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,» fien , parce qu’ils ne valoient pas mieux que leurs
» peres.
» Le quatrième fens dans lequel les apôtres difent
» qu’une chofe s’accomplit, c’ eft lorfque une chofe
» étant déjà faite en partie, elle s’acheve tout-à-fait,
» de forte qu’il n’y a plus rien à defirer pour fon ac-
» compliffement ». Maldonat , in ÿ . y5 . cap; ij,
S . Mat thaï.
Ainfi il eft certain que plufieursdes interprétations
typiques & allégoriques de la lo i , de l’hiftoire , &
des cérémonies des Juifs, peuvent être rejettéesfans
donner aucun tour forcé, ni aucune atteinte au texte
facré de l’Ecriture , qui peut être expliqué par des
principes plus naturels, plus intelligibles, & plus
conformes aux réglés de la grammaire, que ceux
des figuriftes modernes.
Le mot TOTTcç, comme nous l’avons obfervé, ne
lignifie autre chofe qu’une copie ou une impreflion
de quelque chofe. Les Anglois dans leur verfion de
la bible , l’ont rendu tantôt par le terme d’imprejfion
ou cflampe , tantôt par celui de figure , quelquefois
par le mot de forme, & quelquefois par .celui de façon
ou maniéré.
C ’eft de-là aulfiquele même terme s’emploie au figuré,
pour lignifier un modelé moral, & dans ce fens-
là il ne lignifie autre chofe qu’un exemple ou unefimi-
litude. De même le mot \ttvrnw7roç dans l’Ecriture lignifie
une chofe faite d’après un modèle,& c’ eft ainli
que dans l’épître aux H ébreux, le tabernacle & le
Saint des faints ayant été faits après le modèle que
Dieu avoit montré à Moyfe, ils font appellés antitypes
, ou figure des vrais lieux faints. C’eft encore
dans le même fens que S. Pierre , en parlant du déluge
& de l’arche de Noé, qui fauvahuit perfonnes,
appelle le baptême un antitype de cette arche , &
par-là il n’exprime autre chofe qu’ une fimilitude de
circonftances.
Les autres termes dont l’Ecriture fe fert quelquefois
pour marquer qu’un événement a été figuré d’avance
par quelque chofe qui a précédé,font vno^uyptt
que l’on rend par imitation & exemple, & axiet, ombre.
S. Paul fe fert fouvent de ce dernier m o t , &
l’applique aux lois & aux cérémonies des Juifs, qu’il
repréfente comme de limples ombres des choies à
v en ir , ou des chofes fpirituelles &: céleftes. Ces ex-
preflions générales ont induit des auteurs à prêter à
S. Paul un deflein qu’il n’avoit point en faifant ces
comparaifons, & à conclure de-là que tous les rits
de la loi de Moyfe étoient autant de types, ou de
chofes deftinées à lignifier des événemens futurs, &:
que l’on doit trouver l’Evangile dans le pentateuque,
tandis que S. Paul ne paroît avoir eu d’autre intention
que de faire connoître les grands avantages que
l’Evangile a fur la loi ancienne à différens égards , oh
l’un a autant de prééminence fur l’autre, que le corps
ou la fubftance en a fur l’ombre. Voye^ Ac c om m o d
a t io n .
Si l’ombre des chofes à venir eft la figure ou le type
des événemens futurs , quels font les événemens
auxquels puiffent avoir aucun rapport, les nouvelles
lunes, ou le boire & le manger des Juifs ? ou comment
la loi de Moyfe compofée de commandemens
pour des perfonnes , tems , lieux, facrifices , &c.
pouvoit-elle lignifier une difpenfe des mêmes choies
fous l’Evangile, où ces mêmes chofes, loin d’avoir
été enjointes, ont été déclarées au contraire inutiles
&fuperflues ? Voilà toutes les obfervationsque
l’on peut faire fur toutes les fignifications des termes
dont fe fervent les auteurs du nouveau Tefta-
ment, & par lefquels ils femblent avoir voulu exprimer
quelque figure ou type d’événemens futurs, tous
l’Evangile :-d’où nous pouvons conclure i° . que d’argumenter
des types , c’eft argumenter très-fouvent
d’exemples ou de fimilitudes ; le but des fimiütudes
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ou des comparaifons eft Amplement d’aider'Sc 3e refP
dre quelques idées plus claires & plus fortes, de for^
te qu’il eft abfurde de tirer des conféquerices d’une
fimilitude, ou d’inférer de quelque partie d’une fimilitude
, autre chofe que ce qui eft àbfolument fem-
blable. i° . Que l’on ne fauroit prouver que toutes les
cérémonies de la loi mofaïque ayent jamais été deftinées
à lignifier des événemens futurs fous le régné
du Melîie. Les auteurs de l’ancien .Teftament n’en
font aucune mention, quelques notions que puiffent
avoir eû là-deflus les écrivains qui les ont fui vis immédiatement
: on convient que les apôtres ont argumenté
des rits de l’inftitution mofaïque, mais il
paroît que fouvent ils ne l’ont fait que par forme
d’illuftration & d’analogie.
Affurément il y a une fimilitude générale dans toutes
les opérations ou diftributions de la Providence,
& une analogie des chofes dans le monde naturel,
aufli-bien que dans le monde moral ; d’oii il eft aifé
d’argumenter par forme de parité, & même il eft
très-jufte & très-commun de le faire ; mais de dire
qu’une dé ces opérations ou diftributions ait toujours
été faite pour en marquer ou lignifier une autre qui
de voit avoir lieu dans la fuite, c’eft ce qu’on ne pourra
jamais prouver , à moins, que Dieu ne l’ait révélé.
Nous favons que la terre promife étoit un lieu où
les Juifs dévoient jouir d’un doux repos , après toutes
leurs peines & fatigues. Dieu fe repofa lui-même
le feptieme jour après l’ouvrage de la création ; cependant
quelqu’un a-t-il jamais imaginé de prétendre
que le repos de Dieu après la création, lignifié le
repos des Juifs dans la terre promife ? & n’eft - il
pas aulîi fenfé de dire que le repos que Dieu prit le
feptieme jour, lignifie l’entrée des Juifs dans la terre
de Canaan , que de dire que le repos des Juifs dans
cette terre, lignifie le repos dont David fait mention
dans fes pfeaumes? On ne prouvera pas non plus que
tous ces événemens qui fe fuccedent dans l’ordre de
la p rovidence, & cjuireflemblent à quelques événemens
qui ont précédé, foient deftines à être figurés
d’avance. Si on peut le prouver, on fera bientôt d’accord
que le repos des Juifs étoit le type du repos des
chrétiens. C’eft de la même maniéré que nous devons
entendre S. Paul, lorfqu’il d it, Jefus-Chrifl notre pâ-
que a été immolé pour nous, & S. Jean Baptifte , lorsqu’il
appelle notre Sauveur l’agneau de Dieu. Il y avoit
là cette fimilitude de circonftances que Jefus-Chrift
fut immolé le même jour qu’on immoloit & qu’on
mangeoit l’agneàu palchal, qu’il mourut à-peu-près
à la même heure du jour où les prêtres commençoient
leurs facrifices, & qu’on ne brifa aucun des os ni de
l’un ni de l’autre ; & comme l’agneau pafchàl devoit
être fans tache, de même Jefus-Chrift étoit fansfouil-
lure. C ’eft par rapport à ces circonftances, & d’autres
femblables, que S. Paul applique à Jefus-Chrift
le nom de Pâque.
C ’eft encore ainfi qu’on explique ce que S. Paul
appelle le baptême des enfans d’ilraël, dans la nue
& dans la mer , & la cômparaifon qu’il fait du grand
prêtre qui entroit tous les ans dans le lieu faint, avec
Jefus-Chrift qui eft entré dans le ciel. Il eft donc
certain qu’il y a des types dans l’ancien Teftament,
mais il l’eft également ' que tout n’y eft pas type, &
que plufieurs de ces types ne font que des fimilitude^
ou des allufions , & n’ont été employés que dans ce
fens par les apôtres.
T y p e , f. m. ( Théolog. ) eft aufli le nom que l’on
a donné à un édit de l’empereur Conftans II. publié
en 648. pour impofer un filence général aux ôrthe-
doxes , aufli-bien qu’aux Monothelites, fur la quef-
tion qu’on agitoit alors > s’il falloit reconnoître eh
Jefus-Chrift deux opérations ou volontés , comme
le fputenoiçnt les Catholiques, ou s’il falloit n’y en
1 ï gp
admettre qu’uhe feule, comme le vbuloient IesMo-
nothélites. Voye{ Mo n o th e l it e s .
On l’appella type parce que c ’étoit une efpece de
formulaire de fo i, ou plutôt un reglement auquel
iout le monde devoit conformer fa conduite en
s’abftenant de parler des matières controverfées.
Le véritable auteur du type étoit Paul, patriarche
de Conftantinople, & monothélite, qui crut affez fer-
virfori parti en forçant par autorité les catholiques
à n’ofer publier leur foi , efpérant que l’erreur fe-
roit aflez de progrès, tant au’çn ne la combattroit
pas. En conféquence, il infinua à l’empereur Conftans
de fupprimer l’edhèfe d’Héraclius , & de publier
un édit pour impofer filence aux orthodoxes &
aux monothelites ; mais fur-tout aux premiers qui fe
plaignoient vivement de l’e&hèfe, comme favorable
au monothélifme ; mais on fent que cette prétendue
.voie de pacification étoit injufte, & qu’elle oppri-
moit la vérité, fous prétexte d’éteindre les difputes:
on croit cependant que Conftans avoit donné cette
loi à bonne intention , puifque dans le type même
après avoir ordonné le filence aux deux partis , il ordonne
qu’on s’en tienne aux faintes Ecritures aux
cinq conciles oecuméniques , & aux Amples paflages
des peres, dont la do&rine eft la réglé de l ’Eglife,
fans y ajouter, en ôte r, ni les expliquer félon des
fentimens particuliers. Mais quelles que fuflent les
intentions de l’empereur , il eft certain que celles
des monothélites étoient d’en abufer & de s’en prévaloir
contre les catholiques. Aufli le.pape Théodore
ne tarda-t-il point à prononcer la fentence de dépo-
fition contre le patriarche Paul. Le type fut examiné
dans le concile de Latran , tenu en 649, & l’on y
prononça anathème contre tous ceux qui admet»
toient l’impiété du type & de l’eâhèfe. Foye^ Ec-
THÈSE.
T ype , f. m. ( Art numifmatique. ) terme générique
par lequel les médailliftes entendent l’empreinte
qui eft marquée fur la tête & le revers des médailles ,
comme fymboles, figures de divinités, de génies ,
d’hommes , de femmes, d’animaux, & de chofes
infenfibles. On explique toutes ces chofes en détail
au mot T ê t e 6* Sy m b o l e , artnumifmat. (D . / .)
TYPÉE , ( Géogr. anc. ) montagne du Pélopon-
nèfe, dans l’Elide. En allant de Scillunte à Olym-
pie , dit Paufanias, l.V . c.vj. avant que d’arriver
au fleuve Alphée, on trouve un rocher fort haut,
qu’on appelle le mont typée. Les Eléens, ajoute-t-il,
ont une loi par laquelle il eft ordonné de précipiter
du haut de ce rocher, toute femme qui feroit furpri-
fe aflifter aux jeux olympiques, ou qui même auroit
pafle l’Alphée les jours défendus ; ce qui n’étoit jamais
arrivé qu’à une feule femme nommée Callipa-
tire , félon quelques-uns, & Phérénice, félon d’autres.
Cette femme étant devenue veuve , s’habilla à
la façon des maîtres d’exercice, & conduifit elle-
même fon fils Pifidore à Olympie. Il arriva que le
jeune homme fut déclaré vainqueur: aufli-tôt fa me-
re tranfportée de joie , jette fon habit d’homme , &
faute par deflits la barrière qui la tenoic enfermée
avec les autres maîtres. Elle fut connue pour ce qu’elle
étoit, mais on ne laifla pas de l’abfoudre en con-
fidération de fon pere , de fies freres , & de fon fils,
qui tous avoient été couronnés aux jeux olympiques.
Depuis cette aventure , il fut défendu aux maîtres
d’exercice , de paroitre autrement que nuds à ces
fpeftacles. (Z>. 7.)
T Y PH O , forte d’ouragan. Voye^ O uragan.
} TYPHOÉE , f. m. ( Mytholog. ) monftre né de
l’alliance de la Terre avec leTartare. Il avoit cent
têtes de ferpent ; fes langues étoient noires ; un feu
ardent partoitde tous fes y eux , & de toutes fes bouches
fortoient des fons inéfables, tantôt intelligibles
pour les Dieux, & tantôt femblables aux mugiffe-
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mens des taureaux, ou aux rugiffemens des .lions, &
qui faifoient retentir les montagnes de fiflemens ef-
froyables.
Il ne naquit qu’après la défaite des Titans, & feroit
le maître des dieux, fi Jupiter honoré par l’olympe
de la fouveràineté, n’eut prévenu ce terrible
monftre. Armé de fon tonnerre., ce dieu, dit Hé-
fiode, fait retentir la terre & les deux ; la mer s’agite
, & les flots fe pouffant impétueufement les uns
les autres, viennent fe brifer contre les côtes ; la terre
gémit, le ciel s’enflamme ; Pluton eft troublé dans
les enfers, & le bruit des carreaux de Jupiter va porter
la terreur jufque fous letartare, dans la ténébreu-
fe demeure des Titans ; il s’élance de l’olympe, &
brûle toutes les têtes du monftre qui tombant fous
fes^coups redoublés, eft fur le champ précipité juf-
qu’au fond du tartare ; le feu dont fes têtes font em-
brafées , fe communique à la terre, qui fond comme
de l’étain dans les fourneaux.
De Typhoée font nés les vents nuifibles aux mortels
, & différens de N otus, de Borée, & de Zéphi-
re. L’origine de ceux-ci eft divine , & leur utilité
répond à l’excellence de cette origine ; mais les autres,
foufflant fur la face de la mer, y font périr navires
& nautoniers; rien ne peut garantir de leürràgè
ceux qui ont le malheur d’en être furpris ; ils fie répandent
avec une égale fureur fur la terre, & leurs
tourbillons impétueux renverfent & détruifent tous
les ouvrages des mortels. Foyer T yphon. (D. J.")
_ TYPHOMANIE, fi f. en Médecine, eft une malà*-
die du cerveau, dans laquelle ceux qui en font attaqués
ne peuvent dormir, quoiqu’ils en aient grande
envie; ils font couchés ayant les yeux fermés, difent
des chofes abfurdes, & jettent les membres de côté
& d’autre ; fi on les touche, ils ouvrent d’abord les
y e u x , regardent de travers, &: retombent dans une
efpece d’affoupiffement, qui eft interrompu par une
foule d’idées fâcheufes.
La typhomanie eft une efpece de frenéfie & de léthargie
compliquée, on l’appelle aufli coma vigil.
Vyyei C oma , Frénésie & Léthargie.
• Le mot eft formé du grec typhos, fumée, & mania
^ folie.
TYPHON, ( Phyfiq. générale. ) un typhon eft un
vent vif, fort, qui fouffle de tous les points, varie de
tous les côtés, & communément vient d’en-haut.' i
Il eft fréquent dans la mer orientale, fur-tout dans
celle de Siam, de la Chine, du Japon, & entre Ma-
Iacca & le Japon. Il fort avec violence le plus fou-
vent du point de l’oueft, & parcourant tout l’horifon
avec beaucoup de rapidité, il fait le tour en vingt
heures ; il accroît de force de plus en plus; il éleve la
mer à une grande hauteur avec fes tournans, & chaque
dixième vague s’élevant plus que les autres, fait
perdre aux gens de mer tout efpoir de fe fauver j
c’eft pourquoi la navigation de l’Inde au Japon eft
•fort dangereufe, de forte que fi de trois vaiffeaux il
en arrive un à bon port , on regarde cet événement
comme un voyage heureux.
Le typhon régne le plus ordinairement en é té, &
il eft plus terrible , qu’on ne peut imaginer fans l’avoir
vû ; de forte qu’il n’eft pas étonnant, que les côtés
des vaiffeaux les plus forts & les plus gros n’y
réfiftent pas ; on croiroit que le ciel & la terre vont
fe replonger dans leur ancien c.ahos. ,
Il exerce fa furie fur terre comme fur mer, rèn-
verfe les maifons, déracine les arbres, & emporte
de gros, vaiffeaux jufqu’à un mille de la mer.
Il dure rarement plus de fix heures ; dans l’Océan
Indien, la mer eft d’abord unie, mais il s’y éleve en-
fuite des vagues terribles. Ainfi près de la ville d’Ar-
beil en P erle, ce typhon éleve tous Ies-jours à midi,
dans les mois de Juin & de Juillet, une grande quantité
de poufliere, & dure une heure.