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il reftera 431 ans 223 jours après l’ére chrétienne ,
ou le onzième d’Août de l’an 43 3 de Jefus - Chrift.
C e fut fans doute alors qu’on établit en Arménie Fu-
fage d’une année f ix e , femblable à l’année julienne.
Les Arméniens avoient ceffé en 418 ou 429 d’avoir
des rois, & ils étoient gouvernés par des fatra-
pes perfans. Comme les rois de Perfe leur défen-
doient d’avoir aucun commerce avec les grecs , &
même d’en garder les liv res, & qu’ils n’en avoient
aucuns écrits dans leur propre langue, pour laquelle
ils n’avoient pas même de caratteres, ils fe propofe-
rent d’en inventer un qui en exprimât les ions, &
dans lequel ils puffent écrire une tradudion de la
bible, des fermonaires, &c. Moife de Khorenne fut
employé à cet ouvrage avec d’autres favans, & ce
fut alors qu’on penfa à établir une liturgie propre
aux églifes arméniennes ; mais comme il étoit très-
difficile d’avoir un calendrier qui donnât dans Vannée
vague le jour de Pâques , & la célébration des fêtes
aux mêmes jours que les autres églifes chrétiennes
qui fe régloient fur l’année julienne, ce fut fans doute
par cette raifon qu’on établit l’ufage d’une année liturgique
fixe.
Dans la fuite , lorfque les Arméniens fe réconcilièrent
avec l’Eglife latine, & qu’une partie d’entre
eux reconnut les papes de Rome , dans une efpece
de concile tenu à Kerna, au xij. fiecle, ils admirent
la forme de l’année julienne, que le commerce avec
les Francs avoit rendue néceflaire depuis les croifa-
des. Les aftes du concile des Sis joignent l’an736 de
l’ere arménienne avec l’an 1307 de l’ére vulgaire, &
datent dans l’une & l’autre année par le 19 de Mars.
Dans le concile d’Adena, tenu en 13 16 , où il fut que-
ftion du calendrier , on ne fe fert que des mois juliens
& de l’ere vulgaire, & encore aujourd’hui
lorfque les arméniens traitent avec les occidentaux,
ils emploient les mois juliens. Une lettre ou bulle du
patriarche arménien de Valarfchapad , publiée par
Schroder, porte la date du premier Décembre 1153
d e l’ére arménienne, c’eft Fan 1702.
Le diftionnaire arménien de Riucola donne le
nom de plufieurs mois rapportés aux mois juliens ;
mais ce rapport eft très-différent de celui qui fe trouve
dans les liturgies & dans les calendriers entre
l ’année julienne 6c l’année arménienne fixe. Riucola
avoit fans doute copié des calendriers réglés au xjv.
fiecle, pour donner le rapport qu’avoit alors Vannée
vague avec l’année julienne. Mem. de Pacad. des Infc.
tome X IX . (D . J.)
VAGUE MESTRE GÉNÉRAL, l e , {Fortifie.)
eft dans une armée un officier qui a foin de faire charger
, atteler & défiler les bagages d’une armée. Il va
tous les foirs prendre l’ordre du maréchal des logis
de l’armée, pour favoir la route que les équipages
doivent tenir, 6c enfuite fe pourvoir de bons guides.
Il fait avertir les bagages de chaque brigade, de fe
trouver dans un endroit marqué pour les faire défiler
, félon le rang des brigades. Elles avoient autrefois
chacune un étendard de ferge qu’on appelloit fanion
, mais il n’eft plus d’ufage.
Il y a plufieurs autres vague-mefires qui font fubor-
donnés au vaguc-mefire général, & qui prennent l’ordre
de lui. Ils font choifis dans les brigades de cavalerie
ÔC d’infanterie , 6c ils ont des aides : ils marchent
à la tête des colonnes 6c des brigades. (Q)
V AGU ER , v. neut. (Brajferie.) c’eft remuer l’eau
Scia farine, ou le grain bruifiné.
V AGUM , ( Géog. anc. ) promontoire de l’île de
Corfe. Ptolomée, l. III. c. ij. le marque fur la côte
orientale de l’île, entre Mariana-civitas & Mantinum-
civitas. Cluvier d it, que c’eft le promontoire qui eft
à l’entrée de l’étang de Brigaglia. (D . J.)
■ VAHALAI, f. m. (Hifi. nat. Bot an.) racine de l’île
4e Madagafcar ; elle vient de la groffeur de la tête
V A I
d’un homme ; fon goût approche de celui d’une poire
; on la mange ou crue, ou cuite. Elle fait la nourriture
la plus ordinaire des habitans.
V AH A L IS , (Géog. anc.) Tacite écrit Vahalis, &
Céfar Valis ; fleuve du pays des Bataves. Le Rhein
étant arrivé à l’entrée de leur pays , fe partagea de
tous tems en deux bras, dont le gauche coula vers la
Gaule, 6c le droit après avoir fervi de bornes entre
les Bataves & les Germains, fe rendit dans l’Océan.
Le bras gauche fut appellé Vahalis. La Meufe , dit
Cé far, l. IV. c. x . prend fa fource au mont Vogefus,
aux confins des Lingones ; & après avoir reçu une
certaine partie du Rhein nommé le Vahal, elle forme
l’île des Bataves. On croit que le nom de ce fleuve
venoit du mot germanique waalen , qui lignifie
détourner, & qu’on l’aura appellé waal, parce que
cette branche du Rhein fe détournoit vers la Gaule.
VAHATS, f. m. (Teinture.) le vahats eft un arbrif*
feau de l’île de Madagafcar, dont la racine eft propre
pour la teinture. Lorfqu’on veut Je fervir de
cette racine, on enleve l’écorce qui peut feule donner
de la couleur ; & après en avoir réduit une partie
en cendres, dont on fait une efpece de leluve ,
on met bouillir dans cette leflive avec l’autre partie
d’écorce qu’on a refervée, les matières qu’on veut
teindre, auxquelles il faut prendre garde dé ne pas
donner un feu trop vif. La couleur que produit cette
teinture, eft un rouge couleur de feu , ou un jaune
éclatant, fi l’on y ajoute un peu de jus de citron.
VAH1A , f. f. (Hiß. nat. Botan.) plante de l’île de
Madagafcar. Elle rampe comme le lierre terreftre, &
répand une odeur très-aromatique.
VAHON-RANOU, f. m. (Hiß. nat. Botan.) plante
de l’île de Madagafcar ; elle vient d’un gros oignon
; fa racine eft très-forte, on en mêle dans les
alimens des enfans , afin de chaffer les vers. Cette
plante croît fur le bord des étangs, fa fleur eft fort
belle. Ses feuilles broyées & battues avec de Feau
la font écumer comme du favon , auffis’en fert-on
pour fe nettoyer le vifage.
VAJAROU, (Géog. mod.) ri viere des Indes ; elle
a fa fource au royaume de Maduré, & tombe dans
la Marava. Les gens du pays la faignent tant qu’ils
peuvent, pour la culture de leur r iz , qui veut toujours
avoir le pié dans Feau, jufqu’à ce qu’il ait acquis
fa parfaite maturité. (D . J.)
VAIGRES ou SERRES , f. f. pl. t e rm e de Marine;
ce font des planches qui font le bordage intérieur du
vaiffeau, & qui forment le ferrage ; c’eft-à-dire la
liaifon. V■ yye^ encore les articles fuivans.
Vaigres de fond. Vaigres les plus proches de la quille
, elles n’en font éloignées que de 5 à 6 pouces ;
on ne les joint pas entièrement à la quille , afin de
laiffer un efpace pour l’écoulement des eaux, jufqu’à
l’archipompe ; cet efpace eft fermé par une planche
qui fe leve félon le befoin.
Vaigres d'empâture. Ce font les vaigres qui font au-
deffus de celles du fond, voye^ Va ig r e s de fond ,
& qui forment le commencement de la rondeur des
côtes.
Vaigres de pont. Ce font des vaigres qui font le
tour du vaifle.au, 6c fur lefquels font pofés les bouts
des baux du fécond pont.
Vaigres defleurs. Vaigres qui montent au-defliis de
celles d’empâture, & qui achèvent la rondeur des
côtes. Voyc{ FLEURS.
VAIGRER, V. neut. terme de Marine ; ç’ eft pofer
en place les planches qui font le revêtement intérieure
du vaiffeau. Voye^ Vaigres.
V AI L A , terme de Chaffe ; c’eft le terme dont un
valet de limier doit ufer, quand il arrête fon limier
qui eft fur les voies d’une, bête, pour connoître sU
eft dans la voie.
V A î
VÀILLÀNCË * £ f. ( Morale. ) v'ofèj* V a t.vttr . Ü
l)ê faut pas néanmoins renvoyer féchement au mot
fynonÿme , quand oh peut faire quelque chofe de
plus. Je définis donc la yfillfince., l’effet d’une force
naturelle de l’homme qui ne dépend point .de la volonté
y. mais du, méchanifine des organes , lefquels
font extrêmement variables ; ainfi Fop peut dire leur
lement.clè l’homme vaillant, qu’il fut brave un tel
jour, mais celui qui fe Ig. promet comme une chofe
certaine, ne fait pas ce qji’il fera demain ; & tenant
pour fienne une vaillance qui dépend du moment, il
lui arrive de la perdre dans ce moment même où il
le penfoit le moins. Notre hiftoire m’en fournit un
exemple bien frappant dans la perfonne de M. Pierre
d’Offun, officier général, dont la vaillance reconnue
dans les guerres de Piémont, étoit paflee en proverbe
; mais cette vaillance l’abandonna à la bataille de
Dreux, donnée en 1562, entre l’armée royale & c e t
le des proteftans ; ce braye officier manqua de courage
à cette-aélion, & pour la première & la feule
fois de fa v ie , il prit la fuite. Il eft vrai qu’il en fut fi
honteux, fi furpris 6c fi affligé, qu’il fe laillà mourir
de faim , & que toutes-les confolations des autres
officiers généraux , fes amis, & du duc de Guife en
particulier, ne firent aucune impreffion fur fon ef-
prit ; mais ce fait prouvé toujours que la vaillance eft
momentanée, 6c que la difpofition de nos organès
corporels la prôduifent ou l’anéantiflent dans un moment.
Nous renvoyons les autres réfléxions qu’offre
ce fujet aux mots C ourage , Fe rm e t é , Intrépid
it é , Br a v o u r e , V a leu r , & c. (B .J .)
V A I L L A N T , adj. qui a de la vaillance. Voye^
V aillanc e.
VAILLANT, terme de Maréchal, cheval vaillant. On
appelle ainfi un cheval courageux & vigoureux.
VAIN, adj. ( Gram.) ce mot a plufieurs acceptions
fort différentes. On dit d’un homme qu’il eft
vain, c’eft-à-dire qu’il s’eftime lui-même, aux yeux
des autres, & plus qu’il n’eft permis, de quelque
qualité qu’il a ou qu’il croit avoir. Voye^ P article V a nité.
On dit d’une fcience que fes principes font
vains , lorfqu’ils n’ont aucune folidité. Ôn dit de la
gloire &: des plaifirs de ce monde qu’ils font vains ,
parce qu’ils paffent : de la plupart de nos efgérançes
qu’elles font vaines, parce qu’elles nous trompent.
On dit encore de prefque toutes les choies qui ne
prôduifent pas^ l’effet qu’on en attend, qu’elles font
Vaines ; des prétentions vaines -, une parure vaine, la
pompe vaine d’un maufolée, d’un tombeau.Un tems
vain eft celui d’un jour de chaleur qui accable, étouffe
, réfout les forces, & rend incapable d’occupation.
'
V ain pa ïü r a g e , ( jurifprud. ) eft celui qui fe
trouvé'fur les terres & préè après la dépouille, fur
les terres en gueret ou en friche, dans les ’bruyères,
haies, buiffons & bois non défenfables. Voyei Prés
& PATURAGES , PaTURë! (A )
V ain , ( Maréchal. ) cheval vain, c’eft celui qui
eft foible par trop de chaleur, ou pour avoir pris
quelques remedes , 011 pour avoir été mis à l’herbe,
enfort.e qu’il n’eft plus guere en état de travailler.
V aine pâ tu r e , ( Jurifprud. ) eft la même chofe
que vain pâturage. Voye^ ci-devant V ain PATURAGE
& les mots Pâ tu r ag e , Pâture <5* Prés. (A )
V aines , ( véner. ) il fo dit des fumées légères &c
jnal preffées des bêtes fauves.
V AINCRE, SURMONTER, ( Synon. ) vaincre
fuppofe un combat contre un ennemi qu’on attaque
& qui fe defend. Surmonter fuppofe feulement des
efforts contre quelque obftacle qu’on rencontre , &
qui fait de -la réfiftance.
On a vaincu fes ennemis, quand on les a fi fiien
battus , qu’ils font hors d’état de nuire. On a fur/iwn-
Tome XVI*
V A î 7 9 ! )
ï$ £ §« îv e f faire» quand on eft vend à bout de fes def
feins , malgré leur oppofition.
H faut du courage. Ütde la valeur pour vaincre, de
la patience & de la force pout furmonter.
On fe fert du mot de vaincre à 1 W d . des pallions.
oc de celui az furmonter pour les difficultés.
toutes fes paffions l’avarice eft la plus difficile
à vaincre , parce qu’on ne trouve point de fecour?
SÇtëPW» m da«s Û g e ./ni dans la foibleffe du tempérament,
comme on en trouve contre fes autres,
«c que d a% U R e,ta,«i)lus. f e r r é e qu’entrepreoari-
■ H K H B B S * * lui oppofent aucune
difficulté 4 Jurmonm Synpnym. de Pabbé Girard.
V.-UXQÜlit'K , f. ni. ( G r a m . ) homme fignalé
par une yicioiro. U fe prend au limple & au figuré :
il f it moins difficile à Alexandre de vaincre les Pertes
les Afuuiques , que fes pallions.
, YAfB-, f m< ( tçrnifderBlaJon. )'cleft une fourrure
W :#;.Rlufew s petites preççs d’argçnt & d’azur à-
pr.i-prcs coninic un ( ' voyelle, ou comme une cio-
obê 4? mplpB. Les v,airs ont la pointe d’azur oppofée
à lp potnte d’argent,: la bafe d'argent à celle
d azur.
9 n « 9^ 1^ lorfque 1 esirairs ont leurs
pointes tendantes au coeur de Pecu, & vauappéintl
o u r u f P fg a . quand la pointe d’un vair eft opppféè
à la îiafe de l’autre.
9 ” appelle vair cçntre voir, lorfque les vain ont
le métal oppofé au métal, 8c la couleur oppofée à la
copieur i ce; qui eft çontrqire à la difpofition ordinal-
re du vair.
Vairé fe dit de Féçq, .ou des pièces de l’écù char*
gées de vair s : quand la fourrure eft d’un autre émail
que d’argent & d’azur, alors on dit vairé de telle couleur
ou métal. Senecé porte vairé d’or & de gueules.
On appelle auffi des pièces honorables de l’ecu vai-
rées, quand elles font chargées de vair. (D . J .)
VAIRON , f. m. ( Hifi. nat. Ichthiolog. ) varius
feu phoxinus leyis, poiffon de riviere du double plus
petit que le goujon ; il a le corps Un peu mince &long
d’environ trois pouces ; il eft: couvert de fi petite?
écailles qu’on les diftipgue à peine , & il n’a point
de barbillons. Il y a fur les côtés d,u corps une lignai
de couleur d’or , qui s’étend depuis la tête jufqu’à
la queue ; la couleur qui eft au-deffous de cette ligne,
varie dans différens individus; car quelques-uns ont
le ventre rouge, d’autre? blanc ou bleu ; enfin il y en *
a qui ont fur les côtés dü eprps du bleu & de la couleur
d’or. Ce poiffon fe plaît dans les eaux peu profondes
& qui coulent rapidement. On le trouve ordinairement
dans lés gués couverts de pierres ou de
fable. R a y , Jynop. metff.. pifeium. Voye^ Po is so n .
Va ir o n , (Maréchal.) fe dit de l’oeil du cheval
dont la prunelle eft eutourée d’un cercle blanchâtre,
ou qui a un oeil d’une façpri, & l’autre d’une autre!
Il fe dit auffi d’un cjieyal de plufieurs couleurs , ôç
dont les poils font tellement mêlé?, qu’il eft difficile
de diftinguer les blancs d’avec les noir? , & les roux
d’avec les bais. On l’appelloit autrefois vair.
VAJSON, ( Géog. mod.) petite v ille, ou bicoque
de France, en Provence, gu comtat Venaiflin, proche
la riviere d’Ouvèfe, à, douze lieues au nord- eft
d’Avignon, dont fop éyêcfié eft fuffragant. Long, zz*
4?. latit. 4 4 .1 7 . •.
Le nom latin àeVajfoneb. V a fc o ou plutôt Vajîo,
Vifiorum civitas, Vajîo Vpcprttiorum. , autrefois la capitale
des Voçpntiens, l ’une des grandes villes des
Gaules , & du nombre de celles qu’on appelloit fa -
deratee, c eft-à-ffire alliées dgs Romains, comme nous
l’apprenon? de , Pline. Elle étoit dans la plaine, ainfi
qu’on le voit par fes ruines^ Elle reçut de bonne heure
le chriftianifme ; car un de fes éyêques nommé
Daphnitsy epifcopus vafiqnenfis, enyoya un député au
ppnçile d’Arles tepu l’an 3j 4.
î1 l1 i ii ii i ij