empire des Titans dura environ trois cens ans , ôc
finit vers le tems que les Ifraélites entrèrent en Egypte.
Les Titans, ajoute le même auteur, furpaffoient
de beaucoup les autres hommes en grandeur ôc en
force de corps : ce qui leur a fait donner par la fable
le nom de géans.
Héfychius obferve que titan lignifie àuffi un fodà-,
mite, ôc ajoute que c’eft un des noms de l’Antechrift ,
auquel cas il faut l’écrire en grec par nù-ritv, afin qu’il
renferme le nombre 666, qui dans l’Apocalipl'e, c. iij.
verf. 18. font le nombre de la bête.
TITANU S, (Géogr. anc. ) nom d’un fleuve de
l’Afie mineure , ôc d’une montagne de la Theflalie ,
félon Héfychius. ( D. J. )
TJTARESSUS, ( Géog. anc. ) fleuve de la Thef-
falie. Vibius-Sequefter, p. 86. qui dit qu’on le nomme
aulfi Orcus , ajoute qu’il fe jette dans le Pénée ,
fans mêler fes eaux avec celles de ce dernier fleuve,
mais en coulant defîiis.
Lucain, l. VI. v. gy6. &fuiv. dont les meilleures
éditions liient Titarefos, dit que ce fleuve orgueilleux
de fortir du Stix, fleuve refpedé même par les dieux,
dédaigné de mêler fes eaux avec celles d’une riviere
commune.
Solus in al tenus nomen cuni venerit undce ,
Défendit Titarefos aquas , lapfufqut fuptrm
Gurgite Penei pro Jîccis utitur arvis.
Hune fuma e f , fiygùs manarepaludibus amnem ,
Et capitis mernorem, fluvii contagia vilis
Nolle pati , fuperumque fibi fervare timorem.
Ses eaux, difent les poètes , en tombant dans celles
du Pénée , furnageoient defliis comme de l’huile,
ç’eft que les eaux de ce fleuve étoient fort graffes ,
à caufe des terres par lefquelles elles pafîbient. Stra-
bon dit que la fource du Titarefus étoit nommée Styx,
ôc qu’on la tenoit pour facrée par cette feule rai-
fon. (D .J . )
T1T A R U S , (Géog. anc.") montagne de la Theflalie.
Sîrabon , /. IX . p. 441. dit qu’elle touchoit au ;
mont Olympe, ÔC que le fleuve Titarefus y prenoit j
fa fource. ( D. J. )
TITEL ou T 1T U L , ( Géogr. mod. ) bourgade de la
haute Hongrie, dans le comté de Bodrog, fur la rive
droite de la Teille , près de fa jonâion avec le D a nube.
On croit que c’eft le Tibifcum des anciens. « i TITENUS FLUVIUS , (Géog. anc. ) fleuve de
la Coichide ; il fe jettoit dans le Pont-Euxin, Ôc
donna fon nom à une contrée nommée Titenia , ôc
par Valerius Flaccus Titania telLus. (D .J .')
TITHÉNIDIES, f. m. ( Antiq. greq. ) TiSmS'/a ,
fête des Lacédémoniens, dans laquelle les nourrices ,
nommées en grec t\bwa.t, portoient les- enfans mâles
au temple de Diane Cofythallienne, & pendant qu’on
immoloit à la déefîe de petits cochons pour la fanté
de ces enfans, les nourrices danfoient au pié de l’autel
de la divinité. Voye[ le détail, des cérémonies de
cette fête dans Potter, Archeeol.grec. L. I I. c. x x . t. I.
P- 4 3 2- àjùiv. (D .J . )
T 1THON, f. m. ( Mythol. ) tout le monde fait ce
que la Mythologie a feint de Tithon ôc de l’Aurore.
La déeffe f 'aima éperdument, l’enleva dans fon char, J
obtint de Jupiter Ion immortalité, & oublia de demander
qu’il fut à l’abri des outrages du tems. Tithon
ennuyé des infirmités de la vieilleflè , fouhaita d’être
changé en cigale , & fa priere lui fut accordée par les
dieux. Voila ia fable, voici l’hiftoire.
Tithon, fils de Làomedon , & frere de Priam
étoit un prince aimable ôc très-bien fait de figure. Le
royaume de la Troade, gouverné par Priam, dépen-
doit de l’empire d’Aflyrie : Tithon alla à la cour du
roi d’Aflyrie , qui lui donna le gouvernement de la
Sufiane. Il s’y maria dans un âge avancé, & parce
que fa femme étoit d’un pays fitué à l’orient de la
Grece ôc de la Troade , les Grecs qui tournoient
toute l’hiftoire en fixions , dirent qu’il avoit époufé
l’Aurore.
Mais un de nos poètes modernes enchériflant fur
l ’ancienne mythologie , a fait des amours de Tithon
& de l’Aurore, une nouvelle broderie , qui par fa
délicatefle n’en eft que plus propre à gâter l’imagination
; je n’en veux pour preuve que la morale qui
couronne fon conte ingénieux, car il ne faut pas être
injufte dans fes critiques. L’auteur, après un tableau
pittoresque de l’entrevue des deux amans, ôc de la
refolution que l’Aurore, en quittant Jupiter, avoit
formée de conferverles beaux jours de Tithon, ainfi
qu’elle le lui déclare, fans y réuflir , ajoute :
U Amour couvrant leurs yeux de voiles féduifans ,
Semble éloigner leurs dcflinée's ;
Tithon ainfi dans la même journée
Se retrouve à quatre-vingt ans.
La déejfe efi en pleurs , fecke£, dit-il, vos larmes ,
J ’ai vu démonprintems s’évanouir les chçrmes .
J en regrette la perte, & ne m’en repens pas ;
Ce quifeus de beaux jours ,du moins, charmante Aurore,
Je lésai pafjé dans vos bras ;
Rende^- les moi,grands dieux.pour les reperdre encore!ÔCc.
( D . J . )
TITHONI-REGIA , (Géog. anc.) palais fameux
de l’Ethiopigp fous l’Egypte. Quinte-Curce, /. IV.
c. v ïj. dit que la curiofité de voir le palais de Mem-
non. ôc de Tithon , emporta Alexandre prefque au-
delà des. bornes du foleil. Voye? Diodore de Sicile ,
l. II. ( D . J . )
T ITH O R E A , (Géog. anc. ) ville de la Phocide,
fur le mont Parnafle. H érodote, l. VIII. n. 3 2 , dit
qu’aupres de la ville de Néon il y avoit une cime du
Parnafle appellée Tithorea; mais Paufanias , l. X . c.
xxxij.wptès avoirrapporté le fentiment d’Hérodote,
dit qu’il y a apparence que toute la contrée fe nom-
moit autrefois Tithorea, ôc que dans la fuite les habitons
des villages voifins s’étant venus établir dans la
ville de Néon, cette ville prit peu-à-peu le nom de
Tithorea. Le mot eft corrompu dans Plutarque, in
fyllcty qui écrit Tithora pour Tithorea. Du tems de
Sylla Tithore n’étoit pas une fi grande ville que du
tems que Plutarque écrivoit; car ce n’étoit alors,
dit-il, qu’une fortereffe aflife fur la pointe d’une roche
efearpée de tous côtés, oii les peuples de la Phocide
fuyant devant Xerxès y s’étoient retirés autrefois
, ôc y avoient trouvé leur falut. (D . J.)
TITHORÉE, f. f. ( Mythol. ) c’étoit une de ces
nymphes qui naifloient des arbres, & particulièrement
des chênes. Elle habitoit fur la cime du mont-
Parnafle, à laquelle elle donna fon nom, qui fe
•communiqua dans la fuite à tout le voifinage,&même
à la petite ville de Néon en Phocide. ( D . J . )
T ITH R A S, (Géog. anc.) bourg de l’Attique, dans
la tribu Ægéïde, félon Etienne le géographe. Ce
bourg , dit M. Spon , prenoit fon nom de Tithras ,
fils de Pandion. Ce lieu étoit en réputation d’avoir
des habitans très-méchans & des figues très-excellentes,
félon le témoignage de Suidas ,d’Ariftophane
ôc d’Athénée. Il eft parlé du bourg de Tithras dans
une ancienne infeription qui fe trouve à Salamine ôc
rapportée par M. Spon.
K A A A IS T ti
ANTIA Ü P O ï
T E I0 P A 2 I QT.
( D . J . )
TITHRO N IUM , ( Géogr. anc. ) ou Te thro-
n iu m , félon Hérodote , ville de la Phocide. Paufanias
, /» X . c. xxxiij. dit qu’elle étoit fituée dans une
plaine à 15 ftades d’Amphicléa, mais qu’on n’y
voyoit rien qui fût digne de remarque. (D . J . )
T IT IC A C A , ( Géog. mod. ) île de l’Amérique
méridionale, dans le Pérou, audience de Los-Char-
cas, au milieu d’un lac du même nom, qui paffe pour
être le plus large de toute l’Amérique. Cette île eft
feulement éloignée de demi-lieue de la terre-ferme,
Ôc elle n’a que cinq à fix mille pas de circuit. (D. J.)
TITIMALE oÄ T ITHYMALE , f. m. ( Hiß. nat.
Bot. ) tithymalus, genre de plante à fleur monopétale
, campaniforme , en godet, découpé & entouré
de deux feuilles qui femblent tenir lieu de calyce. Le
piftil eft. ordinairement triangulaire ; il fort du fond
de la fleur , ôc devient dans la fuite un fruit qui a la
même forme que le piftil, ôc qui eft divifé en trois
loges dans lefquelles on trouve des femences oblon-
gues. Toufnefort, inß. rei herb. Voye^ Plante:
11 n’y a guere de genre de plante plus étendu que
celui des titimales ; Tourneforten compte foixante-
trois efpeces, dans le nombre defquelles il y en a
plufieurs d’étrangeres. Celles que les médecins con-
noiflent le plus, font le titimale des marais, les deux
éfules , l’épurge ôc le petit titimale à feuille d’amandier.
Tous les titimaUs rendent un fuc laiteux qui
dans quelques-uns eft plus ou moins cauftique.
Le titimale des marais, tithymalus palußris, fruti-
cofus. I. R. H. 8y y a la racine très-grofle , blanche,
ligneufe, vivace 5c rampante. Elle pouflb plufieurs tiges
à la hauteur de deux ou trois pi.és, großes environ
comme lé petit doigt, rougeâtres, rameufes, revêtues
de feuilles alternes, unies , oblongues , vertes,
approchantes de celles de l’épurge, mais beaucoup
moins grandes, lefquelles p’ériflent l’hiver avec les
tiges. Les fleurs naifiènt au fommet des tiges & des
rameaux, petit'es ÿ jaunes, difpofçes comme en pa-
rafol ; ces fleurs font de deux fortes, félon M. Lin-
noeus, les unes mâles ou ftériles à cinq pétales, ôc
les autres hermaphrodites à quatre pétales, entières.
Après que celles-ci font paflees , il leur fuccede des
fruits relevés de trois coins en forme de verrue, ôc
divifées en trois cellules , qui renferment chacune
une femence prefque ronde, remplie d’une fubftan-
ce ou moelle blanche.
Cette plante croît fur les bords fablonneux des rivières
Ôc autres lieux marécageux ; elle eft commune
en Allemagne le long du Rhin ; elle ne l’eft guere
moins en France le long de la Loire j elle fleurit en
Mai & Juin. Toute la plante eft laiteufe comme les
autres titimales , c’eft-à-dire , empreinte d’un fuc
âcre, brûlant ôc cauftique, qui caufe à la bouche ôc
aux gencives une inflammation allez durable ; paflons
aux éfules. .
Les Apoticaires dans les différens pays ont coutume
de donner différentes plantes fous le nom dV-
fulesy ôc ils choififlent celle qui eft la plus commune
parmi eux. Les uns emploient la racine de la petite
éfule, d’autres celle de la grande éfule, ôc d’autres fe
fervent de celle du titimale des marais. M.Tournefort
croit qu’il ne faut pas les blâmer en cela , puifqite
ces plantes ont les mêmes vertus, ôc qu’on doit les
préparer de la même maniéré. On trouve dans les
boutiques deux plantes fous le- nom d’éfule, l’une
qu’on appelle la petite éfule, ôc l’autre la grande.
La petite éfule, tithymalus cyparifßas , I. R. H. 8C,
a la racine de la grofleur du doigt, ligneufe, fibreufe,
Ôc quelquefois rampante, d’une faveur âcré, piquante
, & qui caufe des naufées. Ses tiges hautes d’une
coudée ft^nt branchues à leur fommet. Ses feuilles
naiflent en très-grand nombre fur les tiges, d’abord
femblables à celles de la linaire, molles, Ôc enfuite
il en naît de plus menues ôc capillacées, lorfque la
tige fe partage en branches. Ses fleurs viennent au •
fommet des rameaux difpofées en parafol, ôc font
d une feule pieee , en grelot, verdâtres, ôc divifées
en quatre parties arrondies ; leur piftil fe changé en
un fruit triangulaire à trois capfules, qui contiennent
trois graines arrondies. Toute cette plante eft remplie
de lait ; elle vient par tout le long des chemins
ôc dans les forêts. Sa racine eft feulement d’ufage extérieurement;
Il fort encore de la même racine plufieurs petites
tiges garnies de feuilles plus courtes, épaiflès, arrondies,
marquées en-deflous de points de couleur
d’or. J. Bauhin n’y a remarqué aucune fleur, ôc Rai
les regarde comme des avortons. On voit par-là ,
dit J. Bauhin, ce qu’il faut penfer du tithymalus (lic-
tophyllus y thalii, ou du tithymalus cyparijjias , foliis
punîiis y croceis , notatis, C. B. ÔC du tithymalus fo liis
maculatis, Park. Ce titimale varie beaucoup , félon
les différentes faifons Ôc l’âge de la plante ; car
fouvent au printems elle porte une tête rougeâtre ou
jaune. Il n’eft pas furprenant que les Botaniftes aient
parlé avec tant de confufion ôc d’obfcurité, des variétés
que M. Tournefort a obfervées dans cette
plante. Cependant il eft facile de la diftinguer des autres
efpeces', félon la remarque de Rai, par fes racines
rampantes , par fa tige peu élevée, par fes feuilles
oblongues , étroites , vertes, molles & tendres,
qui font en grand nombre fur la tige, &*qui reflem-
blent de telle forte à celles de la linaire, qu’on y eft
trompé.
La grande efule tithymalus folio p ini, forté Diof-
condispithyufa, I. R. H. 86', vient dans les champs ;
elle jette une racine groffe comme le pouce, longue
d’un pié , pn peu fibreufe, d’une faveur âcre. Ses tiges
lont hautes d’une coudée, branchues, portant
des feuilles femblables à celles de la linaire commune.
Les découpures de fes fleurs ont la figure d’un
croiflant. Son fruit eft triangulaire ôc à trois capfules.
Toute cette plante efi laiteufe. J. Ray foupçonne
qu’elle eft la même que la précédente.
La racine de la petite éfule, &furtout fon écorce,
purge fortement la pituite par les felles, mais elle
trouble l’eftomac, ôc caufe des inflammations internes
dans les vifeeres ; c^r fi on avale un peu de cette
écorce, elle laifle une impreflion de feu dans la »orge
, dans l’éfophage ôc dans l’eftomac'même. C ’eft
pour cela que les médecins prudens ont coutume de
s’en abftenir ; ou du moins ils ne la donnent qu’après
l’avoir adoucie ou tempérée de quelque façon.
L’épurge ou la Catapuce ordinaire, tithynialus la-
tifolius, cataputia diclus, I. R. H. 86", pouffe une tige
à la hauteur d’environ deux piés, groflè comme
le pouce, ronde, folide, rougeâtre, rameufe en-haut,
revêtues de beaucoup de feuilles, longues de trois
doigts, femblables à celles du faille , difpofées en
croix, d’un verd bleuâtre Ôc liffes. Ses fleurs naiflent
aux fornmités de la tige ôc des branches, compofées
chacune de quatre petales, épaiffes avec plufieurs
étamines déliées, à fommets arrondis, entourées de
deux feuilles pointues ôc jaunâtres qui femblent
tenir lieu de calice. Quand ces fleurs font paflees,
il leur fuccede des fruits plus gros que ceux des autres
titimales , relevés de trois* coins ôc divifés en
trois loges qui contiennent chacune une femence
groffe çommè un grain de poivre, prefque ronde,
remplie d’une moëlle blanche.
Toute la plante jette un fuc laiteux abondant, de
même que les autres efpeces de titimale ; elle croît en
tout pays, & fréquemment dans les jardins, où elle fe
multiplie tous les ans de graine jufqu’à devenir incommode;
elle fleurit en Juillet,& murit fes femences
en Août & Septembre; elle varie en grandeur,fuivant
l’âge, & a les feuilles plus larges ou plus étroites; elle
paffe l’hiver, ôc périt lorfque fa graine eft venue à
maturité. Les mendians fe fervent ordinairement de
fon lait pour fe défigurer la peau, & par ce moyen
émouvoir la compagnon -des paffans. Si les poiffons
mangent de fes feuilles ou de fes fruits jçttés dans un