.Volte avoit été commencée à droite, & on fe trouvé
A gauche. On peut tromper un cheval à quelque main
jqu’il manie. Voye^ V olte, DeMi-volt e, & c.
. TROMPETE, OISEAU, ( Hifl. natur. Ornithol. )
l ’oifeau appelle trompetero par les Efpagnols, dans la
province de Maynas, eft le même qu’on nomme agami
au Para & à Cayenne. Il eft fort familier, & n’a
tien de particulier que le bruit qu’il fait quelquefois,
jqui lui a valu le nom d’oileau trompeté. C ’en mal-à-
propos que quelques-uns ont pris ce nom pour un
chant ou pour un ramage ; il paroît qu’il fe forme
dans un organe tout different ,&précifément oppofé
à celui de la gorge. Mém. de Cacad. des Scient, année
iy 4$. B y.)
TROMPETTE, voye[ Aiguille.
T rompette, f.f. ÇLuth.') inftrument de mufique,
le plus noble des inftrumens à vent portatifs ; on s’en
fert principalement à la guerre pour faire faire le fer-
vice ou l’exercice à la cavalerie.
Le mot eft françois ; Ménage le dérive du grec
turbo, qui eft une conque dont onfe fer voit
autrefois âu-lieu de trompette. Du Cange croit que
ce mot vient du latin corrompu , trompa, ou de l’italien
tromba ou trombetta. D ’autres penfent qu’il dérive
du celtique trombilL^ qui lignifie la même chofe.
Voye^-tu la repréfentation dans la f i g. 3 . PL V il.
de la Lutherie.
Cet inftrument fe fait ordinairement de cuivre ,
quelquefois d’argent , de f e r , d’étaim & de bois.
Nous lifons que Moïfe fit faire deux trompettes d’argent
pour l’ufage des prêtres. Num. X . & Salomon
en fit faire zoo fur le même modèle, comme nous
l ’apprenons de Jofephe , liv. V I I I . ce qui fait affez
connoître l’antiquité de cet inftrument.
Les anciens avoient divers inftrumens qui étoient
.des efpeces de trompettes, comme tuba, eornua, li-
tui. Voye[ Cor , T ROMPE , CLAIRON.
La trompette moderne confifte dans l’embouchure,
qui eft un bocal large d’environ un pouce, quoique
le fond n’ait qu’un tiers de cette largeur. Les deux
canaux qui portent le vent, s’appellent les branches ;
les deux endroits par oit elle fe recourbe & fe replie,
s’appellent potences ; & le canal qui eft depuis la fécondé
courbure jufqu’à fon extrémité , s’appelle le
pavillon ; les endroits oii les branches fe peuvent
brifer & féparer, ou fouder, s’appellent les noeuds,
qui font au nombre de cinq , & qui en couvrent les
jointures.
Quand on ménage bien le fon de la trompette, il
eft d’une fi grande étendue , que l’on ne fauroit la
déterminer au jufte, puifqu’elle va auffi haut que la
force du fouffle la peut porter ; une bonne poitrine
pouffera le fon de la trompette au-delà des quatre octaves
qui font l’étendue des claviers des épinettes &
des orgues.
A la guerre il y a huit maniérés principales de
fonner la trompette. La première s’appelle le caval-
quet, dont on fe fert quand l’armée approche des
villes , ou quand elle paffe à-travers dans une marche.
La deuxieme eft le boute - felle, qui eft fuivi de '
la levée du boute - felle ; on le fonne quand on veut
déloger, ou fe mettre en marche. La troifieme eft
quand on fonne à cheval, & puis à l'étendard. La quatrième
eft la charge. La cinquième le guet. La fixieme
le double cavalquet. La feptieme la ckamade. La huitième
la retraite. On fonne auffi avec la trompette
des airs & des fanfares dans les réjouiffances.
On trouve des gens qui fonnentfi délicatement de
la trompette, & qui en tirent un ton fi doux, que cet
inftrument tient fa place non-feulement dans la mufique
d’églife, mais auffi dans la mufique de chambre ;
de forte que dans la mufique italienne & allemande
nous trouvons fouvent des parties intitulées tromba
primafftgonda, terça, ç’eft-àrdire, première, feeond
e , troifieme trompette -, & que cés parties doivent
être exécutées par ces inftrumens.
M. Roberts , dans fes iranfaclions philofophiques •
remarque que la trompette a deux défauts confidéra-
bles ; le premier, que dans fon étendue elle ne peut
former ou exprimer qu’un certain nombre de notes
que l’on appelle communément notes de trompette : le
deuxieme, que quatre des notes qu’elle exprime ne
font point d’un accord parfait. Voye^ Note. Les mêmes
défauts fe trouvent dans la trompette marine , &
c ’eft la même raifon qui les fait naître. Voyt{ T rompette
marine.
T rompette , ( Littérat. )Torigine de cet infiniment
fe perd dans l’antiquité ; les Tyrrhéniens, fui-
vant quelques hiftoriens grecs , en font les inventeurs
; d’autres attribuent plus vraiffemblablement
cette découverte aux Egyptiens, dont la connoiffan-
ce paffa chez les Ifraélites ; car Moïfe fit faire deux
trompettes d’argent pour le fervice des troupes & dii
peuple. Les Grecs n’avoient encore aucun ufage de
cet inftrument lors dufiege de Troie; mais il étoit
connu du tems d’Homere , comme il paroît par le
poëme fur le combat des grenouilles & des rats ; cependant
Virgile n ’a pas cru devoir s’attacher à la vérité
hiftorique fur cette bagatelle. Il releve dans fon
Enéïde les talens de Misène, en nous affurant que ce
fils d’Eole avoit é té , au fiege de T ro ie , un fameux
trompette, quis’étoit fouvent diftinguéà côté d’Hector
; ces fortes d’anacronifmes font fort permis en
poéfie ; mais l’hiftoire nous apprend que l’ufage de la
trompette, chez les Grecs , ne remonte pas fi haut. Il
eft vrai que cet exercice vint bien-tôt à s’introduire
dans les jeux folemnels de la Grece, & même y eut
un prix.
La même hiftoire nous apprend que dans une bataille
des Spartiates contre les Mefféniens, le bruit de
cet inftrument jufques là inconnu à ces derniers peuples
, les jetta dans une épouvante qui donna la victoire
aux Lacédémoniens : Lacedemonii vicerunt quitta
novus tubafionitus ho fies terruifjet. Cependant les auteurs
grecs ne fourniffent rien de particulier fur la
trompette de leur pays ; mais on trouve affez de cho-
fes fur celles des Romains, & nous favons par exemple
qu’ils en connoiffoient de trois fortes.
La première étoit celle qu’on appelloit tuba, de
tubus, à caufe de fa reffemblance à un tuyau. Cette
trompette étoit droite, & f e nommoit tuba direcla,as
reclum. Elle étoit étroite par fon embouchure, s’élar-
giffant infenfiblement, & fe terminant par une ouverture
circulaire & proportionnée.
La fécondé forte de trompette romaine , étoit plus
petite que la première. Elle étoit courbée vers l’extrémité,
à-peu-près comme le bâton augurai, duquel
elle avoit auffi emprunté le nom de lituus. Elle s’ap-
pelloit encore quelquefois tuba curva.
La troifieme efpece de trompette en ufage chez les
Romains , étoit appellée buccina ou buccinum. Celle-
ci étoit prefque entièrement courbée en cercle. Elle
paffoit par - aeffous du bras gauche du trompette qui
l’embouchoit, & fe recourboit de maniéré que l’ouverture
de l’extrémité, de la même forme que celle
de la trompette d roite, fe faifoit voir en-devant par-
deffus l’épaule, comme fi elle eût été fe rejoindre
à fon embouchure.
La trompette droite appellée par les Grecs
& tuba par les Latins , fervoit à la guerre pour animer
les foldats au combat, ou pour les rappeller à
leur drapeau lorfque dans le fort de la mêlée ils s’é-
toient trop écartés.
La trompette droite dans les armées, étoit particulièrement
deftinée à l’infanterie ; & ceux qui fon-*
noient tubicines, étoient auffi à p ié , fi ce n’eft dans
quelques occafions extraordinaires où on les faifoit
monter à cheval. Quand le» armées étoient en prefence,
les trompettes fonnoient la charge, c’eft-à-dire
donnoient le lignai du combat. Mais de même qu’un
certain fon de la trompette fignifioit qu’il falloit attaquer
l’ennemi, par un autre fon elle faifoit entendre
qu’il falloit fe retirer. Un des ufages particuliers de la
trompette droite étoit encore de donner dans le camp
les fignaux qui indiquoient aux foldats leurs diffé-
rens devoirs.
C ’étoit au.fon de ces memes trompettes que triom-
'phoient les diélateurs, les confuls , les prêteurs &
les autres généraux. Elles étoient à la tête de cette
marche pompeufe , & elles faifoient retentir l’air de
fanfares propres à redoubler la joie du peuple. Au
refte, la trompette droite n’étoit pas fi particulièrement
deftinée à la- guerre, qu’elle ne fut encore employée
à quelques ufages qui n’y avoient aucun rapport.
A l’imitation des Grecs , les Romains s’en fer-
voient dans la célébration de quelques-uns* de leurs
jeux facrés, & entr’autres dans celle des jeux floraux
, dans la fête de la luftration & dans quelques
facrifices.
On s’en fervoit auffi quelquefois dans les cérémonies
lugubres, c’eft-à-dire dans la marche des, pompes
funèbres, & tant que duraient les jeux qui fe célébraient
au-ifour du. bûcher d’un défunt pour honorer
fes funérailles. Selon Servius, on ne fe fervoit de la
trompette droite que dans les pompes funèbres des
gens d’un âge avancé , à la différence des jeunes gens
dont la pompe n’étoit précédée que de flûtes. Cependant
malgré la diftinûion de ce favant grammairien
, il eft confiant qu’on mêloit affez fou vende fon
des flûtes à celui des trompettes dans les pompes funèbres
des Romains de tout âge & de toute qualité.
Il y a encore eu deux efpeces de trompettes particulières
aux Romains ; le lituus & la buccina. Le lituus
ou trompette courbe appartenoit à la cavalerie :
ce qu’Horace , dans les deux premiers livres de fes
odes , marque affez clairement, pour ne pas laiffer
lieu d’en douter. Lorfque les empereurs romains
étoient à l’armée , & qu’ils vouloient haranguer les
foldats , ils les faifoient affembler au fon de la. trompette
courbe , félon le témoignage d’Ammien Marcellin.
Comme la trompette droite fervoit à l’infanterie
de lignai pour la charge &,pour la retraite, le lituus
fervoit au même ufage pour la cavalerie. 11 étoit
auffi employé dans les entrées triomphales; ce qu’il
ne faut entendre néanmoins que par rapport aux
compagnies de cavalerie, qui embelliffoient la marche
aes triomphes. L’infanterie qui marchoit à la tête
de cette pompe , étoit toujours précédée de fes tubicines
qui fonnoient de la trompette droite nommée proprement
tuba.
A l’égard de l’autre efpece de trompette appellée
buccina, elle étoit commune à l ’infanterie comme la
trompette droite. C’étoit encore au fon de la buccina
que s annonçoient dans le camp les différentes veii-
. les de la nuit, & que la première fentinelle étoit re-
levee par la fécondé, & ainfi des autres. La buccina
étoit employée à cet ufage plutôt que la trompette
droite & que la courbe, à caufe que le fon de la buccina
etoit plus aigu , & fe faifoit entendre plus dif-
. finalement & de plus loin.
. Du tems de Vegece, qui vivoit fous Valentinien le
jeune, les Romains fe fervirent d’une quatrième forte
de trompette ; ce fut de la corne de ces boeufs fauva-
ges, uri, & fréquens alors en Allemagne. Cette corne
garnie d’argent par fon embouchure, rendoit, dit cet
auteur, un fon auffi diftinél & auffi éclatant que celui
d’aucune forte de trompette.
Les modernes ont extrêmement perfeftionné la
méchanique des différentes trompettes , leur forme ,
‘ alliage qui leur convient & la théorie de leurs fons.
Morland, Caffegrain, Muller, Coniers &Haafe ont
recherche curieufement la meilleure fabrique des
trompettes, & le dernier a donné fur Ce fujet un petit
livre intitule, de tubis fientoriis, eoru/naue forma (S*
firuclürâ. (D . J .)
T r o m p e t t e h a r m o n i e u s e , (Luthier.) ç ’eit u n
inftrument harmonieux, qui.imite le fon dé fa trompette
, & qui lui reffemble, hormis qu’il,çft plus long,
&c qu’il a plus de branches. Il s’appelle ordinairement
facquebutte. Voyeç S a CQUE BUT TE , &Ua fis. .14. PL
VII. de la Lutherie,
T rompette marine’, (Luthier.) efV un’ inftrument
de mufique compofé de trois tables-, qui forment
fon corps triangulaire ; elle a un manche fort
long, & une feule corde de boyau fort groffe, montée
fur un chevalet, qui eft ferme dun côté fur un de
fes piés, & tremblotant de l’autre côté, fur un pié
qui n’eft point attaché,à la table. Onia touche,d’une
main avec un archet, & de l’autre 011 preffe la corde
fur le manche avec le pouce; ç’eft ce tremblement
du chevalet qui lui fait imiter le fon de la trompette£
ce qu’elle fait fi parfaitement, qu’il n’y a prefque pas
moyen de la, ,diftinguer de la trompette ordinaire., 8c
c’eft ce qui lui a fait donner ce nom, quoique d’aib*
leurs ce foit une efpece de monocorde. Voyez la fis.
JO . PI. II.de Lutherie..
La trompette mariné a les mêmes défauts que la
trompette militaire, en ce qu’elle ne peut exprimer
que des notes de trompette, & qu’elle leur donne un
ton trop bas ou trop haut. Voici la raifon que M.
Roberts en donne, après avoir fait la remarque des
deux cordes qui font à l’uniffon, & dont l’une ne
peut être ébranlée, fans que l’autre ne s’ébranle en
même tems, il dit que les impulfiQns que l’air reçoit
de l’ébranlement d’une corde, fe communiquent à
une autre corde qui fe trouve difpofée à recevoir les
mêmes vibrations.
A quoi,on peut ajouter qu’une corde s’ébranle,
non-feulement par l’impulfion d’un uniffon, mais
auffi par celle d’une oélave ou douzième, n’y ayant
point de contrariété dans les mouvemens, pour fe
nuire les uns aux autres. Voye^ Corde , Unisson.
D ’ailleurs en joiiant de la trompette marine, on
n’appuie pas ferme fur la corde, comme dans les autres
inftrumens, mais on ne fait que la toucher
légèrement du pouce.
Enfin la partie fupérieure de la corde concourt
avec fa partie inférieure pour, former le fon : d’où il
faut-conclure que la trompette marine ne rend point
un fon mufical, que lorfque la touche fur la partie
fupérieure de la corde fô'rme une partie aliquote,
op intégrante de la note ; de’ forte que lé concours
de la partie inférieure de la corde achevé de former
le fon parfait, ou la note entière. Autrement les vibrations
des parties s’entrechoquent & forment un
fon qui eft proportionné à leur mouvement, & qui
met la confufion dans toute leur harmonie : ce font
donc ces parties aliquotes qui, félon M. Roberts,
font les véritables touches, qui forment les notes de
trompettes.
T rompette parlante , ('Acoyfi.) eft un tube
de la longueur de fix à quinze piés, tout droit, & fait
de fer blancs avec un pavillon fort large : fon bocal
eft affez large pour recevoir les deux levres d’une
perfonne. Lorfqu’on y applique la bouche & qu’on
y parle dedans, la voix fe porte très-loin, & on fe
foit entendre diftinûement à la diftance d’un mille
ou de mille pas : on s’en fert beaucoup fur mer.
On dit que l’invention en eft moderne , & on l’attribue
communément au chevalier Samuel Morland
anglois, qui lui a donné le nom de trompette fientoro-
phonique. Mais il femble que le P. Kircher reclame
à plus jufte titre l’invention de cet inftrument, puif-
qu’il eft confiant qu’il donna la figure de la trompette
parlante, avant que le chevalier Morland en eût conçu
Pidée, V<>ye{ Porte-vo ix .