
Ce remette, depuis un demi-gros jufqu’à deux
gros, eft un bon altérant 8c un excellent diurétique ;
depuis trois jufqu’à fix gros il forme un purgatif
doux, qui ne caufe aucun défordre dans la machine,
8c qui convient particulièrement dans l’hydropifie. iWâ T erre, (’Jurifprud.) lignifie quelquefois un champ,
quelquefois une certaine étendue de pays, une fei-
gneurie.
Terre allodiale i eft celle qui eft pofledée en franc
al eu.
Terre aumonle, celle qui a été donnée en franche
aumône à l’Eglife.
Terre emblavée, celle qui eft enfemencée en blé.
Terre hermest eft une terre vacante 6c inculte. Voyt^_
Hermes.
Terre jecliUy eft de la terre jettée 8c araaflee de main
d’homme» dans un lieu pour l’exhaufl’e r , à la différence
des terres qui font dans leur état naturel. Voye{.
l'article rgz. de la coutume de Paris.
Terre noble. eft celle qui eft pofledée à titre de fief
ou de franc al,eu noble.
Terre titrée, eft une feigneurie qui a titre de duché
ou principauté, comté, marquifat, baronie, ou châtellenie
, &c. Voye^ Fie f , Se ign eu rie, D u ch é ,
C o m t é , & c. (A )
T erres , Meficredes, la diverfîté des termes employés
pour la mefure des terres, fait fouvent une difficulté
embarraffante ; arpent, journal, acre, fetier,
faitmée, 8cc. font des termes ulités en parlant d’arpentage
: mais li ces noms font differens, les mefu-
res ou les quantités qu’ils expriment ne le font guère
moins ; il y a plus, c’eft que le même terme ne
lignifie pas toujours la même chofe ; par exemple ,
l’arpent eft plus ou moins grand, fuivant les differentes
coutumes , ce qui fait varier la pratique de l’arpentage
, 8c la rend même plus difficile.
L’arpent eft ordinairement de cent perches, mais
les perches varient beaucoup ; tantôt elles font de 18
piés en-tous fens, ou pour mieux dire en quarré ,
tantôt de 20 : ailleurs, elles font de 22 , dé 24, &c.
fur quoi il feroit à delirer qu’on pût , établir dans
le royaume , des mefures 6c des dénominations qui
fulfent les mêmes dans toutes les provinces ; l’art de
mefurer les terres deviendroit plus uniforme 6c plus
aifé.
Plufieurs favans, amateurs d’agriculture, emploient
dans leurs calculs l’arpent de cent perches, à 20 piés
en quarré par perche. Cette mefure moyenne entre
les extrêmes feroit fort commode, elle donne des
comptes ronds , faciles à entendre 6c à manier, 6c
dès-lors elle mériteroit la préférence.
Si l’on admettoit la perche de 20 piés en quarré ,
en multipliant 20 par 20 pour la perche quarrée, on
auroit 400 piés quarrés pour la perche cfe terre ; en
ajoutant à ce produit deux zéros pour multiplier par
c en t , le nombre des perches dont l’arpent eft com-
pofé , on auroit 40000 piés quarrés pour l’arpent
total.
Du refte, pour faciliter les opérations de l’arpenteur
, au lieu de fuivre les variétés de la perche, on
pourroit s’ en tenir à une mefure commune 6c plus
conftante , je veux dire le pié de 12 pouces qu?on
appelle pié de roi ; ainfi, l’on n’auroit qu’à mefurer
par piés les deux côtés d’une piece quelconque, pièce
ou quarrée ou réduite èn triangles , fuivant les
procédés connus ; pour lors par une feule multiplication
dont les moindres calculateurs font capables, -
on fauroit le nombre de piés quarrés contenus dans
une piece de terre.
Si l’on avoit choifi l’arpent moyen dont nous avons
parlé, il y a mille occafions oîi l’on en pourroit convenir
; alors autant de fois qu’on auroit 40000 piés
quarrés, autant on auroit d’arpens de la grandeur
convenue. Quant aux fraûions, autant de fois qu’ont
auroit 20000 ou 10000, autant de fois on auroit des!
demis ou des quarts; 8c quant aux frayions ultérieur
re s , -autant de fois qu’on auroit 400 piés, autant on
auroit de perches quarréjes. Il feroit aifé de faire
pour cela des tables qui ne feroient ni longues, ni
embarraffantes , 8c qui rendroient l’arpentage une-
opération (impie & à la portée des moindres villa-;
geois ; au lieu qu’il faut aujourd’hui pour ce travail
de prétendus experts qui font les importans, 8c qui,
font payer chèrement leurs vacations.
Pour opérer dans cette méthode, on prend une
chaîne^de 20 piés, oit les demis 8c les quarts , le s .
piés même font marqués. On mefure les deux dimen-
fions d’un quarré quelconque ; le nombre des chaînes
contenues en chaque côté fe réduit aifément en
centaine 8c en m ille, 8c on les porte féparément fur
le papier. Aufurplus, à chaque piece mefurée dans
fes deux côtés, on multiplie l’un par l’autre le nombre
de piés qu’on a trouvés en chaque dimenfion, 8c
l’on en porte le produit à part, ce que l’on pratique
de même à toutes les pièces l’une après l ’autre ; après
quoi on n’a plus que la peine d’additioner ces produits
, 8c comme on l*a d it , autant, de fois qu’on a
40000 piés quarrés, autant on compte d’arpens. Bien
entendu, que s’il y a quelque inégalité dans les côtés
oppofés, on redreffele tout en prenant une moyenne
proportionelle ; je veux dire, que fi un côté avoit
11 o piés, tandis que fon oppofé n’en auroit que 102,.
alors on addîtioneroit ces deux nombres 8c l’on en
prendroit la moitié 106 pour en faire l’un des membres
de de la multiplication; mais du refte cefont-là
des notions qu’on doit fuppofer dans tout homme qui ■
fe mêle d’arpentage.
La table qui fuit efi relative à la propoftion précédente^
400 piés font une perche quarrée.
600 piés font une perche oc demie.
800 piés font deux perches.
. 1000 piés font deux perches 8c demie«
1200 piés font trois perches.
1600 piés font quatre perches.
2000 piés font cinq perches.
3000 piés font fept perches 8c demie.'
4000 piés font dix perches.
5000 piés font douze perches 6c demie;
6000 piés font quinze perches.
7000 piés font dix-fept perches 6c demie.
8000 piés font vingt perches.
9000 piés font vingt-deux perches 8c demie.’
10.000 piés font vingt-cinq perches.
20.000 piés font cinquante perches.
30.000 piés font foixante-quinze perches.
40.000 piés font cent perches ou l’arpent moyen?
* 60,000 piés font cent cinquante perches.
80.000 piés font deux censperches ou deux arpens,;
100.000 piés font deux arpens 8c demi.
200.000 piés font cinq arpens.
300.000 piés font fept arpens 8c demi.
400.000 piés font dix arpens.
500.000 piés font douze arpens 8c demi.'
600.000 piés font quinze arpens.
700.000 piés font dix-fept arpens 8c demi.’
800.000 piés font vingt arpens.
900.000 piés font vingt-deux arpens 8c demi.'
1,000,000 de piés font vingt-cinq arpens. '
La méthode que je propole du pié de roi pour
unique mefure des arpenteurs, conviendroit à toutes
les variétés admifes par nos coutumes; car li l’entier
qu’on cherche foit journal, acre ou faumée, &c;
fi cet entier contient , par exemple , 36,000 piés
quarrés, plus ou moins peu importe ; autant de fois
qu’on aura 36 mille piés quarrés, autant de'fois on
aura des mefures ou des entiers cherchés ; 8c à proportion
portion des moindres fraftions où quantités. Il n’y
aura qu’à faire des tables relatives a ces différentes
mefures pour abréger les opérations, 8c fui'-tout pour
les rendre beaucoup plus faciles à tout le monde.
La méthode propofée, conftamnient plus maniable
au vulgaire des arpenteurs, le pratiqiierôit egalement
pour toifer les ouvrages de maçonnerie 8c
tous autres. Pour cela, il faudroit chercher par la
multiplication le nombre de piés quarrés contenus
dans la piece ouvragée, écrire à mefure le produit
de piés qu’on trouveroit en chaque partie ; faire en-
fuite l’addition de ces articles ou produits, 8c voir enfin
dans une table qu’on auroit exprès, combien de
fois la toife quarrée fe trouveroit avec fes fractions
dans l’ouvrage qu’on examine. Par cette méthode,
le moindre particulier, homme ou femme maniant
tant-foit-peu la’multiplication, pourroit fuivre 8c même
reélifier le calcul d'un expert ou d’un ouvrier.
Article de M. F A l GU ET. T. D. F.
T erre , (Marine.) on ne définit pas autrement ce
terme fur mer que fur terre: mais il y a à cet égard
differentes façons de parler, dont voici l’explication.
' T erre , (Marine.') mot que crie à haute voix celui
quiapperçoit le premier la terre.
■ T erre de beurre ,' (Marine. ) c’ eft un nuage qui
paroît à Phorifon, qui reffemble à la terre, 8c que le'
ïbleil diffipe ; ce qui fait dire aux gens de mer, que
là terre de beurre fond au foleil.
■ T erre défigurée , (Marine.) terre qu’on ne peut
pas bien reconnoître, à caufe de quelques nuages qui
la couvrent.
T erre em brum ée, (Marine.) terre Couverte de
brouillard?. ■
T erre FINE, (Marine.) terre qu’on voit clairement
, fans aucun brouillard qui en dérobe la vue.
T erre h a ch é e , (Marine.) terre entrecoupée.
• T erre qui afieche, (Marine.) Voye^ ASSECHER.
T erre qui s u i t , (Marine.) terre qui faifant un
coudé , s’éloigne du lieu'ôii l’ôn eft.
T erre qui se donne la main , (Marine.) c’eft
une terre qui n’ èft féparée par aucun golfe , ni aucune
baie.
T erres basses , ( Marine. ) ce font les rivages
qui font bas, plats, 8c fans remarques.
T erres hautes , ( Marine. ) ce font les montagnes
ou les rivages, qui font beaucoup éièvés au-
deffus de la furfaçe de la mer.
Voici encore d’autres façons.de parler.
Aller à ter fe: Voye\ R anger.
Aller chercher une terre ; c’eft cingler vers une terre,
pour la reconnoître.
Dans la terre ou dans les terres ; façon de s’exprimer
, pour parler dé quelque chofe qui eft éloigné
du bord de la mer.
La terre mange ; cela fignifie que la terre cache quelque
chofe, 8c le dérobe-à la vue.
La terre nous refie. R ester.
P rendre terre; ç’eft aborder une. terre, y arriver.
Tout a terre ; on entend par-là qu’un vaifleau eft
très-proche de la terre.
T erre , (Archii. & Jardin.) on entend par ce mot
8c la çônfiftance du terrein fur lequel on bâtit; 8c le
terrein même qu’on deftine à un jàVdin. Ainfi nornf
devons examiner la terrepar rapport à l ’art débâcha
8c relativement au jardinage. Nous l’examinerons
âUfli fuivant fies bonnes qualités 8c fe£ façons; ::
De la terre par rapport à lyart de bâtir. T errefran-
che. Efpecéde terre graffey fans gravier ,dohton fait
du mortier 8c delà bauge en quelques endroits^ 1
-- Terre niajjive. Nom général, qu’on donné à' toute
terre confide'rëé fiôlidetëcTaris vuidé, 8C toifiée cubi-
quement, ou réduite à la toife cube pour faire Infirmation
de fa fouillç.
Terre naturelle. Terre quLn’à point 'encare'été éven-
Tome X V I .
tee ni fouillée ; on la nomme aufli terre neuve.
Terre rapportée. Terre qui a été tranfportée d’un lieu
à un autre, pour combler quelque fofl'é, 8c pour régaler
8C dreflér un terrein dé niveau.
Terres jeiïifjes. On appelle ainfi, outre les terres qui
font remuées pour êtrë enlevées, celles qui relient
pour faire quelque exhauffement de terraffe ou de
parterre dans un jardin. Si cet exhauffement fe fait
contre un mur mitoyén»comme il eft à craindre que
la pouffée de ces terres jeclijjes ne le faffe périr, parce
que les rez de-chauffée des deux héritages ne ,font
plus pareils, il eft à-propos, 8c même néceffaire, que
pour réfifter à cette pouffée, on faffe un contre-mur
fuffifant, réduit au tiers de l’exhauffement, 8c qu’on
ajoute des éperons du côté des terres.
De la terre par rapport au jardinage. Terre bonne
ou fertile. C’eft une terre où tout ce qui eft femé ou
planté croît aifément, 8c fans beaucoup d’amendement
8c de façon. Elle eft ordinairement noire, graffa
8c légère.
Terre franche. Terre fans mélange, faine, fans pierres
ni gravois, 8c qui étant graffe tient aux doigts ,
8c fe paîtrit aifément, comme le fonds des bonnes
prairies.
Terre hâtive. Terre qui eft d’une bonne qualité 8c
en belle expofition, comme au midi fur une demi-
côte , 8c où ce qu’on plante produit de bonne heurei
Terre meuble. Terre qui eft légère 8c en poufliere ;
les Jardiniers l’appellent miette : elle eft propre à garnir
le deffus d’ün arbre quand on le plante, 8c à l’entretenir
à-plomb.
Terre neuve. Terre qui n*a encore rien produit.
Telle eft la terre qu’on tire à cinq ou fix piés de profondeur.
De la terre fuivant fes mauvaifes qualités. Terre
chaude ou brûlante. Terre légère 6c feche, qui fait pâlir
les plantes dans la chaleur, fi elle n’eft amendée.
On l ’emploie ordinairement pour les efpaliers.
Terre forte. Terre qui tient de l’argille ou de la glai-
fe , 8ç qui étant trop ferrée, ne vaut rien fans être
amendée. On s’ en fort pour les baflins.
Terre froide. Terre humide qui eft tardive, mais
qu’on amende avec du fumier.
Terre grouette. Terre pierreufo qu’on paffe à la claie
pour l’améliorer.
Terre maigre. Terre fablorineufe , feche, ftérile 8c
qui ne-vaut pas la peine d’être façonnée.
Terre tujfiere. Terre qui approche du tuf, 8c qui eft
par conféquent maigre 8c très-ingrate. On l’ôte d’un
jardin, parce qu’elle coûteroit plus à amender , qu’à
y fubftitüerdé la bonne terre.
Terre veule. Terre où lès plantes ne peuvent prendre
racine, parce^qu’elle eft trop légère, 8c qui s’amende
avec de la Terre franche.
De la terré fuivant fes façons. Terre amendée. C ’eft
une 'terre qui après avoir été plufieurs fois labourée
8c fiimée, eft propre à recevoir toutes fortés'de plantes.
On appelle aufli terre.amendée, une terre dont on
a corrigé les mauvaises qualités, par le mélange de
quélqù’aùfre.
Terre préparée. Terre mélangée pour chaque efpece
de plante.oii de fleur.
Terri rapportée. C ’eft de la bonne terre qu’on met
dans les endroits d’où l’on a Ôté la méchante pour y
planter.
Titré repofée. Terre qui a; été un an ou deux en jachère','
c’ eft-à-dire fans avoir produit, ni fans .avoir
été‘cultivée.
' ‘ Te'rri-ufte: Terre qui a travaillé long-rems fans être
amendée. (D. J.)
! T eÉr!e cuite , (Arts anciens.) les anciens ont
fait jifùfieiirS .ôitvrages ^e. terre cuite qui noüs ïèftent
’éncôrë’f ils lës ont rorméfe fur lë tour Ou fur. la roue',
"6c le s ‘ont ôrnés de tolites fortes de figures; Oette