confédérée comme la première de Pile. Elle tint toujours
tête à celle de Syracufe; & lorfque celle-ci eut
réduit fous fon joug toutes les autres villes de l’île ,
les habitans de Tira cia, quoique feuls à défendre leur
liberté, ne laiflérent pas d’en venir à une bataille
contre ceux de Syracufe. Ces derniers remportèrent
la viêloire , firent leurs ennemis efclaves , pillèrent
toutes leurs richeflés, & raferent leur ville ; mais
elle fut rétablie dans la fuite. (D. J.)
T R I NA S I MÆ N IA , ( Géog. anc.) Paufanias, l.
III. c.xxij. dit : A la gauche deGythée, en avançant
quelques trente ftades dans les terres, on trouve les
murs de Trinafe. Je crois que c’étoit autrefois non
une ville-., mais un château qui avoit pris fon nom de
trois petites îfes qui font de ce côté-là. Environ quatre
vingt ftades plus loin, étoient les ruines de la
ville d’Hélos. Ptolomée , /. I II. c. xvj. au-lieu de
Trinafus , écrit Trindffus, &C en fait un port dans le
golfe Laconique. (D. J.')
.. TRIN E, adj. en Ajlrologie, eft l’afpeft ou la fitua-
tion d’un aftre par rapport à un autre lorfqu’ils font
diftans de cent vingt, degrés. On l’appelle quelquefois
trigone, & on le repréfente par le caraftere A .
Foyei Trigone. .
TR1NEME1S , ( Géogr. anc. ) bourg de l’Attique
fous la tribu Cécropide. Il donnoit la naiffance à la
petite riviere de Cephifiiis , dont Strabon parle, &
qu’il femble confondre avec celle que d’autres appellent
Eridan.
T R IN E S IA , ( Géog. anc. ) île de l’Inde en-deçà
du Gange. Ptolomée , l. VU. c.j. la marque dans le
Golfe colchique, & Caftald veut que le nom moderne
foit Rhéjiphe.
TRINGLE, f. f. ( inflrumens ci Ouvriers. ) piece de
bois longue & étroite, qui fert à plufieurs marchands,
ouvriers & artifans , foit pour y fufpendre plufieurs
fortes de marchandifes , foit pour travailler à leurs
ouvrages. La tringle des marchands bouchers eft bordée
par en-haut d’un rang de clous à crochet, pour
y pendre à des allonges la viande dépecée ; elle a
aufli par en-bas une toile blanche de toute fa longueur,
d-environ trois quarts d’aune de large, fur laquelle'
cette viande eft proprement arrangée. On
appelle cette toile, une nappe à boucherie. Les tringles
des chandeliers, épiciers , merciers, &c. n’ont fou-
vent que des clous, dé même que celles des bouchers,
mais quelquefois , ce font des chevilles de bois avec
un mantohnet. ( D. J. )
Tringle , ( Archit. civile. ) c’eft un petit membre
en forme de réglé, d’oli pendent ce qu’on appelle les
gouttes dans l’ordre dorique. Il eft immédiatement
au-deffous de la plate-bande de l’architrave , & répond
directement à chaque triglyphe.
T ringle, f. f. ( Hydraul. ) dans la pompe afpi-
rante on fait paffer une tringle de fer tout le long du
-tuyau montant. Dans la foulante il y a des tringles de
fer appeiiées chaffîs, qui donnent le mouvement aux
pifions, &'qui font attachées aux manivelles , foit
.Amples foit à tiers-points. . ,
■ Tringles , dans les Brafferies, ce font de petits
..cheyrpns de trois pouces en quarré , que l’on met
fur les fommiers de la tournaille, qui font à deux
ou trois -pouces de jour , &L fur lelquels eft placé
Taire de crin fur laquelle on étend le grain pour
fecher.
T r i n g l e , f terme de Boucfier. ) les bouchers
appellent tringle, une barre de bois qui eft au-deflus
de four étale, & oîi il y a des clous à crochets pour
.pendre la viande. Trévoux..
TRINGLE de la table , f Manufaclur. de glaces. )
• dansfosmanufactures de glaces de grands, volumes,
on appelle tringles de .la. table à couler, deux grandes
pièces dé fer aufîi longues que la table , qui fe placent
[à diferétion des deux côtés ■ pour regler la largeur de
la glace. C’eft fur \estringles que porte le rouleau de
fonte qui détermine l’épaiflèur de la piece. ( £>. j \
T ringle , ( Menuiferie. ) efpece de réglé longue
qui encaftrée & fcellée au-deffous des corniches1 des
chambres , fert à porter la tapifferie , & à divers
ufages dans la menuiferie.
T ringle à ourdir, ( terme de Nattiers.) ce font
deux fortes & longues pièces de bois, fur lefquelles
ils bêtifient & ourdifient leurs nattés, c’eft-à-dire
fur lefquelles de plufieurs cordons de nattes qu’ils
confent enfemble avec de la ficelle, ils font des
pièces de la largeur & longueur qui leur font commandées.
( D . J.)
T ringle à dorer, (Relieur.') c’ eft un bout de
latte proportionné à la grandeur du livre, épais de
3 lignes par en haut, & d’une ligne d’épaiffeur par
en bas. Voye{ les PI. & les fig. du Relieur. Elle fert à
mettre entre les feuillets & le carton du livre qu’on
veut dorer fur tranche , lorfqu’on le ferre 'dans la
prefle. à dorer. Voye{ Presse, à dorer. PI. de la Reliure.
Tringle ou réglé de fer qui fert à rabaifler les cartons,
fur le. devant du volume,-fe met en-dedans
du livre quand il eft rogné, pour ôter lé trop de
largeur ndu carton, & ne lui laiffer que le bord ordinaire
; ainfion dit rabaiJJer.Voye{ les Planches de la.
Relieure.
T ringle, ( terme de Serrurier.) verge de fer
qu’on accroche aux pitons des colonnes d’un lit,
& .où, l’on met des anneaux pour y attacher des rideaux
qu’on tire & que l’on ferme par ce moyen. m am m Tringle , (.terme de Vitrier. ) les vitriers fe
fervent aufli de tringles pour dreffer& enfermer leurs
panneaux. Elles font.-, ordinairement de fe r , mais
quelquefois Amplement de bois. On les coupe en
angles par les deux bouts, afin qu’elles puiflent mieux
fe dreflêr d’équerre. (D . J .)
TRINGLER, v. aéh (Menuif.) c’eft tracer une
ligne droite avec le cordeau frotté de pierre blanche,
noire ou rouge, pour la façonner. (D . J.)
TRINGLETTES, f. f. pl. ( Vitrerie. ) piece de
verre dont on compofe les panneaux des vitres.
C’ eft aufli un outil de fer en forme de petit couteau
émouffé, dont les vitriers fe fervent pour ouvrir
leur plomb ; le plus fouvent ce font des morceaux
d’ivoire, d’ôs.ou de buis, de quatre ou cinq
pouces de long , plats ôc arrondis par lé bout.
. .
TRINITAIRES, f. m. (Hifl. eccl.) terme qui a
des Lignifications . extrêmement variées - & arbitraires.
On s’en fert fouvent pour marquer toutes fortes
d’hérétiques & fe&aires qui penfent différemment
des catholiques fur le. myItéré de la fainte Trinité.
Voye^ T rinité.
Quelquefois ce terme eft reftraint plus immédiatement
à quelque claflé particulière. d’hérétiques,
& dans ce fens les trinitaires fe confondent fouvent
avec les unitaires. Fôye^ UNiTAiRES. .
Quelquefois on l’applique aux orthodoxes eux-
mêmes. par oppofition aux antitrinitaires qui nient
ou combattent la doftrine de la Trinité. C ’eft dans
ce fens. que les Seciniens & d’autres ont coutume
de donner le nom de trinitaires aux athanafiens, c’eft-
à-dire, aux catholiques.& aûx proteftans qui pro-
féflént fur la Trinité la dottrine contenue dans le
fÿmbole. attribué, à S. Athanafe. Voye^ .Antitrin-i-
taires & Symbole.
T rinitaires, f. m. pl. (Hifl. e ccl.) e & aufli le
nom d’un ordre religieux inftitué à l’honneur de u§
fainte Trinité,, : & pour la rédemption des captifs
„chrétiens qui font en efclavage chez les infidèles*r
Qn les appelle en Françe Mathurins, parce qv\?
T R I
la première églife qu’ils ont eu à Paris étoit fous
l ’invocation de S. Mafhurin. Ils font habillés de
blanc, & portent fur la poitrine une croix mi-partie
de rouge & de bleu. LeS trinitaires font profef-
fion & un voeu particulier de s’employer à racheter
les chrétiens détenus efclaves ; dans les républiques
d’Alger, de Tripoli, de Tunis, & dans les royau-.
mes de Fez & de Maroc. Ils ont une réglé qui four
eft particulière, quoique plufieurs hiftoriens les
rangent au nombre des communautés qui fui vent la
réglé de S. Auguftin.
' Cet ordre prit naiflance en 1 198, fous le pontificat
d’innocent II. Les fondateurs furent S. Jean de
Matha & S. Félix de Valois. Le premier étoit nàtif
de Faucon en Provence ; le fécond étoit apparam-
ment originaire de la petite province de Valois , &
non pas de la famille royale de ce nom, qui ne
commença que plus d’un fiecle après ; réflexion
que n’ont pas faite les auteurs qui pour illuftrer ce
faint, l’en font defcendre.
Gauthier de Chaftillon fut ' le premier qui leur
donna une place dans fes terres ,.pour y bâtir un
couvent qui dans la fuite devint le chef-lieu de tout
l’ordre. Honoré III. confirma four réglé. Urbain IV.
nomma l’évêque de Paris & d’autres prélats pour
les réformer, & la réforme fut approuvée par Clément
IV. en 1267.
Cet ordre poflede environ 2 5o*maifons diftri-
buées en treize provinces dont fix fe trouvent en
France, trois en Efpagne, trois en Italie, & une
en Portugal. Ils ont eu autrefois un couvent en Angleterre,
un en Ecofle, & un troifieme en Irlande.
Dans les chapitres généraux tenus en 1573 &
1576, on ordonna une réforme qui futfuivie quelque
tems après par Julien de Nantonville, & par.
Claude Aleph, deux hermites de S. Michel ; mais le
pape Grégoire XIII leur permit depuis de prendre
l’habit de trinitaires, & dans la fuite leur hermitage
fut changé en une maifon de l’ordre.
En 1609 le pape Paul V. leur permit de bâtir de
nouvelles maifons, & d’introduire la réforme dans
quelques-unes des anciennes. En 1635 Urbain VIII.
commit par un bref le cardinal de la Rochefoucauld
pour mettre la réforme dans toutes les maifons de
l’ordre; ce qui fut exécuté en vertu d’une fentence
oit la réforme étoit contenue en huit articles , dont
les principaux étoient que ces religieux eufient à
obferver la réglé primitive approuvée par élément
IV, à s’abftenir de viandes, à porter des chemifes
de laine, à aller à matines à minuit, &c.
En 1454 on avoir aufli fait une réforme parmi
ceux de Portugal.
L’habit des trinitaires eft différent dans les différentes
provinces.
T r i n itai re s Déchaux ou Déchaussés,
(Hijl. eccléjiafl.) eft une réforme de l’ordre des trinitaires
qui fe fit en Efpagne dans le chapitre général
tenu en 1594, oit il fot réfolu que chaque province
établiroit deux ou trois maifons pour y obferver
la réglé primitive , pratiquer de plus grandes
auftérités, porter de plus gros habits, &c. de forte
cependant qu’on laifla à ces réformés la liberté de
retouirnèi à four ancien couvent quand bon leur
fembl'eroit..
Uom Alvarez Bafan ayant intention de fonder
un monafterè à Val de Pegnas, & défilant qu’il fût
occupe par des trinitaires déchaux, on convint d’ajouter
à. la;réforme la nudité des piés, afin que les
trinitaires profitaffent de cet .établiffement.
Enfuite la réforme fit des .progrès dans les trois
provinces d’Efpagne, &. enfin elle fut introduite en
Pologne & en Ruflie, de-là en Allemagne & en
Italie.
En France il y a aufli des trinitaires déchaux éta-
T R I <$45
bhs par Frere Jerome Hallies, lequel âyânt été envoyé
à Rome pour y folliciter la reforme telle qu’on
l’avoit premièrement établie en Efpagne, obtint encore
du pape la permiflion d’y ajouter un habit grof-
fier & la nudité des piés. Il commença cette réforme
par le couvent de S. Duys à R ome, & par celui
d’Aix en Provence.
En 1670 les religieux de cette réforme eurent
allez de maifons pour en former une province ; de
forte que la même année ils tinrent leur premier
chapitre général.
T r i n i t a i r e s r e l i g i e u s e s , (Hifl. eccUJîaJliq. )
Il y a aufli des religieufes.de la fainte Trinité établies
en Efpagne par S. Jean de Matha lui-même
qui leur bâtit un çonvent en 1201*. Celles qui prirent
d’abord l’habit n’étoient que des oblates qui ne
faifoient point de voeux ; mais en 1201 le monaftere
fut rempli de véritables religieufes fous la direction
de l’Infante Confiance, fille de Pierre II. roi
d’Arragon, qui fut la première religieufe & la première
fupérieure de cet ordre.
Françoife de Romero, fille de Julien de Romero ,
lieutenant général des armes d’Efpagne, établit aufli
des religieufes trinitaires déchauffées à Madrid, vers
l’an 1612. Son deflèin étant de fonder un monaftere
d’auguftines déchauffées, elle raffembla un certain
nombre de filles, & les logea, pour un tems, dans
une maifon qui appartenoit aux trinitaires déchaux,
& qui étoit fituée dans le voifinage. Comme ces filles
alloientà l’églife de ces religieux, & qu’elles s’étoient
mifes fous la direction- du pere Jean-Baptifle de la
Conception, four fondateur, la connoiffance qu’elles
firent avec ce religieux , & les fervices qu’elles en reçurent,
les engagèrent à changer la réfolution qu’elles
avoient prife dè fe faire auguftines ; elles demandèrent
à leurdireûeur l’habit de fon ordre, ce qu’il
leur accorda.
Mais l’ordre s’étant oppofé à ce deflein, & ayant
refufé de prendre ces filles fous fa jurifdiôion, elles
s adrefferent à l’archevêque de Toledé qui leur permit
de vivre fuivant la réglé de l’ordre des trinitaires
; deforte qu’elles en prirent de nouveau l’habit
en 1612, & commencèrent leur noviciat.
Enfin' il y a encore un tiers-ordre de trinitaires
Voye^ 'T i e r s - O r d r e .
TRINITÉ T h é o l o g i q u e , n o u s appelions ainfi
le m y f te r e de la Trinité, en tan t q u ’i l e ft du r e ffo rt
d e la f o i , & d e s e x p lic a tio n s qu ’en d o n n en t le s Th éo -,
lo g ie n s .
Trinité ainfi confidérée, Trinitas ou Trias, eft le
myftere de Dieu même fubfiftant en trois perfonnes,
le Pere, le Fils , le Saint-Efprit, réellement diftin-
guées les unes des autres, & qui pofiedent toutes
trois la même nature numérique & individuelle.
V o y e i D i e u , P e r s o n n e , & c . •
C ’eft un article de ,1a foi chrétienne qu’il n’y a
qu’un feul D ieu, & cette unil£ eft tout le fondement
de la croyance des chrétiens. Mais cette même foi
enfeigne que cette unité eft féconde, & que la nature
divine fans blefler l’unité de l’être fuprème, fe
communicjue par le'Pere au Fils, & par le Pere & le
Fils au Saint-Efprit : fécondité au refte qui multiplie
les perfonnes fans multiplier la nature.
Ainfi le mot trinitè renferme l’unité de trois perfonnes
divines réellement diftinguées, & l’identité
d’une nature indivifible. La Trinité eft un ternaire de
perfonnes divines , .qui ont la même effence, la même
nature & la même fubftance, non-feulement fpé-
cifique, mais encore numérique.
.. .La théologie enfeigne qu’il y a en Dieu une effen-
ce, deux .procédions, trois perfonnes, quatre relations,
cinq, notions, & la circuminceflion que les
Grecs appellent ntpixopwric. Nous allons donner une
idée de chacun de ces points , qu’on trouvera d’ail