Le bonnet recourbé en pointé, fe donne au dieu
Lunus. .
Le boiffeau qui fe voit fur la tête de Sérapis & de
tous les génies, défigne la Providence, qui ne fait,
rien qu’avec mefure, & qui nourrit les hommes &
les animaux.
Télefphore dieu de la fanté, porte une capotte
toute femblable à celle de nos matelots, ou des fol-
dats qui font l’hiver en faftion.
Junon eft fouvent voilée; mais celle qui préfide
aux nôcés fous le nom de Juno pronuba, eft enveloppée
prefque à mi-corps , d’un grand voile nommé
fiammeum. Junon, dite Sofpita, eft coéffée d’une
dépouille de chevre avec les deux cornes.
Il y a d’autres déités,' particulièrement chez les
Egyptiens, qui ont la tête, nue avec un fymbole ;
Apis eft un taureau qui porte une fleur de lotus entre
les deux cornes, une marque blanche au milieu
du'front, & le croiffant blanc fur la tête. Ofiris a le
même fymbole ; IfiS & le Canope, portent fur le
devant de la tête, une efpece de fleur plus large &
plus épanouie que le lys: on dit que c’eft la fleur
d’aurone, dite par les Grecs a!Ppororov. Elle eft commune
aux deux Canopes ; pour l’un & l’autre fexe,
comme on le voit fur quelques médailles; le dieu retenant
le nom de Canope , & la déeffe prenant celui
d’Euménythis. L’Efpérance porte la même fleur, plus
approchante du lis.
Les têtes parées des fymboles de plufieurs déités
différentes, fe nomment Panthées. Vyyeç Pan th ÉES.
Des ornemens de bufics. Les buftes qu’on voit fur
les médailles, fe trouvent accompagnes de fymboles
qui leur font particuliers, fur-tout quand les deux
bras paroiffent, comme il eft ordinaire dans les médaillons,
& dans les plus petites médailles du bas
Empire. Souvent ils tiennent dans la main un globe,
pour marquer qu’ils font les maîtres du monde. Ce
globe eft quelquefois fürmonté d’une Victoire ailée,
qui tient une couronne afin de faire connoître que
c’eft à la Viâoire que le prince doit l’empire du monde
; quelquefois ce globe eft fürmonté d’une croix,
fur-tout depuis Conftantin.
Le fceptre qu’ils tiennent à la main lorfqu’ils font
en habit confulaire, & c’eft ainfi que font prefque
toujours les empereurs de Conftantinople , eft fur-
monté d’un globe chargé d’une aigle. Dès le tems
d’Augufte, on voit fur les médailles le fceptre con-^
fulaire dont nous parlons.
Phocas eft le premier qui ait fait ajouter une croix
à fon fceptre.
Lorfqu’ils'font repréfentés en armes, outre le caf-
que & le bouclier, ils ont ordinairement un javelot
à la main ou fur l’épaule.
Quand ils font en robe dans le bas Empire, le
fceptre eft une férule, nommée qui confifte
en une tige affez longue, dont le haut eft carré &
plat. L’ulage en eft fort ancien parmi les Grecs , qui
appelloient leurs princes narticophores, porte-férules.
Dans la famille de Conftantin, & dans quelques
autres, on voit fouvent les princes portant une efpè-
ce de guidon, nommé labarum.
La foudre qui eft quelquefois placée derrière la
tête des princes., comme fur une médaille d’Augufte,
marque la fouveraine autorité, & un pouvoir égal à
celui dès dieux.
Depuis Anaftafe, on voit dans la main des empereurs
une efpece de fachet, ou de rouleau long &
étroit, dont il n’eft pas aifé de pénétrer le myftere.
Les uns prétendent que c’eft un mouchoir plié, que
celui qui prélidoit aux jeux jettoit de fa loge pour les
faire commencer; & que c’eft pour cela que les con-
fuls dont nous avons les figures, en tiennent un
femblable. D ’autres veulent que c’ eft ce fachet que
l’on préfentoit à l’empereur a la cérémonie de Ion
facre : il étoit plein de cendre & de pouflïere, & on
le nommoit akakia. Peut-être que ceux qui difent
Amplement, que ce n’eft qu’un rouleau de papiers &
de mémoires que l’on préfentoit aux princes & aux,
confuis, & qu’ils tenoient à la main pour y répondre,
font aufli bien fondés que les autres dans leurs,
conjectures ; d’autant plus que lorfque les ftatues
font entières, on voit ordinairement au pié une petite
caffette pour ferrer ces papiers.
Le croiffant eft fouvent employé pour foutenir le.
bufte des princeffes ; elles tiennent dans l’état, dont-
le prince eft le foleil, la place que l’on donne à la lune
dans le ciel. Le dieu Lunus porte le croiffant aux
épaules pour fymbole naturel, félon la penfée fu-
perftitieufe de certains peuples qui ont cru que la lune
étoit une déité mâle, & que ceux qui l ’adoroient
comme une déeffe étoient malheureux dans leur mariage.
Le bufte des Amazones eft ordinairement orné
d’une petite hache d’armes , qu’elles portent fur l’épaule
avec un petit bouclier fait en croiffant , que les
Latins nomment pelta.
Les Cabires portent un gros maillet à deux têtes ;
& Vulcain des tenailles & un marteau, qui fouvent
dans le revers fe mettent avec l’enclume.
Anubis eft connu par fa tète de chien, & par le fif-;
tre d’Jfis qu’on lui met à la main.
La mallue & la dépouille de lion eft le fymbole
d’Hercule, & des princes qui prétendoient être de
fes defeendans, ou les imitateurs de fa valeur, com-,
me les Macédoniens.
Je finis par ces efpeces de buftes qui vont jufqii’à
mi-corps, tels qu’il s’en rencontre fur des médaillons
ou fur le grand bronze. On y voit le cafque, le bouclier,
& un cheval qu’on-tient parla bride; pour
marquer les victoires remportées , ou dans les combats
de la guerre, ou dans les jeux du cirque.
Il fe trouve encore fur les médailles, principalement
fur les greques, d’autres petits, fymboles du
côté de la tête, qui font la marque ou des charges
que poffédoient ceux qui y font repréfentés, ou des
victoires qu’ils avoient remportées, ou les monogrammes
des v illes, ou les fymboles des déités honorées
fingulierement par les princes ou par les villes,
ou des contre-marques de la différente valeur des
monnoies. (Le chevalier d e J a u c o u r t .)
T ête de maure, (CAbra.) chapiteau d’unalem-
bic à long co l, pour porter les vapeurs dans un tonneau
qui fert de réfrigérant.
T ête de m o u c h e , ( Médecine. ) nom françois
de la maladie des yeux, nommée par les médecins
grecs myocephalon , mot formé de pZa., mouche, & de
y.ttpa^» , tête ; c’ eft une petite tumeur pas plusgrofle
que la tête d’une mouche, qui fe forme fur l’uvée
de l’oeil par une petite rupture de la cornée. Cetre
efpece de ftaphylome ne caufe^as tant de difformité
que les autres , quelque partie de l’oeil qu’elle occupe
, & ne détruit pas entièrement la vue , quand
elle fe trouve dans la cornée opaque ; mais quand
elle eft dans la cornée tranfparente, elle la détruit
prefque toujours , ou la diminue confidérablement ■
tant à caufe du dérangement de l’uvée ,■ que par la
cicatrice qui a précédé. Il ne faut point toucher à
cette petite tumeur, parce qu’elle eft fans remede.
Tout ce qu’on peut faire dans les commencemens
c’eft de le fervir de collyres defféchans & aftrin-
gens ; afin d’empêcher autant qu’il eft polïïble
l’accroiflément de la petite tumeur. Dans la fuite il
arrive fouvent qu’elle vient à diminuer en fe deffé-
chant.
T ête de negre ,(Comm. d'Afrique.} c’eft ainfi
qu’pn nomme fur les côtes d’Afrique, où les Européens
font la traite des nègres, ceux qui font âgés
depuis 16 oit 17 ans jufqu’à 30. On leur donne le
même nom aux îles Antilles. Ricard.
T E T
T ête , ( Àrckit. ) ornement de fculpture qui fert
à la clé d’un arc , d’une platebande, &c. Les têtes
repréfentent ordinairement des divinités , des vertus,
des faifons, des âges, &c. avec leurs attributs;
comme un trident à Neptune ; un calque à Mars ;
un caducée à Mercure, un diadème à Jupiter, une
couronne d’épis à Cerès ; &c. On emploie aufli des
têtes d’animaux par rapport aux lieux , comme une
tête de boeuf ou de bélier , pour une boucherie; de
chien, pour un chenil; de cerf ou de fanglier, pour
un parc ; de cheval, pour une écurie , &c-,
Tête de boeuf, ou de bélier décharnée. Ornement de
fculpture des temples des payens , par rapport à
leurs facrifices, qui entroit dans les métopes de la
frife dorique, & dans d’autres endroits. Il y a une
tête de boeuf à. une féptilturë de la famille Métella ,
près de Rome , appellée à caufe de cela , capo di
bove.
Tête de chevalement. Pieee de bois qui porte fur
deux étaies ; pour foutenir quelque pan de mur ou
quelque encoignure, pendant qu’on fait une reprife
par fous-oeuvre.
Tête de mur. C ’eft'ce qui paroît de l’épaiffêur d’un
mur dans une ouverture, qui eft ordinairement revêtu
d’une chaîne de pierre ou d’une jambe étriere.
Tête de voujfoir. C ’eft la partie de devant, ou de
derrière d’un vouflbir d’arc.
Tête perdue. On appelle ainfi toutes les têtes ou
boutons, vis & dou x qui n’excedent point le parement
de ce qu’ils attachent ou retiennent. Daviler.
T ête de canal , (Archit. hydraul. ) c’eft l’entrée
d’un canal, & la partie la plus proche du jardin, où
les eaux viennent ferendre après le jeu des fontaines.
C ’eft aufli un bâtiment ruftique en maniéré de grotte,
avec fontaines & cafcades, au bout d’une longue
piece d’eau. Telle eft la tête du canal deVaux-le-
vicomte, qui eft un ouvrage très-confidérable.
T ête de m a u r e , (Artillerie.) efpece de grenade
qu’on tire avec le canon. (D . J.')
T ête de p o r c , caput porcinum, difpofition de
troupes dont les anciens fe fervoient quelquefois.
Voye1 C oin.
Tête, fe dit dans la marche des troupes, de la partie
la plus avancée ou qui marche la première ; ainfi
la tête d’une colonne, dans les marches , eft formée
des premières troupes de la colonne. La tête eft op-
pofée à la queue, qui eft formée des troupes qui
marchent les dernieres.
La tête du camp, eft aufli fa partie la plus avancée ou
qui fait face à l’ennemi. Voye^ Fro n t de bandiere.
Dans les fapes, la tête eft de même la partie la plus
avancée du travail vers la place. ( Q)
T ête de la tr an chée, (Fortifie. ) c’eft fa partie
la plus avancée vers la place. Voye( T ranchée.
T ÊTE ou T ê t e DE MO RE .(Marine.) Voyez
C houquet. ' x
9 DE l’a n c r e , (Marine.') c’eft la partie de
1 ancre, ou la vergue eft jointe avec la croifée.
T ête du vent , ( Marine.) c’eft le tems où le
vent commence à fouffler.
T ê t e , en Mufique ; la tête ou le corps d’une note,
eft cette partie de la-note qui en détermine la pôfi-
tion, & à laquelle tient la queue quand elle en a.
V 0ye{ Q ueue.
Avant l’invention de l’Imprimerie il n’y avoit que
des notes noires; car la plupart des notes étant quar--
rees, il eût été trop long de les faire blanches en
écrivant. Dans l’impreflion, on forma des têtes de
notes blanches, c’eft - à - dire vuides dans le milieu.
Aujourd hui les unes & les autres font en ufage, & ,
toutes chofes d ailleurs égales, une tête blanche marque
toujours une durée double de celle d’une tête
noue No t e s , V aleur des n o t e s ,
Tome X V I, 9
T Ê T &03
T ete DU ROUEt ; en terme de Cardeur ■ c’eft lé
bout du rouet qui pofe à terre, & qui porte les m a -
rionettes, les taffeâux, & la broche.
TÊTE; en terme de Cirier, c’eft l’extrémité d’uiié
bougie, d’un cierge, &c. par laquelle ils doivent être
allumés« on a foin d’enfermer la tête de la meche
dans un feret ; pour l’empêcher de s’imbiber de cire;
Voyei FERET1
T ête de bo u g ie ; (Cirerie.) c’ eft lé côté où la
ineehe n’eft point couverte de cire.; cette tête fe faif
en mettant le haut de la meche dans des ferets lorf-
qu’on commence la bougie, &: en coupant avec un
couteau de bois la cire du côté de cette meche;
quand on l’a roulée pour achever. Savary. (D . J .)
? T ê t e à trois co u p s , (Clouterie.) on appellé
ainfi les clous ordinaires pour les diftinguer des clous
à crochets & des clous à tête plate : ce nom dé tête à
trois coups, leur vient de ce qu’on en forge la tête en
la frappant trois fois du marteau, ce qui forme trois
efpeces de triangles irréguliers; (D . J .)
Tête de CAHMPIGNONj ( Clouterie.) ce font dé
grands clous dont la tête eft ronde, de près d’un pouce
de diamètre, & prefque d’autant de hauteur
creufe en-dedans, & de la figure d’un champignon *
ils ont deux pointes foudées enfemble, longues d’environ
fix pouces, qui s’ouvrent & fe rivent féparé-
ment, quand elles ont percé les planches & traver-
fès où on les attache ; ils fervent aux portes coche*-
res dont ils arrêtent les barres qui font derrière
& forment en - devant une efpece d’ornement en
quinconce; ( D. J .)
T ête EMBOUTIE, en terme de Clo'utier$ c’eft la plus
groffe forte de broquettes qui fe faffent & fe débitent
par les cloutiers : elle eft ainfi nommée de cé
que la tête du clou en eft relevée & arrondie,(Z>. J.)
T ête p l a t t e , (Clouterie.) on nomme ainfi les
clous à ârdoife & à latte, qu’on appelle autrement
clous à bouche. (D . J .)
T ête rabatuE; (Clouterie.) lés cîousà tête rabattue,
font de gros clous qui fervent à clouer & attacher
les bandes de. fer qu’on met aux roués dé
charrette ; ceux qui font deftinés aux roues de car-
roffes & de chaifes ne font pas fi forts, & s’appellent
Amplement clous à bandes (D . J .)
T ête de MORT, terme de JDoreùr, les peintres
& doreurs du pont Notre-Dame & dû quai de Gê-
v re s , appellent ainfi les bordures de bois uni qui
ont fix pouces de hauteur fur quatre pouces neuf
lignes de largeur : leur nom vient de ce que les premières
eftampes pour lefquelles on les fit, repréfen-
toient une tête de mort. SaVàry. (D . J .)
T Ê T E , en terme d'Epinglier, n’eft autre choie
qu’un tour de laiton en forme d’anneau, que l’on a
filé fur le moule au rouet, & coupé un-à-un, pour
être fortement appliqué fur le métier, à la partie de
l’épingle deftinée à l’empêcher de bleffer les doigts,
ou de fortir de l’endroit où on l’a piquée,
T Ê T E , (Fonder, de caractères. ) ce mot fe prend
quelquefois parmi les fondeurs de cara&eres d’imprimerie,
pour ce qu’on nomme autrement /’cei/ de*
la lettre ; on doit pourtant y faire quelque différence,
l’oeil étant proprement la gravure en relief de la lettre
, & la tête le haut ou la table de la lettre où eft cette,
gravure : une lettre bien fondue ne doit être ni forte
en pié , ni forte en tête. (D .J . )
T ê t e , (Jardinage.) S’emploie pour défigner le
haut.d’un parterre ; on dit la tête d’un bois, .d’un canal
, d’une cafcade, pour exprimer la partie par oîf
commencent ces pièces.
T Ê T E et QUEUE, terme de Manufacturiers,,. on
dit chez les Manufacturiers & chez les Marchands *
qu’une piece. d’étoffe a tête & queue, quand elle n*a
point été entamée, qu’elle eft toute entière. (D . J.)
TÊTË De CHEVAL, (Maréchal.) elle doit én gé-
C c ij