lerie aux tables inférées dans les mémoires de Saint-
Remy, ou à celles qu’on a jointes à la fuite de l’article
, qui font fuffifantes pour en donner une idée.
On peut voir auffi fur ce meme fujet, la fécondé édition
de notre Traité d'artillerie. ^
L’équipage de l’artillerie de l’armée eft divife en
brigades, dont chacune contient ordinairement huit
ou dix pièces de canon, avec toutes les munitions
& les autres chofes néceffaires pour leur fervice. Voi-
ci l’ordre de fa marche, fuivant M. de Quincy.
« Le bataillon de royal artillerie tpi’il y a dans
» l’armée marche à la tête de tout l’équipage. On
» en tire autant de détachemens de quinze hommes,
» commandé par un lieutenant, qu il y a de briga-
» des, lefquels détachemens doivent les accompa-
yy gner. Lorfque l’artillerie marche avec l’armée, le
» tréfor de l’armée marche à la tête de l’artillerie.
On fait marcher un nombre de travailleurs plus ou
moins confidérable, fuivant le befoin qu on croit en
avoir pour la réparation des chemins. Ils marchent
après le premier bataillon de royal artillerie, 8c ils
font fous la conduite, d’un officier entendu, 8c en
état de leur commander ce qui peut être convenable
pour la commodité de la marche.
Suit immédiatement après un chariot chargé de
toutes fortes d’outils, une brigade legere, c’eft-à-dire
compofée de pièces de moindre calibre ; enfuite l’équipage
du commandant, celui du commandant en
fécond, s’il y en a , celui du major du bataillon.
• Suit après cela une autre brigade légère , avec les
équipages des officiers du bataillon; les équipages des
autres officiers marchent à la tête des brigades où ils .
le trouvent.
Les autres brigades marchent enfuite, mais de maniéré
que la plus pelante qui a le plus gros canon, 8c
qu’on nomme ordinairement la brigade du parc, marche
toujours au centre ; enforte que s’il y a lix brigades
, il s’ en trouve trois devant cette brigade 8c autant
derrière.
Toutes les brigades, excepté celle du parc_, roulent
entr’elles , c’eft-à-dire qu’ elles ont ordinairement
la tête 8c la queue, afin de partager fucceffive-
ment la fatigue de chaque polie.
L’arriere-garde de l’équipage fe fait par 50 hommes
, tirés des bataillons de royal artillerie ; ils font
commandés par un capitaine.
Il y a à chaque brigade un capitaine de charroi, 8c
deux condu&eurs, avec quelques ouvriers pour remédier
aux accidens qui peuvent arriver pendant la
marche.
Les commiffaires provinciaux marchent à la tête
de leur brigade, 8c ils tiennnent la main à ce que les
officiers qui font chargée de fa conduite,la faffent marcher
avec ordre, 8c qu’ils ne la quittent point qu’elle
ne foit arrivée au lieu qui lui eft indiqué. (Q)
T rain de bate au x , ( Marine. ) aflemblage de
plufieurs bateaux attachés l’un derrière l’autre pour
les remonter tout-à-la-fois.
T rain, terme de Charron; c’eft toutes les pièces
qui compofent la machine mobile d’üne berline 8c qui
lupportent la berline. Voyelles Planches du Sellier.
T rain, terme d.'Horlogerie ; c’eft le nombre des vibrations
que produit un mouvement en une heure,
ou autre tems déterminé. (D . J.)
T rain deprejfe d'imprimerie; on diftingue celui
de devant d’avec celui de derrière ; celui de devant
comprend t ô ü t ce qui roule fur les bandes , comme
la tablé, le coffre, le marbre, lé grand 8c le petit
tympan :Àe train de derrière reçoit celui de devant
avec toutes ces pièces, quand ce dernier fait fon paf-
fage fous la platine : les pièces d’affemblage dont eft
conftruit celui de derrière , outre qu’elles font faites
nées à foutenir le corps entier de la preffe : on pofe
de plus fur ce-même train, qui eft couvert de quelques
planches , l’encrier. Voye{ les Planches d'imprimerie
& leur explication.
T rain , (Maréchal.) fe dit des chevaux 8c autres
bêtes de fomme. C ’eft l’allure ou la démarche du
cheval.
Le train ou la partie de devant du cheval font les
épaules 8c les jambes de devant ; le train de derrière
font les hanches 8c les jambes de derrière.
Train fe dit auffi de ce qui l'ert à traîner , à porter
& à voiturer. Le train d’un carroffe confifte en quatre
roues , la flèche ou le brancard , le timon 8c les
moutons.
Train fe dit encore de la pifte ou de la trace marquée
par les piés des chevaux, ou des ornières faites
par les roues des carrofl.es' ou des charrettes.
T rain , (Marchand de bois.') eft une maffe de bois
à brûler, dont les bûches font tellement liées enfem-
ble , qu’on la fait flotter fur l’eau pour l’amener à Paris.
Les trains ont36toifes de longueur fur 1401115
piés de large. D ’abord le flotteur commence à pofer
trois bûches diftantes l’une de l’autre de 9 à 10 pouce
s, fur lefquelles il difpofe neuf collures , dont le
gros bout eft environné d’une coche tout-autour.
Dans cette coche il met une coupliere qui tient dans
fon anneau un morceavi de bois d’un pié de long ,
planté dans terre pour contenir les trois bûches 8c
les neuf collieres. Voye%_ C ollieres , C oche &
C oupliere.
Il prend enfuite deux chantiers, qui font Cochés
par le gros bout qui met de travers fur les collieres,
8c arrange du bois deffus de 15 à 16 pouces de hauteur
, 8c d’un pié 8c demi de largeur. Après avoir fait
mettre des couplieres dans chaque coche des chan=
tiers de deffous ; le flotteur prend deux autres chantiers
cochés comme les premiers , les met dans les
couplieres à un demi-pié de chaque bout de bûches,
Ôc lie les chantiers de deffous 8c de deffus avec une
rouette à flotter : 8c ce qui réfulte de cette première
opération s’appelle la tête du train , ou première rnife.
V oy ei C hantier & R ouet te a flotter.
Comme le flotteur ne peut continuer fa fécondé
mife fans relever les deux chantiers de deffus, il a deux
petites bûches fourchues appellées chambrières, qu’il
plante en terre pour élever ces chantiers, 8c fe donner
la facilité de mettre le bois au milieu. Quand il a
fait 7 mifes de cette maniéré, il pofe à leurs extrémités
trois ou quatre bûches en rondains l’une fur
l’autre, qu’il afliire avec deux rouettes à flotter, les
tournant à deux fois fur le chantier de deffous. Cette
opération s’appelle açolure.
Il n’eft guere poffible de fi bien lier 8c affembler le
bois de ces mifes,qu’il n’y ait toujours quelques vui-
des. Pour les remplir un ouvrier appellé pour cet effet
garnijjeur, choifit des bûches droites, 8c de grof-
feur convenable. Il prépare la place d’abord avec une
bûche applatie par,un bout, nomméedejferroir, 8c y
enfonce enfuite fes bûches à force de bras avec une
pidance ou gros maillet.
Cette première branche ainfi conftruite de fept
mifes, une ouvrière nommée tordeufe, parce qu’elle
tord les rouettes, prend un chantier, qu’elle attache
avec deux rouettes pafiees dans les anneaux des deux
couplieres de la tête de cette branche, 8c accole lef-
dites rouettes autour du chantier où elle les lie. En-
fuite elle met deux couplieres, l’une à la tête., 8c
l’autre à la queue , au chantier de deffus du côté de
la riviere , 8c le flotteur ayant piqué deux pieux à
ces mêmes extrémités à environ deux piés de fon atte-
lier fur le côté, il attache à ces pieux deux prues pat
un bout, 8c par l’autre aux deux couplieres des chantiers
de deffus, lefquelles prues il arrête avec un morceau
de bois éguifé , 8c nommé fufeau. Enfuite le
T R A
flotteur;, le garniffeur. >,la. tordeufe 8cTapprocheur
qui aniene le bois dans une brouette à l’endroit où on.
fait le train, prennent chacun une bûche, qu’ils fourrent
deffous ladite branche , 8c à l’épâule; ils la font
couler jufqu’à une diftance de trois piés 8c demi pour
former la fécondé branche, 8c ainli de toutes les autres
branches, Foye[ Prues.
Quand les quatre branches font faites 8c traverfi-
nées à la tête 8c à la queue, c’eft-à-dire,; accouplées
par des rouettes qui paffent des chantiers de deffus
aux chantiers de défions , le coupon eft fait 8c fini.
Deux autres ouvriers, compagnons de riviere, viennent
prendre ce coupon,. le traverfinant de nouveau
avec trois chantiers, qu’ils attachent en trois endroits
différens aux huit chantiers de deffus. On fait quatorze
de çes coupons, qu’on appelle coupons Jim- jB ... Enfuite les flotte.urs font quatre autres coupons ,
appelles labourages, pour les çonftruire à mefure du
flottage , 8c qu’on abat les piles de bois ; les compagnons
chpififfent le bois le plus léger, comme le bois
blanc,8c les font comme les autres coupons, excepté
ce qui fuit.
Le flotteur prend huit bûches plates ou deux fais
de bois, de chacun quatre rondins, qu’il pofe fur les
deux chantiers de deffous, puis il prend deux autres»
chantiers. Après que le compagnon a mis des couplieres
dans les coches des chantiers de deffous, le flotteur
met les deux derniers chantiers qu’il a prjs dans
les bouches de ces,couplieres , 8c attache avec des
rouettes à flotter ces deux fais de bois entre les. chantiers
; c’eft ce qui forme la première mife.
Enfuite on conftruit de la même maniéré, mais de
bûches plates fèulement, les fécondés mifes, dites
boutage, c’eft-à-dire , l’endroit où le compagnon fe
tient pour conduire.le train.
A la tête de chacune des branches de ces coupons
les compagnons mettent deux groffes couplieres.
Quand cette tête eft faite, 8c qu’on a mis deux cordeaux
faits avec deux groffes rouettes dans chacun
des chantiers de deffus; on prend un morceau de
bois d’un pié 8c demi, qu’on appelle habiLlot, après
avoir pofe deux chantiers travertins , cochés à l’envers,
les avoir lié aux chantiers du deffus, 8c avoir
paffé les rouettes dans les deux premières couplieres
qu’il a mifes, il rabat la groffe coupliere avec Ion ha-
■ billot fur le travertin , dont on lie 8c arrête le bout
au chantier de deffus.
Dans les branches des rives 8c à la tête , les compagnons
mettent deux groffes couplieres aux chantiers
de deffous ; favoir une à la première mife , où
ils pofent un gros 8c fort chantier éguifé par le bout,
appellé nage, 8c par corruption nege ; 8c l’autre à la
îroifieme, où ils pofent la faillie nage, qui n’ eft autre
chofe qu’une bûche de neuf à dix pouces de rotondité
, 8c applatie par le bout : ainfi, les quatre branches
de chaque labourage étant faites, fes compagnons
plantent dans la riviere deux perches appellées
darivottes, qu’ils attachent avec de bonnes rouettes
fur la nage, 8c enfuite tous les ouvriers pouffent avec
force ce labourage, jufqu’à ce que les deux contre-
fiches ou darivottes faflent fuffifamment lever ledit
labourage, 8c lorfque la branche du dedans de la ri-
vtene eft affez levée, ils reviennent à la branche qui
eft furl’attelier, font des pefées pour la mettre à une
hauteur proportionnée à celle qui eft vers la riviere,
8c la tiennent ainli fufpendue avec dex groffes bûches
qudis ont mifes deffous. Les compagnons po-
lent deffus quatre gros chantiers, 8c après avoir
abattu lur le travertin de la tête les huit autres groffes
coup teres, qu fis ont miles aux huit chantiers dedef-
ous, 1 * es arrêtent par-deflus le travertin de la tête
avec des habïllots attachés aux chantiers de deffus.
s piennent les quatre gros chantiers traverfins, 8c
T R A 1^7
les ayant pofés Vers la nage 8c fauffe nage, ils ferrent
8c abattent les habillots , 8c les cordeaux qui ont été
mis dans chacun des chantiers de deffus fur les tra*-
verfins, 8c lient les habillots à ces chantiers.
Après avoir bien affuré les nages par des couplie5-
fes lerrées 8c arrêtées par des habillots., ils les plient
en demi-cercle jufqu’à la hauteur de la fauffe nage -,
8c les attachent par leur extrémité au chantier de
deffus par des fouettes contiguës à la fauffe nage.
Les quatorze coupons 8c quatre labourages ainfi
faits > les compagnons affemblent fept fimples coupons
qu’ils mettent au milieu de deux labourages pour
former une part ou demi-train. Pour faire cet affem*«
blage, ils mettent au bout de chaque coupon fimple,
8c à un bout feulement des labourages, neuf couplie*
res vis-à--vis les Unes des autres ;. ils paffent des habillots
dans les boucles des couplieres ; 8c par ce
moyen, 8c à l’aide d’un morceau de bois de deux piés
8c demi, qui eft éguifé 8c courbé pan-ain bout, 8c
qu’ils appellent troufftbarbe, ils font joindre les cou^
pons les uns aux autres avec de bonnes couplieres 8c
des habillots arrêtés aux chantiers de deffus.
Devant le premier labourage de là première part,
les compagnons font une chambre avec deux chantiers
qu’ils paffent fous le travertin de devant, 8c attachent
un morceau de chantier, qu’ils appellent
courge ; dans cette chambre ils mettent un muid ou un
demi-muid futaille pour foulager le train.
La conftruétion d’un train s été inventée par Jean
R ou ve t, en 1549, mais bien différente de ce qu’elle
eft aujourd’hui. Il n’y a pas plus de 80 ans qu’à Cia-
mecy on inventa les neges pour conduire 8c guider
les trains. Avant ce tems-là, ceux qui les conduir
foient avoient des plaftrons de peaux rembourrés ,
8c ils gitidoient les trains par la feule force de leurs
corps ; cela m’a été affuré, il y a une trentaine d’années
, par de vieux compagnons.
Ce qui prouve qu’on ne flottoit point en trains
avant 1549, c’eft que par ordonnance rendue au parlement
de Paris le dernier Juillet 1 <jzi , c. Ixj. art. 1.
la cour ordonna à tous marchands de faire charroyer
en diligence aux ports de Paris tous les bois qu’ils
avoient découpés , à peine de 500 liv. d’amende.
Mais quoiqu’on ne flottât point en 1527 en trains,
on amenoit dès ce tems du bas de la riviere d’Yonne
fut les port de Clame cy, Collange, 8c Château-
Cenfoy des bois , dont on les chargeoit fur des ba-
teaux.Coquille,enfon hiftoire du Nivernois,fait mention
en parlant de C lamecy, que la riviere d’Yonne
portoit bateau jufqu’en cette ville, 8c elle n’a ceffé de
porter bateau que lorfque le flottage en trains a été in-
venté.On ne peut pas direprécifément Fannée:dès-lors
on amena à bois perdu des bois du haut de la riviere
d’Yonne, de celle de Beuvron 8c de Fozay ; depuis
on a même remonté plus haut, 8c l’on a pratiqué à
la faveur des- étangs, des petits ruiffeaux qui portent
bois 8c affluent dans les rivières ci-deffus.
' TRAIN de l'oifeau, ( terme de Fauconnerie. ) le trairt
de l'oifeau eft fon derrière ou fon vol ; on dit auflt
faire le train à un oifeau , lorfqu’on lui donne un oi-
feau dreffé qui lui montre ce qu’il doit faire, 8c à quoi
on le veut employer. Fouilloux. ( /> ./ .)
TRAINA, ( Géogr. mod. ) petite ville de Sicile,
dans le val-Démona, fur une hauteur, au nord oriental
de Nieofia, près la riviere Traîna. ( D. J. )
T r a î n a , ( Géog. mod. ) riviere de Sicile dans le
Val-Démona. Elle tire fon origine de deux fources,
8c fe perd dans la Dittaino. (D . J.)
TRAINASSE, f. f. ( Hift. nat. Botan.) nom que le
peuple donne au polygonum à larges feuilles. Voye
en la defeription au mot P o l y g o n u m , Boiant
( Z ) . / . )
TRAIN-BANDSÎ ou TRAINES-BANDS , f. m,
— B