Vanter t c’ eft dire beaucoup de bien des gens, &
leur attribuer de grandes qualités , foit qu’ils les
ayent ou qu’ils ne les ayent pas ; louer, c’eft approuver
aveç une forte d’admiration ce qu’ils ont dit ou
ce qu’ils ont fait, foit que cela le mérite ou ne le
mérite point.
On vante les forces d’un homme, on loue fa conduite.
Le mot de vanter fuppofç que la perfonne dont
on parle, eft différente de celle à qui la parole s’a-
dreffe» ce que le mot de louer ne fuppofe point.
Les charlatans ne manquent jamais de fe vanter ;
ils promettent toujours plus qu’ils ne peuvent tenir,
ou fe font honneur d’une eftime qui ne leur a pas
été accordée. Les perfonnes pleines d’amour propre
fe donnent fouvent des louanges ; elles font ordinairement
très-contentes d’elles-mêmes.
Il eft plus difficile, félon moflfens, de fe louer foi-
même que de fe vanter, car on fe vante par un grand
defir d’être eftimé, c’eft une vanité qu’on pardonne
, mais on fe loue par une grande eftime qu’on a
de foi-, c’eft un orgueil dont on fe moque. Girard,
( n . j . )
VANTILLER, v. ad. ( Charpenté) c’eft mettre des
do flè s ou bonnes planches de deux pouces d’épaif-
feur pour retenir l’eau, Diction. de Charpent. (D. J.)
VA-OUTRE , ( Chaffe. ) c’eft le terme dont ufe le
valet de limier lorfqu’il eft au bois ôc qu’il alonge le
trait à fon limier, & le met devant lui pour le faire
quêter,
VAPEURS, f .f . (Phyflq.) c’eft l’affemblaged’une
infinité de petites bulles d’eau ou d’autre matière liquide
, remplies d’air raréfié par la chaleur & élevés
par leur légéreté jufqu’à une certaine hauteur dans
J’atmofpherç ; après quoi elles retombent, foit en
pluie, foit en rofée, foit en neige , &c.
Les mafles formées de cet affemblage, qui flot*
tent dans l’air , font ce qu’on appelle nuages. Voye^
N uage,
Quelques perfonnes fe fervent indifféremment du
mot de vapeur pour exprimer les fumées qu’eovoyent
les corps humides & les corps focs, comme le fou-
ire , &£. mais ,M. Newton avec pfe-fieurs autres auteurs
, appellent ces dernières exhalaifons ÔC non
vapeurs.
Sur la manière dont les vapeurs font élevées ôc en-
fuite précipitées -vers la terne, voye\ Evapo ra t io n ,
R o see, Pl u ie , &c.
Sur la formation des fources par le moyen des vapeurs
, voyei Fo n ta in e , & c.
La quantité de vapeurs que le foleil fait élever de 1
deflùs jaferfaee de la mer, eft inconcevable. ARHal-
le y a fait une tentative pour la déterminer. Par une
expérience faite dans cette yue Ôc décrite dans les
Tranfa&ions phjlofopbique$,.il a trouvé que de l’eau
*tant la chaleur eft égale à celle de l’air en é té , perdait
en vapeurs dans l’efpace de deux heures la quantité
que demande un ahaiffement dans la furface de
Ja cinquante-troifieme partie d’un pouçe i d’oà on
peut conclure que dans-un jour oh .le foleil échauffe,
la mer pendant douze heures, l ’eau qui s’évapore,
monte à un dixième de pouce for toute la furface de
la mer.
Dans cette fuppofition, dix pouces quarrés en
furface donnent d’évaporation environ un pouce cubique
d’eau par jour, ôc chaque pié quarré par çon-
iequent environ une demi-pinte ; chaque efpace de
.quatre piés quarrés donnera deux pintes ; chaque
mille quarré 6914 tonneaux ; chaque degré quarré
fuppofe de 69milles d’Angleterre,donne 3 3millions
■ de tonneaux. Or -fi on fuppofe la Méditerranée d’environ
40 degrés de long ôc de 4 de large, en prenant
un milieu entre les endroits où elle elt le plus large,
& ceux oii elle l’eft le moins., ce qui donne 160 degrés
pour l’efpace qu’occupe cette mer, on trouvera
par le calcul qu’elle peut fournir en évaporations
dans un jour d’été 5280 millions de tonneaux..
Mais cette quantité de vapeurs quoique très-grande
, n’eft qu’une partie de ce que produit une autre
caufe bien plus éloignée de pouvoir être calculée
qui eft celle de l’évaporation produite par le vent
ôc que tous ceux qui ont examiné la promptitude avec
laquelle les vents deffechent, fa vent être extrême*
ment confidérable. Charniers.
De plus, la partie folide de la terre eft prefque
par-tout couverte de plantes, & les plantes envoyent
une grande quantité de vapeurs ; car fuivant les obfer-
vations de M. Haies, dans la ftatique des végétaux,
un tournefol haut de 3 piés §jtranfpire du-moins de
1 livre 7 dans l’efpace de 12 heures, ce qui eft prefque
autant nue ce qui s’évapore en un jour d’un bac
d’eau expofe au foleil, ôc qui auroit trois piés quar*
fes de diamètre. Par conféquent fi on fuppofoit que
toutes les plantes tranfpiraflent également, il ne s’é*
leveroit pas moins de vapeurs des parties folides de
la terre qu’il s’en éleve de la mer.
D ’ailleurs il fort aufli du corps des hommes & des
animaux une grande quantité de vapeurs, ôc fuivant
les obfervations de M. Haies, ce qui s’évapore du
corps d’un homme, eft à ce qui s’évapore du tournefol
comme 141 à 100; fi nous joignons à cela les
exhalaifons des plantes qui fe fechent où qui fepour*
riffent, celles qui proviennent de la fumeede toutes
les matières qu’on brûle, enfin les exhalaifons qui
S’ele.vent du fein de la terre même, nous conclurons
que l’air eft rempli d’une prodigieufe quantité de vapeurs
, ôc que fa fubftance doit en être comme pénétrée.
A l’égard du méchanifine de l’élévation des vapeurs
, ceux qui délireront un plus grand détail fur ce
fujet, peuvent avoir recours aux articles cités ci-def-
fus , & à l ’effai de phyjique de M. Muflchenbroeck,
article des météores, d’où nous avons tiré en partie
çe qui précédé.
V APEUR, V Apor eux , fe dit en Peinture, lorfque
la perfpeûive aerienne eft bien entendue dans un tableau,
ôc qu’il y régné un très-léger brouillard qui
rend les objets tendres ôc flous. On dit il régné une
belle vapeur dans ce tableau : ces objets font tendres
ôcvaporeux. Vauvermans & Claude Lorrain excel-
loient en cette partie.
Vapeurs , en Médecine, eft une maladie appellée
autrement mal hypochondriaque ÔC mal de rate. Elle eft
commune aux deux fexe s , Ôc reconnoit deux différentes
caufes.
> On croit qu’elle provient d’une vapeur fubtile qui
5’.éleve des parties inférieures de l’abdomen, for-
tout des hypocondres,& de la matrice au cerveau
qu’elle trouble.&qu’elje remplit d’idées étranges &
extravagantes,mais ordinairement defagréables. Cette
maladie fe nomme dans les hommes affection hypocondriaque.
Voye^ Af f e c t io n h y po c h o n d r ia q
u e .
Les vapeurs des femmes que l’on croit venir de la
matrice , font ce qu’on appelle autrement affection
Oll fu f f o c a t io n h ifté r iq u e ou m a l d e mere.
Cette maladie provient également des hypocon-
dres »comme de la matrice. L’idée du public ou du
vulgaire fur la fumée qui s’élève du bas-ventre au
cerveau, parok d’abord vraiffemblable, mais elle eft
faiiffe ôc combattue par la théorie ôc l’anatomie Cette
prétendue fumée n’eft rien autre chofe que l’irritation
des fibres nerveufes des vifeeres contenus dans
le bas-ventre, tels que le foie, la rate, l’eftomac ôc
la matrice, qui affeéte fympathiquement le cerveau
.par la communication de la huitième paire de nerfs
avec le grand nerf intercoftal ; cette communication
qui eft étendue dans toutes les cavités, eft la caufe
•prochaine ÔC unique de ces maladies & des étranges
& bifarres fymptomes qui l’accompâgnêftt ; tiftè
preuve de'ceci eft que les remedes qui peuvent clé4“
tourner les cfprits animaux ailleurs, ou cauîer une
irritation differente , en produifant une fenfation
defagréabie, font excellens dans ces maladies ; or
d’où peut, provenir un tel prodige , finon que les ef*
prits font déterminés ailleurs? Mais on doit remarquer
que les vapeurs attaquent fur-tout les gens oi-*
fifs de corps, qui fatiguent pëü. par le travail manuel,
mais qui pënfenr &C rêvent beaucoup : les gens ambitieux
qui ont l’efp.rit, v i f ., entreprenans, & fort
amateurs des biens & des aifes de la v ie , les gens de
lettres , les perfonnes de qualité» leseccléfiaftiques,
les dévots, les gens épuifés par la débauche du le
trop d’application, les femmes oifives & qui maiv-
gent beaucoup , font autant de perfonnes- fiijettes
aux vapeurs, parce qu’il y a peu de ces gens en qui
l’exercice & un travail pénible du corps empêche le
foc nerveux d’être maléfiçié. Bien des genspenfent
que cette maladie attaque l’efprit plutôt que le corps,-
& que le mal gît dans l’imagination; Il faut avouer
en effet que fa première cauf e eft l’ennui & une folle
paflîon , mais qui à force de tourmenter l ’ef-
prit oblige le corps à fe mettre de la partie j foit imagination,
foit réalité, le corps en eft réellement afflige.
Ce mal eft plus commun aujourd’hui qu’il né fut
jamais, parce que l’éducation vicicul'e du lexe y dif-
pofe beaucoup, & que les jeunes gens fe livrent ou
à la paflîon de l’étude, ou à toute autre avec une égale
fureur , fans meftire 6c fans difeernement ; l’efprit
s’affaiblit avant'd’être formé, & à peine eft-ilné,
qu’il devient languifîant. La gourmandife, la vie oi*
f iv e , les plaifirs habituels entretiennent cette mal-
heureufe paflîon de paffer pour bel efprit ; & les Va
peurs attaquent le corps, le ruinent & le font tomber'
en çonfbmptiort. Voici les remedes les plus efficaces
pour ce mal qui dévient contagieux, Ôc qui eft l’opprobre
de la médecinê;
1 °. Un régime exaft, ne manger qu’avec faim &£
manger peu , éviter les a-limens de haut goût ,les liqueurs
, les pallions violentes, les veilles;, les jeux
6c les pertes que l’on y fait , la débauche de foute
efpece ; defirer peu, ou des chofes juftes & poflibles,
travailler beaucoup Ôc plus qu’on ne mange , font
des moyens plus fors que toutes les potions cordiales^.
2°. Se former une idée véritable de fon peu de fa-
V°ir ôc de fon petit mérite , fe croire toujours favo-
riféjfoit de la fortune » foit du prince , foit delà nature,
au-delà de fes talens» écouter la raifon & fe faire
de bonnes moeurs, font des préfervatifs contre les
Vapeurs.
• Cependant comme Ces remèdes lié plairont pas à
ceux qui flattés dé leurs faux talens, fe croiront réellement
malades, & avoir befoin de la médecine qui
ne peut guere les foülager , nous les renvoyons aux
articles du Jpafme, des convuljîons, de la tenjiôn, de
1 epilepjîi , du vertige, de là fureur utérine, de Vaffec-
tion hyponcondriaque & hyférique., & nous leur enjoignons
d’ufer. des remedes purgatifs, des amefs,
des apéritifs combinés avec les toniques: la teinture!
decaftor, le firop de karabé, les pilules de cachou,
de Wildeganfius ôc la liqueur minérale d’Hoffman
font leur reflource.
INCUM ou VAPINGUM , f Gèog. anc. ^
ville de la Gaule narboHnoife, fur la route deMedio-
à Arles, entre Gaturigae & Alabonte, félon
l’itinéraire d’Antonin. C ’eft la ville de Gap. JD. J.)
VAQU ER, v. neut. (Gram,')_e.trt v iiide, non occupe.
Cet appartement eft vacant,• il vaque dans cette
maifon un corps-de-logis en entier ; fi ce bénéfice
vient à vaquer, tâchez de l’obtenir. Mais voici une acception
deCe verbe très-différente de la précédente!
il vaque à la prédication ; il vaque à la converfiod des'
hérétiques ; il vaque à deux ou trois fonéhons à la
Tome X V I , *
fois ; il ôgmfie alors fa tisfairè, remplir, exercer. Vaquer
fe prend aufli pour cèjfcr.fes foiiclion^ \è pàrléfoenf
vaque certains jours ; les, çpllegès vaquent lorfqu’il y
a procefliôn du redeuri . ; x
j VAQUETTES, f. f. pi. (Conjmérce.) p.eaûx dé pë-
tites vaches » dont il fé fait un affez grand‘commercé
aSmirnè; Savary. ( D. J .)
. X. ’ LE > ( mod. ) eh latin Varus ; fivièré !
qüi fait la fépâratiôn entré 1’Italié & la France; Elle
eft aufli marquée par tous les anciens géographes*
pout une des limites qüi.féparent la Gaule narbon-
nôifë dé i’Iiàlie. Cette rivière prend fa fource dans
le mont Cerna ou Ace.mà » qui fait partie dés Alpes
maritimes près du çnâfeàii deS.Ëtienrie. Cette nion-l
tagné S’appelle aufli CéméLïon ; c’étoit le nom d’urié
ancienne ville, bâtie ali-deffus , dont il ne refte au- '
jourd’hui que des niafures , ôt qui étoitde la Gaulé
narbonhoiié. Du mont Cerna, le Var vient arrofer lé
territoire dé Glàridève ôc'celui de Nice ».'où il fe dé--
charge dans la mer Mediterranée , à une demi-lièué
^*\?ccî^ent y e n’eft point cëpendant la rivière
du Var foute entière qui formoit là féparatiori
de là Gaule d’âvëé l’Italie , c ;eri eft feulement la
fource placée dans les Alpës ùlaritîmës ; le comté dé
Nice qu’elle traverfe, faifoir partie de la Gaulé nar* ‘
bqhrtoife , comme il le fit eniiiité de la ProVénce*
( D . / . )
V a r , voyè{ L o u p MÀRiN.
VARA , (Géogr. des A/ales.) cë mot eft arabe» ôt
fignifle dans, cetté langue derrière ÔC aù-delà. Ainfi
Vata-Gihoün , dans là géographie des Arabes , défi-
gne la Tranfoxahe (en arabe Maoïiaralnakar) , qui
eft au-delà du fleuve , car ils qualifient du nom de
fleuve par excellence le Gihon, que les Perfàns nomment
eh leur langue Roûd. Varq-Silïoun, c ’eft-à-dire
| cë qui eft au-delà de Sihon Ou Jaxartës. C ’eft le Tut« '
queftan , appelle àliflî des Arabes par la même raifort
Vara-Khogend, à Caufe qu’il s’étend ' au-delà de la
viîlë dè Rhogend » qui eft bâtie fur le fleuve Sihon.
: w Ê È m . . . -
VARAHANGÀ, f. fi (Hifl. fiai?) réfine qui fe trou*
ve darts l’île de Madâgâfear, ÔC qui a l’odeur de l’encens.
.
VARAIGNE j f. fi (Saline. ) On appelle vafâignè
dans les marais faiins l’ouverture pâr laquelle oïl
introduit l’eau de la mer dans lë; premier réfervoir
•de ces marais, qui s’appelle jà i. La var aigrie s’ouvré
Ôc fe ferme à-peu-près Cohlme ori fait avec la bonde
des étangs i ©U Ouvre là vdrüignè daris lés grandes
niarees de Mars , puis On la referme quand la met*
Vient â baiffef » afin dé tenir les jas pleins d’eau*
VARALLO, (Géogi thod.) petite ville d’Italie, au
duché de Milan, dans le val.de Seflia, fur la riviere
qui donne fort nom à'cette vallée. A demi-lieüe dé.
cette ville, fur une montagne délicieufe, qu’on nomme
la monidgne de Var allô , eft un lieu d’une grande
ôc ridicule dévotion , appelle la nouvelle Jèrufalem. H h • • i VARAMBON, ( Géogr: mod. ) ïoyei^ V arem-*
BON;
VAR A MUS i(Géog. dnc.) fleuve d’Itëlje chez les
Vénetes. Plinë dit, /. III. c. xviij. qu’il fe jettoit dans
l’Araflüs; Léander prétend que fon nom moderne eft
lé Caloro. ( D . J .)
VARANGUA1S , fi f. (Marine.) c’eftainfi qü’oà
appelle les marticles dans le levant. Voye^ Marti-»
cLes:
VARANGUES, fi fi (Marine.) ce font des chevrons
de bois , entés ôc rangés de diftance en diftanfcë , à
angles droits ôt de travers , ,entre la quille & là carlingue
, afin de former le fond du vaifleau. Voye^.
C onstruction.
Gn appelle maîtrefft varangue la varangue qui {&-
pofe fous fe maître ban; On lui donne aufli le non!
O O o 0 q