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fermé dans une canule d’argent proportionnée à fon
volume. L’extrémité antérieure de la canule eft ouverte
non-feulement par le bout, mais encore par les
côtés, pour donner une iflùe plus facile aux matières
liquides épanchées dans quelque capacité. Cette canule
doit être taillée extérieurement en bifeau, afin
qu’elle s’adapte fi jufte au commencement de la pointe
triangulaire du poinçon , qu’elle n’excede fa grof-
feur que le moins qu’il eft poflîble. Par ce moyen le
trocar armé de fa canule pénétré plus aifément les parties
qu’il doit divifer , & cela épargne beaucoup.de
douleur au malade.
La partie poftérieure de la canule eft une plaque
exactement ronde, dont la face poftérieure eftun peu
cave , & l’antérieure un peu convexe. Foye[ lafig.
3 - Pl. X X F I . Cette plaque eft percée de deux petite
trous pour pouvoir paffer des fils en anfe, afin d’aflu-
jettir au befoin la canule par une ceinture circulaire.
M. Petit a perfectionné la conftraCtion de cet infiniment.
Il a fait alonger le pavillon de la canule en
forme de cuillier, terminée en bec d’aiguiere , pour
faciliter lafortie du fluide, & empêcher qu’il ne coule
fur la peau. Voye^fig. i & 2. Pl. X X F I.Ç e t avantage
feroit de petite confédération , parce que les fluides
épanchés forment une arcade en Portant de la canule,
fur tout dans l’opération de la pâracenthefe ou ponction
au ventre des hydropiques , voye{ Paracen-
these ; mais cet alongement a une utilité marquée,
& relative à une autre addition que M. Petit a faite
au trocar ; c’éft une pètite rainure qui s?étend extérieurement
tout le long de la canule. Cettédépreflion
eft fort avantageufe po\\r l’ouverture des dépôts internes
, des tumeurs enkiftées & autres cas où l’on
eft fort aife de connoître la nature du fluide épanché
avant que de fe déterminer à faire une opération. Et
lorfqu’on veut imiter la cannelure longitudinale qui fe
trouve à la furface extérieure de la canule, elle fert à
conduire lebïftouri;& la gouttière delà partie poftérieure
fert de piece de pomme ou de manche à la canule
qui remplit parfaitement l’office de fonde can-
nèlée.
On fe fert du trocar dans l’opération de l’hydroce-
le. Voye^ Hydrocele. Dans ce cas, quelques chirurgiens
ont un trocar plus menu & plus court que
celui que nous venons de décrire pour la paracenthefe.
M. Fqubert fe fert d’un grand trocar, PL IX . fig. 1.
dont la canule , fig. 2. eft ouverte pour pratiquer fa
méthode de tailler. Foye^cette méthode & lesmftru-
smens qui lui font particuliers, au mot T a ille.
M. Petit a imaginé un trocar pour les contre-ou-
vertures , voyei Pl. X X I I I . fig. 2. Sa canule eft ronde
, garnie d’une rainure fur le long de fon corps ,
& de 'deux yeux à fon extrémité pour y paffer une
bandelette. La conftruction du manche de ce trocar
eft femblable à celle du pharingotome. Foye\ Pha-
RINGOTOME.
M. Foubert s’eft fervi auffi du trocar courbe pour
faire laponction delaveffie au-deffus de l’os pubis,
dans le cas del’impoflîbilité abfoluçde fonder lesma-
lades attaqués de rétention, d’urine, & pour aller à
Purgent, attendu que les bougies fe fray,ent une route
dans la veffie par la voie naturelle. M. Flurant, chirurgien
de Lyon , où il jouit d’une réputation méritée
, fe fert d’un pareil trocar pour le même cas ; mais
il fai t-là ponction par l’inteftin reftum : c’eft une opération
nouvelle dont il eft l’auteur , & qui a eu des
fuccès. Ses obfervations font inférées dans l’ouvrage
d’un de fes confrères , intitulé , mélanges de Chirurgie,
publié.,en 1760. ( F )
TROCHAIQUE, adj. ( Littérat.) en poéfie gre-
qùe & latine, eft une efpece de vers compofé de
trochées , ou dans lequel ce pié-la domine le plus,
comme l’iambe dans le vers ïambique. Foyei Îambi-
que 6* T rochée.
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La dix-huitieme ode du fécond livre des odes d’Horace
, eft compofée de plufieurs ftrophes de deux
vers dont le premier eft trochaïque dime^re catalecliqUe
c’eft-à-dire trochaïque, compofé de trois trochées ôc
d’une fyllabe à la fin , comme :
Non ebur, neque aurum
.Largiora fiagito.
Traditur dits die,
TROCHANTER, f. m. en Andtomie, eft le nom
que l ’o n a donné à deux apophyfes fituées à la partie
fupérieure du fémur, voye^. A pophyse. La plus
groffe s’appelle grand trochanter, & la plus petite,
petit trochanter. Le grand trochanter eft fitué à la partie
poftérieure de la tête du fémur ; on remarque
dans la face de cette apophyfe qui regarde la tête ,
une cavité.
Le petit trochanter eft fitué intérieurement au-deffous
de là tête du fémur. Foye^nosPl. d?Anat. avec leur explication.
Foye{ auffi l'art. FÉMUR. .
Ce mot lignifie littéralement rotator, rouleur. Il
eft forme du verbe grec Tpoxeto, roto, je cours, je
tourne en rond. Ce mot a été donné 3ux deux apophyfes
dont il s’agit, parce qu’elles donnent attache
aux tendons de la plûpart des mufcles de la cuiffe ,
entre lefquels font les obturateurs qui la font mouvoir
en rond. Foye[ Obturateur.
TROCHÉE, f m. ( Littérat. ) dans la poéfie gre-
que & latine, eft une efpece de piéconfiftant en deux
fyllabes, dont la première eft longue & la fécondé
breve,comme dans les mots vâdé & mënsd.FoyefYik.
Le trochée eft l’ïambe renverfé, & produit abfolu-
mentun effet contraire ; car celui-ci eft v if & léger,
& le trochée eft mou & languiffant, comme font toutes
lesmefures qui fautent d’une fyllabe longue à une
breve. Foye{'\km.bique. Quelques-uns donnent
au trochée le nom de chorée, parce qu’il convient au
chant & à la danfe. Ils donnent auffi le nom de trochée
aux tribraques. Foye^T ribraque. Quintilien,
1. X . c. jv.
•TROCHES , f f. ( Fmer.') ce font des fumées qui
font à-demi formées ; quand elles font greffes & molles
, elles marquent un cerf de dix cors.
TROCHET, f. m. ( Jardin.){e dit d’un paquet de
poires toutes forties d’un même bouton. Nos poires ,
dit-on, viennent par trochets. «
Trocjiets fe dit encore quand on feme fur une planche
des piés dans des trous faits avec le plantoir de
pié en pié.
1 TROCHILE, f. m. {Archit.)rpo%f\oç9 poulie; c ’eft
une moulure ronde & creufe entre les tores de la bafe
d’une colonne ; on la nomme autrement feotie. Fovez
S.COTIE. { D . J . ) ^
TROCHILITE , f. f. {Hifi. nat. Litholog.') coquille
foffile & uni valve, plate à fon ouverture , mais fe
terminant en une pointe en volute. Il y en a de lif-
fos., .d’autres font épineufes ou hériffées de pointes.
TROCHINI, ( Géog.anc. ) c’eft le nom d’un des
trois peuples gaulois qui allèrent s’établir dans la
Galatie, félon Pline, l. F . c. xxxij. Les Trochini
fixèrent leur demeure à l’orient de la Galatie, près
du fleuve Halijs, où ils pofféderent la partie de cette
contrée qui regarde le Pont-Euxin, & celle qui touche
la. Cappadoce. Ils avoient trois bonnes fortereffes 1
favoir, Tavium, Mitridadum& Danala. {D . J.)
. TROCHISQUE, f. m. en Pharmacie^ eft une forme
de remede, faite pour être tenue dans la bouche &
s’y diffoudre peu-à-peu.
Le trockifque eft proprement une compofition fe-
che, dont les principaux ingrédiens, apres avoir été
mis en poudre très-fine , font incorporés , dans .une
liqueur convenable , comme dans des eaux diftillées,
du v in , du vinaigre, ou dans des mucilages, & ré-
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duits en une maffe, dont on forme de petits pains
ou de petites boules, comme l’on veut, & qu’on
fait fécher à l’air loin du feu.
Il y a différentes fortes de trocnifques, & qui ont
différentes vertus : il y en a de purgatifs, d’altérans,
d’apéritifs, de fortifians , &c.
Les auteurs latins les nomment pafiiïU, rotulee,
placentuhz, orbes, orbiculi ; & les françois les nomment
fou vent tablettes ) p afiilles. Foye^ TABLETTES,
Pastilles , &c.
Les principaux trochifques font ceux d’agaric, de
ïégliffe, de noix mufeade, de fuccin, de rhubarbe ,
de myrrhe, de rofes, de camphre, de fquille , de
vipere, Oc. Ceux de coloquinte fe nomment trochifques
d'alhandal, mot pris des Arabes qui appellent la
coloquinte handal.
On peut mettre une infinité de remedes fous la
forme de trochifques : mais il eft inutile de multiplier
le nombre de ces fortes de préparations ; les remedes
agiffent plus furement fous d’autres formes ; & en
général les Praticiens font peu d’ufage des trochifques'.
. Quelques charlatans emploient beaucoup cette
forme pour déguifer leur fpécifique, pour vendre
bien cher des drogues qu’ils ont à v il prix. Mais ils
font un grand tort au public ; car ils cachent fous cé
voile la violence & l’acrimonie de leurs préparations
infernales qui deviennent pour les entrailles
un vrai poifon»
T rochisque escarrotique , {Mat. médic. &
Pharm.') Foye£ MERCURE.
TROCHISQUE, de minium, {Mat. médic?) l’ingrédient
vraiment aétif de cette compofition officinale
étant un fel mercuriel; favoir le fublimé corrofif:
nous en avons traité à P article Mercure , mat. méd.
& pharm. Foyeç cet article.
T r o ch isq u e , de S cille , {Mat.méd.) Foye{
Scille.
TROCHITE, f. f. (Hifi. nat.) c’eft le nom qu’on
donne à un fragment d’un-corps marin, ainfi nommé
parce qu’il reffemble à une petite roue : en effet ils
l’ont cylindriques à l’extérieur, ont un trou au centre
d’ où partent des rayons. Les trochites font des
fragmens de l’entrochite qui eft compofée d’un amas
d’articulations qui tiennent les unes aux autres, &
dont l’affemblage forme un corps cylindrique &
long. Les trochites ont été fouvent regardées comme
des aftéries ou comme des pierres étoilées.
TROCHLÉATEUR, f. m. en Anatomie , eft un
nom que l’on a*donné au mufcle grand oblique dé
l’oe il, parce qu’il paffe dans une membrane en partie
cartilagineufe qui lui fert de poulie. Foye{ O blique
S* Q£i l , Nerfs troch lè a teu r s , Foyeç Pathétiqu
es.
TROCHOIDE, f. f. en Géométrie, eft une courbe
dont la génération fe conçoit ainfi. Si une roue ou
tin cercle fe meut avec un mouvement compofé
dun mouvement en ligne droite & d’un mouvement
circulaire autour de fon centre, & que ces deux
mouvemens foient égaux, un point de.la circonférence
de ce cercle décrira pendant ce mouvement
une courbe appellée trochoide. Ainfi le clou d’une
roue qui tourne décrit une trochoide.
La trochoide en eft appellée la bafe.
La trochoide eft la (même courbe qu’on appelle
autrement & plus communément cicloïde, dont on
peut voir les propriétés, &c. fous Y article C icloïde.
On appelle auffi trochoide une courbe F A figure
8 5 . Pl, Géorju dans laquelle les ordonnées^ Ofe-
roient égales aux arcs correfpondans F d du cercle
Fd'e ,* & cette derniere courbe eft auffi nommée
compagne de la cicloïde , ou courbe des arcs.
M. Pitot a donné la quadrature d’une portion de
cette courbe dans les Mém. de l'acad. de iy2q.
, La trochoide ne différé pas effentiellement de la
Tome X F L
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courbe des finus. Si les ordonnées de la courbe.font
augmentées en raifon den à I , la courbe fe nomme
alors troch'oïde' alongée. M. Taylor a prétendu que
cette courbe étoit celle que formoit une corde dè
mufique mife en vibration. Sur quoi voye^ les Mém-.
de l'acad. de Èerlin , '74$ x >7fio. (O)
TROCHOLIQUE, f. f. {Mécan..) terme peu ufité,
par leqtiel quelques auteurs anciens entendent cette
partie des Mécaniques qui traite des propriétés de
tous les mouvemens circulaires. Ce mot vient du
grec Tpé.xa, tourner.
TROCHOS, {Géog. anc.) village du Pélopon-
nèfe, fur le chemin d’Argos àTégée. A la gauche
.de ce, village on trouvoit le fort Cenchrce, ainfi nommé
, à ce que croit Paufanias, l. II. c. xxiv. de Cen-
chreus qui étoit fils de Pirêne. C’e ft- là que 1’, où
voyoit la fépulture commune de ces Argiens qiii
défirent l’armée de Lacédémone auprès d’Hyfies.Ce
combat fut donné du tems que Pififtrate etpit archonte
à Athènes. (.D . /.,)
TORCHURE, f. £ {terme de Chaffe.) Il fe dit des
bois de cerfs, lotfqu’ïls fe divifent en trois ou quatre
cors ou épqis au fommet de la tête, comme un
trochet de fleurs ou de fruits. Trévoux. {D. J.)
TROCHUS, {Gymnaf. médic. ) MercuriaJïs qui a
beaucoup parlé du trochus, avoue qu’il eft très-difficile
de s’en former une idée bien claire. Il croit qu’il
y en avoit de deux efpeces ; l’une en ufage pour les
Grecs , & l’autre pour les Romains.
L’exercice du trochus ou cerceau étoit divifé en
deux efpèces, tant parmi les Grecs que parmi les
Romains. La première étoit nommée par lés Grecs
nptv.iKa.sict, qui veut dire agitation du cerceau, fuivant
Oribafe L collecl. F I . ad Julian. Celui qui de voit
faire cet exercice, prenoit un grand cercle autour
duquel rouloient plufieurs anneaux, & dont la hauteur
alloit jufqu’à l’eftomac. Il l’agitoit par le moyen
d’une baguette de fer à manche de bois. Il ne le
faifoit pas rouler fur la terre; car les anneaux infé-
.rés dans la circonférence ne l’auroient pas permis,
mais il rèlevoit en l’air, & le faifoit tourner au-
deffus de fa tête, en le dirigeant avec fa baguette :
voilà pourquoi Oribafe dit qu’on n’agitoit pas le
cerceau fuivant fa hauteur, mais tranfverfalement.
Le mouvement communiqué au cerceau étoit
quelquefois très-rapide ; & alors on n’entendoit pas
le bruit des anneaux qui rouloient dans la circonférence.
D ’autres fois on l’agitoit avec moins de
.violence, afin que le fon des petits anneaux produisît
dans l’ame un plaifir qui procurât un agréable
délaffement. Cette réflexion d’Oribafe nous apprend
que le jeu du cerceau étoit regardé comme
un exercice très-capable de contribuer en amufant
à la fanté du corps. Il y en avoit une fécondé efpece,
dans laquelle au-lieu de fe fervir d’un grand cercle ,
on en employoit un beaucoup plus petit. Il paroît
que c’eft proprement le trochus des Grecs & des
Romains.
Xénophon nous en apprend l’ufage, en parlant
d’une danfeufe qui prenoit à' la main douze de tes
cerceaux, les jettoit en l’a ir, & les recevoit en
danfant au fon d’une flûte. Il n’eft point parlé dans
ce paffage des petits anneaux inférés dans la circonférence
du trochus : mais il en eft fait mention dans
plufieurs épigrammes de Martial.
. Les deux efpèces de cerceaux dont on vient de
parler, ne différoient entre eux que par la grandeur.
_On les diftingue avec peine, quand ils font Amplement
repréfentés fur des bas-reliefs. Mercurialis en
a fait graver u n , dont Ligorius lui avoit envoyé le
deffein, d’après un monument élevé en l’honpeur
d’un comédien. La circonférence eft chargée de huit
anneaux, à l’un defquels eft attachée une fonnette,
& outre cela de neuf fiches ou chevilles , qui fort
R R r r ij I