1 0 ■ T E N
TENCTERI, ( Géog, anc.) peuples de la Germanie.
Les Cattes les ayant ehaffés de leur première
demeure, ils furent errans pendant trois ans, & vinrent
enfin s’établir fur le Rhin , a la droite de ce
fleuve dans le pays des Ménapiens. Drufus les fub-
iugua, & ils devinrent alors trais du peuple romain.
11 paroît qu’ils habitoient vis-à-vis de Cologne, dont
ils étoient féparés par le Rhin. Teneteri, dit Tacite ,
Hiß. I. IF . c. Ixiv. difcreta Rheno gens; il foufentend
ab ub'ùs, ou agrippinenfibus.
Le nom de ces peuples eft différemment écrit dans
les auteurs anciens, car ils difent Teneteri ,Tenchieri,
Tanchari, Tenterides, Tïngri, ou Tenchateri. Mais tous
ces noms défignënt toujours les mêmes peuples'.; 6c
comme les Tcnetercs ont eu leurs migrations & leurs
expéditions en commun avec les Ufipiens, nous
renvoyons leur hiftoire au mot U s i P l l , Géog. anc.
(D . J.)
TENGTÊRIENS, f. m. pl. (Hiß. anc.) peuples de
l’ancienne Germanie*, qui du tems de Cefar habitoient
en Weftphalie, vers les bords du Rhin.
TEND AN C E , f. f. (Phyßq.) c’eft l’effort que fait
un corps vers un point quelconque ; ainfi l’on dit,
la tendance des corps vers le centre de la terre. La
tendance d’un corps mu circulairement pour s’échapper
par la tangente.
TENDANT, (Gram.) participe du verbe tendre; ;
qui a un but auquel il eft dirigé , un raisonnement :
tendant à prouver que la raifon ne peut rien contre
les événemens. Des moyens tendans à une fin illicite.
Deux requêtes tendantes à obtenir un privilège.
T EN D E , com t é d e , (Géogr. mod.) comté de
Piémont dans les Alpes. Il eft borné au nord par la
province de Coni ; à l’orient par la province de Mon-
dovi ; au midi par le comté de Nice ; & à l’occident
par le comté de Beuil. On trouve dans ce comté
Tende, fa capitale, & le col de Tende qui eft un paf-
fage étroit entre de hautes montagnes fur la route
de Tende à Vernante. TD. J. )
T ende , (Géog. modi) ville d’Italie dans le Piémont,
capitale du comte de même nom, fur la rive
droite de la Roja, à dix lieues au fud-oueft de Coni,
& à vingt au midi de Turin. Longit. z6. 8. lat. 44.
(D . J .)
TENDELET, f. m. terme de gâtere; c’ eft un ten-
delet ordinaire, formé d’une piece d’étoffe, portée
par la fléché & par des bâtons appellés pertegues 6c
pertignetes, qui fert à garantir la pouppe des ardeurs
du foleil 6c de la pluie. Voye{ M a r i n e ,
PL. I I I . fig. z . cote. (A )
TENDERIE, C f . (terme d'Oifel.) toute chaffe
eh l’on tend des filets aux oifeaûx pour les faire
tomber dans ce piege. (D. J.)
TENDEUR, f. m. (Fauconn.) celui qui prend les
©ifeaux de proie au paffage par lé moyen d’un filet
& d’un duc dr'effé à cet effet, qui les appelle, 6c
les fait donner dedans. Le tendeur, dès qu’il a pris
l’oil'eau, le cille, lui met des gets, avec la vernelle
&c la longe, le garnit de fonnettes avec un chaperon
à b e c , le aéfarme de la pointe du bec & des
pointes des ferres ; puis le veille ,1e paît 6c le purge ;
& ne le met fur fa fo i , ni hoirs de filiere, qu’il ne
foit bien affuré 6c de bonne créance. (D . J. )
TENDINEUX, adj. en Anatomie, épithete des
parties formées par des tendons.
On appelle centre tendineux du diaphragme, la partie
moyenne de ce mufcle qui réfulte du concours des
fibres tendineufes des differentes portions de mufcles
dont il eft compofé. Voye{ D iaphragme.
TENDOIR, f. m. (terme deTiJJér.) c’eft un bâton
qu’on fait entrer dans le trou qui eft au bout de
la poitriniere, qui fert à l’empêcher de fe dérouler
& à tendre l’ouvrage.
TENDOIRES, i, f, pl. (Lainage.) ce font des
morceaux de bois de charpente, ou de fimples perches
préparées pour faire fécher les étoffes après
qu’elles auront reçu leurs apprêts. Savary. (D. J.)
TEN D ON , tendo, en Anatomie; c’eft une partie
blanche, la plus.ferme & la plus tenace de celles
qui compofent les mufcles dont il forme les extrémités.
Foye{ Muscle.
La plupart des mufcles. ont au-moins deux tendons,
un à chaque extrémité.
Celui qui eft attaché à la partie vers laquelle fe
fait le mouvement, fe nomme la tête du mufcle. Celui
qui eft attaché à la partie qui eft tirée vers une aut
re , fe nomme la queue du mufcle. Foye{ T ête &
Q ueue.
Lorfque les tendons s’épanouiffent en forme de
membranes : ces expanfions font appellées apone-
vrofes. Foye{ APONEVROSE.
On a cru que les fibres qui compofent le tendon,
étoient nerveufes ; mais on trouve aujourd’hui qu’elles
ne font autre chofe que des productions des
mêmes fibres qui forment le ventre ou corps du
mufcle. Toute la différence eft que dans le corps du
mufcle elles font lâches 6c à une certaine diftance
l’une de l’autre ; au lieu que dans le tendon elles font
unies enfemble plus étroitement 6c plus fortement.
Foyei Fibre.
Leur blancheur vient uniquement de ce qu’à raifon
de leur tiffu ferré elles n’admettent pas la partie
rouge du fang. En effet, il y a la même différence
entre ces deux fortes de fibres qu’entre un écheveau
de f il, & une corde faite du même fil.
Les fibres des tendons ne fouffrent pas de contraction
ou de dilatation, comme font celles du corps
des mufçles : elles agiffent Amplement comme des
cordes pour tirer une partie vers l’autre.
T endon d’A ch il l e , (Anat.) tendon large &
fort , qui fert à étendre, le pié , & qui vient du
milieu de la jambe au talon
C ’eft, je crois, le plus fort 6c le plus gros de tous
les tendons. ,11 eft formé par l’union intime des tendons
de deux mufcles différens, l’un appellé les ju meaux
, 6c l’autre le folaire ; il va s’ attacher à la partie
poftérieure du calcanéum , & produit par l’épa-
nouiffement de fes filets, l’aponévrofe plantaire.
Un homme bleffé au tendon d'Achille, ne'peut f*
tenir droit, parce que quoique les mufcles jambier
& péronier poftérieurs foient fuffifans pour étendre
le pié ; le point par oîi ces mufcles paffent de la jambe
au pié eft trop proche de l’appui.
Cette obfervation montre que l’éloignement du
tendon d?Achille, fait toute la. force du p ié , & que
! plus ce tendon eft éloigné de l’articulation, plus il a
de force. Les animaux qui courent 6c fautent avec
plus de facilité, font ceux qui ont ce tendon plus
éloigné; les hommes qui ont le talon fort long, fe
fatiguent moins à marcher, & plus le pié eft long ,
plus la longueur du talon eft néceffaire.
Mais tout fort qu’eft le tendon d'Achille, il peut fe
rompre complètement ou incomplètement. Voye^
donc l’article qui fuit. (D . J .)
T endon d’A chille , blèffure du, ( Chirurgie.)
parlons maintenant des bleffures du tendon d.'Achille ,
ce font de cruels accidens fort délicats à traiter , 6c
qui par conféquent ne doivent pas être inconnus aux
maîtres de l’art.
Non-feulement le tendon d'AShille eft expofé à la
rupture , mais encore à différentes fortes de bleffu-
res. S’il eft piqué , percé , ou coupé feulement en
partie , le malade fe trouve attaqué de fymptoràes
très-dangereux, qui font d’autant plus terribles, que
ce tendon eft plus gros que les autres. C’eft fans doute
pour cette raifon que les anciens médecins ont regardé
les bleffures ae ce tendon comme mortelles, ou
du moins comme inguériflkbles.Les fymptomes qu’éprouve
prouve le malade lorfque le tendon eft confidérable-
ment bleffé , font moins cruels que quand la plaie eft
plus légère ; enforte qu’alors il faut achever de le
couper pour faire cefler la douleur & les eonvul-
fions;cependant il n’eft pas impofîible de réunir fans
future le tendon d'Achille, aufli - bien que d autres
tendons offenfés , fi l’on peut bander le pié de maniéré
que les deux extrémités, du tendon foient maintenues
dans un état de contai. •
Nos chirurgiens ont finalement hafardé de réunir
le tendon parla voie de la future, 6c Cowper nous
en a laiffe une defeription détaillée , que M. Heifter
a rendu encore plus intelligible que le fameux chirurgien
de Londres ne l’a donnée lui-même.
Le bleffé avoit 30 ans ; le tendon d'Achille de fa
jambe gauche étoit entièrement coupé à la diftance
. de trois travers de doigts du calcanéum ; la partie
fupérieure étoitretirée en en-haut d’environ deux
pouces. Cowper commença par découvrir, par là
voie de l’incifion, les tégumens , pour pouvoir parvenir
aux extrémités du tendon. Il prit deux aiguilles
droites 6c menues , 6c introduifit, au moyen de la
première aiguillé, un fil de foie ciré dans.la partie
lupérieure du tendon , à un demi-pouce du bout. Avec
une autre aiguille enfilée pareillement d’un fil de
fo ie , il perça de même la partie fupérieure du tendon
, la faifant entrer un peu plus bas que la première
; énfuite il paffa les deux aiguilles dans la partie
inférieure du tendon. .11 étendit le pié du malade,
& fit approcher les deux extrémités du tendon au point
qu’ elles fe touchaffent, en tirant'les deux bouts de fil
l’un à l’autre ,-lefquels il lia de maniéré que les extrémités
du tendonfafant maintenues en état de contaft,
faifant toujours tenir au bleffé ion piéalongé ; puis
il coupa les bouts des fils.
. Cela fait, il panfa la plaie avec de la charpie qu’il
trempa dans de l’huile de térébenthine, 6c -y .appliqua
une coinpreffe 6c un bandage. Mais afin que le
pié fût toujours comme il le falloit , dans un état
d’extenfion, 6c que les extrémités du. tendon çonti-
nuaffent de fe toucher, il fit une efpece d’arc de carton
fort 6c épais, qu’il appliqua tellement à la partie
antérieure du pié & de la jambe , que le pié ne pût
point avoir de mouvement ni la future fe rompre.
Cowper obferve que le bleffé fe.plaignit de douleurs
aiguës, .lorfqu’il-lui perça avec l’aiguille la partie
fupérieure du tendon, mais qu’il n’en l'entit point lors
de la perforation de là partie inférieure^
L’opération faite, le malade fut mis au lit;-on lui
tira du bras quatorze onces de fang, pour obvier .,
par cette grande faignée, aux-accidens.qui pouvoient
iurvenir ; on lui donna fur le loir une once de fyrop
de diacode , pour lui procurer du repos.
Le lendemain le malade fe trouva affez.bien: il
avoit dormi : feulement il fe plaignit que pendant la
nuit il avoit fenti des douleurs lancinantes au grasdè
.la jambe, lorfqu’il lui étoit arrivé de s’éveiller. Le
.troifieme jour Cowper panfa la plaie de même que le
premier, y ajoutant feulement une fomentation d’ab-
iynthe ,,de fauge , de romarin 6c de feuilles de laurier.
Le quatrième jour la plaie parut humeélée d’une
humeur féreufe, appelléej^/wWf ; le. fix cette matière
étoit épaiffie ; le huit elle l’étoit encore davantage
, après quoi elle difparüt d’ elié-même.
Pendant tout ce tems-là. les deux extrémités; du
tendon ne s’écartèrent point du tout ; mais il parut
à l’èndroit de leur conjpnâion une fiibftance blanche
, fur laquelle M. Cowper appliqua du baume de
térébenthine 6ç de la teintujre.de myrrhe. Bientôt
après cette fubftançe fe diflipa' , & alors les deux extrémités,
parurent couvertes d’une autre . fubftançe
fongueule 6c charnue. M. C.Qwper ne mit plus; tien
alors, que de feç fur la plaie ,, tantôt de ■ la charpie
feche , tantôt de la poudré.de! .térébenthine. Le di-
Tome X F I ,
xîeme jour un des fils parut lâche , Cowper le coupa
6c le retira. Deux ou trois jours après l’autre fil
étant lâche aufli, il le coupa 6c le retira de même;
Pendant tout ce tems le pié étoit toujours étendu ,
au moyen du carton qui étoit attaché par deffus. Au
bout de trente jours, le malade fut en état de marcher
un peu , mais en boitant. Petit à petit il marcha
plus aifémertt, 6c fur la fin du fécond m ois, il recouvra
entièrement l’ufage de fon pié.
La deftruftion du tendon £ Achille emporte avec
elle celle de la faculté qui produit le mouvement du
pié; ainfi, à moins que ce tendon ne foit bien repris ,
le bleffé en demeure eftropié pour toujours. (D . J.)
Voici une continuation fur le même accident,
parM. Louis, chirurgien 6c feerétaire de l’Académie
de chirurgie. Elle eft tirée d’un mémoirè de M. Petit
, dont'M. de Fontenellé à donné l’extrait qui fuit,
dans les recueils de l’Académie des Sciences.
Les tendons font des efpeces de cordes qui par une
de leurs extrémités partent d’un mufcle, 6c par l’autre
s’attachent à un o s , de forte que quand le mufcle eft
en aélion ,ou fe contraûe ,1e tendon tire à foi l’os auquel
il eft attaché, 6c lui fait faire le mouvement dont
il eft capable. Lës tendons font d’une nature à ne s’étendre
pas, fi ce n’eft dans des contrariions de leurs
mufcles extraordinaires 6c outrées : en ce cas-là, fi
l’os qu’ils doivent tirer ne peut leur obéir aflez 6c les
fuivre, ou l’os caffe par la traction du tendon trop
forte , où le tendon fe rompt par fon extenfion trop
violente.
Il faut encore confidérer que dans certaines actions
, comme celle de fauter de bas en haut, tout
le poids du corps eft porté, 6c même furmonté par
un nombre de mufcles , qui ayant été mis dans une
forte contraction , fe débandent brufquement tout à
là fois, 6ç par-là caufent le faut. Si dans l’inftant oit
ces mufcles étendent violemment leurs tendons, il arrive
un accident qui faffe'que ces tendons foient en-
cote tirés.en en-bas par tout le poids du corps , il ne
ferapas étonnant qu’ils ne réfiftent pas à une extenfion
fi excefîive. C’eft ainfi que le fauteur de M. Petit
fe xaffa .le tendon d'Achille ; il voulpit fauter fur
une table. élevée de plus de trois pies , il n’en attrapa
que le bord du bout de chaque pié , où le tendon
d'Aèliilleétoit alors fort étendu par l’effort né-
çeffaire ,il retomba droit,& dans cette chûte \etendon
dfÀclàlle fut.encore étendu par le poids de tout
; le, oorps qui le tirpit. On peut ajouter-que la force
: de ce poids fut augmentée par l’accélération d’une
chute de trois piés. .
Le tendon d'Achille eft formé par l’union intime
des tendons de deux mufcles différens , l’un appellé
; 1es jumeaux,. l’autre le folaire. Si ces deux tendons,
qvû compofent: celui d’Achille , font caffés $ la rupture
eft complété ; elle eft incomplète, s’il n’y a que
! l’un des deux. Dans rincomplete que M.. Petit à vue,
i c'étQit lç tendon des jumeaux qui étoit caffé, l’autre
I reliant entier. Il ne faut pas entendre que cette .divi-
; fion des ruptures foit fondée fur un grand nombre
; d’expériences. M. Petit n’en a vu qu’une incomplète,
i qu’il n’a reconnue pour te lle , 6c diftinguée de la
! complété, que par une grande exaûitude d’o'bferva-1
tions ; 6c il a jugé de plus.que. celle qu’Ambroife Paré
a rapportée , étoit de la même efpece. Pour l’autre
i incomplète, il ne fait guère que la conjeélurer par
une efpecë d’analogie. Il ne is^agira donc foi que de
la première incompletç, qui fera en oppofition avec
la complété.
Il y a entre elles des. différences, dont quelques-
unes pourroient furprertdre. L’incomplete eft très-<
doulpureufe, 6c la complété nel’eftpoint. Lorfqu’un
tendon eft abfolument rompu, fes deux partiesfep«-
rées fe retirent naturellement , comme feroient çel-
. e o f e . .R .