■ c’ étoit une petite contrée formée de trois villes oïl
bourgs: carTite-Livedit qu’on y enleva une grande .
«partie d’hommes, & beaucoup de bétail. Aucun autre
auteur ne connoît cette T ri polis.
3°. Tripolis, contrée de la Theffalie, félon Tite» s
L iv e , /. X X X X 1I. c. liij. Elle prenoit fon nom des
trois villes, Azorum, Pythium & Doliche, qui s’y ;
trouvoient. C ’eft la Tripolis qu’Etienne le géogra- ..
phe met dans la Perrhébie,.mais de quelle Perrhé-
bie entend-il parler} Il y en avoit une au pié de
l ’Olympe, une autre au pié du Pinde ; y en avoit-il
une aufli au pié des monts Cambuniens ) C ’eft ce
-qu’il faudroit lavoir pour pouvoir tout concilier.
4°. Tripolis, ville de l’Afie mineure, fur le Méandre
, & la première ville de la Ca rie, félon Ptolo-
m é e , /. V. c. .ij, Etienne le géographe la met aulfi
•dans la Carie ; mais les notices épifcopales & celles
des provinces de l’empire la marquent dans la Lydie.
■ Pline, /. k'. cxxjv. nomme fés habitans Tripolitani.
M. Spanheim, p. 888, rapporte l’infcription d’une
•ancienne médaille, qui prouve que cette ville étoit
fur le Méandre : Tripoleiton Maiandr. c’eft-à-dire,
les Tripoluains du Méandre, ou fur le Méandre.
5°. Tripolis, lieu fortifié dans le Pont, fur le bord
<lu P.ont-Euxin, félon le Périple d’Arrien, p. /y,
•entre Zephyrium & Argyria, à quatre-vingt-dix fta-
des du premier de ces lieux, & à vingt ftades du fécond.
(D . J.')
TRIPOLITAINE, LA, ( Géog. anc.) Tripolitana \
regio, ou Tripolis; contrée d’Afrique, fur la cote i
de la mer Méditerranée qui la baignoit au nord, j
•Elle avoit à Porient le fleuve Cinyphus, la Lybie
intérieure au midi, & le fleuve Triton à l ’occident.
Procope dit que cette province étoit habitée par des
Maures qui etoient alliés des Romains, c ’eft-à-dire,
qui entretenoient la paix avec les Romains. La Tri-
politaine eft connue dans les auteurs eccléfiaftiques,
comme une province qui renfermoit quelques évêchés.
(Z). J .)
TRIPOLIUM, f. m. (TTift nat. Botan.) genre de
plante nommé par Tournefort, a fier maritimus pa-
éuflris , cæruleus , falicis folio. Infl. R. H. 481, &
communément en françois boucage.
Cette plante s’élève à la hauteur d ’une coudée
ou d’une coudée & demie; fa racine eft fibreufè;
les feuilles fontaffez femblables à celles du limonium
majus, elles font plus étroites, mais à-peu près de
la même longueur, traverfëes de côtes comme celles
du plantain, unies, épaiffes, gradés,tirant quelquefois
fur le bleu, & placées irrégulièrement autour
de la tige, & fur les branches. Ses fleurs croiffent
au fomnfiet branchu de la tige ; elles font attachées
à l’extrémité des remettons, purpurines ou bleues,
de tombent en duvet. Les tripolium majus & minus
ne different qu’en grandeur. Le tripolium flore
nudo eft fort commun aux environs de Briftol. WËÊm TRIPOLUS, ( Géog. anc.) lieu de Pile de Crete
& celui de la patrie de Plutus, félon Héfiode, Dio-
dore de Sicile, l. V\ c. Ixxvij. dit la même chofe.
<•?■ Ü 9
TR I P O N TIUM , (Géog. anc.) lieu d’Angleterre.
L ’itinéraire d’Antonin le marque fur la route de
Londres à Lincoln, entre Ifànavatia & Vennonæ, à
douze milles du premier de ces lieux, & à neuf
milles du fécond. Camden veut que Tripontium foit
T o v c e fte r , & que ce lieu foit déplacé dans l’itinéraire
d’Antonin. Mais M. Thomas G a le, Brit. p.
a .fait voir que Tripontium ne pouvoit être autre
chofe que Dotvbridge, près de Lilburne. (D. Z.)
TRIPOT, f. m. (’Paumier.) lieu oii l’on s’exerce à
jouer à la paume ; les tripots font de grandes places
couvertes & entourées de murs dès quatre côtés,
«du-moins jufqu’à la hauteur de quinze piés. Au-deffus
il y a de diftance en diftance de gros piliers dê
bois pour.foutenir le plancher &C la charpente de là
couverture. L’efpace vuide qui eft entre la charpente
& le h^ut des murs eft garni tout-autour de
filets ou rézeau de ficelles, tendus pour arrêter les
balles qu’on y jette, qui tombent dans une galerie
pratiquée en-haut tout-autour des murs. On y met
aufîi de grands rideaux-de toile pour empêcher le
foleil de faire mal aux yeux des joueurs. Le tripot
eft pavé de quarreaux de pierre de même largeur •
au-milieu du tripot eft une corde tendue dans fa largeur
, & qui le fépare en deux parties égales. Le
long d’un des grands côtés régné un mur à hauteur
d’appui, au-deflus duquel font placés de diftance en
diftance des poteaux qui foutiennent un toit couvert
de planches, qui eft ménagé à la hauteur d’environ
6 piés. Ce côté s’appelle la galerie ; l’autre
grand côté eft un mur tout uni dans les tripots ap-
pellés qnarrés; mais il y a un tambour vers la grille,
dans les tripots appelles dedans. Des deux petits côtés,
l’un a un mur avancé élevé jufqu’à la hauteur
de 6 piés, & furmonté d’un toit de planches appuyé
contre le grand mur; à un des angles, & immédiatement
au-deffous du toit, eft un grand trou appelle
la grille. Le quatrième côté du tripot eft conftruit
différemment dans les quarrés & dans les dedans.
Dans les dedans, c’eft un mur avancé, haut de 6
piés, & furmonté d’un toit, comme de l’autre côté
oppofé, à l’exception que celui-ci eft ouvert depuis
la hauteur de trois piés jufqu’au toit. Dans les quarrés
, ce quatrième côté eft un mur tout uni ; à un
de ces bouts par terre eft une petite ouverture qu’on
appelle le trou, & à l’autre bout de ce mur eft une
planche enfoncée dans le mur, & qu’on appelle
Vais. La galerie eft pavée avec des chaffis de bois
faits en forme de barres un peu éloignées les unes des
autres, afin que les balles qu’on jette dans la galerie
puiffent paffer par ces ouvertures, & fe rendre dans
un endroit ou le paumier va les chercher quand il
en a befoin.
TRIPTOLÉME, f. m. (Mytholog.) fils de Céleus
& de Néera, ou de Métanire, fut miniftre de Cér
rès. Sa fable eft agréablement conçue. L’hofpitalité
de Céleus pour Cérès eft récompenfée; elle rend la
vie à fon fils par un feul baifer, le nourrit de fon
lait divin, fe charge de fon éducation, lui montre
l’agriculture, lui mit préfent d’un char tiré par des
dragons, & fe propole enfin de le rendre immortel
, en purifiant fon corps de ce qu’il avoit de ter-,
reftre.
Cette jolie fable Amplifiée lignifie introduftion
du culte de Cérès dans la Grece par Triptollme, roi
d’Eleufis ; ce prîncë fe fit initier des premiers dans
les myftères de la déeffe, &c paffa par toutes les
épreuves ufitées. Il établit l’agriculture dans fes
états ; fon char tiré par des dragons ailés, c’eft un
vaiffeau qui porte du blé en differentes contrées de
l’Attique, pour apprendre aux habitans à le femer.
& à le recueillir.
Triptolème, dit Juftin, trouva l’art d’çnfemencer
les terres ; ce fut à Eléufis qu’il en produifit l’invention
, & ce fut aufli à l’honneur de cette invention,
qu’on établit des nuits pour les initiations. Les
Athéniens honorèrent par reconnoiffance Triptolème
comme un dieu ; ils lui érigerent un temple,. un aute
l, & lui confacrerent une aire à battre le blé.' wËÈ TRIPUDIUM , f. m. ( Littéral.) c’ eft le nom latin
dont on fe fervoit en général pour exprimer
l’aufpice forcé, c’eft-à-dire, l’aufpice qui fe prenoit
par le moyen des poulets qu’on tenoit dans une ef-
pece de cage, à la différence des aufpices qui fe
prenoient quelquefois lorfqu’un oifeau libre venoit
à laitier tomber quelque chofe de fon bec ; lôrfquVn
p’fëtiàrït les âufpices par les poulets facréis, Ï1
leur étoit tombé du bec quelque morceau de la pâte
qu’on avoit mife devant eux ; cela s’appelloit tiipû-
diutn foliflimum, ce qui étoit regardé comme le
meilleur augure qu’on pût avoir. Il y avoit encore
le iripudiufn jbnivium, dont le nom eft tiré dit
fon quefaifoit en tombant à terre par accident quelque
chofe que ce fut ; alors on tiroit des prélages
bons ou mauvais, félon la qualité du fon. (Z>. /. )
TRIPYRGA , (Géog. mod.) nom que les habitans
d’Athènes donnent aujourd’hui à un lac marécageux
de la Morée, environ à une lièue d’Athènes. Ce
lac ou marais étoit nommé, félon Xénophon, Pha-
laraa palus, & il y avoit auprès un lieu nommé Tri-
pyrgia, à caufe de trois tours qui y étôient bâties.
Du nom de ce lieu on a forme celui du lac > & de
Tripyrgia on a fait par corruption Tripyrga. M.
V h eler, voyage d’Athènes , l. III. p. zoy. croit
que ces trois tours pouvoient être des reftes de la
ville Limes. Du-refte, ajoute-t-il, ce lac s’étend en
long du-moins une lieue & demie fur la côte, & il fort
de ion extrémité orientale un petit ruiffeau qui fe jette
dans la mer, affez proche de la baie de Phalara,
oii il y a une petite églife ruinée, appellée S. Ni-
colo. C’eft apparemment ce lieu qui s’appèlloit autrefois
Colias promontorium. (D . J. )
fRIQUEBALLE, f.m. ( Artmilit. ) machine très-
fimple qui fert dans l’artillerie à tranfporter du canon.
Elle eft compofée d’une grande fléché de bois
ou timon appuyé filr un eflieu à deux roues par-
derriere, & fur un avant train par-devant. Ôn attache
le canon fur cette fléché avec une chaîne de fer
ou de bons cordages. Mémoires d?Artillerie de Saint-
Remy. ( Q )
TRIQUE-MADAME, f. f. ( Botan.) nom vulgaire
du fedum minus luteum, folio acuto, de C. B. &
de^Tournefôrt. C’eft une efpece de petite joubarbe,
qui pouffe des tiges tendres, rampantes, revêtues dè
beaucoup de feuilles épaiffes, oblongues, graffes,
pointues,bleuâtres,ou rougeâtres, remplies defuc;
fes fleurs font à plufieurs pétales difpofees en rofe ,
au fommet des branches, de couleur jaune ; il leur
fuccede un petit fruit compofé de cinq graines. On
cultive cette plante dans les jardins, parce qu’on en
mêle dans les falades ; mais elle croît naturellement
fur les murailles, & ailleurs. (D . J .)
j TRIQUER, v. aft. ( Comm. ) féparer une chofe
d’avec une autre : il lignifie aufli quelquefois mêler
plufieurs chofes enfemble.
Dans ce dernier fens, les ordonnances de la ville
de Paris , chap. iij. défendent aux marchands de tri-
quer, & mêler les marchandifes de différens prix &
qualités; &dans l’autre fignification, les mêmes ordonnances
enjoignent aux marchands de bois à brûler
qu’on empile dans les chantiers, de triquer & féparer
le bois blanc & de l’empiler à part. Dictionnaire
de Commerce.
TRIQU ET, f. m. (Charpenterie. ) échafaud fait
de plufieurs pièces de bois réunies enfemble, qui
s applique contre les murs, & qu’on appelle autrement
chevalet. Il faut pour échafauder deux triquets
qui s’attachent avec des cordages, & s’éloignent l’un
de l’autre fuflifamment par la longueur des planches
qu’on met deffus.
TRIREME, f. m. (Littéral.) triremis, galere,
batiment, vaiffeau des Romains, qui avoit de chaque
cote trois hommes fur chaque rame, quelque
nombre de rames qu’il eût d’ailleurs ; meilleurs le
«aif & Dacier tiennent pour l’hypothèfe des étages
de rames les uns fur les autres. Ils citent en leur fa-
Veur des médailles, & la colonne trajane, oîi ce fait
ü J)as de la derniere évidence ; je fai même que
^cheffer & plufieurs autres favans, ont effayé à forcé
e lupputations mathématiques, de trouver une com-
1’ c iT— r 1 » moio v^ucii^uc cuori que
1 on faffe, & de quelque manière que l’on difpofe
Ces étages, foit en files perpendiculaires , foit en files
obliques , foit en forme de rampe . je ne Crois
pas, avec Scaliger, Saumaife, & le P. Sanadon
qu on reufliffe jamais à nous montrer une polfibilite
pratique , c eft-à-dire, qui puiffe être d’un ufage aifé,
confiant, & uniforme ; fans quoi tout ce fyftème fe
réduit à une fpéculatiôn vaine & ftërile, qui ne dé-
( j? Z6” ’ ^ ^Ui nC tDuc^e Pas m^me à là queftion.
TRISACRàMËNTAÎRES , ou TRISÀCRAMEN*
T A U X , f. m. pl. ( Hifl. eccléf. ) nom que l’on a donné
àunefe&e de religionnaires qui n’admettent que trois
facremens: Voye{ Sacrement.
Il y a eu plufieurs irifacramentaires parmi les pro*
teftans qui admettoiênt le Baptême, FEuchariftie, Ô£
l’Abfolution, comme facremens.
M. Chambers obférve qu’on confond mal-à-pro*
pOs les. Anglois avec les Trifacramentcùres, parce
qu’on fuppofe qu’ils regardent l’ordination comme
un facrement; mais quelle que foitl’opînion des Anglois
fur ce point, il eft sûr que les épifeopaux regar*
dent la Confirmation comme un facrement, & que
d ailleurs ils Comptent pour facremens le Baptême &C
1 Euchariftie ; ainfi l’on peut à cet égard le eompren*
dre parmi les Sacramentâires.
TRISAGION, f. m. dans Vhifloire êccUflaflique
eft le nom qu’oh donne à un hymne où lé nom de
fairtt eft répété trois fois.
Ce mot eft g fè c , compofé deTpuc 9 trois, ou trois
fo is , & d’ etyioç, fainh
Le trifagiôn proprement dit ëft compofé de ces pa-
- rôles, fanclus, fanctas, fanclus Dominus D eus fa*
baoth. Saint, faint , fa ik t , Sèigueür Dieü des armées ÿ
comme nous les lifons dans Ifaïe, c. vj. j f . 3 . & dans
l’Apocalypfe , c. jv . de ces mots l’Eglife a formé un
autre tnfagion, qu’on chante dans l’églife latine feulement
lë jour du Vendredi-fàint, avant l’adoration
de la croix. Il eft conçu en ces termès : fanclus Deus ,
fanclus for iis , fanclus immOrtalis , miferere no bis , que
les Grecs ont rendu par ceux-ci, aytoc 0 fisc?, ayioe ur*
uvpoc , ayioç abavanoç , tXturov ipaç ; faint Dieu. faint
puijjant, faint immortel, aye^ pitié de nous ; qu’ils répètent
fouvent non-feulement dans l’office, mais encore
dans leurs prières particulières.
Pierre Gnaphée ou le Foulon, patriarche d’Antioche
dans le v. fiecle, y fit ajouter ces paroles qui
crucifixus eft propter nos ; attribuant ainfi la paflion
non-feulement au fils, mais aufli aux deux autres
perfonnes de la fainte Trinité, & prononça anathème
contre ceux qui refuferoient de dire la même
chofe ; mais le pape Félix III. & les .Catholiques re-
jetterent cette addition qui autorifoit manifenement
les erreurs des Patripaflïerts. Voye{ Patripassiens
& T héopaschites.
Ce dernier trifagiôn excluftveittent aux paroles que
Pierre le Foulon y vouloit ajouter, commença à être
en ufage dans l’églife de Conftantinople, d’où il
paflà dans les autres eglifes d’orient, &c eniuite dans
celles d’occident.
S. Jean Damafcene, Codin Balfamon, & d’autres
difent que le trifagiôn fut introduit à Conftantinople
à l’oecafion d’un terrible tremblement de terre,
arrive la trente - cinquième année de l’empire de
Théodofe le jeune, oc du tems du patriarche Pro-
clus ; que celui-ci ayant ordonné une proceffion fo-
lemnelle, où l’on chanta pendant plufieurs heures
de fuite le kyrie eleifon, Seigneur, ayez pitié de nous,
un entant fut élevé en l’air, où il crut avoir entendu
les anges chanter le trifagiôn ; que cet enfant à fon
retour , ayant raconté la chofe , le peuple commença
aufli-tôt à chanter cette hymne, avec d’autant plus