6 9 ^ T R O
Kircher dans fa Phonurgu, dit qu’il avoit invente
il y avoit 14 ans, & publié dans la Mufurgic, la mê-
me trompette, qu’en dernier lieu on à fait paffer en Angleterre
pour une invention nouvelle. Il ajoute que
Jacobus Albanus Ghibbifius, & le P. Efchinardus lui
attribuent cette invention, 8c que G. Schottus lui
rend témoignage que dans le college Romain il avoit
cet infiniment dans fa chambre, 8c qu’il s’en fervoit
pour appeller je portiçr, 8c pour en recevoir re-
ponfe. '
| Lorfque l’on fait attention au fameux porte-voix
dont Alexandre le Grand fe fervoit pour parler à fon
armée, & que l’on pouvoit entendre diftinélement
à cent llades (huit Rades font .un mille d’Angleterre
, qui fait un tiers de lieue de France ) , il parpît un
peu furprenant que les modernes prétendent à cette
invention ; la trompette ftentorophonique d’Alexandre,
dont on conferve une figure au Vatican , étant
prefaue la même chofe que là trompette parlante dont
on fait ulàge aujourd’hui. Chambers.
' T rompette écou tante , eft un infiniment
inventé par Jofeph Landini, poiir faire entendre une
perfonne qui parle à une diftançe confidérable, fans
le fecours d’aucune trompette parlante : c’eft une ef-
pece de cornet. Voyez C o rnet.
T rompette , jeu d'orgue de la claffe de ceux
qu’on appelle jeux d'anches. Il eft compofe d’un
tuyau d’étain E Ç ,fig . 44. Pl. d’0 rgue, de forme cor
nique comme tous les autres jeux d’anche, excepté
le cromcrne ; à l’extrémité inférieure eft foudée une
noix de plomb c, dans laquelle Fançhe 8c fa languette
font affujetties par le moyen d’un coin de pois.
Voyez Varticle An che. Un peu plus haut eft un anneau
de plomb D , foudé fur le corps du tuyau dans
lequel paffe la rafette b a , qui paffe aufli dans la noix
« du tuyau, & qui va s’appuyer fur la languette de
l ’anche , pour fixer la longueur de la partie qui doit
vibrer. La partie inférieure D C dë la trompette entre
dans une boîte A B qui eft d’étoffe , c’eft-à-dire de
plomb 8c d’étain fondus enfemble ; favoir deux parties
du premier, 8c une du troifieme. La trompette
entre dans la boîte, en forte que la bague D vienne
appuyer fur la partie fupérieure qu’elle doit fermer
exa&ement ; en forte que le vent du fômmier qui
paffe dans la boîte par rouverture de fon pié B , ne
puiffe trouver d’iffue pour fortir qu’entre la lan-
uette & l’anche du tuyau par où il paffe dans le Corps
e la trompette, ce qui la fait parler. Voyez pour l’explication
de la formation du fon dans les jeux d’anches,
l'article O r g u e , où la facture des jeux d’anches
eft expliquée.
La trompette^ïontie l’uniffon du huit piés ouvert,
ou du clavecin, 8c l ’oftave au-deffous du preftant,
fur lequel on l’accprde. Voyez la table du rapport & de
l'étendue des jeux de l'Orgue.
T rompette de r é c it , jeu d'orgue de la claffe
de. ceux qu’on appelle jeux d'anches. Le jeu qui eft
d’étain, fonne l’uniffon des deffus 8c des tailles de la
trompette, dont il ne différé qu’en ce qu’il eft de plus
menue taille. Quelquefois ce jeu defcend jufqu’aufa
de la clé de fa , ou des baffes tailles de la trompette.
I l eft fur un clavier féparé, & fur le même fommier
que le cornet de récit, qui eft placé dans le haut de
l’orgue. Voyez la table du rapport & de l'étendue des
jeitx'de Vorgue. Voyez tarticle ORGUE 6* Jeu x , 8c
la fig. 4Ç. PI. d'Orgue, qui repréfente un tuyau de
trompette de récit dans fa boîte.
T rom p e t t e , double tr ompet te, jeu f orgue
ne différé de la trompette dont il fonne l’uniffon, qu’en
ce qu’il eft de plus groffe taille, pour éviter la confu-
lion que deux unifions de même taille, font entendre
dans les fons qu’ils rendent.
T rompette , f. m. (Art. milité) c’eft le cavalier
qui fonne de cet infiniment.
TRÖ
Il y a des trompettes dans toutes les compagnies de
cavalerie, 8c dans toutes celles de la piaifon du roi 8c
de la gendarmerie.
Les trompettes, dans les marches & dans les revues
, marchent à la tête de l’efeadron, trois ou quatre
pas en avant ; dans un combat, .ils font fur l’aîle
ou dans des intervalles des efeadrons. (Q )
T rom pett es, ^ « des, (Hiß. ju d . j folemnité
célébrée chez les anciens Hébreux '& chez les Juifs
modernes, mais avec quelque différence.
Elle fe célébroit chez les anciens le premier jour
du fep.tieme mois de l’année fainte qui étoit le premier'de
l’année civile. Ce mois s’appelloit
répondoit à la lune de Septembre. On anqonçoit le
premier jour de l’année au fon des trompettes. Ce
jour étoit folemnel. Toute oeuvre fervile y étoit
défendue ; on y offroit un holocaufte folemnel au
nom de toute la nation, d’un veau , de deux béliers,
de fept agneaux de l’année.; avec les offrandes de
farine, de vin, que l’on avoit coutume de joindre
à ces facrifices. L’Écriture ne .nous .apprend point la
raifon de l’étàbliffement de cette fête. Théodore!,
queefl. X X X I I . in levitic. croit que c’étoit en mémoire
du tonnerre que l’on avoit entendu fur le
mont Sinaï, lorfque Dieu y donna fa loi. Les rabbins
veulent que ce foit en mémoire de la délivrance
d’Ifaac, à la place duquel Abraham immola un bélier.
Aujourd’hui les Juifs ont coutume ce foir-là de
fe fouhaiter l’un à l’autre une bonne année , de faire
meilleure chere qu’à l’ordinaire, 8c de fonner de la
trompette à trente diverfes fois. Léon de Modene ,
cérémon. des Juifs, pan. III. c. v. remarque qu’il y a
eu autrefois difpute entre les rabbins fur le tems auquel
le monde a commencé, les uns prétendant que
c’étoit au printems, 8c les autres en automne ; que
ce dernier fentiment a prévalu, 8c que c’eft fur cela
qu’eft fondée la fête dés trompettes qui fe célébré au
commencement de rizri qui répond à Septembre.
Pendant cette fête qui dure les deux premiers jours
du mois : le travail & les affaires font fufpendues;
les Juifs tiennent par tradition que ce jour-là Dieu
juge particulièrement les attions de l’année précédente
, 8c difpofe des événemens de celle où l’on va
entrer. C’eft pourquoi dès les premiers jours du mois
précédent, ou du moins huit jours avant la fête des
trompettes., la plupart vaquent aux oeuvres de pénitence
8c de mortification; 8c la veille, plufieurs fe
font donner trente-neuf coups de fouet, par forme
de difeipline.
Le premier foir qui commence l’année & qui précédé
le premier jour de tiçri, en revenant de fa fyna-
gpgue. Ils fe difent l’un à l’autre : Soyez écrit en bonne
année, 8c l’autre répond, & vous aujjî. Lprfqu*ils font
dans leur maifon, on fert fur la table du miel & du
pain levé 8c tout ce qui peut faire augurer une année
abondante 8c douce. Il y en a plufieurs qui vont
le matin de ces deux fêtes vêtus de blanc à fa fynq-
gogue en ligne de pureté 8c de pénitence. Parmi les
Allemands quelques-uns portent alors l’habit qu’ils
ont deftiné pour leur fépulture. On récite ce jour-là
dans la fynagogue plufieurs prières 8c bénédiûions
particulières. On y tire folemnellement le pentateu-
que de l’armoire, 8c on y lit à cinq perfonnes le fa-
crifice qu’on faifoit ce jour-là.Enfuite on fonne trente
fois du cor, tantôt d’une maniéré fort lente, 8c puis
d’une manière fort brufque. Ils difent que c’eft pour
faire fonger au jugement de Dieu, pour intimider
les pécheurs 8c les porter à la pénitence. Après quel-?
ques prières, ils s’en retournent à la maifon, ils fe
mettent à table, & paffent le refte du jour à entendre
quelques fermons 8c à d’autres exercices de dévotion.
Les deux jours de la fête fe paffent dans de femb.
lables cérémoniet.
Pour fe préparer à la fête des trompettes ou du commencement
T R O
üTefiterfieht de l’année civile, plufieurs juifs fe plongent
dans l’eau froide ; 8c à-mefure qu’ils s’y pion-
gent, ils çonfefi'ent leurs .péchés, fe frappent là
poitrines Ils.s’y plongent entièrement afin deparoître
purs aux yeux de Dieu. Ils croient que ce jour-là
pieu affemble fon eonfeil ou fes anges , & qu’il- ouvre
lés livres pour juger tous les hommes. On ouvre
félon eux trois fortes de livres : le livre de vie pour
les juftes ; le livre de mort pour les méchans ; le livre
des hommes qui tiennent le milieu, pour ceux qui ne
font ni tout-à-fait bons ni tout-à-fait mauvais» Il y a
dans les deux livres de vie & de mort deux efpeces
de pages , l’une pour cette vie & l’autre pour l’éternité
; car il arrive foùvent que les méchans ne font
pas châtiés en cette vie félon leurs démérites ; èc que
les juftes y font traités avec rigueur, comme s’ils
avoient encouru la colerè de Dieu. Cette conduite
du Seigneur fait, félon eux, que l’on n’eft jamais fur
de Ion état, & qu’on eft toujours dans rincertitude
fi l’on eft digne d’amour ou de haine. Pour ceux qui
ne font ni tout-à-fait bons, ni tout-à-fait mauvais,
ils ne font écrits nulle part, difent les Juifs ; Dieu
attend jul'qu’aujour de l’expiation qui eft le dixième
de l’année, s’ils fe convertiront. Ce jour-là il porte
contre eux fon jugement de vie ou de mort félon
leur mérite. Camet, DiUiotin. de la bible.
TROMPILLON, f. m. (Cotipedes pierres.) c’eft la
naiflanee, le milieu d’une trompe, qui eft aufom*-
met du cône dans les coniques, & au pôle de la fphere
dans les fphériques. C ’eft une pierre d’une feule
piece qu’on eft forcé de faire ainfi pour occuper la
place de plufieurs extrémités de vouffoirs en pointe,
qui l'eroient tellement aigus, qu’on ne pourroit les
tailler & les pofer fans ril'que de les caffer.
On appelle auffi trompillons les petites tfompes
faites de plufieurs pièces fous les quartiers tournans
de certains efcaliersi--
T R O N , Saint*, (Géog. modj) ville d’Allemagne j
dans l’évêché de Liège, capitale de la Hasbaye, aux
frontières du Brabant. Long. 22. b j . lat. 60. 40.
(D . J .)
TRON C, f/m. (Bot.') Le tronc eft la partie des
plantes qui naît de la racine, & qui ordinairement
foutient les feuilles,.les fleurs , &: les fruits; on di-
ftingüe deux fortes de tronc qui font la tige & le
chaume.
La tige eft fimple ou compofée. La tige fimple eft
celle qui fe, continue fans interruption depuis le bas
de la plante jufqu’au haut ; elle eft dénuée ou garnie
de branches & de feuilles ; elle s’élève droit ou obliquement
, en s’entortillant, ou en fe pliant ; elle fe
panche, elle retombe, ou elle rampe, ou elle pouffe
des farmens ; elle eft vivace, en arbriffeau, en fous*
arbriffeau, ou annuelle ; -elle eft cylindrique, à deux
angles, à trois angles, &c. à plufieurs angles ; elle eft
cannelée, en gouttière, liffe, velue, raboteufe, ou
hériffée de poils.
La tige branchue pouffe des branches latérales qui
montent, ou oui s’écartent ; elle a de greffes branches,
quantité de petits rameaux; elle porte des
fupports, ou elle eft prolifique ; elle a d’ailleurs tous
les attributs de la tige non branchue.
La tige compofée eft celle qui fe perd en fe ramifiant
; elle fe divife en deux branches ; elle fe partage
en deux rangs de branches, ou elle fe fous-
divife..
Le chaume eft une tige fiftuleufe & garniè de
feuilles, qui porte ordinairement des épis ou des
panicules comme dans les graminées ; le chaume eft
entier, ou branchu, uniforme, articulé, écailleux,
dénué ou garni de feuilles, flor. parif. Prodr.
T ronc , en Anatomie, lignifie le bufte du corps
humain , à l’exclufion de la tête & des membres.
Voye^ Buste.
Tome XVI.
T R O 697
'Tronc le dit àùm du corps principal d’une àrterè
ou d’une veine -, à la différence de fes branches &t
de fes rameaux. Voye[ V eine 6* Artere.
Ce mot fe dit particulièrement de certaines parties
de l’aorte & de la veine cave. Voye£ les Plan-
fhes anat-. Voyi^ aufi AORTE & VEINE CÀVE.
T ronc , f. m-. ( Archit. ) c’eft le fut d’une éolôii*
ne , & le dé d’un piédeftal:
T RONc, ( terme d'èglife. ) coffre de bois 6ii de fer*
fixé dans un endroit de l’églife, & fermant à la clé ;
le haut de ee coffre ëft fait en talud, aÿant au milieu
une fente pour recevoir les aumônes que les
gens de bien donnent aux pauvres de la pareille. Les
troncs furent établis en France dans les églifes au
commencement du xiij. fiecle par Innocent III. afin
que les fideles y puffent dépofer leurs aumônes ert
tout tems.
TRONCHE, f. f. ( Archit j) greffe 8c courte pieté
de bois comme un bout de poutre , dont on peut tirer
une courbe rampante pour un efcalier. (D . J .j
1 RONCH E l , en terme d'Orfevre en grojferie , c’eft
proprement le billot für lequel fè montent les bi*
gornes , les tas 8c les boules de toutes efpeces. Lé
ïro'ncket eft percé à cet effet de trous de diverfes
grandeurs» Voye^ P i. & fig.
T ronghet, fi m. (terme de Toûnèlier. ) forte dé
gros billot ordinairement élevé fur trois piés, fer-
Vant à doler 8c à hacher. ( D. J. )
TRONGHON , f. m. (Hifl. naï.) poiffondemef*
large, court, applati 8c fans écailles ; il a le dos bleit
8c le ventre blanc ; il reffemble au lampugo par fes
nageoires , à l’exception de celle du dos , qui , au
lieu de s’étendre fur toute fa longueur, ne commence
que vers le milieu. Voye^ Lampugo. Lçtronchort
a fur les côtés du corps deux traits placés l’un au-*
deffus de l’aurre, qui s’étendent depuis la tête juf-*
qu’à la queue ; le trair fupérieur eft courbe. Ronde-«
let, hifl. nai. despoiffdns} I. part. liv. VIII. ch. xix l
Voyez Poisson»
TRONÇON, fi in. (Archit,’) morceau de marbré
ou de pierre , dont deux, trois ou quatre pofés dé
lit en joint, forment le fut d’une colonne. On apJ
pelle colonne par tronçons, une colonne faite de trois
ou de quatre morceaux de pierre où de marbre, dif-
férens des tambours, parce qu’ils font plus hauts que
la largeur du diamètre de la colonne. On en fait auflî
de tronçons de bronze , chacun d’iin je t , dont le»
joints font recouverts par des ceintres de feuilles*
Daviler. ( D . /» )
T ronçon, fi ni. ( Hydraul.) fe dit d’un tuyau de
grais féparé, qui a deux piés de long , que l’on en-^
caftre avec un autre de même longueur, 8c que l’çit
joint par des noeuds de filaffe 8c de maftic. (K )
T r o nço n, (Maréchal.) le tronçon de la queue
n’eft autre chofe que les vertèbres de la queue verâ
la croupe. On enveloppe le tronçon de la queue des
chevaux avec un morceau de cuir qu’on appellé
trouffe-queue. Voye{ TROUSSE * QUEUE.
T ronçon , ( Hifl. mod. ) mot dérivé du latin
truncus; c’eft une efpece de bâton fort court, qué
portent les rois , les généraux, 8c les grands offi-*
ciers militaires’, comme la marque de leur autorité*
Voyez Bâ to n dé commandement.
TRONÇONNÉ , adj. dans le Blafon, fignifietiné
croix ou autre chofe coupée par morceaux 8c démembrée
, de forte cependant que toutes les pièces
confervent la forme d’une croix, quoiqu’elles foienfi
féparées les Unes des autres par un petit intervalle*
Voyez C roix.
TR O N E , voyez T hronë4
T rône , fi m. (Comm.) forte de poids: U*étoit autrefois
ce qu’on appelle aujourd’hui en Angleterre
troy weight ou poids de douze onces à la livre. Voye£
Poids,
TT 11