TOR
■ dans des arbres creux, lorfque l’ouverture du trou
eft trop large, il la rétrécit avec de la boue au point
•que l’entrée du nid n’a pas .plus de diamètre que le
corps de Toifeau ; ilfe nourrit d infectes ; ilfaitauffi
provifion de noix pour l’hiver ; il les cafle fort adroitement
, en les frappant à grands coups de bec, apres
■ les avoir affujetties entre deux Dranches d arbre , où
dans une fente. AVillughbi, Omit. Voye{ Oiseau.
TORCHER, v. a£t. ( Gram. ) c’ eft nettoyer, ôter
la malpropreté ; on torche un p o t , des plats , des
•meubles.;
T orcher , ( Archit..) c’eft enduire de terre, ou
torchis : on torche une cloifon , les murs d une grange.
Voye[ T o rchis.
T orcher , c’eft parmi les Vanniers , faire d’un
ou plufieurs brins d’ofier, ce cordon qu’on voit
dans les ouvrages de mandrerie, ou de faifferie , un
-peu au-deflùs de l’écaffe des pés.
TORCHERE » f. f . .( Menuij.\ & Sculpt. ) efpece
de grand guéridon dont le pie , qui eft triangulaire,
& la tige, enrichis de fculpture, foutiennent un plateau
pour porter de la lumière. Cet ornement peut
comme les candélabres., fervir d’amortiffement àl’en-
•tour des dômes, des lanternes, & aux illuminations.
Il y en a de métal, dans la falle du bal du petit parc
de VerfailleSi {D . J .)
TORCHIS , f. m. ( Archit, ) efpece de mortier
fait de terre grafte détrempée , 8c mêlée avec de la
paille coupée, pour faire des murailles de bauge, 8c
.garnir les panneaux des cloifons , & les entrevoux
des planchers des granges 8c des métairies : on l’appelle
torchis, parce qu’on le tortille pour l’employer,
au bout de certains bâtons faits en forme de torches.
(D .J . )
TORCHON, f. m. terme de Lingere, morceau de
groffe toile., d’une aune ou une aune 8c demie, plus
ou moins , qu’on ourle , qu’on marque, 8c dont on
fe fert dans le ménage pour torcher 8c effuyer la
vaiffelle , les’meubles , les planchers; &c.
T orchon , ou T orches , terme de Maçon , ce
motfe dit dans les atteliers , de vieilles nattes ulees,
-ou de gros bouchons de .paille qu’on met fur les pierres
lorfqu’on les monte de la carrière , ou qu’on les
tranfporte, .pour empêcher qu’elles ne s’ecornent ;
àinfi on dit Un bar armé de fes torchons. ( D. J. )
TO R COU , T grcox, T o r co t , T ercou , T er-
COT , T urcot , f. m. ( Hiß. nat, O mit hol..) lynx
five torquilla ; oifeau auquel on a donné le nom de
torcou, parce qu’il tourne la tête au point que la partie
antérieure le trouve du côté du dos ; il eft presque
delà grofleur d’une alouette ; ilpefe environ une
once ; il a près de fept pouces de longueur , depuis
la pointe du bec , jufqu’à l’extrémité de la queue, 8c
dix pouces d’envergure ; le bec eft mince , court, 8c
moins pointu que celui du pic ; il a une couleur livide
; la langue eft terminée par une pointe dure 8c
comme offeufe. Cet oifeau, comme tous les autres
de fon genre ., alonge fa langue hors du bec pour
prendre les infe&es dont ilfe nourrit ; ilhériffe quelquefois
les plumes de la tête comme le geai, il pa-
roît alors avoir une hupe; fes couleurs font le cend
ré , le blanc , le roux, lebrun 8c le noir, mêles fort
agréablement ; la tête eft cendrée,8c elle a des taches
8c des lignes noires, roufles , 8c blanches ; il y a
quelques plumes noirâtres depuis le defliis de la tête,
jufqu’au milieu du dos ; le croupion eft d’un cendré
clair, avec des taches blanches 8c des lignes tranfver-
fales noires ; la gorge 8c le bas ventre font jaunâtres
8c ont aufli des lignes tranfverfales noires ; il y a dans
chaque aile dix-neu-f.grandes plumes, qui font noires
, 8c qui ont de grandes taches roufles , celles qui
fe trouvent près du corps font pon&uées de noir ;
les plumes du fécond rang ont l’extrémité blanchâtre
, 8c les petites font d’un brun rouffâtre ; les Ion-
T O R
gués plumes'des épaules ont la même couleur mêlée
de noirâtre ; la queue eft compofée de dix plumes
foibles 8c courbées en-deffous comme celles des pics ;
elles font cendrées 8c elles ont trois ou quatre, lignés
noires tranfverfales; cet oifeau a deux doigts en avant
8c deux en arriéré ; il fe nourrit principalement de
fourmis, qu’il perce avec fa langue, par le moyen de
laquelle il retire ces infeétes dans fa bouche pour fe
fervir defon bec. La femelle a les couleurs plus pâles
que celles du mâle,8c elle eft plus cendrée AVillughbi,
Omit. Vç>ye{ OlSEAU.
TORCULAR HEROPHILI , voye^ Pressoir
-d’Hérophile.
T O R D A , o aTH ORDA, ( Géog. mod.') comté de
•la Tranfilvanie. Il eft borné au nord par les comtés
de Colofvar 8c de Dobaca ; à l’orient par la riviere
•de Marofch., qui le fépare du comté de K.okelvar;;
au midi par le comté d'Albe ; 8c à l’occident par le
comté d’Abrobania. Son chef-lieu eft Torda. {D J .)
T o rd a , T horda , ou T orenbourg , ( Géog.
mod. ) petite ville de la Tranfilvanie, au comté de
Torda, dont elle eft le chef-lieu. Elle eft fituée fur la
riviere Aramas , à quelques milles au-deffus de l?en-
droit oii cette riviere fe jette dans la Marofch. Marius
Ni»er croit que Torda eft la Tierna de Ptolomée.
TORD AGE, f. m. {Soierie.') On appelle, en terme
de manufacture d’étoffe de foie, le tordage de la foie,
la façon qu’on lui donne en doublant les fils de foie
fur le moulin, ce qui la rend en quelque maniéré
torfe. {D. •/.)
TOR E ÉR A , l a , {Géog. mod.) riviere d’Efpa-
gne -en Catalogne. Elle fe jette dans la Méditerranée,
entre Barcelone 8c Palamos. (D . J.)
TORDÈSILLAS ,{Géog. mod.) en latin vulgaire,'
Turris-S illana fviWe d’Efpagne au royaume de Léon ,
fur la droite du D uero, à huit lieues au fud-oueft de
Valladolid. On y compte fix paroiffes déjpeuplées
8c quatre couvens. Son territoire abonde neanmoins
en blé 8c en vin. Long. 13. lut. {D . J.)
TORD IO N , f. m. terme de Danfe; c ’eft le nom
qu’on, a donné à une ancienne danfe qui fe danfoit
avec une mefure ternaire. Après la baffe danfe 8c fon.
retour , elle en faifoit comme la troifieme partie. Elle
différoit feulement de la gaillarde, en ce qu’elle fe
danfoit bas, d’une maniéré légère 8c prompte ; 8c la
gaillarde fe danfoit haut, d’une mefure lente 8c pelante.
Diction, de Trévoux.
TORDRE, v. a£t. {Gram.) Si un corps eft fixe
par un bout, 8c qu’en le tenant de l’autre, on le
faffe tourner fur lui-même, on le tord. On le tord
également, fi on cherche à le faire tourner fur lui-
même , en le tenant par les deux bouts qu’on mene
en fens contraire. Si ce font deux corps, il eft évident
que .par cette a&ion l’un fe roulera 8c pref-
fera -fur l’autre.
T o r d r e un cable, {terme de Cordier.) Ce mot
fivnifie joindre en un les cordons qui le doivent com-
pofer, ce qui fe fait avec une efpece de grand rouet,
où font attachés les cordons par un bout, tandis
qu’ils tiennent de l’autre à une machine de bois à
deux roues, chargée de plomb ou de pierres, qui
étant mobile , 8c le rouet reliant fixe, s’approche
à-mefure que le cable s’appetiffe en fe tordant.
TORDRE Lameche, {terme deCirier & de Chandel.)
c’eft après qu’elle a été coupée de longueur 8c pliée
en deux, en rouler les deux parties l ’une avec l’autre,
pour les tenir unies, quand on veut leur donner
ou la cire ou le fuif. ■ {D. J.)
T ordre, {Rubanerie.) c’eft l’a&ion de joindre
plufieurs brins d’o r , d’argent ou de foiè enfemble
pour n’en former qu’un feul ; ce qui fe fait en di-
verfes façons, par fe moyen du rouet à tordre 8c à
détordre , dont la defcription fe trouve jointe à la
Planche qui le repréfente. Il y a plufieurs fortes de
T O R
^Êtords connus fous les noms de milanéfe, graine
Tépinars, cordons pour les galons a chaînette, retord
pour les franges, guipures pour les livrées, cordonnets
■ pour les agrémens -, cordonnets à broder, câblés, gri-
fet tes , frijes pour le galon, la ganfie ronde pour faire
des boutonnières mobiles or ou argent. Nous allons
traiter ces différens ouvrages chacun féparément, en
commençant par la milanéfe. '
La rtiilanèfe fe fait ainfi on tend une longueur -, à
volonté de foie attachée d’un bout à la molette
du pié-de-biche dif rouet ; après cette attache, le te-
tordeur s’en va à l’autre bout du jardin ; car tout le
travail du retord ne fe peut faire que dans de longs
jardins , pour avoir quelquefois des longueurs de 60
•à 70 toifes ; on n’en fait guère de plus longues, parce
que l’aCtion du rouet ne pourroit fe communiquer
jufqu’au bout, outre que cette même longueur par fon
propre poids feroit fujette à traîner. Pendant que le
retordeur s’en va à fon but, les foies attachées fe
déroulent de deffus les rochets qui les contiennent,
8c qui font dans les broches du rateau qu’il porte à
la ceinture : pendant qu’il marche ainfi, le rouet eft
tourné modérément de droite à gauche ;lorfqu’il eft
-arrivé au bout de la longueur propofée, il attache
le bout des foies qu’il a amenées à l’émerillon du
nié : cette longueur compofée de plufieurs brins de
foie , unis enfemble en telle quantité plus ou moins
ronfidérable, fuivant la groffeur que doit avoir la
milanéfe, ne forme plus qu’un feul brin. Lorfque le
retordeur connoît que cette longueur a acquis affez
de retord, le rouet eft arrêté ; il attache alors à l’émerillon
un moyen retord de la même matière, qui
a été précédemment fait à part; après quoi le rouet
eft tourné dans le même fens qu’auparavant; le retordeur
avance en approchant très-doucement du
côté du rouet , 8c en conduifânt avec les doigts de
la main gauche la quantité de brins de foie, ce qui
forme la première couverture de la première lon1-
gueur,c’eft-à-dire, que la foie qui s’y enroule actuellement
par le mouvement du rouet, prend la figure
fpirale dont les trous font à très-peu de diftance les
lins des autres. Étant arrivé au rouet, le tourneur
ceffe, 8c le retordeur attache encore à la molette
une autre quantité de brins de foie , mais de foie
plus fine que celle dont il vient de faire les deux
opérations ei-deffus expliquées ; 8c ce feront les
feules foies que l’on verra, celles du fond ne formant
qu’un corps, couvert feulement parcelles-ci.
Après cettë attache, le retordeur s’en retourne pour
■ aller réjoindre le pié, mais en marchant bien plus
. lentement qu’à la fecOnde fo is , puifqu’il faut que
les tours de cette derniere couverture foient fi
p.rès-à-près, qu’aucune partie de ce qui eft deffous
ne paroiffe ; ces tours font arrangés de façon qu’ils
forment une égalité parfaite qui dépend de l’exactitude
de cette derniere couverture ; puifque s’il ÿ
avoit du vuide, on appercevroit le fond ; fi au
contraire les tours fe trouvoient tellement entafles
les uns fur les autres, l’ouvrage feroit difforme 8c
emploieroit trop de matière. La milanéfe fe trouve
ainfi achevée 8c dans fa perfection ; cette première
longueur eft enfuite relevée fur une groffe bobine
à l’aide d’un rouet ordinaire, 8c on recommence :
cette milanéfe fert à embellir les ameublemens, à
broder, à orner les têtes des franges * &c.
Là graine d’épinars a tout un autre travail : il y a
deux fortes de graines d’épinars ; celle eh or ou
argent, 8c celle en foie : elles ont chacune une façon
d’etre faite qui leur eft particulière : celle en or ou
argent fe fait ainfi. On attache à l’émerillon un brin
de file, de moyenne groffeur, appelle filé rebours,
parce cju’il a été filé à gauche ; au-lieu que le filé
appelle file^ droit, a été filé à droite. On conduit ce
brin de file-rebours à la molette du pié-de-biche du
T O R
rouet où il eft attaché ; on y joint un autre brin dé
filé-droit, mais bien plus fin que le brin rebours :
ce brin va fervir par le moyén du tour à droite du
rouet à couvrir -le premier tendu, par dés tours en
fpirale * comme la première couverture de la mila-*
nèfe ; il eft effentiellement néceffaire que les deux
brins de filé, dont on vient de parler, aient été filés
en fens contraire ; parce que s’ils l’étoient en même
fens, le tord qu’on donne ici fé trouvant au rebours
du tord de l’autre, détordrôit ce lu i-ci, 8c feroit
écorcher la lame : cette graine d’épinars fert à former
la pente de certaines franges riches pour les carroffes
d’ambaffadeurs, pour les dais, pour les veftes, &c.
La graine d’épinars en foie fe fait d’une autre façon,
qui eft qu’on attache une quantité de brins de foie
(contenue fur différens rochets qui font à une banque
pol’ée fur le pié du rouet à retodre) à une des molettes
du croiffant LL du rouet. Cette branché attachée
à la molete a ci - après eft enfuite paffée fur
une coulette tournante b, que tient à fa main gauche
le tourneur du rouet : après, cette même branche eft
paffée fur une autre coulette tournante c, fixée en N
fur le montant I du rouet, 8c encore paffée fur une
fécondé coulette d , que tient encore le tourneur
de la main droite ; il marche à reculons jufqu’à l’enr
droit fixé de la longueur , en déroulant à mefure les
foies de la banque, par le moyen des coulettes qu’il
tient à chaque main : on a par ce feeburs quatre longueurs
d’une feule opération, comme on le voit
dans la .figure ci-après. Lorfque le tourneur eft arrivé
au bout de fa longueur , le retordeur qui eft à-
préfent tourneur, coupe les foies de la banque e fur
une lame de couteau fixée pour cet ufage dans lé
montant / , 8c le bout coupé eft attaché à la quatrième
molette du croifl'aht. Les deux autres lom*
gueurs de la coulette c font coupées le plus jufte
qu’il eft poflible au même couteau, 8c attàchées à
la deuxieme 8c troifieme molettes de ce croiffant :
le retordeur fait tourner lui-mêrne lé rouet à gauche
, 8c donne le retord convenable ; après quoi il
prend les mêmes foies dé la banque, m?tis en plus
petite quantité, qui eft pofée de la même façon fur
les coulettes dont on a parlé ; puis coupées 8c atta1
chées aux mêmes molettes, alors le rouet eft tourné
à droite : ce mouvement contraire opérant deux retords
différens, forme ce qu’on appelle gràine d'é~
pinars eii foie f pour faire la pente des franges 8c
autres.
Figure. ' :
Molette
Coulett ’
du rouet.
loulette du ïotlmeur qu'il
tient de la main gauche.
.'oufette du t'oùrheùr qu'il
tient de là main droite.
Banque.
Cordon pour les galons à chaînettes eft fait de-
même; excepté que les quatre longueurs ne font
point redoublées comme à la graine d’épinars. Ici les
quatrë longueurs étant attachées à leurs molettes,
fonttorfes a droite convenablement;après quoi elles
font unies enfemble en cette forte : la bràüche de la
deuxieme molette eft unie à celle de la quatrième,
8c celle'de la troifièriie à la première; 8é le tourneur
paffaht la branche dé la coülètte gauche fur la droite,
le tout ne forme plus qu’une branché, niais double
en longueur, quOiqu’attachée à deilx molettes : on
lui donne un iecond retord, mais à gauche ; &
voilà le cordon fini qui fert à former les différentes
chaînettes fur les galons des carroffes.
Le retord pour les franges, eft fait de la même façon
que le cordon; à l’égard de la tenfion des quatre