thêifme, en foutenant latrinité d’une maniéré trop
abfolue.
Jean le Grammairien , furnommé Philoponus ou
amateur du travail, pafl'e pour être l’auteur de la fe&e
des Trithéïftes. Il paroît du moins qu’il étoit très-
zélé défenfeur de ce fyftème. Il vivoit fous l’empire
de Phocas. Leonce 8c George de Pifidie combattirent
fes écrits.
TRITICIRI, l e , (Géog. mod.') riviere de Perfe;
elle traverfe la province de Chufiftan, 8c fe jette dans
legolphe Perfiqije.C’eft leMofoeus des anciens.(D.J.)
TRITICUM, f. m. (Hifl. nat. Botan.) on a déjà
donné les caraûeres de ce genre de plante, d’après
Tournefort, au mot froment. Voici comme Ray le
cara&érife.
Ses fleurs font, dit-il, hermaphrodites, à pétales,
à étamines Amples 8c mâles , avec leurs tefticules
propres, foibles 8c minces, dans lefquels l’ovaire
eft placé , garni d’une paire de tubes skirrheux 8c
recourbés, enveloppés de deux feuilles pétaloïdales,
quelquefois barbues, avec un appendice long, aigu,
foible, tantôt uni, tantôt velu; & de plus, avec deux
feuilles concaves qui tiennent lieu de calice. Ces fleurs
font placées fur un pédicule, 8c forment fur un même
axe, un épi fort ferré. Lafemence eft oblongue
8c large.
Dans le fy ftème de Linnæus, le calice de ce genre
de plante eft un tuyau compofé de deux écailles, qui
contiennent les fleurs dans un court épi ; les feuilles
du calice font de forme ovale & obtufes ; la fleur
eft de la groffeur du calice ; la bâle extérieure qui
la contient y eft concave , obtufe 8c pointue ; l’intérieure
eft lifte 8c applatie : les étamines font trois
filets capillaires ; leurs boffettes font oblongues, 8c
fendues aux extrémités ; le germe du piftil eft de forme
turbinée ; les ftiles font au nombre de deux, très-
finsj 8c recourbés ; les ftigma font ailés ; la fleur
renferme la graine jufqu’à fa maturité, 8c pour fors
elle s’ouvre, 8c la laifle fortir ; la graine eft unique,
ovale, oblongué , obtufe aux deux bouts, convexe
d’un cô té, 8c profondément fillonnée de l’autre.
Toute plante qui réunit ces carafteres , foit que fon
grain foit mangeable ou non, doit être rangée fous
le genre du triticutn. Linnæi, G en. plant, p. ; G.
(£>.ƒ.)
TRlTIUM-TUBORia/M,tGioe. ane.) ville f e
l’Efpagne-tarragonnoife, félon Ptolomée, l. II. c. vj.
qui la donne aux Varduli. Il y a grande apparence
que c’eft le Tiùum-Tobolicum de Pomponius-Mela,
l. III. c. j . 8c il ne feroit pas impoflible que ce fut la
ville Tritium, que l’itinéraire d’Antonin marque entre
Varia & Olbia , à dix-huit milles du premier de
ces lieux, 8c à égale diftance du fécond. (JD. J.)
TR 1TOGENIE, (Mythol.) furnom qu’on donne
à Pallas, parce qu’elle étoit fortie delà tête de Jupiter
; ce mot eft formé de Tpnoç, tête, 8c de yuvop.eu,
j e nais, je fors. (JD. J.')
TRITOL I, T hermes de , (Hift. des Eaux minéral.')
les thermes de Tritoli, en latin thermce iritula,
font fitués dans le royaume de Naples, à l’endroit
oit étoit autrefois la ville de Bayes. Il y a là une grotte
fouterreine, divifée en fept galeries. On n’y fàuroit
demeurer long-temps fans éprouver une fueur, qui,
félon l’avis des Médecins, eft falutaire contre Pny-
dropifie. On a befoin d’un flambeau 6c d’un guide
dans ces galeries, parce qu’elles font fi baffes en certains
endroits , qu’on eft obligé de marcher à quatre
pattes. Le terrein y eft brûlant. Tous les jours cette
grotte fe remplit 8c fe défemplit d’une eau très-chau:
de, ou pour mieux dire, cette eau s’abaiffe 8c s’élève
en fuivant le flux & le reflux de la mer.
Au haut de la montagne, fous, laquelle cette grotte
fe trouve, il y en a une autre plus haute, mais dont
l ’air n’eftpas moins chaud. Au refte, les bains de Tritoli
font appelles, je ne fais pourquoi, les bains de
Cicéron. L’on y voyoit autrefois à fleur de terre,
de petits réfervoirs qui étoient remplis par différentes
eaux. Près de-là il y avoit des ftatues, qui ayant
la main fur une des parties de leur corps, faifoient
connoître à quoi l’eau de chaque réfervoir étoit propre.
(D . J. )
T R ITO N , f. m. (Hifl. nat. Ornithol.) nom fous
lequel le p. Nieremberg a décrit un bel oifeau commun
dans l’ ifle Hifpamola, & qui eft célébré pour
la beauté 8c la variété de fon chant. (D. J.)
T r it o n , (Géog. anc.) nom de plulieurs marais,
rivières, 8c lieux :
i° . C ’eft le nom d’un marais de l’Afrique propre;
d’un marais au pié du mont Atlas; d’un marais de
la Thrace; 8c d’un marais de la Cyrénaïque.
z°. Triton, eft le nom d’une ville de la Lybie ; d’une
ville de la Béotie ; 8c d’un lieu de l’Afie mineure,
fur le bord de la Propontide.
3°. Triton , étoit un fleuve de l’ifle de Cre te, à la
fource duquel la tradition fabuleufe vouloit que Minerve
fût née, 8c.qu’elle en eût pris le furnom de
tritogénie.
4°. Torrent de la Béotie, qui félon Paufanias, l. IX.
c. x x x iij. couloit près du rivage d’Alalcomène.
5°. Fontaine de l’Arcadie, dans le territoire delà
ville d’Aliphere. Les habitans de cette ville a voient,
au rapport de Paufanias, l .V l l l . c.xvj. une dévotion
finguliere pour Minerve , dans la perfuafion oû. ils
étoient, que,cette déeffe avoit pris naiffance chez
eux, 8c qu’elle y avoit été nourrie. (D . J.)
T riton , f. m. (B elles-Leur es.) dans la fable , demi
dieu marin que les anciens regardoient comme
le trompette de Neptune, dont il portoitles ordres
d’une mer à l’autre. Voye{ D ieu.
Les Poètes 8c les Peintres le repréfentent avec
une figure d’homme , nageant jufqu’aux reins, 8c le
bas du corps terminé par une queue de dauphin , tenant
à la main une conque marine, dont il Tonne
comme d’une trompette.
Quelques anciens lui donnent pour pere Neptune,
& pour mere Amphitrite ; d’autres, la nymphe Sa-
lacis. Numenius, dans fon livre de la Pêche , le fait
fils de l’Océan 8c de Thétis, 8c Lycophron le croit
fils jle Nerée.
Quoiqu’Hefiode 8c les Mythologiftes ne parlent
que d’un feul Triton, les Poètes en ont imaginé plu*
fleurs, auxquels ils donnent la fonction de précéder
les dieux marins , 8c fur-tout le char de Neptune &
celui de Venus aphrodite, enfonnant de leur conque.
C’eft ainfi qu’on les introduifoit fouvent fur ies
théâtres des anciens, 8c dans les naumachies ou re-
préfentations des combats de mer.
En effet, on ne fe contentoit pas de faire fervir les
Tritons en qualité de trompettes dans le cortege de
Neptune, on enfaifoit auffilestenans &lesfupports
de fon char ; c’eft-à-dire, de la conque marine fur
laquelle il parcouroit les mers, comme on le voit
dans Virgile, Eneid. l .X .v . zoç). Ovid. Metamorph.
I. I. v. 3 3 j . 8c dans une médaille de l’empereur
Claude.
Les Poètes donnent ordinairement aux tritons la
charge de calmer les flots, & de faire ceffer les tempêtes.
On lit dans le premier,livre des Métamor-
phofes d’OviUe, que Neptune voulant faire retirer
les eaux du déluge, ordonna à Triton de fonner de
la trom p e tte a u bruit de laquelle toutes les eaux
rentrèrent au foin de la mer.
Il n’eft pas douteux que ia fable des Tritons ne
tire fon origine des hommes de mer ; car il paroît,
après ce que nous avons dit dans l’article des Syre-r
nés, qu’il n’eft guere poflible de révoquer en doute
l’exiftence d’êtres femblables à ces hommes de mer,
V S.YRENEi»
TR ITO N;
TRITON» fl m. en Mujîcpie,vz& un intervalle'di/îb-
nant. qu’on peut appeliez* auflLf/wrrc fuperjlue, parce
mi’il.eft formé de trois, degrés diatoniques, ç’eft-ife
dire de: quatre, fans. Vaye\ Q u a r t e . Son, intervalle
eft de troistons ,- ainû que celui de la fauflè quinte ;
cependant les rapports n’en fopt pas égaux, car celui
du triton- n’eft que de. à 45 ;. cela vient de ce que
parmi les femitons qui forment ces deux intervalles,
ü y en a. plus de majeurs dans la fauffe quinte. Voyeç
Éaüssk-quinte. . ;
Mais la plus confidérable des,différences,de,- te fauf-
fe-quinte 8c du triton, c’èft que celui-ci eft unediflô-
nancema-jeure que lesparties fluivent en s’éloignant,
& la fauffe,-quinte une diffonançe mineure que l'es
parties fauvent en s’approchant.
L’accqrd du triton n’eft qu’un- renverfement de Tac*
cord fenflble dont la diflbnançe eft portée à la baff e;
d’oii il s’enfuit que cet accord ne fe doit placer que
fur la quatrième note du ton , qu’il doit s’accompagner
de fécondé 8c de fixte, 8c que la baffe-defçen*1
dant toujours d’un degré pour fauver la diffonançe ,
8c la note fenflble montant de;même, le triton leCu vera
de la fixte. Voyez S a u v e r . (S)
TR ITÔN IA , f. f. ( Mytkolog. ) c’eft la même que
Pallas Tritogénie ; on donne aufli le furnom de T/i->
tonia à Vénus, pRrce qu’elle eft fouvent portée par
des tritons. ( D . J. ) » .
TRITQNQS, ( Géog. anc. ) petite ville de te Do-
ride. Tite-Live, /. X X V I I I . e. v if dit qu’elle fut. pri*
le par Philippe de Macédoine. ( D. J. )
T R I T O P A .T O R IE S , f. f. pl. ( Amifgreq.)
’Tfnwz.-Topûx , felemnité religieuse dans laquelle on
adreffoit des prières pour les enfans aux®îoiyind\iot,
aux dieuxginéthliaques, c’eft-â-dire , qui préfldpient
à la génération, & qu’on nommoit aufli quelquefois
Tp/TcwaTüpef. (D . J.)
TRITTYARQUES,flm. (Aniiq,greq,) vpnruetpxa, "
magiftrats athéniens qui avoient l’intendance 8c la
direflion de. la trojfîeme partie d’une tribu. Potier,
archoeol. grccc. tom. I. p. J 8. ( D . J. }
TR ITUR ATION , en Pharmacie, eft l’ aâion de
réduire un corps folide en poudre (ubtile.On l’appelle
aufli lévigation , pulvétifqtion , 8CC. Voye{ POUDRE ,
È r o y e m e n t , L é v i ç a t i q n , &c, Çe mot eft formé
du latin tri/urpre , b royer, qui vient de w o , frotter,
piler, brifer.
La triturafon des bois, des écorces, des minéraux,
& des autres corps durs de fçcs fe fait dans des mortiers
de fer.
On emploie aufli ce terme quand on parle de brifer
, d’atténuer & de divifer en petites parties des
matières humides. La trituration des corps humides
fe fait dans des mortiers de marbre ou de pierre ,
avec des pilons de bpis, de verre , d’y voire, &c.
Boerhaave obferve que la trituration a une force
merveifleufe pour diffoudre certains corps , 8c qu’elle
les rend aufli fluides que s’ils étoient fondus par
le feu ; de cette maniéré fi on broie la poudre de
myrrhe avec le fel de tartre, ils fe difibudront mutuellement
l’un l’autre. Si on broie dans un mortier
de la limaille de fer nouvelle 8c brillante avec le dou-^
ble pefant de foufre bien pur, le fer fe diffoudra tellement,
que fi on le lave avec de l’eau, il donnera
un vitriol de mars. Voy<{ F e r G V i t r i o l .
L ’or trituré longtems dans un mortier avec le fel
de tartre donne une forte de teinture, 8c trituré avec
le mercure dans un mortier de ve r re , il fe réfout entièrement
en une liqueur purpurine, 8c devient un
très-puiffant remede.
Le do&eur Langelotte a écrit un traité fort curieux
fur les grands effets de la trituration dans la chimie.
II décrit une façon particulière qu’il employoit pour
triturer T o r & au moyen de laquelle il pouvait le
fendre aufli fluide que par le moyen du feu, 8c fane
Tome X V L
un or potable par le feul mouvement d’un moulin,
Voye^ O r & A u r u m ,
. Cet auteur, dans les.Tra/ifaçlÛQns philpfophiques,
parle de la. maniéré dont il, trituroil l’o r , & décrit
deux machines ou mou 1 jns philofophjques fervant à
cet effet, avec l’eau defquels dans* Fefpaçe de quatorze
jours, il réduifoit une feuille d’or en Une poudre
brune , mettant enfuit^ cette poudre dans unes
cornue peu profonde qu’il pteçoit (bs un feu de fa-»
ble , il aiigmentoit fe feu pat degrés, 8c donnoit,à.la
fin un feu violent. R avoit par ce moyen quelques
gouttes fort rougç^, qui étant mifes en digeftion per
Je , ou ayec.de l’efpritrde-vin tartarifé, donupient-
un véritable or potable.
L’auteur attribue en grande partie le {accès de
c,ette; opération au fel de. l’air qui durant le bro.ye-
ment fe mêle abondamm-en.t, 8c s’unit avec l’or.
T r itu r a t io n , fe-di-t aufli, en Médecine, de l’ac*
lion de l’eftomac. fur les ajimens , qui les rend pro-*
près, à la,nutrition. Voye^ Bs.TfOM.AQ-, &c.
Quelques médecins, prétendent que la digeftion fa
feit par, la trituration, , 8c. non par la fermentation 5
autrement, que l’eftomao ne. fait autre chofe que de
broyer 8c atténuer les alimens pour les rendre pro*
prés à la nutrition, f^oyefl’article D IG E ST ION , oît
cette matière eft traitée, amplement.
Ce fyftème, fit beaucoup de bruit, il y a quelques
années, étant foutenupar le doreur P itcairn 8c par
d’autres ; mais il paroijt qu’il eft maintenant fort tombé.
La do&rine. de la trituration, n’eft pas nouvelle.
Er-a/iffrate l’a foutenue anciennement dans toute fon
étendue, 8c les modernes n’ont fait que la renou-
veller.
Elfe fut inventée du tems d’Hippocrate ^ c’ eft-à-
dire, dans un tems ob l’anatomie étoit encore peu
Connue , & c’eftee qui lui donna du cours. Certains
médecins de ce tems-lÀ croyaient que l’eftomac n’ç-
toit Amplement que le réfervoir dés alimens folides
ou feCs : que ces alimens après avoir été délayés 8c
broyés dans fe bouche, étoient de nouveau broyés
plus parfaitement dans l’eftomac , 8c par ce feul
moyen étoient 'convertis en chyle, mais que la boifl-
fon ne pouvant pas être broyée à eaufe de fa liqufe
dite , allait dans fes poumons & non dansl’eftoniaç,
oû à raifon de fa quantité, elle auroit plutôt nui à là
digeftion qu’elle n’y auroit aidé.
Hippocrate, comme nous, voyons dans fon qua>*
trieme livre des maladies, s’éleva fortement contre
une opinion fl viffblement contraire à la raifon 8c à
l’experience ; 8c il nous apprend que s’il fe donna
cette peine, c’eft parce qu’une telle erreur avoit déjà
beaucoup de partifàos. Elle ne put pas tenir longtems
contre lesraifons. d’Hippocrate fa chute fut
fuivie de la ruine entie.re du fyftème de la trituration
dont elle étoit le fondement.
Mais Erafiftratela releva ; & cette doftrine après
ayoir été foiitenue durant quelque tems, retomba
dans l’oubli, d’où quelques auteurs modernes ont
tâché inutilement de la retirer.
T riturer le g r a in , ( Çri.tiq.facrée.) c’eftl’a<>
tion de féparer le grain d’ayeç la paille ; cette manoeu*
vre s’opéroit en deux manières chez les Juifs , foit
avec des trainaux ou chariots armés de fer, foit plus
ordinairement en faifeat fouler le grain par des boeufe
qui brifoient la paille ayec la corne de leurs piés.
Comme on donnoit des mufelieres à ces animaux afin
qu’ils ne puffent toucher aux grains qu’ils fouloient,
8c que cependant l’ouvrage etoit fort pénible pouf
ces pauvres bêtes ; Moïfe voulant infpirer aux Juifs
des fentimens d’humanité à cet égard, défendit par
une loi expreffe de mettre des mufelieres aux boeufe
qu’on employoit à çes travaux fatiguans. S. Paul tira
de cette loi la conféquence qu’il eft jufte que les mi-
niftres de l ’évangile foient nourris aux dépens de
P P p p