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§5° V'AS
mais on les en chaffe lorfqu’ils ont violé celui de
chafteté. L esvartias, fuivant Thevenot, ont plus de
'dix mille couvens dans l’ Indoftan, dont quelques-
uns furpaffent les autres en auftérités. Quelques-uns
de ces cénobites ne rendent aucun hommage aux idoles
; ils croient qu’il fuffit d’adorer l’être fuprème en
fefprit, & ils font exempts de toutes les fuperftitions
indiennes.
11 y a auffi des religieufes dans les Tndes, qui ne le
cedent point aux vanias pour les auftérités. Voyt{
Thevenot, Voyage des Indes.
VARVATES , f . f. ( Hift. nat. Botan. ) efpece de
plante de l’île de Madagafoar, qui reffemble à l’arbre
qui produit des câpres. Chaque filique contient-un
pois'fort petit, très-bon à manger ; cette plante s'élève
àufîi haut qu’un cerifier.
V A R U S , (Géog. anc.) fleuve des Alpes, aux confins
de la Ligurie & de la Gaule. Son nom lui vient
de fon cours oblique & ferpentant. Ce fleuve, dit
Pomponius-Mela , /. II. c.iv. eft fort connu, parce
qu’il termine l’Italie du côté de la Gaule. La province
de Narbonne , dit Pline , L I I I . c. iv. eft féparée
de l’Italie par le fleuve Varus ; & on lit dans Lucain,
/. I. verf. 404.
Finis & kejperia promoto limite Varus.
Outre les auteurs déjà cités, Strabon, Ptolomée,
& divers autres, s’accordent à dire que le Vvus fé-
paroit la Gaule narbonnoife de l’Italie. On l’appelle
préfentement le Varo. (D . J .)
VARZY , (Géog. mod.) nom de deux gros bourgs
dé France , & que l’on qualifie de petites villes ; l’un
eft à 5 lieues d’Auxerre, & a un chapitre ;-l’autre eft
dans le Nivernois, recette de Clamecy. (D . J.)
VAS B R E V E , vaifleau court, en Anatomie , eft
un vaifleau au fond de l’eftomac, ainfi appellé à cau-
fe de fa brièveté. Voye{ E s t o m a c . 11 envoie plu-
fieurs petites branches du fond de l’eftomac à la rate
; ou de la rate à l’eftomac., fuivant l’ufage que les
anciens lui ont attribué : car ils croyoient que par
le moyen de ce vaifleau, la rate fourniflbit àPeftè-
mac un fuc acide, qui agiflant fur les tuniques internes
& nerveufes de ce vifcere , caufoit le fentiment
de la faim, & qui fe mêlant en même tems avec les
alimens contenus dans l’éftomac, aidoit par fon acidité
à leur diflolution. Voye[ R ate , Faim , & c.
Mais en examinant avec plus d’attention les petites
branches de ce vaifleau, on trouve qu’elle ne pénétrent
pas jufqu'au-dedans de l’eftomac, & qu’elles
ne font autre chofe que des branches de veines ,
qui fervent à reporterie fang dans la veine fplénique,
d’oû il va dans la veine porte. Voye{ Splenique &
Porte.
Va s a D E F E R E N T IA , ( Anat. ) ce font les vaif-
feaux dans lefquels la femence eft conduite des tefti-
cules aux veficulot feminales.
Va s A v E R T i c o s A , en Anatomie, eft le nom latin
que Stenon a donné à quantité de lignes plates
arrangées en maniéré de tourbillon fur la furface interne
de la membrane choroïde de l’oeil ; ces lignes
font autant de vaifleaux. Voye\ C horoïde 6* V aisseau.
V A SA R I I , (Géog. anc.) peuples de la Gaule aqui-
tanique. Ptolomée, l. II. c. vïj. les place au midi des
kiobriges, c?eft-à-dire qu'ils dévoient habiter les
confins de l’Armagnac. Scaliger les met dans les landes.
(D . J.)
V A S AR1UM, f. m. ( Antiq. rom. ) grande chambre
des thermes des anciens, fituée proche dés étuves
& des bains chauds, ce qu’on échauffoit par le
fourneau nommé hypocauße. (D . J.)
VASGHGERD, (Géog. mod.') ville duTurquef-
tan j dans le territoire de Saganian, fur les confins de
Tarmed. Long. $2, fa latitude eft inconnue. (D. J.)
VAS
ŸASCO NFS , (Géog. anc.) peuples de l’Èfpagne
tarragonnoile. Ptolomée les borne au nord, partie
par FQcéan cantabrique , partie par les Pyrénées: à
l’orient, par le pays des Sueflitani : au midi, par lé
fleuve Iberius ; & à l’o.ccident, par le pays des Var-
dules. Pline, /. III. c. iij. les met auprès des Cer-
retani ; ils habitoient la Navarre. Lorfqu’ils eurent
pafle les Pyrénées pour s’ établir dans la Gaule, ils
furent appellés gafcons. (D . J.)
VA S CO N U M SA L TU S , (Géog. anc.) félon Plin
e , l. IV. c. xx. &C vafconice faims, félon Aufoné,
epift. iS. contrée de l’Efpagne tarragonoife , entre
les Pyrénées & l’Océan cantabrique. Ce doit être
quelque canton de la balfe-Navarre, ou du Guipuf-
coa. (D . J.)
VASCULAIRE, adj. en Anatomie, fe dit de tout
ce qui eft compofé de différens vaifleaux, veines,
arteres, &c.
Ainfi on dit, le tifllt vafculaire des poumons. Toute
la chaif'd’un corps animal eft vafculaire, &: n’a aucun
parenchyme, comme les anciens ont cru. Voyeç
C hair , Parenchyme , &c.
V asculaires, glandes, voye{ l’article GlANDê.
VA SCU LAR IU S, f. m. (Hift. anc.) faifèur.de
vafes ; c’étoit le nom d’une forte d’ouvriefs ou d’ar-
tifans parmi les Romains, dont le métier eonfiftoit à
faire des vafes d’or ou d’argent, unis & fans figures
en relief.
C ’eft pour cela, félon Saumaife, que Cicéron dans
la fixieme verrine diftingue l’ouvrier nommé vafcu-
larius, de celui qu’on appelloit ccelator, cifeleur ou
graveur.
Dans l’art que les Grecs nommoient &
qui eonfiftoit a ajouter des ornemens de pierres pré*
cieufes ou de riches métaux à des vafes d’une matière
différente ; les faifeurs de vafes étoient proprement
des orfèvres , & ceux qui travailloient aux o rnemens,
des graveurs ou fculpteurs en métaux. Mais
dans l’art nommé Toptimx» , ou l’art de faire des bas-
reliefs & des figures en bofle qui ne font point fur-
ajoutées, mais qui naiffent du fonds même du métal,
le métier de faifeur de vafes ou orfèvre, & celui de
cifeleur ou graveur n’étoient qu’une feule & même
profeflion. Voye^ Sculpture.
VASCULIFERES , plantes V asculiferes , adj.
plur. (Botan.) chez les Botaniftes font celles qui ont
un vaifleau particulier ou loge pour contenir la graine
, lequel vaifleau eft quelquefois partagé en plu-
fieurs cellules. Voye^ Plante.
Ces plantes ont toujours une fleur monopétale ,
foit éga le, foit inégale.
Celles de la première forte ont leurs graines contenues
, ou en deux cellules, comme la jufquiame,
le tabac, le priapéia, la gentiane ; ou en trois cellules
, comme le convolvulus, le fpeculum veneris , le
trachtlium, le repunculus ou campanula, le repunculus
corcinulatus, &c. ou en quatre cellules, comme le
ftramonium.
Les plantes de la fécondé forte , c’eft-à-dire qui
ont une fleur monopétale, font comme la linaire, le
pinguicula, Yantirrhiaum , l’ariftoloche , la ferophu-
laire, la digitale , la pédiculaire , le melampyrum ,
l’eu phraife , &c.
VA SE, fi m. (Archit.) c’eft lie corps du chapiteau
corinthien & du chapiteau compoflte.
Vafe d'amortiffement. Vafe qui termine la décoration
des façades, & qui eft ordinairement ifolé, orné
de guirlandes 6c couronné de flammes. C et ornement
s’emploie encore au-dedans des bâtimens, att-
deffus des portes, cheminées. &c.
Vafe d'enfalternent. On nomme ainfi les và/iï qii’01*
met for les poinçons des combles, & qui font ordinairement
de plomb, quelquefois doré, comme au
château de VérfailLes, par exemple. ( D , /.)
T A S
V a s e ,T .f. (Arckit. hydraui.) tefreln marécageux
& fins confiftence. On ne peut fonder fur la vafe
fans pilotage ni grille.
V a se, (Orfèvrerie.) les Orfèvres travaillent à toutes
fortes de vafes, foit pour les églifes, foit pour les
particuliers ; il faut ici leur faire connaître le livre
d’un italien fort curieux fur leur a r t , c’eft celui de
Jean Giadini ; il a public à Rome en 1750, in folio,
des modèles de pièces d’orfèvrerie propres à fournir
des idées pour inventer, & faire toutes-fortes de
vafes élégans , d’o r , d’argent ou autre métal. Cet
ouvrage contient cent planches gravées fur cuivre,
& qui font d’un fort beau deflein. (D. J.)
V ase , f. m. (Seulpt.) ornement de fculpture, ifolé
& creux, qui, pôle lur un focle ou piédeftal, fort
pour décorer les bâtimens & les jardins. Il y en a de
pierre, de fer,de plomb,de marbre, de bronze,6w
Les premiers fervent d’amortiflement. Les vafes de
fer font employés pour décorer les jardins, de même
que les vafes de fayence. On peint les premiers d’une
couleur à l’huile. On orne les parcs avec des vafes
de marbre, placés dans les. endroits les plusappa-
rens, & on réforve les vafes de marbre précieux
tels que ceux de porphyre, d’agate, d’albâtre, 6*c.
pour la décoration du-dedans. Enfin l’ufage des vafes
de bronze, qui font toujours de moyenne grandeur,
eft d’embellir les tablettes des terrafles.
: Une figure gracieufe & variée, conftitue la beauté
des vafes. On en trouvera des modèles dans l’eflai
d’Architecture hiftorique de Fifoher,/ .IV. (D . J .)
Vase d’albâtre , (Critique facrée.) il eft dit dans
l’Evangile, Malt h. xxvj. verf. 6. & y. que Jefus-Chrift
étant à table à Béthanie , dans la maifon de Simon
le lépreux, Marie, feeur de Marthe & de Lazare, y
oignit 6c répandit fur les piés du Sauveur un vafe
d'albâtre, plein d’un nard d’épic très-précieux. Ce vafe
d'albâtre étoit d’une forte de marbre blanc, dans lequel
on confervoit les eflences. Pline , l. X X X V I.
c.vïij. dit que l’on trouvoit.ces efpeces de pierres
ou de marbres dans des carrières aux environs de
Thèbes , d’Egypte & de Damas , de Syrie ; on les
façonnoit autour avec aflez de facilité, parce que
cette pierre n’étoit ni dure , ni caflante. On donna
néanmoins le nom d'albâtre en général à tous les vafes
propres à contenir des liqueurs, de quelque matière
que ces vafes fuflent compofés. .
Quelques favans croient que le vafe dont il eft
queftion dans l’Evangile , étoit de verre , parce que
S. Marc dit que la femme qui répandit le parfum fur
le Sauveur, brifa ce vafe d'albâtre ; mais cela ne prouv
e rien , parce qu’on peut cafler un vafe de pierre ,
comme un vafe de verre : enfin , félon d’autres critiques,
le mot alabaftrum marque plufôt la forme que
la matière du vû/ô, car fouvent ce mot lignifie un vafe
qui n’a point d’anfe. (ZL J .)
- V asf. de treillage, ( Décorât, de jardin.) ornement
à jour fait de verges de fer.ôc de bois de boifleau ,
contourné félon im profil qui fert> d’amortiflement
for les portiques & cabinets de treillage. Les vafes
de cette efpece les plus riches font remplis de fleurs
& de fruits qui imitent le maturel, & oftt des ornemens
pareils à ceux de fciuptùre. (D . J .)
■ V ases1 ANTIQUES, (Arts, Littérat. antiq.) les,vafes
antiques peuvent fe divifer znvafesàç facrifices,
ivafes funéraires , vafes d’ornemens , d’architeéture-,
vafes de buffets & coupes, ou vafes à boire : nous
avons parlé de prefque tous ces vafes en particulier.
On commença par les faire de corne , de bois, de
-terre cuite., de pierre, de. marbre, d’ivoire ; enfin
on les fit de pierres précieufos, d’agate j de cryftal,
de porcelaine, on les incrufta d’or & d’argent, on y
repréfenta toutes fortes de figurés , & la beauté de
l’exécution furpaffa de prix de là matieré ; on en
changea les formes, à l’infini, & fours formes fe per-
"V A S S 5 *
feclioniièrent au point que ces mohumeris nous don*
nent. aujourd’hui la plus grande idée du travail dei
anciens.
Athénée parle A'nnvafefur lequel la prîfe deTfoiê
étoit gravée , c’eft-à-dire formoit un ornement en
relief. On y lifoit le nom de l ’artifte , il fe nommoit
Mus ; le nom de Parhaftus, auteur de l’infoription
qui s’y lifoit aufli, prouve que ce Parhafius comptoit
vivre dans les tems à venir , en s’affociant à un ou-*
vrage eftime. Cicéron, dans la fixieme harangue contre
Verrès , dit qu’un des fils d’Antiochus , dixième
roi de S y r ie , aborda en Sicile, & que Verrès, qui
en étoit préteur , trouva moyen de lui dérober
plufieurs vafes d’or enrichis de pierres précieufos .
dont les rois, & principalement ceux deSyrie, étoient
dans l’habitude de fe fervir ; mais , félon le même
auteur, on en diftinguoit un qui étoit d’une feule
pierre , & qui avoit une anfe d’or.
^ Un fragment d’Athénée nous apprend que Parmé-
nion mandoit à Alexandre , qu’il s’étoit trouvé parmi
les dépouillés de Darius pour foixante-treize taie
ns babyloniens & douze mines de vafes d’or &
pour cinquante-fix t^lens trente-fix mines de vafes
enrichis de pierreries.
On fait que les poids babyloniens étoient d’un cinquième
plus forts que ceux de I’Attiqué; ainfi en évaluant
le.talent attique a 45e® üv. de notre monnoié
ou environ, le talent babylonien reviendroit à 5400
livres. Quelqu étonnant que foit une pareille fom-
me , qui doit monter à un peu plus de fept cens mille
francs de notre monnoie, on ne foroit point étonné
que cette fomme fut peu forte, avec les idées que
l’on a des richeffes & du luxe des rois dePerfe. Mais
il en refulte toujours une preuve de la confidération
que l’on, avoit pour ce genre d’ouvrage ; car il n’eft
pas douteux que les princes n’ont jamais raffemblé
que les chofes qui peuvent flatter leur vanité f & faire
impreflion tout-à-la-fois fur leurs peuples &fur leurs
voifins.
Quand Pline ne nous apprendroit pas en quel tems
le goût des vafes s’accrédita dans Rome, je ne crois
pas qu’on eût été feuilleter les auteurs pour trouver
de curiofités de ce genre dans le tems de la république.
Entre le nombre des richeffes dont Pompée embellit
fon troifieme triomphe , on voyoit des vafes
d’or en affez grande quantité pour en garnir neuf
buffets. Je ne parlerai point ici des vafes myrrhins
qui ornoient le triomphé du même Pompée, & qu’il
confacra à Jupiter capitolin, je réforve à ces vafes
un petit article à part.
M. de la Chaufl'e, Pietro Santo-Bartoli, & autres
antiquaires nous ont donné le • deflein d’un grand
nombre de vafes, qui ont échappé aux outrages des
•tems. Le tréfor de l’abbaye de S. Denis conforve ert
particulier trois vafes antiques d’agate orientale qui
font dignes de notre attention.
Le premier eft une coupe ronde en forme de gobelet,
évidée avec la plus grande exaftitude, mais
dont la cannelure qui fait l’ornement extérieur eft
exactement partagée & travaillée avec un foin qui
foit admirer, malgré fon apparente fimplicité, la juf-
:teffe & la précifion de l’ouvrier. ,
9 Le fécond forme une: coupe ovale, dont les bords
font très-peu relevés y & qui peut avoir fept à huit
pouces dans fa longueur ; elle èft admirable par le
rapport que les cannelures tenues fort larges & d’un
bon goût , dans leur proportion 9 ont de l’extérieuf
à l’intérieur : la dureté de la matière , les outils que
l’on peut: employer«, enfin la difficulté du travail
-donnent un grand prix à de pareils morceaux.
Mais le plus beau de tous, & peut-être Un des plus
finguliérs qu’il y ait en Europe , eft une coupe remarquable
, fur-toutpar le tems qu’il a fallu pour exécuter
fes ances, & la quantité de fos ornemens en