
branches | voici ce qu’il y a de différent, les deux
branches de la coulette du rouet font coupees & attachées
aux molettes z Si 3 du croiflant, puis retorfes :
à droite. Après le retord fuffifant, le rouet étant arrêté
les branches 2 & 3 font nouées enfemble , &
pofées fur la coulette durouet, & la quatrième bran-
ch e détachée de fa molette, eft relevée au rouet à j
main fur une bobine. Ainfi ces quatre branches ne
forment plus qu’une longueur; mais ayant un noeud
au milieu, ce retord fervira à faire des franges pour
les garnitures de caroffes, tours dejupes, &c.
Les guipures pour les livrées, fe font en mettant
certaine quantité de brins de foie du rateau à la molette
du pié de biche ; le retordeur va à l’émerillon
pendant que le rouet eft tourné à droite. Après le retord
requis , il attache la branche au crochet de l’émerillon
: il prend un brin de groffe foie, & plusieurs
de fine ; le gros brin eft paffé & conduit entre
les doigts auriculaire & annulaire de la main gauche,
& les brins de fine le font, moitié d’abord par les
Üoigts annulaire & médius , puis l’autre moitié par
le médius & l’index. Par coni'équent le gros brin eft
toujours couché le premier fur la longueur tendue,
puis recouvert tout de fuite par les deux parties qui
le fuivent immédiatement ; de forte que ce que le
gros brin Fait à lui feul, par rapport à la diftance des
tours, les deux parties de foie fine le font à elles
d eux, au moyen de l’ouverture que l’on a fait remarquer.
Arrivés à la molette, les brins font coupés,
le rouet tourné en fens contraire pour éviter le vrillage
; l ’ouvrage eft achevé. Cette guipure fert a orner
les livrées, qui comme celle du roi, font ornées
de pareilles guipures.
Les cordonnets pour les agrémens fe font ainfi.
Premièrement, le retordeur ayant attaché plufieurs
brins de foie, pris au rateau qu’il a à la ceinture, à
une molette du pié de biche , il va joindre l’émeril-
lo n , pendant que le rouet eft tourné à droite, où
étant arrivé, il attend que le retord foit fuffifant ; puis
faifant arrêter le rouet, il coupe cette longueur &
l’attache au crochet de l’émerillon. Il prend une
quantité de brins de foie, mais plus fine, Sc par coniéquent
plus belle, qu’il attache de même à ce crochet
; il fait tourner le rouet à droite, & conduit cette
foie près4-près, pour couvrir exactement la première
longueur tendue, Sc étant arrive à la molette
, il coupe la foie & fait détordre ladite longueur,
pour empêcher levrillage; cette longueureftrelevéeà
l’ordinaire par le rouet à main. Ce cordonnet fert à
faire quantité d’ouvrages démodés pour .la parure
des dames.
Les cordonnets à broder o «4a-même fabrique que
celui dont on vient de parler,--excepté -que, au-lieu
de foie, ils font faits de fil retord, autrement appelle
fil d,Eplnai;\z branche tendue étant de plus gros fil
que celui qui la couvre à claire-voieV Comme à la
première couverture de la milanèfe, ce cordonnet
fert pour la broderie en linge.
Les câblés ont ceci de particulier : on prend trois
brins de filé, or ou argent, qui font contenus fur le
.rateau ; on les attache à trois molettes différentes du
croiflant. Y étant attachés, le retordeur va rejoindre
Témerillon, & coupe ces trois brins qu’il noue ensemble,
& les attachant au crochet de l’émerillon,
il paffe les doigts de la main gauche entre ces trois
'branches, & fait tourner le rouet à droite. Ces trois
brins s’unifient & fe tordent enfemble derrière fa
main, & pour lors l’émerillon tourne à gauche feulement
dans ce feul ouvrage ; car dans tous les autres
il tourne du même fens que le rouet. Etant arriv
é au rouet, il quitte ces brins qu’il unit à la même
molette, puis il envoie le tourneur arrêter l’émerillon
pour l’empêcher de tourner, pendant que lui-
même tourne le rouet à gauche fuffifamment, & enfuite
à droite pour éviter le vrillage. Le cable fert à
former des coquilles fur les bords du galon, & autres
ouvrages qui fe fabriquent dans ce métier.
Les grifettes, aufli pour les coquillages des bords
du galon, fe font de cette maniéré. Le retordeur
prend une quantité de brins des foies du rateau, qu’il
attache à une molette du pié de biche, puis il fait
tourner à gauche pendant qu’il va joindre l’émerillon.
Y étant arrivé, & le rouet cefiant de tourner,
il coupe fa longueur & l’attache au crochet de l’émerillon.
Il prend une quantité moins confidérable de
foie, mais bien plus nne, qu’il attache aufli au même
crochet, & il fait encore tourner à gauche en
recouvrant le deflbus près-à-près, il arrive à la molette
& fait cefler le rouet, enfuite il va à vuide à
l ’émerillon, où étant, il prend un brin de clinquant
battu , de fon rateau , dont il couvre le tout près-à-
près & fans aucun vuide. En allant joindre la molette
du pié de biche, & ayant fait cefler le tournage,
il retourne encore à vuide à l’émerillon, & prend
un brin de foie très-fine qu’il attache encore au crochet
de l’émerillon ,•& fait tourner le rouet à droite
en s’en allant du côté de la molette. Ici ces tours de
foie font éloignés l’un de l’autre de l’épaiffeur d’une
ligne : cette derniere opération ne fert qu’à empêcher
la lame du battu quiyaétémife auparavant, de
s’écorcher; ou fi cela a rrivoit, le brin de foie couché
defius, empêcheroit l’accident d’aller plus loin. Les
grifettes fervent à former le dedans des coquillages
que l’on met fur les bords du galon.
Le frifé eft fait de cette maniéré : le retordeur prend
une quantité de brins de foie fur le rateau, qu’il attache
à la molette du pié de biche, & fait tourner à
gauche en allant à l’émerillon, où lorfqu’il eft arrivé,
il coupe cette branche & l’attache au crochet ; en-
fuite faifant venir le tourneur à l’émerillon pour le
retenir, le retordeur va à la molette, & attachant
une quantité moins confidérable de la même foie à
la molette, il s’en retourne joindre l’émerillon en
conduifant les foies le long de la longueur déjà tendue.
Il reprend l’émerillon de la main du tourneur,
qui s’en va à fon tour à la molette, &c tourne le rouetà
droite. La diverfitéde ces deux différons tournages fait
que la première longueur tendue couvre la fécondé,
ce qui forme une fpirale parfaite dans toute cette
longueur. Enfuite le retordeur attache une lame de
clinquant battu au crochet de l’émerillon, & fait
tourner à droite. Cette lame remplit jufte les cavités
de cette fpirale, & Iaifle appercevoir la foie de couleur
qui forme avec le battu une variété agréable. Le
frifé fert de trame pour enrichir les rubans figurés, &
les galons à plufieurs navettes.
La gance ronde a cette maniéré de fe faire : on
prend fur le rateau telle ou telle quantité de brins de
filé, que l’on attache à la molette du pié de biche.
Le retordeur tend fa longueur fans faire tourner le
rouet, & étant arrivé au bout de cette longueur,il
fait tourner le rouet à droite en tenant lé bout de la
longueur. Lorfqu’il apperçoit qu’elle a acquis le retord
convenable, il fait venir le tourneur qui apporte
deux coulettes, dont le retordeur prend une de la
main gauche, tenant toujours le bout delà longueur
de la droite; il paffe la branche fur la coulette,&
•tient toujours des mêmes mains ; puis le tourneur
paffe l’autre coulette entre celle du retordeur ,& le
bout tenu par la main droite ,1e tourneur va joindre
(avec cette coulette qui porte la branche) la molett
e , le retordeur le fiut à mefure & fuivantle befoin»
avec ceci de particulier, que le tourneur avance en
vîteffe triple de celle du -retordeur qui le fuit. Le
tourneur arrivé à la molette, attache la-double branche
qu’il a apportée, à la molette où eft déjà attache
le bout par lequel on a commencé. Par cemoyen cette
branche eft triplée ;. lçretordeur de.fon coté joint
. enfemble
enfemble les trois extrémités qu’il tient. Àïôrs la
coulette lui devient inutile; elle n’a fervi, ainfi que
celle du tourneur, que pour la conduite de ces branches
avant leur jonélion. Tout cela étant fait, le
rouet eft tourné à gauche jufqu’au retord fuffifant
pour cette liaifon. Cette gance ainfi achevée, fert à
faire des boutonnier.es pendantes fur les habits de
certains régimens qui ont ces boutonnières dans leur
uniforme. , . .
T ordre, (Rubanier.) manière d’ajouter une pièce
de même contenance, au bout d’une autre piece
qui finit : voici comme cela fe fait. L’enfouplç étant
à fa place fur les potenceaux, & chargée de fon contre
poids dont la charge eft à terre, au moyen de ce
qu’on a lâché la contre-charge, le bout de la piece
qui finit refte dans l’inaéfion du côté des liftes, juf-
qu’à ce que prenant l’un & l’autre bout de chaque
piece, & les nouant enfemble par un feul noeud,©n
laiffe un peu de lâche pour l’opération qui va fuîvre.
Il faut prendre le brin de foie qui doit aller le premier
, & qui eft toujours du côté gauche du métier,
pour recevoir aufli toujours fur la droite, il faut le
prendre, dis-je, conjointement avec celui qui le doit
accompager, & qui le trouve, favoir celui de la piece
nouvelle, par le moyen de l’en croix, & celui de
l’ancienne »parle moyen de lalifl'e.On gliffe le pouce
& le doigt index de la main gauche par derrière le noeud
commun, entre lui & le brin à tordre ; de cette maniéré
le pouce le trouve du côté des liftes, & l’index
du côté de la nouvelle piece. Ces deux doigts fe joignent
auprès du noeud, & lorfqu’ils y font arrivés,
ils-caftent chacun leur bout de foie, le plus près de
ce noeud qu’il eft polfible. Ce noeud eft tenu en ref-
pe£f par la main droite, pour donner plus de facilité
à la rupture en queftion ; ces deux bouts fe trouvant
ainfi arrêtés entre les deux mêmes doigts, & en les
tenant bien ferme, on les tortille affez fortement,
puis on renverfe l’extrémité tortillée fur la partie du
brin qui eft vers les enfouples de derrière, où étant
on tortille à-prelent le tout enfemble, ce qui rend ce
brin triple à cet endroit, qui par ce moyen acquiert
allez de folidité pour ne le plus défunir, & ainfi de
chacun des autres. Voici la raifon pour laquelle il a
été dit qu’il falloit renverler l’extrémité tortillée vers
les. enfouples de derrière ; fi on faifoit le contraire;
on doit prévoir que lorfqu’il; fâudroit que tous ces
brins, ainfi tords, paffafi'ent à-travers' les liftes, ils
prélenteroient leurs extrémités, qui fe rebrouffant,
rendroient ce paU'age impolfible ; au-lieu que préfen-
tant le talon, le paffage en devient facile, puifqu’il
fuit naturellement. Après quêtons les brins ont été
ainfi tordus, il eft fenfible qu’ ils ont tous la même
tenfion, puifque chaque tord vient à l’égalité de celui
qui le précédé. Cela fait, on remet le contrepoids
en charge ; & c’eft alors que le tout eft en état
de travailler comme auparavant. Il faut remarquer'
que l’endroit où s’eft fait le tord dont on parle, eft
aftuellement entre les lifles & l’encroix de la noù-,'
velle piece. On entend par cet eneroix le fil paffé
dans la .chaîne, pour en conferver l ’encroix, Voye£
Ourdir. Quand il fera queftion que le tout paffe
a-travers les lifles, il faudra agir avec précaution
lorfque l’on-tirera la tirée, & prendre garde en tirant
doucement, fi quelques-uns de ces- brins ne fe défù-;
nifl'ent pas en fe détortillant, & y remédier fur le
champ fi cela arrivoit: même précaution à prendre
kjrftjue le tout paflèra dans le pei’gné. Il eft des cas
ou.l on émploie cette partie de'chaîne, ainfi torfe ;
pour lors c’eft où l’habileté dë: l’ouvrier fe' fait appercevoir
, -en fauvantTinégalité & la; faîeté que ces-
foies ontjicquifes çn paffant par fes doigts. Ilr eft'
v taI cîu.e quelqüe précàùtion qu’il prenne, Pouvrage
eft toujours‘im peu difforme, & au moins terne à
«et endroit ; ce que Ton éviteroit, fi-interrompant
Tome X V L
PôüVfage à f endroit de la jon&ion , on î'aiflbit un intervalle
convenable avant de recommencer le travail.
TO RD Y LÏUM , fi m. (Hiß. fiat. Èot. ) gefire dè
plante à fleur en rofe & en ombelle , compofée de
plufieurs pétales inégaux qUi ont la forme d’un coeur,
& qui font difpofés en rond, & foutenus par un calice.
Ce.calice devient dans la fuite un fruit prefque
rond,compofé de deux femences applaties, bordées,
& ordinairement dentelées : ces femences quittent
aifément leur enveloppe. Tournefort, inß. rei kerb «
Voye^ Plante.
Tournefort établit cinq efpeces de ce genre de
plante ; celle de nos climats fe nomme vulgairement
fefeli de Candie, c’eft le tordylium narbonenfe minus ,
I . R. H. 320.
Sa racine eft menue, fimple, blanche ; elle pouffe
Une tige à la hauteur d’environ deux pies, cannelée j
velue, rameufe ; fes feuilles font oblongues » arrondies
, dentelées en leurs bords, velues, rudes, rangées
par plufieurs paires le long d’itne côte , & attachées
à de longues queues. Ses fleurs naiffent aux
fommités de la tige & des branches en ombelles, corn*
pofées chacune ae cinq pétales blanches, difpofées
en fleur de lys , avec autant d’étamines capillaires*
Quand ces fleurs font paffées, il leur fuccede des femences
jointes deux à deux , arrondies, applaties ,
relevées d’une bordure taillée en grain de chapelet,
odorantes , un peu âcres , approchantes du goût de
celles de la carotte fauvage.
Cette plante croît abondamment en Languedoc fui'
les bords des vignes, le long des chemins, & dans les
blés ; on la cultive dans les jardins ; elle fleurit en
Juin, & mûrit fa femence plutôt ou plus tard, félon
les pays plus bu moins chauds. (D . /. )
T ordylium oriental^ (Botan.') plante nommée
fifarùm Jyfiacum , par Ray , hiß. /. 443. fifarum al«
ttrum fyriacutn , par K . theat. C) 4 6.' apium fyriacum ,
radice eduli. hift. oxon. III. z<)2. Racine tendre, liffe-,
grife en-dehors, blanche en-cledans, caffante, grofl’ç
commue le doigt ; mais deux fois aufli longue, & garnie
de noeuds ou de tubercules de place en place. Elle
a un goût agréable , comme celui de la carotte ; de'
cette racine naiffent une multitude de feuilles den**
telées très-menues ; ces tiges font couvertes aux jointures
de pareilles feuilles, & ont leurs fommités ornées
d’tine ombëlle de fleurs jaune-pâles.Cette racine
croît d’élie-même- au grand Caire en Egypte, & à
Alep en Syrie '; -il p'àroit que c’eft le ficacul Arabum
confofmément à l’idée de Rauvolff. (D. J.)
TO R E , f. m. (Arckit.') groffe moulure ronde, fer-
vant aux bafes dçs colonnes. Ce mot vient du grec
toros, un câble, dont il a la reffemblance. On le nomme
aufli tondin , boudin , gros bâton & bofel,
Tone corrompu. Tore dont le contour eft femblablô
à un demi-coeur.- Les Maçons & les Menuifiers nomment
cette mefure brdyette ou brague de Suiße.
Tore inférieur.-C eft. le plus gros tore d’une bafe
attique ou corinthienne ; & tore fupérieur, le plus
petit.
On embellit fouvent le tore de feuillages entortillés,
parfemés dé fpheres planes, de rofes, d’oeufs dé
ferpens, &c. fa faillie eft égale à la moitié de fa hauteur.
( D. J. )
T O R E TÆ , (Géog. anc. ) peuples du Pont, felort
Pline, i. VI. c. v. & Etienne le géographe. Strabon ,
l .l i tp . 4j)C. écntTorcatoe, ainfi quePomponiusMe-*
la, l. /. c. xix. ( D . J. )
TOREUMATOGRAPHIE, f. f. terme technique \
ce mot dérivé^de deux mots grecs veut dire 1 î. con*
noiffance dès- bajfei*tailles & des reliefs antiques. Orl
doit l’invention de là Tonumatographie à Phidias , Si
fâ perfeâion à Pôiiclete. Les célébrés Graveurs d’Italie
ont donné un beau jour à cette fcience. (D . J S j
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