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membrane feche, extérieurement couverte d’une
lame fournie par le périofte du tympan , comme le
démontre évidemment l’adhéfion du manche du marteau
; ce .période eft au milieu de cette feche membrane
, Sc cela paroit plus manifeftement dans le foetus.
Vieuffens qui exclut cette tunique , 8c n’en admet
que deux, n’a donc pas rail'on , non - plus que
Valfalva,-de rejetter le période auditif. Morgagni
foutient ces trois lames ; Wiriflow prétend qu’on
en péut didinguer quatre ou cinq. Les vaiffeaux de
cette partie, injefrésreffemblent-à des branches d’arbres
, Sc il n’eft pas difficile de les injefrer à la faveur
de leur tronc qui vient par le canal auditif, 6c avec
le mufcle externe de Fabricius, comme le penfent
Ruÿfch 8c Caffebohmius-. Ôn le voit en effet fouvent
venir des vaideaux du période du tympan 8c de l’ad-
héfion du manche du marteau, fe reprendre de tou-
tespar'ts; il eft probable qu’il y a deux couches de
vaideaux dont l’une appartient à la peau extérieurement
collée à la membrane du tympan, 8c l’au'ire fert
au période du tympan rampant intérieurement fur la
même membrane.
Puifque la membrane du tympan eft cave en fon
milieu , 8c qu’aind le fac borgne du canal de Fouie
fe termine enfin en un tube conique , il ne peut aucunement
être douteux qu’il fe fade de nouvelles
réflexions dans la .pointe même du cône.
Les ondulations de l’air externe doivent fe communiquer,
& au période de là cavité du tympan &
au marteau, & à l’air interné , le période & le marteau
étant coptinus à la membrane du tympan que cet
air touche de près.
Le tympan, appelle vulgairement le tambour, ed
utué obliquement eu égard à la poflure droite du
'corps ., 8c regarde en-bas : de-là vient que nous entendons
mieux les fons qui viennent d’en-bas , que
ceux qui viennent d’en-haut. Voye^ T ambour.
La face externe du 'tympan ed un peu enfoncée
dans le milieu ; il ed compofé de deux ou trois lames,
il a un trqu , ou du-moins une portion qui n’ed pas
attachée au cercle ofl’eux , & qui laide paffer Pair ,
8c dans quelques fujets la fumée du dedans de la bouche
en-dehors. Voye^ T rou.
Derrière la membrure du tympan ed une cavité
dans l’o.s pierreux , appellée caiffe du tympan , 8c
quelquefois Amplement tympan. On y remarque
quatre petits 6s ; lavoir, le marteau, l’enclume, l’étrier
8c l’os orbiculaire. Foye{ - les chacun fous fon
■.article particulier MARTEAU.
Au-dedans de la caiffe du tympan, Vieuifens a décou
vert une membrane très-mince, qui fert à former
ïa porte du labyrinthe, & à empêcher toute communication
entre l’air interne 8c Pair externe. La membrane
du tympan a une branche,çonfidérable de nerfs,
qui palfè fur la face interne entre le marteau 8c l’enclume
, 8c qui ed appellée corde du tympan, Voye^
C orde. •
"Wallis regarde ra membrane du tympan comme
une efpece d’inftrunient préparatoire de l’ouie; 8c il
Croit que fa fonction eft de recevoir les premières im-
preffions des fons‘, 8c de lës tfanfmettre au cerveau
duement modifiées 8c proportionnées à fa difpofi-
tion. 'Voyej Sons , Sensation , &c.
En effet, la fonction de la. membrane du tympan
par rapport à l’ouie, fernble être la même que' celle
de la prunelle de l’oeil par rapport à la vue. La prunelle
empêche qu’il n’entre dans l’oeil une trop grande
quantité de rayons de lumière ; elle les tempere ,
les adoucit, 8c les proportionne, pour ainfi dire, au
fenforium , auquel elle les tranfmet. La membrane du
'tympanîdâx. la meme chofe à l’égard des rayons fono-
re> ; car fi les uns 8c lés autres tomboient immédiatement
furie fenforium, ils pourroient ailementblef-
ler fia délicateffe. Voye^ Prunelle,
T Y M
La membrane du tympan à la vérité n’ed pas l’or-
gane propre de i’ouie ; mais elle fait que l’on entend
mieux; Pour cela il ed néceffaire qu’elle fe tende ou
fe relâche dans le befoin, comme la prunelle • &
c ed à quoi fervent les quatre offelets dont nous
avons parlé ci-deffus , qui. ont le même ufage pour
tendre ou relâcher la membrane du tympan, que les
cordages d un tambour à l’égard de cet inftrument
Par le moyen de cette tenfion 8c de ce relâchement*
la membrane du tympan s’accommode à tous les
fons , violens ou foibles , de même que la prunelle
a tous les degrés ;de lumière. Voye? O u ïe ,
L’ingenieux dofreur Hôlder a perfefrionné cette
théorie. Il conçoit que l’afrion du mufcle qui tend
ou relâche la membrane d\\ tympan, le tient toujours
dans un étatde tenfion modérée. Mais lorfqu’ils’agit
d’écouter , 8c de faire une attention particulière à
quelque fon, alors l’afrion de ce mufcle ed plus forte,
& la membrane du. tympan plus tendue qu’à l’ordinaire
, afin de faciliter le paifage du fon. Voyez At t
e n t io n . x
Sur ce fondement le même auteur ayant entre fes
mains un jeune homme fourd de naiffance, 8c remarquant
que fon- mal venoit d’un défaut de tenfion dans
la membrane du tympan , il dit à fa mere de conful-
ter les médecins pour fa voir s’il n’y auroitpas moyen
par quelques fumées adringentes ou autrement, de
rendre à cette membrane fa tenfion néceffaire.
En attendant , il s’avifa d’un moyen paffager, qui
fut d’employer quelque fon violent, comme de battre
«Lu tambour auprès du malade. Un pareil fon tant
qu’il continue, doitnéceflairementdiftendre la membrane
du tympan , en le pouffant 8c le faifant enfler
en-dehors , comme un vent frais enfle les voiles d’un
vaiffeau. L’expérience réuflit félon l’efpérance du do-
âeur ; car tandis qu’on battoit fortement du tambour
près du jeune homme, celui-ci entendoitlesgens qui
étoient près de lu i, 8c qui l’appelloient doucement
par fon nom ; mais lorfqiron cefloit de battre du
tambour, il n ’entendoit plus les mêmes perfonnes,
quoiqu’elles l’appellaffent à haute voix. Voyez Surd
it é . ■ ■ ■ •
Ce qui montre néanmoins que la membrane du
tympan n’ed pas fi néceffaire, c’eft qu’iîy a des exemples
de gens qui entendoient parfaitement fans le fe-
cours de cette membrane.M.Chefelden rapporte qu’il
rompit la membrane du tympan des deux oreilles d’un
chien , qui ne laiffa pas d’entendre. Il ed vrai que
quelque tems tems après les fons violens lui faifoient
beaucoup de peine. Le même auteur ajoute que M.
S. André l’avoit affuré qu’un de fes malades ayant eu
cette membrane détruite par un ulcéré qui av'oit
même fait fort'.r les offelets, ne laiffa pas néanmoins
de conferver l’ouie.
"Corde du TYMPAN , voye^ CORDE.
T ympan , f. m. ( Architecl. ) mot dérivé du grec
tympanon , tambour. C’ed la partie qui refle entre
les trois corniches d’un fronton triangulaire , ou les
deux d’un fronton ceintré. Elle ed quelquefois liffe ,
8c quelquefois ornée de fculpture en bas-relief, comme
au temple de Caftor 8c de Pollux , à Naples,
8c au portail de l’ eglifè des peres Minimes ;, à Paris,
Tympan d'arcades, table triangulaire placée dans
les encoignures d’une arcade.Les plus Amples
de cette efpece n’ont qu’une table renfoncée, ornée
quelquefois de branches de laurier, d’olivier, de chên
e ,^ . oii de trophées,feftons,<S’c.çomme au château
de Trianon ; 8c ils conviennent aux ordres dorique
"8c ionique. Les tympans les plus riches font, décorés
de^figùres volantes, comme des renommées, ainfi
qu on en voit aux arcs de triomphe antiques ; ou de
figures affifes , telles que font des vertus, comme
dans l’églife du Val-de-Grace ; ou des béatitudes,
domine
F
T Y M
comme dans celle du collège Mazarin , à Paris.
Daviler. ( D . J. )
T ympan de machine , f Mècan, ) roue creufe
qu’on nomme auffi roue à tambour, dans laquelle un
ou plufieurs hommes marchent pour la faire tourner,
8c qui fert aux grues , aux calandres-, 8c à certains
moulins. ( D . J. )
T y m p a n , (Imprimerie.) grand &C petit tympan,
pièces d’une preflfe d’imprimerie ; le premier eft fait
d’une feuille de parchemin collée fur le chaflls de
bois , attaché au bout du coffre par deux couplets ;,
c’eft fur ce tympan après qu’il a été ramoiti avec une
éponge trempée dans l’ eau, que fe marge ou fe pointe
la feuille de papier prête à paffer fous preffe : le petit
tympan eft auffi une feuille de parchemin collée fur
un plus petit chaffis, de bois ou de fer, qui s’enclave
ait revers du premier; entre ces deux peaux ou tympans
fe mettent les blanchets , 8c le carton. Poye{
Po in tu res , Bla nchets , Carton , & les fig.&
PL d?Imprimerie.
T ympan de menuiferie. ( Menuif. ) panneau dans
l’affemblage du dormant d’une baye de porte ou de
croifée, qui eft quelquefois év id é , 8c garni d’un*
treillis de 1er, pour donner du jour. Cela fe pratique
auffi dans les tympans de pierre. (D .J .')
T ympan de C oreille, ( Anatom. ) Voyè£ mem-
branne du tambour , au mot TAMBOUR, (D .J . ')
TYMP A N A , (Hijl. des fuppl. des Grecs.') To^aVet
fiipplice chez les Athéniens , par lequel un criminel
étoit condamné à être attaché à un poteau pour y recevoir
la baftonade jufqu’à ce qu’il expirât. Potter.
Archtzol. Grcec. liv. 1. c. xxv, tom. I. patr. i ia .
( ^ • ) 1 I
TYMP A N IA , ( Geo g. anc. ) ville du Péloponnèfe,
en Elide : Ptolomée, /. III. c.xvj. la marque dans les
terres. Les habitans de cette ville font appellés typanei
par Pline, liv. IV. cap. r/.mais il les place dans l’A-
chaie. Ce pourroit être la même ville que Polybe ,
liv. IV , nomme tympanoea , 8c qu’il met dans la
Triphylie ; 8c il y a apparence aufli que c’eft la ville
typaneis d’Etienne le géographe, qui la met pareillement
dans la Triphihe.( D . J. )
TYMPANITE , f. f. ( Médec. ) c’eft ainfi que l’on
appelle une maladie oîi le bas-ventre eft confidéra-
blement enflé 8c réfonne comme un ballon,lorfqu’on
le frape ; on l’appelle auffi hydropijîe feche , mais
fort mal-à-propos, car cette hydropifie eft fans eau ;
s’il eft permis de parler ainfi ; c’eft ce que confirme
l’ouverture des cadavres en qui on ne trouve pas
une feule goutte d’eau dans la cavité du bas-ventre,
ni dans le canal inteftinah bien des gens attribuent
cette affeâion' à la tenfion fpafmodique du genre
nerveux dans cette cavité , à l’accumulation du
fuc nerveux dans les nerfs de fes vifceres qui I
diftendant les membranes , y fait amaffer l’air
dans certains endroits , 8c l’empêche de circuler par
les étranglemens qu’il caufe dans certains endroits
du canal ; mais cette idée eft bien fyftématique ,
l’efprit animal y joue un trop grand rôle, pour qu’on
la croie. Nous ne nions cependant pas que les fpaf-
mes convulfifs des nerfs ne concourent à cette maladie
, 8c il eft vraiffemblable qu’elle dépend de la
tenfion de fes parties , foit par l’obftruâion du foie
8c de la rate qui retient le fàng dans le bas-ventre,
foit par les crilpations des nerfs qui caufentdes étranglemens
dans différens points du canal inteftinal :
mais la tenfion feule ne üiiffit pas ; l’air y entre pour
quelque chofe , le réfonnèment, le bruit que rend
la cavité du bas ventre quand on le frape , font
des preuves palpables de ce que nous avançons.
L’air fera différentes explofions, il fera produit par
les humeurs qui font en ftagnation dans les vaiffeaux
©bftrués , il s’échappera des alimens, il diftendra les
parois de l’eftomac , il roulera dans le canal intef-
Tomc XV I%
T Y M 777
final , par l’étroiteffe que produit dans les différens
replis, du canal la conftnâion ou la tenfion des
membranes. Ainfi l’air s’amaffant de plus en plus diftendra
les cavités ,8c augmentera la capacité du bas-
ventre , jufqu’à lui donner une élévation énorme.
Les cadavres morts de cette maladie ont les cavités
remplies d’air , les vaiffeaux obftrués chargés d’un
fang noirâtre.
Cette maladie arrive dans tous les âges , elle eft
commune aux femmes après l’acouchement ; elle attaque
les jeunes gens , les vieillards , les convalef-
cens 8c fur-tout les hypochondriaques , tous ceux
qui mangent beaucoup 8c qui digèrent peu, fur tout
après de grandes évacuations , comme il arrive aux
femmes en couches, 8c aux convalefcens, tous ceux
en qui les refferremens convulfifs des vifceres retiennent
l’air exprimé des alimens dans les cavités
des inteftins, ce qui arrive aux gens vaporeux ,
à ceux que l’application continuelle de l’efprit 8c
le chagrin empêchent de digérer comme il faut.
Pour peu quë l’on confidere encore la fituation des
malades à qui la tympanite furvient; on verra qu’elle
eft la fuite de beaucoup de maladies aigues 8c chroniques,
elle fuccede aux vieilles obftrufrions du me-
fentere, elle accompagne le carreau ou l’état skir-
rheux du mefentere dans les enfans qui font à la mamelle
, elle fuit les devoymens opiniâtres , les dif-
fenteries ulcéreufes, elle eft l’effet de I’affefrion hi-
pochondriaque invétérée , elle finit les maladies de
confomption ; il eft notoire que dans ces malades les
humeurs font en diffolution, les folides à demi putréfiés,
8c l’air échappé des molécules des uns 8c des
autres occupe les cavités.
Les Agnes de cette maladie , font les fuivans : il
furvient une tenfion dans la région des lombes 8c
une conftipation opiniâtre, enfuite de laquelle le
bas ventre eft confidérablement diftendu, le malade
eft fujet aux rapports , le pouls eft inégal, l’appetit
languiffant 8c la foif exceffive ; l’on fent dans les hy-
poehondres 8c dans la région du nombril, une douleur
poignante ,mordicante, 8c une tenfion accompagnée^
de chaleur , on ne peut demeurer couché fur
les côtés 8c la tumeur ne diminue point, lorfqu’on eft
couché fur le dos.
La tympanite fait une maladie dangereufe ; elle eft
abfolument incurable, lorfqu’elle accompagne ou
qu elle fuit l’hydropifie , à caufe que la diftention
violente des inteftins 8c desmufcles épigaftriques,en
comprimant les veines retarde la circulation du fang,
produit la conftipation , fupprime la tranlpiration ;
la tympanite fimple , lorfqu’elle eft invétérée, 8c
qu’on n’a pas foin d’y remédier fur le champ , dégénéré
dans les femmes 8c dans les enfans en une
maladie chronique opiniâtre dont lamort efttoujours
la fuite.
Le traitement s’exécute en employant les remedes
cardiaques 8c ftomachiques de même que les amers
de tous genres ; après avoir fait précéder la faignée
8c les autres evacuans préliminaires , on peut employer
les remedes aromatiques.
TYNÏPANO, f. m. (Mujîq. ital.) les Italiens fe fervent
de ce terme pour défigner une paire de tymba-
les d’une grandeur inégale , 8c accordées à la quarte
jufte. Lapins petite exprime le fon de c-fol-ut,&c\a.
plus grande celui de g-re-fol, une quarte au-deffous.
C’eft inftrument fert ordinairement de baffe aux
trompettes. Dicl. des B. A . ( D . J.)
TYM PAN OTRIBA, f. m. ( Littéral.) Tvp.tsavorpl-
@»c , un joueur de tympanum ; mais ce terme défi-
gnoit au figuré chez les anciens une perfonne efféminée
, plongée dans la molleffe. ( D . J . )
2 YMP ANUM des Hébreux, (Mufiq. des Hébreux. )
c et inftrument de mufique eft défignéen hébreu fous
le nom général de toph, qui comprenoit diverfes for
F F f f f
•il;
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fil jswjgi
m