» ques tomboient aufli dans les mêmes faifons ; car
» Galien dit : Quod tempus Romos ejl Scptembris, Per-
» garni aptul nos Hyptrherttceus, Athcnis vero myjleria9
» ta nam que irant Bo'èdromione. La même chofe avoit
» lieu par rapport aux jours 8c aux mois des Juifs. t
» Le fanhédrin publioit les nouvelles lunes, dès
» que la nouvelle lune paroiffoit ; 8c lorfque le blé fe
» trouvoit affez mûr pour en offrir les premiers fruits
» au milieu du 13e mois, ils ajoutoient ce mois à la
» viéille année, 8c commençoient la nouvelle au 14e
>» mois. C ’étoit par quelque arrangement pareil que
» les mois des années des Chaldéens tomboient aufli
» toujours dans les mêmes faifons; car comme la
» diétéride, la tétraétéride 8c l’o&oétéride des Grecs
» tiroient leur origine de l’intercalation des mois, la
» dodécaétéride des Babyloniens venoit du même
»> principe ; 8c le but de ces intercalations étoit d’a-
» jufter l’année au cours du foleil, 8c d’empêcher les
» mois de s’éloigner de leur faifon propre.
» Suidas nous dit que 12.0 fares font 2220 ans ;
» félon les' Chaldéens, le fare contenant 222 mois
» lunaires, qui font 18 ans 8c fix mois. Dans ce cal-
» cul, douze mois lunaires font l’année des Chal-
» déens , 8c 18 de ces années 8c fix mois ( je crois
»qu’il parle de mois intercalaires), font le fare.
» Athénée, lib. X IV . nous dit d’après Bérofe, que
» les Babyloniens célébroient annuellement la fête
» nommée facaa, le feizieme jour du mois de loiis,
» c’eft-à-dire le 16 du mois lunaire appellé loiis par
» les Macédoniens, fcette fête tomboit donc toujours
» dans la même faifon de l’année, de même que le
» mois babylonien oîi elle fe célébroit.
» Lors donc que Cléobule, un des fept fages ,
» Hippocrate , Hérodote , Ariftote , Plutarque ,
» Manethon , repréfentent l’ancienne année des
» Grecs, des Romains ou des Egyptiens, comme
» compofée de douze mois égaux , ou de 360 jours ;
» que Cyrus par àllufion à ce nombre de jours , fit
»couper la riviere de Gyndes en 360 canaux, &
» que les Athéniens ayant égard à ce même nombre
» de jours, dreffêrent 360 ftatues à Démétrius ; tout
» cela doit s’entendre de l’année dû calendrier des
» anciens, avant qu’elle fut corrigée fur le cours du
» foleil 8c de la lune. Et lorfqu’ils avoient à Athènes
» quatre <pv\*ç, défignant les quatre faifons de l’an-
» née ; douze <p*lp'ia.ç y.cù rpirrva-, félon le nombre,
» des mois ; 8c chaque px-p/ct, trente x in> ; ils corri-
» geoient de tems en tems l’année fur le cours des
» aftres, pour tenir les faifons dans leur ordre na-
» turel.
» Quand Hérodote intercale un mois de 30 jours
» tous les deux ans, cela doit être entendu de la dié-
» téride des anciens continuée pendant 70 ans, fans
» corre&ion fur le cours de la lune. Et quand Moyfe
» calcule la durée du déluge par des mois de 30
» jours, cela doit s’entendre de mois vulgaires, non
» reârifiés fur le cours de la lune, à caufe de la pluie
» continuelle qui l’empêchoit de fe montrer.
» Quand David établit douze départemens de
» gardes , un pour chaque mois de l’année , il n’eut
» égard qu’aux mois vulgaires de l’année mofaïque,
» fans pourvoir aux mois intercalaires, parce qu’ils
» étoient incertains , 8c qu’ils pouvoient être rem-
» plis par les douze départemens ; celui qui auroit
» dû être de fervice le premier mois de l’année fui-
» vante , entroit en fonâion dans le mois interca-
» laire quand il arrivoit, & le fécond département
» fervoit alors le premier mois de l’année fuivante.
’ » Quand les Babyloniens difoient, au rapport de
» Diodore de Sicile, qu’il y avoit douze dieux prin-
» cipaux, aflignant à chacun d’eux un mois 8c un
» ligne dans le zodiaque, & que le foleil parcouroit
» ces douze lignes chaque année, & la lune tous les
» mois, ils font connoître que l’année chaldéenne
P étoit folaire, qu’elle étoit çompofée de douze mois
» lunaires égaux, correfpondans aux douze lignes &
» à leurs degrés, 8c ils parlent des mois & des jours
» de l’année du calendrier, n’étant point corrigée
» par le cours du foleil 8c de la lune ; en faifant cor-
» refpondre ces mois aux douze fignes, ils les fixes
» rent aux faifons de l’année, au moyen des correc-
» tiens inventées pour cet ufage.
» les Juifs, pendant leur féjour à Babylone, fe fer-
» virent de cette année dans leurs contrats 8c dans
» leurs alfaires civiles, 8c ils en rapportèrent l’ufage
» avec eux à leur retour de Babylone à Jérufalem,
» ayant toujours depuis donné à leurs mois les noms
» babyloniens, ce qu’ils n’auroient pas fait fi leurs
» mois lunaires n’avoient pas été les mêmes que ceux
» des Babyloniens.
» Il eft donc évident que l’année luni-folaire avec
» fon calendrier étoit fort ancienne 6c d’un ufage
» univerfel ; Noé s’en étoit fervi ; elle avoit paffé de
» lui à fa poftérité, 8c avoit donné lieu à la divi-
» lion du zodiaque en douze fignes, & à l’invention
» de la diétéride, tétraétéride & des autres anciens
» cycles, pour éviter la peine de la corriger tous les
» mois fur la lune, & chaque année fur le foleil ;
» cette année a continué à être en ufage en Egypte,
» jufqu’à l’établiffement de leur année folaire de 365
» jours ; en Chaldée 8c chez les nations voifines,
» jufqu’à l’expédition de Cyrus au-delà du G yndes,
» & jufqu’à la prife de Babylone par ce prince ; en
» Grece jufqu’au tems des fept fages 8c de l’empire
» des Grecs 8c des Perfes ; en Italie jufqu’au régné
» des Latins, 8c jufqu’à ce qu’enfin les Arabes en ont
» formé leurs années lunaires.
» Je ne trouve point, conclut Newton, chez les
» anciens , d’année qui ne fut luni-folaire, ou folai-
» r e , ou lunaire, non plus que d’autre calendrier
» que ceux ‘de ces années-là. Une de 360 jours n’eft
» aucune de celles-là. Le commencement de cette
» année auroit parcouru toutes les faifons dans l’ef-
» pace de 70 ans. Une révolution fi remarquable au-
» roit été marquée dans l’hiftoire, & ne doit pas être
» fuppofée fans en donner de bonnes preuves ». (Le
Chevalier DE J AU COURT î)
TYLLINUS, f. m. ( Mytkol.) dieu des Breffans en
Italie, & dont la figure a été déterrée dans le dernier
fiecle près de Breffe. Le Rofli qui l’a fait graver dans
fes mémorie brajjiane, dit que la ftatue de cette divinité
fut mife en pièces l’an 840 , par Rampat évêque de
Breffe, 8c qu’elle n’avoit pour infeription que le
nom du dieu à qui elle étoit confacrée.
’ Cette ftatue étoit de f e r , la tête couronnée de laurier,
appuyant le pié droit fur le crâne d’un mort, 8c
tenant de la main gauche urfë pique de fer , terminée
en haut par une main ouverte, fur laquelle on
voyoit entre l’indice & le pouce un oeuf qu’un fer-
pent entortillé dans la main venoit mordre : ce font-
là des fymboles aufli obfcurs que myftérieux., Ce
pié appuyé fur une tête de mort & de laurier , marr
quoient-ils, comme le conje&ure le pere Montfau-
con , due Tillynus triomphoit de la mort ? Mais qui
fera l’antiquaire, ou le mythologifteaffez hardi pour
expliquer ce que fignifie le ferpent qui fe jette fur
l’oeuf que tient la main qui eft au haut de la pique;?
Avouons que principalement parmi les dieux tppi-
ques qui n’étoient guere connus que dans quelques
villes particulières qui les avoient choifis pour leurs
patrons., il fe trouve toujours des fymboles inexplicables.
(D . J.')
TYLOSIS, f. f. (Mcdec.) rvxoriç, callofité, dar- '
tre calleufe des paupières, en latin callojitas palpc-
broe ; efpece de dartre des paupières dans laquelle
leur partie intérieure eft ulcérée, avec des fentes 8c
des duretés calleufes.
Cette maladie commençe rarement par le bord des
paupières , quoique dans la fuite ce bord vienne à
s’ulcérer ; mais elle commence d’ordinaire pat une,
chaleur 8c un prurit qui augmente de jour à autre i
jufqu’à les rendre inégales & âpres, 8c finit enfin par
y cailler des ficofités, fentes, duretés ôc petits ulcérés
; c’eft alors une maladie très-opiniâtre & très-
difficile à guérir. Sa cure demande les remedes généraux
, un régime de vivre doux 8c rafraîchiffant,
la faignée, s’il y a pléthore, ainfi que la purgation ,
quand le mal eft habituel. Pour ce qui eft des reme-
oes topiques ,' on ufera d’abord de ceux qui hume-
élent, amolliffent 8c temperent l’acrimonie de l’humeur
contenue dans les paupières ; on vient enfuite
à ceux qui détergent 8c defféchent les ulcérés. Voye\
Maître-J an, (D . J. )
T Y LU S , (Gcog. anc. ) les géographes connoiffent
une ville 8c deux îles de ce nom , favoir :
i° . Tylus , ville du Péloponnefe fur le golfe de
Meffénie , entre les îles Tyrides 8c la ville de Leu-
élrum, félon Strabon , l. VIII. p. jJ o . qui dit que
quelques-uns la nomment (Etihts. Paufanias , /. III.
£. xxv. eft de ce nombre.
2°. Tylus , île du golfe Perfique. Arrien la place à
deux jours de navigation de l’embouchure de l’Euphrate;
fon nom moderne eft Queximi ou Queixome.
30. Tylus minor, île du golfe Perfique , félon Pline
, /. X I I . c. x. qui la met à 10 milles de la grande
Tylus ; cette île eft nommée Arados par Strabon, 6c
Arathospar Ptolomée. ( D . J.')
TYMBALE la , f. f. ( A n . milit. ) eft une efpece
de tambour dont le cuir eft tendu fur une caiflè d’airain.
Il étoit autrefois en ufage à la guerre chez les
Sarrafins ; il paffa enfuite chez les François & chez
les Anglois.
Il n’y a pas long-tems que cet infiniment militaire
eft en ufage dans nos armées , au-moins le pere Daniel
prétend qu’on ne le trouve point dans nos hi-
ftoires fous le régné de Henri IV. & fous celui de
Lcirfs XIII.
La tymbale nous eft venue d’Allemagne. Jufte Lipfe
qui eft mort en 1606, dit dans fon traité de la milice
romaine, que les Allemands s’en fervoient de fon
tems. On en prit dans le combat aux Allemands en
quelque ôccafion ; & il ne fut permis d’abord à aucun
régiment françqis de cavalerie d’en avoir qu’à ceux
qui en avoient pris fur l’ennemi. Depuis on en a mis
dans les compagnies de la maifon du roi;il n’y a que
les moufquetaires qui n’en ayent point. La gendarmerie
& les régimens de cavalerie légère en ont aufli
dans la compagnie du meftre-de-camp, & dans les
autres compagnies qui en ont enlevé aux ennemis.
Les tymbales font deux efpcçes de grands baflins de
cuivre rouge ou d’airain , ronds par le fond & couverts
par-deffus d’une peau de bouc qu’on fait tenir
par le moyen d’un cercle de fer, 6c plufieurs écrous
attachés au corps àt\ztymbale, 6c d’un pareil nombre
de vis. que l’on monte 6c démonte avec une clé. Les
tymbales fe tiennent enfemble par le moyen d’une
courroie que l’on fait paffer par deux anneaux qui
font attachés l’un devant 6c l’autre derrière le pommeau
de la felle du tymbalier.
Les tymbales font garnies de deux tabliers de damas
ou de fàtin , aux armés du colonel, du prince ,
ou du meftre-de-camp à qui elles appartiennent.
Quand il fait mauvais tems, on les couvre d’ordinaire
d’un cuir de vache noir.
Le tymbalier bat avec des baguettes de bois de
çornier ou de buis, longues chacune de 8 à 9 pouces.
Elles ont chacune au botit une petite rofette
de la grandeur d’un écu. C’ eft de l’extrémité de ces
petites rofettes que l ’on frappe la tymballe , cé qui
lui fait rendre un fon plus agréable que fi elle étoit
frappée d’une baguette de tambour.
Le tymbalier, auflï-bien que le trompette , dans
les marches 6c dans les routes, eft à la tête de l’efca-
dron, trois ou quatre pas devant le commandant ;
mais dans Jts combats ils fontfur les aîles dans les intervalles
des efeadrons pour recevoir les ordres du
major ou de l’aide-major. Le tymbalier doit être un
h omme de coeur qui doit défendre fes tymbales au péril
de fa v ie, comme le cornette 6c le guidon doivent
faire pour leur drapeau. Hijloire de la milice fran-
çoifi.
T ymbale , (terme de Paumier.) efpece de raquette
de bois couverte de parchemin des deux côtés, dont
on fe fert pour jouer au volant.
TYMBALIER, f. m. ( Art milit. ) le tymbalier bat
av ec des baguettes de bois de confier ou de buis ,
longues chacune de huit à neuf pouces ; elles ont
chacune au bout une petite rofette de la grandeur
d’un écu ; c’eft de l’extrémité de ces petites rofettes
que l’on frappe la tymbale, ce qui lui fait rendre
un fon jfius agréable, que fi elle étoit frappée d’une
baguette de tambour.
Le tymbalier, aufft-bien que le trompette, dans les
marches 6c dans les revues, eft à la tête de l’efea-
droit, trois ou. quatre pas devant le commandant.
Dans les combats, les tymbaliers font fur les aîles dans
les intervalles des efeadrons pour recevoir les ordres
du major ou de l’aide-major. Le tymbalier doit être
un homme de coeur, qui doit défendre les tymbales
au péril de fa vie , comme le cornette 6c le guidon
doivent faire pour leurs drapeaux. (D . /.)
TYMBRE ,f. m. en Mujîque, on appelle ainfi cette
qualité du fon par laquelle il eft aigre ou doux, fourd
ou éclatant.
Les fons-doux ont ordinairement peu d’éclat comme
ceux de la flûte ; les fons éclatans font fujets à l’aigreur
, comme les fons de la vielle ou du hautbois,
fl y a même des inftrumens , tels que le clavecin ,
qui font à-la-fois fourds 6c aigres , 8c c’ eft le plus
mauvais tymbre. Le Beau tynibre eft celui qui réunit
la douceur à l’éclat dé fon ; on en peut donner le
violon pour exemple. Voye^Son. ( S -)
T y m b r e , en termes de'Blafon, fignifie la crête ou
le cimier d’un écuffon , ou tout ce qui fe met au-def-
fus des armoiries , pour diftinguer les degrés de no-
bleffe ou de dignité ecciéfiaftiqueoufécuuere. Voyez
C r e t e <5* Cim ier .
Telle eft latiare papale, le chapeau de cardinal,
la croffe, la mitre, la croix , les couronnes , les mortiers
, 8c fur-tout les cafques 6c héaumès , que les
anciens appelloient plus particulièrement tymbres ,
parce qu’ils reffembloientàune efpece de cloche fans
battant, qui en françois s’appelle un tymbre, ou parce
qu’ils railonnoient comme les tymbres quand on les
frappoit; du-moins c’eft-là l’opinion de Loifeau, qui
dérive ce mot de tintinnabulum. Veye£ C asque &
H e a u m e .
TYMBRÉ, o n a p p e lle dans le Blafon, a rm estym-
bries , c e lle s q u i n’a p p a r tie n n e n t q u ’a u x n o b le s ; 8c
l ’é eu tymbré,c e lu i q u i e ft c o u v e r t d’u n c a fq u e o u d’un
■ t ym b r e . Voye{ T y m b r e .
T Y M P A N , f. m. en Anatonie , la membrane
du tympan eft une peau mince 6c délicate, entière,
feche , tranfparente, qui ferme l’extrémité du canal
auditif, defeend en - devant de la partie fu-
périeure vers l’inférieure, de façon qu’elle fait un
angle obtus avec l’une , 6c aigu avec l’autre , fur-
tout dans l’adulte ; car dans le Foetus elle eft prefque
horifontale. Sa figure eft elliptique, mais elle envoie
une appendice obtufe fupérieurement dans la fiflure
de l’anneau. Elle n’eft donc ni ovale , comme l’ont
voulu Cafferius 6c Valfalva , & encore moins circulaire,
comme le prétend Vieuffens & Duvernny. Son
milieu avance comme un bouclier, eft tiré tellement
au-dedans , qu’il eft cave du côté du canal, & conique
vers la cavité du tympan. La peau & l’épiderme
fe féparentfans peine l’une de l’autre même dans l’adulte
par la macération} après quoi on trouve cette