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nuit, & avec d’autant plus de fuccès, lorfque.les
marfouins qui rangent ordinairement la cote , y
chaffent le pqiffon qui donne de lui-même dans le
filet pour éviter d’etre dévoré. Voyez la fig. i. PI.
X VII. de Pêche.
V A T AN , ( Géog. mod. ) petite vill.e de France ,
dans le Berry , à 3 lieues d’Iffoudun, entre Bourges
au levant, & Loches au couchant, ayeç une collégiale.
Long. i$. 23. latit. 47. 4.
' Méry (Je an ) , naquit à Vatan en 1645 > & mpurut
à Paris, premier chirurgien de l’Hôtel-dieu, en
1 7 1 1 , à 77 ans. Son mérite lui valut une place à l’a-
càdémie des Sciences, 8c l’on a de lui dans les mémoires
de cette académie, plufieurs differtatjons fur
les parties les plus délicates de l’anatomie , comme
fur l’iris de Poéil, la choroïde, le nerf optique, l’ufa-
ge du trou ovalaire, &c. (D . J.)
VATERÎA, f. f. (U fl. nat' Bot.') genre de plante
dont le calice eft petit, aigu 8c permanent; il eft
compofé d’une feule feuille découpée en cinq feg-
mens ; la fleur eft formé.e de cinq pétales déployés
8c ovoïdes ; les étamines font une grande quantité
de filets plus courts que la fleur ; les boffettes font
Amples ; le germe du piftil eft arrondi ; le ftile eft
court ; le ftigma eft gros au fommet ; le fruit eft turbiné
& a trois coffes ; les graines font Amples 8$. o vales.
Linnoei, gen. plant, p. 23 J. Hort. jnalab. t. IV. p. mm ■ ,. V A T E S , f. f. (Mytholog.) c’etojt chez les Gaulois
une claflê-de druides, qui ëtôient chargés d’offrir les
fgcrifices, 8c s’appliquoient à connoitre 8c à expliquer
les chofes naturelles, au rapport de Strabon ; je
fOupçonnne qu’ils y étoie.nt fort mal-habiles. (Z). J.)
V ATI AN, f. m. (Hi(l. nat. Bot.) eft le nom que les
habitans de lile de Bornéo donnent à une efpece de
poivre, dont on vante beaucoup les vertus médicinales.
V A T IC A , (Géog. mod.) grande baie de la Morée,
fur }a côte de Brazzo-di-Maina, entre le cap S. Ange
& Pile de Cervi. Cette baie qui a 40 brafles d’ eau à
fon entrée, pourroit contenir z q q v^iffeaux ; mais
par malheur dans le paffage qui eft entre l’île 8c le
continent, il n’y a tout au plus que trois piés d’eau.
w 8 m
V atica , (Géog. mc/d.) bourg de la Morée, auprès
du cap Malée:, vis-a-vis de l’île de C^rigo, au
lieu oii étoit l’ancienne Bqjà, félon Niger.
V A T IC AN , LE, (Archifect. g othiqf ce palais des
pontifes dé Rome, eft un vafte édifice des plus irréguliers,
Le pape Symmaque le commença; plu-
neurs de fes fucceffeurs y mirent la main; 8c Sixte V.
y fif les travaux les plus confidérablejS. Ce bâtiment
ëft contigu à Péglife de S. Pierre, & la mafque entièrement
d’un côté.
Ce qu’il y a de plus curieux au Vatican, pour les
amateurs des beaux-arts ..ce font les tableaux 8c les
eintures à frefque. La fallè d’audience pour les am-
afladeurs eft peinte de cett,e manjere par Perrin del
Vaga. C’eft dans cette même falle qu’ on voit tou-?
jours avpc furprife, des tableaux de l’horrible maffa-
cre de la S. Barthelemi. Jamais dans le palais des empereurs
romains, on ne s’avifa de mettre fous les
yeux aucun tableau de? profcriptions du triumvirat.
La chapelle Sixte eft décorée de la repféfent^tion du
jugement dernier par Miphel-Ange ; la chapelle Pauline
offre à la vue entf’autres ouvrages de ce grand
maître, le crucifiement de S. Pierre, & la coriver-
fion de S. Paul. Les frifes &les voûtes font de la main
de Zucchero. Enfin on ne fe jaffe pas de cpnfidérer au j
•Vatican, les batailles de Conftantin par Jules Rpmain; !
1 hiftoire d’Attila par Raphaël ; l’incendie du bourg
S. Pierre par le Perrugin ; une Notre-Dame de pitié
par Pierré Cortone, & coinbien d’autres morceaux
des premiers peintres d’Italie. (JD. J.)
V A V
Le vaticap, eft proprement le noip d’qne <jes.fept
collines fur lefquelles l’ancienne Rome a été bâtieJ
Au pié de cette colline eft la fameufe églife de faint
Pierre, 8c le palais magnifique dont nous venons de
parler. C’eft delà apffi que viennent diverfes phrafèç
figurées, comme les foudres du Vatican, c’eft-à-dire
les anathèmes 8c lps. excommunications de la couf de
Rome.
Selon Aulugefle le mot Vatican eft dérivé de yctti±
cinium, prophétie, parce que c’étoit fur cette cplïine
que fe rendoient les oracles 8c les prédirions qu’in*
fpiroit un dieu des anciens latins, nommé Va tic anus.
On croyoit que cette divinité délioit les organes
de? enfans nouveau-nés; 8c quelques-uns veulent
que ce fût Jupiter lui-même, en tant qu’on lui atfrii
huoit cette faculté.
La bibliothèque du Vatican eft une des plus cèle*;
bres de l’univers des plu? riches en manufcrjts;
Vers le commencement du dernier fiecle elle fu$
confidérablement augmentée par l’addition de cqllë
des éle&eurs Paja^inis. Elle eft ouverte pour tout le
monde, trois ou quatre jours de la femaine. On f
montre un Virgile, pn Térence 8ç divers autres an1»
ciens auteurs qui ont plus de mille ans ; le manufcrit
fur lequel on a fait l ’édition des feptànte, & une
grande quantité demanufcrits rabbiniques. Voyez Bib
l io t h è q u e .
VATRENUS, (Géog. anc.) riviere d’Italie, dans
la Gaule cifpadane, pii félon Pline, ejle arrofojt la
ville appellée Forum Cornelii. Au lieu de Vatrertus,
quelques exemplaires de Martial,/. III. c.lxvij. li*
lent Vaternus.
Vaterno Eridanoque pigripres.
Ce fleuve, félon Léander & Cluvier, fe nomme aujourd’hui
Saterno ou Santerno, 8c il coule lentement
au-deflbus de la ville d'Imola, pour aller fe perdre
dans le Pô. (D . J.)
VAVASSÊUR, f. m. ( I f if . mod. & Jurif) daps les
anciennes coutumes d’Angleterre, eft un aiminqtjf
de vajfeur ou vafjat, lignifie le vaflal d’un autr.é
vaflal, ou cvelui qui tient up fief d’up vaflal qui rele*
v e lui-même d’un feignëur. Voye[ Vassal.
Cependant Camdèn & d’autres prétendent que
vavajfeur eft une dignité immédiatement au-deffous
de celle de baron. Il ajoute que ce mot eft formé dé
va$ fortitum ad valetudimm, vafe élu pour le falut
ou la fanté ; mais nous avouons que pops n’appercevons
pas le rapport de cette étymologie. Cell£
qu’en donnent d’autres auteurs n’eft guereplus hei'i-
reufe, en difant que vqvajfeur vient de valvce, quaji
obligatus f i t adfiare ad valvas domini, vel dignus f i t eaf
intrare, c’eft-à-dire qpe le yavajfeur eft une perfonnê
obligée d’attendre à la porte de fon feigneur, oq
qu’on juge digne d’entrer par cett^ porte : apparemment
comme étoient autrefois les çliens çhez les Romains.
Ducange diftingue deux fortes de vavaffeurs ; fa-
voir les grands vavàjfeurs, nommés en latin valvafo-
rcs, qui rie relevoient que du roi ; & les petits vayafi-
feurs qui relevoient des premiers s comme on diftiri-
guoit en France grands oc petits vaffau^.
VAVASSORIE , f f. (Hifi. mod. Jufif.) ç’eft 1^
nom qu’on donnoit à la terre tenue en fief par un va-
vaffeqr.
« Çe qui eft dit de la haro pie ne doit ppint avoir
» lieu pour la vavafiorie, ni pour d’autres fiefs aii-
» deffous de la ' baroriie, parce que ces fiefs jnf$*
» ripurs n’ont point de chef comme là baronie >>•
Braft. l . l l . c. x x xix.
Il y a des vavaffories baffes ou roturières, & des
vavafibries libres ou nohlps, conformément jl la qualité
qu’il a plu au feigneur de donner à fon vavaf-
feur. '
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' Lès baffes ’vàÿajfories font celles qui doivent aù feigneur
féodal des-voitures, -chevaux de main, rentes
& autres fervices. Les vavaffories libres ou franches ,
font celles qui font exemptes de ces fervitudes. ;
• VAUCELETS, ( Vener. ) cri qui marque qu’on
voit la voie de la bête que l’on chaffe, ou que l’on
en revoit les fumées.
VAUCLUSE, FONTAINE de , ( Géog. mod.) fontaine
de France, dans le comtat Venaiflin, affezprès
de la ville d’Apt.
•Cette fontaine fort d’un antre : très-vafte, au pié
d’un rocher d’une grande hauteur, coupé à-plomb
comme un mur. Cet antre, oii la main de l’homme n’a
point été employée, paroit avoir cent piés de large
ftir environ autant de profondeur. On peut dire que
c’eft une double caverne , dont l’extérieure a plus
de foixante piés d’élévation fous l’arc qui en forme
l’entrée, & î’intérieure en a prefque la moitiéi i
C’eft decette fécondé caverne que fort la fontaine
de Vauclufe, avec une telle abondance, que dès fa
fource elle porte le nom de riviere,' 8c eft affcz près
de là navigable pour de petits bateaux. Elle fournit
fans s’épuilèr une grande quantité d’eau claire, nette,
pure, qui ne teint point les rochers entre lefquels elle
paffe , 8c n’y produit ni moufle, ni rouille. Si la fu-
perficie de cette eau paroît noire, cela vient de fa
grande profondeur , de la couleur de la voûte qui la
couvre , 8c de l’obfcurité qui régné dans ce lieu,
On ne voit point d’agitation, de je t , de bouillon,
à l’origine de cette fource ou nappe liquide ; mais
bientôt après l’eau trouvant une pente confidérable,
fe précipite avec force entre des rochers, écume 8c
fait du bruit, jufqu’à ce qu’étant arrivée à un endroit
plus u n i, elle coule tranquillement, 8c forme une
riviere qui s’accroît par divers ruiffeaux , 8c va.fe
jetter dans le Rhône, environ à deux lieues au-
deffus d’Avignon , fous le nom de riviere de Sorgue ,
qu’elle portoit déjà dès fa naiffance dans l’antre que
nous avons décrit;
Pétrarque né à Arezzo en 13 04, & mort à Arqua
l ’an 1374, avoitfamaifon fur la pointe d’unrocher,
à quelques cent pas au-deffous de-la caverne de Vauclufe.
La belle Laure avoit la fienne fur une autre
pointe de rocher, affez près de celle de fon amant,
mais féparée par un vallon. On voyoit encore dans
le dernier fiecle les mafures de ces deux édifices,
qu’on appelloit par magnificence les châteaux des
deux amans. Leur pofition alluma les feux de Pétrarque
à la première vue de fa belle maîtreffe , & fa
paflion nous a valu des chefs-d’oeuvres. Ses can^oni
11’exhalent que douceur, tendreffe, louanges délicates
de l’amante qu’il adore. Eh combien font-elles di-
verfifiées ces louanges qu’il lui donne ? Combien la
langue italienne leur prête-t-elle de grâces ? Enfin
infpiré par l’amour & par fon génie, il immortalifa
Vniclufe, lés lieux voifins, Laure 8c lui-même. Voyez
comme il s ’exprime dans fa can^one xiv.
Chiare frèfche , é dolci acque ,.
Ove libelle membra ■
Pofe colei, che folai à me par donna >•
GentifRamo , ove' pi acque
( Con fofpir mi rimenbra )
A*là difafe al benfianco colonna ;
Herba , e fior, cke la go nna
Leggiadra ricoverfe
CohTAngelico J'enoJ
Aerfàcro fereno,
OuKatnôrco begli Occhi il cor mlaperfe ;
Date udiençà infieme -
Aile doltnti mie parole eflteme'.
On connoit fans doute l’imitation libre & pleine
,çle grâces que M. de Voltaire a faite de cette ftrophe :
Claire fontaine , onde aimable , onde pure ,
VA U
Ou la beauté qui cànfume mon coeur
Seule beauté qui foitdans la nature. •
Des feux du jo.ur évitoit la' chaleur ;
Arbre heureux, dont le feuillage .
Agité par les Jphirs ,
La couvrit de fon ombrage,
, Qui rappelle^ mes foupirs,
En rappellant fon.image !
Ornemens de ces bords, & filles du malin,
Vçuj. dont je fuis jaloux y vous moins brillantes qu'elle^
Fleurs qu'elle embellifioii^quaadvous.toiichie^Jbnfeint
Rojfignols dont la voix efl moins douce & moins belle f
Air. .deVenït plus pur ! Adorable féjour,
■ Jm/tiorïalifêparfes Charmes 1
Lieux dangereux & Chers , ou de fis tendres àrmci
L'amour a bleffè tous nies fins ;
E'c'ôiite[ thés derniers accens ;
Recevez 'nies dernie'res larmes.
Le refte de l ’ode de Pétrarque eft également agréa«
ble; mais quoique charmante, je ne trouve point .
qu ellé furpaffe en coloris cette tendreffe langoureu-
le , çette -mélancolie d’amour, 8c cette vivacité-de
fentimens qui régnent avec tant d’art > de fineffe &
de naïveté , dans la defeription poétique de la même
fontaine pâr madame Deshoulieres. Que j’aie tortou
raifon , je vais tranferire ici cette defeription fans aucun
retranchement. Ce ne font que les chofes en-
nuyéufes qu’il faut élaguer dans Un. ouvrage.
« Quand vous me pteflez de chanter une fameufe
» fontaine , dit notre mufe françoife à mademoifellû
» de la Charce fon amie,
Peut-être croyez-vous que toujours injetijible,
Te Vous décrirai dans mes vers,
Entre de hauts rdchérs dont l ’àfpectefi terrible , ‘
Des prés toujoursfleùriS y des arbres toujours ver d'si
UnifoUrce orgueilleufi & pure
Dont l'eaUfür cerit rochers divers
D'une mouffe verte couverts.
S'épanche y bouillonne y Murmure ;
Des agneaidc bondiffan sfur là tendre verdure ÿ
E t de ïeUrS conducteurs ItS rufiiques concerts. :’
De ce fameux defert la beauté furprenante ,
Que la nature a pris foin de former ' ‘
Amâfoit autrefois' mon ame indifférente.
Combien de fois, hélas y tria-1-ellé fit charmer!
Cèt heuréuic tems r i eflplus : languiffarite, attendrit ,
Je regarde indifféremment
Les plus brillantes eaux, la plus verte prairie ;
Et du fbin de ma bergerie
Je ne fais même plus mon diVertiffiment •
Je paffe tout le jour dans une rêverie
Qu'on dit qui frierhpoifônnera :
A tout autre plaifir mon efprit fe refufi, ‘ ;
Et f i vous me forcez à parler de Vauclufe j
Mon coeur tout fin i en parlera.
Je laifferai conter de fa fource inconnue
• Gç qri 'ellè a de prodigieux ;
Sa fui te , fon retour, & La y allé étendue
' Qriarrofe fon cours furieux.
Je fuiyrai le penchant'de mon ame enflammée J
Je ne vous ferai voir dans ces aimables lieux ,
Qtte Laure tendrement aimée y
Et Pétrarque victorieux.
A u fi bien de Vauclufe- ils font encore là gloire j
Le tems qui détruit tout, rèfpecle leurs plaifirs ;
Les ruiffeaux, les rochers, les oifeaux , lês zéphirs 'i '
Font tous les jours leur tendre hiftoire.
Oui y cette vive fource en roulant fur ceS'bords ÿ
Semble nous raconter les tourmens, les iranfportSL ■
Que Pétrarque fentôit pour la divine Laure t
I l exprima fi bien fa peine y fon ardeur,
Que Laure malgré fa rigueur^
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