes vapeurs
qui s’exhalent des prifônniers, en empêchent
effeâivement la putréfaûion, qui fans cela ne man-
queroit pas d’avoir lieu, & même fouvent de devenir
contagieufe. C’eft par cet heureux moyen qu’on
a confervé à Londres la vie à quantité de prifonniçrs
françois, 8c que l’on a fauve de même un grand nom»