a i/, fciliana par Ge(tu tabern. mont.& I. B. 3. 384.
Cette plante pouffe plufieurs tiges à la hauteur de
deux ou trois pies : elle eft douce au toucher 6c de
^couleur, rouge ; fes feuilles l'ont rangées deux-à-deux,
vertes au commencement, rouges lorfque la plahte
mûre ; elles paroiffent criblées de petits trous,
qui, examinés de près, font des véficules remplies
d’une eau claire & balfamique ; aux fommités des
branches pouffent des fleurs en grand nombre, fur-
tout les baffes tiges, compofées ordinairement de
cinq feuilles jaunes, foutenues par un calice d’autant
de feuilles verdâtres ; l’étamine qui eft au milieu
eft jaune, & rend un fuc de même couleur lorfqu’on
la frotte dans les doigts. Quand la fleur eft pafl'ée, il
paroit un fruit ou une efpece de baie, verte d’abord,
qui enfuite devient d’un cramoifi foncé, & à la fin
tout-à-fait noire , Sc contient une graine dont on
tire une liqueur purpurine. Sa racine ne laiffe pas
d’être épaiffe, & eft rouge 6c fibreufe : elle vient
dans les haies 6c parmi les buiffons, 6c fleurit au
mois de Juillet. ^
Cette plante eft eftimée refolutive & apéritive : on
appelle cette plante androfoemon, de ànîp, homme, ÔC
AI/J.1L,f*ng, parce que quand on la cueille, il femble
que les doigts foient enlanglantés. (Z>. J. )
TOU TE-TA B LE , f. m. (/««.) ce jeu eft moins
embarraffant que celui du triétrac, puifqu’on n’a pas
toujours l’efprit appliqué, à marquer des points ou
des trous; on le nomme le y«* de toute - table, parce
que pour le jouer chacun difpofe les dames en quatre
parties ou quatre tas qu’il placé différemment
dans les quatre tables du triâra c; on ne joue que
deux à ce jeu ainfi qu’au triârac 6c au reverfier, 6c
l’on peut prendre un confeil; Pour bien difpofer
votre jeu il faut prendre garde de placer vos dames
dans le tri&rac de la maniéré fuivante ; favoir deux
dans la fléché qui eft dans le coin à la droite de votre
homme, cinq dans l’autre coin à fa gauche ; trois <
fur la cinquième fléché de la table qui eft de votre
côté 6c à votre droite ; & les cinq derniers fur la
première fléché qui joint la bande dé féparation dans
la fécondé table de votre côté 6c à votre gauche.
L’autre joueur doit faire de même ; il mettra deux
dames fur la première lame du coin qui eft de votre
côté à gauche ; cinq fur la derniere lame qui eft au
coin de votre droite ; & les cinq dernieres fur la première
lame qui joint la première bande de féparation
dans la fécondé table de fon côté à droite.
Les doublets fe jouent à ce jeu comme au reverfier
doublement. Au commencement de la partie on
peut jouer les deux dames qui font dans le coin à la
droite de fon homme, ou celles du coin à fa gauche,
ou même celles qui font dans les coins de la table oit
l’on eft ; 6c afin qu’on ne faffe pas marcher fes dames
d’un côté pour l’autre, il faut que vos deux dames
qui font à la droite de votre homme viennent juf-
qu’au coin qui eft à fa gauche, enfuite vous les pouvez
faire paffer de votre côté à votre droite, & vous
les ferez aller avec tout le refte de vos dames dans
la table qui eft à votre gauche, par la raifon que e’eft
dans cette table-là qu’il faut que vous pafliez votre j eu,
& qu’il eft néceffaire que vous y pafliez toutes vos
dames avant que d’en pouvoir lever aucunes : on bat
les damés à ce jeu comme au reverfier , c’eft-à-dire
en plaçant fa dame fur la même lame où étoit celle
de fon homme, ou bien en paffant toutes les dames
qui ont été bàttuës qui font hors de jeu, & celui
à qui elles appartiennent ne fauroit jouer quoi que
ce foit qu’il ne les ait toutes rentrées. Il eft bien plus
facile de rentrer à ce jeu qu’au reverfier, puifque
l’on peut rentrer fur fon homme, en le battant lorf-
-qu’il a quelques dames découvertes, mais aufîi vous
pouvez rentrer fur vous - même, 6c mettre fur une
«eche autant de dames que vous fouhaiterez. Quand
on a paffé toutes les dames dans la tablé de la
_trieme p ile, on leve à chaque coup de dez qui donne’
fur la bande du triéirac, ainfi qu’au .jan de retour.
Lorfqù’on joue.au triétrac, pour chaque doublet
on leve quatre dames quand on en a qui don-
nentjufte fur le bord. Si la, café que l’on devroit lever
fe trouve vuide, 6c qu’il y ait des dames derrière
pour jouer lé doublet que l’on a fait fans rien lever
il faut le jouer. S’il n’y a rien derrière, on leve celles
qui fuivent la flèche d’où le doublet qu’on a amené
de voit partir: celui qui a le plutôt levé toutes fes
dames gagné la partie fimple.
Il arrive très-fôuveht que .l’on joue en deux ou
trois parties, & même en davantage, parce que ce
jeu va affez vite. Quelquefois aufli l’on joue à la
première partie , 6c l’on, convient que celui qui aura
la partie double gagnera le double de ce que l ’on a
joué; on gagne la partie double quand on a levé
toutes fes dames avant que fon homme ait paffé toutes
les Tiennes dans la table de fa quatrième pile, &
qu’il en ait levé aucune ; s ’il en avoit levé une il ne
gagneroit que la partie fimple. Lorfque l’on joue en
plufieurs parties 6c que l’on gagne double on marque
deux parties, 6c celui qui a gagné recommence
6c a le' dez. . • -
TOUT-OU-RIEN , f. m. ( Horlogerie. ) nom que
les Horlogers donnent à une piece de la cadrature
d’une répétition, au moyen de laquelle elle ne fonne
qu’autant qu’on a pouffé le pouffoir, ou tiré le cordon
fuffifamment, c’ eft-à-dire, que la répétition
fonne tout, favoir un nombre de coups égal à l’heure
marquée, fi l’on a pouffé le pouffoir fuffifamment,
finon qu’elle ne fonne rien.
P V I ,fig, & Planches de l'Horlogerie , eft un toutou
rien ; il eft mobile en P fur une cheville, & peut
décrire un petit arc dans le fens M R ; V eft la tête
d ’une vis q.ui, après avoir paffé au-travers de cette
piece, forme une cheville pour porter le limaçon
des heures ; M eft une efpece de bec qui retient la
queue de la piece des quarts , 6c empêche cette piece
de fe mouvoir; R eft un reffort qui pouffe continuellement
le tout-ou-rien vers la cheville Z,, qui paffe
par le trouoval du tout-ou-rien. La forme des tont-ou-
rien varie ; mais en général ils font difpofés toujours
de la même maniéré.
Gomme la cadrature d’une répétition à tout-ou-
rien eft toujours conftruite de façon que lorfqu’on
veut la faire répéter, elle ne le fait qu’autant que la
piece des quarts peut le m ouvoir; il s’enfuit qu’elle
ne peut répéter qu’autant que la queue q de la cré-
mailleré , en appuyant fur le limaçon dés heures, a,
fait reculer un peu le tout-ou-rien, 6c par-là donne à
la piece des quarts la facilité de fe mouvoir. Voyei
là-deffiis Ûarticle RÉPÉTITION , où tout cela eft plus
détaillé.
TO U V R E , LA, ( Géog. mod. ) riviere de France,
en Angoumois ; elle tire fa fource d’un rocher efcar-
p é , & fe jette dans la Charente après une lieue &
demie de cours ; mais fa fource eft remarquable par
fa beauté, car elle a plus de douze brafl’es d’eau de
profondeur. ( D, / .)
T O U X ,f . f. ( Phyjîolog.) mouvement fourd ou
fonore plus ou moins violent, qui s’exécute par le
moyen des organes de la refpiration, lorfqu’il arrive
que quelque chofe incommode les poumons, dont
la nature tâche de fe défaire. Voici le méchanifme
de ce mouvement.
i°. L’air étant entré par l’infpiration eft retenu
quelque tems ; c’eft l’irritation qu’on fent dans les
poûmons, qui eft caufe qu’on retarde un moment
l’expiration pour tâcher de faire fortir ce qui incommode
ce vifcere ; alors le mufcle triangulaire par fon
mouvement, refferre fubitement le thorax ; les fibres
antérieures du diaphragme produifent le même
refferrement qui préffe le tiffu pulmonaire ; les poumons
prefiës violemment par diverfes fecoufl'es, fe
vuident de l’air qu’ils contiennent dans leurs cellules
; l’air pouffé à diverfes reprifes contre le larynx,
y forme un fon chaque fois qu’il va y heurter avec
force : quand j’ai dit qu’on retarde un moment l’expiration
pour faire fortir ce qui incommode les poumons
, je n’ai pas prétendu que cela fut toujous volontaire
; je n’ai voulu expliquer que la toux qui eft
libre ; car lorfqu’il y a quelque violente irritation
dans les poûmons, il furvient dans le diaphragme
des convulfions qui forment une toux qu’on n’eft pas
maître d’arrêter.
a°. Quand l’air fort avec violence , les matières
qui incommodent les poumons font enlevées, pourvu
qu’elles fe trouvent à fon paffage, & qu’elles puif-
fent fuivre fes mouvemens ;. il arrive aufîi que les diverfes
fecouffes que reçoivent alors les poûmons,
font fortir les liqueurs arrêtées dans quelques couloirs
où elles caufoient de l’irritation : il fe peut faire
encore que le fang ou la lymphe arrêtée qui peuvent
irriter les nerfs, viennent à reprendre leur mouvement
par l’agitation du tiffu des poûmons. Cependant
fi la toux continue long-tems, bien loin qu’elle
faffe couler ces liqueurs, elle contribue à les arrêter;
car dans ces violens mouvemens dont elle agite
les poûmons, les vaiffeaux 6c les couloirs s’engorgent
beaucoup ; le fang qui ne peut pas fortir librement
non plus que quand on r it, forme enfin ces tubercules
qu’on trouve dans les poumons des phthi-
fiques.
30. On remarque que quand on rit beaucoup, on
touffe; c’eft une fuite méchanique des mouvemens
qui s’excitent alors dans les poumons ; dans le tems
qu’on rit,le fang ne coule pas librement, comme nous
l’avons remarqué ; il eft extrêmement preffé dans fes
vaiffeaux par les diverfes fecouffes dont nous avons
parlé ; or cela ne fauroit fe faire que les nerfs qui
font dans la fubftance des poumons, ne foient irrités
; on ne doit donc pas être furpris s’il furvient une
toux.
D ’ailleurs, il n’y a pas grande différence entre
l ’aâion par laquelle nous rions, & celle par laquelle
nous touffons ; l’une & l’autre ne dépendent que de
l’air qui fort par diverfes fecouffes réitérées ; elles
different i°.par le changement du vifage, 6c par l’af-
feftion qui ne caraétérife que le ris; i ° . dans la
toux, l’air fort par la glotte ouverte, fans avoir eu
le tems d’être changé , 6c dans le ris la v oix fort par
la glotte refferrée; 30. elles different encore en ce
que les mouvemens font plus violens dans la toux •
40. en ce qu’ils ne font prefque pas interrompus dans
le r is , au lieu qu’ils le font beaucoup dans la toux ;
50. en ce qu’on ouvre plus le larynx quand on touffe,
le cartilage thiroïde fe baiffe, & par-la l’épiglotte par
fa pointe s’éloigne des cartilages arythénoïdes. Enfin
, on met le larynx dans la lituation où il eft quand
on fait une grande expiration.
©n voit par-là que le bruit de là toux doit être
fourd quelquefois ; mais fi la toux eft violente, l’air
qui paffera par la glote , y excitera un fon qui fera
fort ; & alors le cartilage thyroïde ne defcendra
point : le bruit fourd dont nous venons de parler,
eft celui que font les afthmatiques qui ne refpirent
qu’avec peine , & qui quelquefois retirent un peu
çn-arriere les angles de la bouche, comme quand on
veut r ire .. , Par la même raifon qu’on touffe après
avoir r i, on peut touffer après avoir chanté, crié,
parle long-tems ; le fang qui ne coule pas bien , irrite
les poumons.
4 • Les mouvemens déréglés qui arrivent au ventricule
, produifent fouvent la toux ; cela doit être
ain 1 , parce que la paire-vague donne des rameaux
au poumon & à l’éfophage ; quand il arrivera donc
tome X F 1 .
une irritation dans l’un, elle fe fera fentîr dans l ’autre
; aufli a-t-on remarqué qu’une toux opiniâtre a
produit fouvent des vomiffemens. Quelquefois même
il fe. fait défi grandes fecouffes en touffant, qu’on
voit la dure-mere fe mouvoir dans ceux qui ont perdu
une partie du crâne. Joignons ici une obfervation
de pratique ; l’opium fi falutaire dans les toux convul-
Jives, eft funefte dans les toux dèpuratoires, qui exigent
une abondante expeftoration. \ d . J .)
T o u x , tujjîs , la toux eft un fymptôme de plufieurs
maladies, de la gorge, de la poitrine, 6c de l’e*
ftomac; mais c’eft le fymptôme ordinaire de quelque
embarras dans le poûmon. Elle confifte dans un
effort violent que l’on fait pour expulfer une matière
étrangère des bronches & du poumon ; par le moyen
de Paugmentationr de leur contraction ou de leur for*
ce convullive; ainfi la toux eft précédée d’une violente
infpiration, 6c accompagnée d’une expiration
aufli fatigante.
Les caufes de la toux font tout ce qui peut empêcher
l’air d’entrer librement dans le poumon, & d’en
fortir avec aifance ; ce qui provient de plufieurs caufes
qui font propres ou étrangères au poumon. Les
caufes de la toux propres à ce vifcere font, 1 °. l’engorgement
des arteres 6c des veines, foit bronchiques
, foit pulmonaires, par un fang épais, vifqueux,
ou gluant ; z°. l’arrêt de la lymphe bronchiale dans
les canaux qui lui font deftinés, produit par un défaut
de tranlpiration, par une chaleur ou un froid
exceffif; 3°. l’acrimonie du fang ou de la lymphe
bronchiale ; 40. la conftriâion fpafmodique du poûmon
ou des parties voifines ; ce font-là les caufes ordinaires
de la toux pulmonaire, ou qui a fa première
fource dans le poûmon.
La toux a aufli des caufes étrangères au poûmon;
ainfi une falure acide, vifqueufe, nidoreufe, qui enduit
1 eftomac, des rapports aigres, le vomiffement
habituel & accidentel, la crudité des alimens & du
chyle qui fe mêlent au fang dans le poûmon, l’acri-
monie de la mucofité des amygdales dii nez & des
glandes du fond de la bouche, la fécherefl'e de l’air
la chaleur, fon humidité exceflive, font autant de
caufes de la toux, qui peuvent en agiffant médiate-
ment fur le poûmon, produire ce fymptôme.
De-là vient que la toux eft fi ordinaire dans toutes
les efpeees de difpnées , dans la pleuréfie, la péripneumonie
, & l’efquinancie ; mais quoi qu’elle foit
un fymptôme effentiel de ces maladies, elle fe rencontre
dans beaucoup de maladies, dont le fiége eft
hors de la poitrine. Ainfi on voit fouvent des toux
caufées par une affection fpafmodique du larynx 6c
de la gorge, dont la caufe éloignée a fon fiége dans
l’eftomac, le foie, ou la matrice. De-là eft venue la
diftinftion de toux peétorale, de toux ftomachale ,
& de toux gutturale.
Le diagnoftic de la toux confifte à connaître fes
efpeees & fes caufes; la gutturale & la fymptomati-
que, de même que la fympathique, fe connoiffent
par leurs fignes; la pettorale a les Tiens propres qui
font plus marqués, plus fâcheux. La toux leche eft
fans crachat, & accompagnée de douleur & de chale
u r i la toux humide eft moins douloureufe & moins
pénible.
Le prognoftic de la toux varie félon le fiége & fes
caufes ; la pe&orale eft la plus grave, & ne doit point
être négligée-; elle défigne un rhume ou une fluxion,
foit de fang , foit de pituite fur le poûmon; ce qui
peut avoir des fuites fâcheufes.
Traitement de la toux. Rien n’eft fi commun que
d’ordonner des huiles, des juleps adouciflàns & bé-
chiques dans la toux; les praticiens ordinaires’ &
communs s’en tiennent-là & pour lors ils font empirer
des maladies qui n’auroient été rien, fi on eût
coupé la racine. Avant de penferà guérir la toux-,
R r r ij