mendians dans les pays-bas, envoie prêcher dans les
lieux de fpn diftriél ; ce mot eft formé de terminus,
parce que les urminaïres font renfermés dans tes bornes
d’un diftriél. (D . J.)
TERMINAISON, f. fi ( Gram.) on appelle ainfi ,
xlans le langage grammatical, le dernier fon d’un mot,
modifié, fi l’on veut, par quelques articulations fub-
Téquentes, mais détaché de toute articulation antécédente.
Ainfi dans Domin-us , Domin-i, Domin-o ,
Domin-e, &c. on voit le même radical Domin , avec
les terminaifons différentes us , i , o, e , 6c non pas
nus , ni, no, ne, quoique ce foient les dernieres lÿl-
labes.
Terminaifon 6c inflexion font des termes allez fou-
vent confondus quoique très-différens. Voye[ Inflex
io n .
T ERM IN A LE S , (Andq. rom■. ) terminalia ; fête
inffituée par Numa, 6c qu’on célébroit le 21 Février
en l’honneur du dieu Terme»
Les Romains avoient un grand refpeél pour cette
divinité, c’eft-à-dirè, pour la pierre , ou pour le
tronc qui fervoit de borne. Ovide lui-même confefî'e
la vénération qu’il lui porte.
Nam veneror feu Ripes habtt defertus in agris
S eu vêtus in trivio florere fer ta lapis.
Je refpefte, dit-il, le dieu Terme couronné de
fleurs ; foit qu’il foit de pierre ou de bois. Ce refpeét
àlloit jufqu’à l’adoration parmi les gens de la campagne.
Ils couronnoient le dieu des fleurs, ils l’enmaib
lotoient avec des linges , & lui faifoient des facrifi-
ces , d’abord de fruits , enfuite d’un agneau ou d’un
cochon de lait, vel agna feflis cafla Terminalibus , dit
Horace. (D . J .)
T ERM IN A L IS , { MyihoL ) furnom de Jupiter :
avant que Numa eût inventé le dieu Terme, on ho-
noroit Jupiter comme proteéteur des bornes, 6c alors
on le repréfentoit fous la forme d’une pierre ; c’étoit
même par cette pierre que fe faifoient les fermens les
plus folemnels. (D . J.)
TERMINATEUR, adj» & f. (’Gram.) c’eft le nom
qu’on donne d un cercle qui tracé fur le globe fépa-
reroit la partie qui eft éclairée , de celle qui eft dans
l’ombre. On l’appelle en latin terminator lucis & timbra
.T
erminateur, (Nifl. eccléf.) c’eft dans quelques
églifes de la Sicile ce quis’eft nommé ailleurs maure
des cérémonies. Sa dignité & fa fonction s’appelle terni
inado , termination ou terminaifon.
TERMINER,, v. aét. ;(Gram.) finir, borner, être
à la fin , arriver à la fin ; il y a trop de mots dans
notre langue terminés par des e muets ; terminer un
deffein , une affaire ; la mort termine tout cela s’eft
terminé par la ruine Sc le déshonneur de cet homme.
Terminer.la .guerre , Oc.
TERMINE, (Géog. mod.) ville de Sicile, dans le
val de Mazara, fur la côte feptentrionale, à l’embouchure
d’une petite riviere de même nom , il Fiu-
me di Termini. Elle eft munie pour fa défenle d’une
efpece de citadelle, 6c de quelques fortifications.
Long.31. 2.3. latit.38. 10.
La ville moderne de Termini eft voifine de l’ancienne
Himera, chantée par Pindare , 6c qui paffoit
pour avoir vu naître la comédie ; car ce fut dans fon
fein, qu’au rapport de Silius Italicus , ce fpeétacle
amufant parut pour la première fois.
Diodore de Sicile rapporte que cette ville célébré
par fes richeffes & par fa puiffance Fétoit encore par
des bains fameux, où les étrangers venoient de toutes
parts. Annibal la détruifit de fond en comble. On
la rebâtit enfuite à la diftance d’environ quatre mille
pas. Scipion l’africain y mena une colonie romaine,
& il y fit rapporter les tableaux 6c les ftatues que les
^Carthaginois avoient enlevés de la première. Voilà
VHimera qui fubfifté aujourd’hui fous le nom de Termini
, mais qui eft maintenant miférable.
Volaterra afîiire qu’on y voyoit plufieurs monu-
mens antiques , un théâtre à demi ruiné, les reftes
d’ùn aqueduc qui ctoit d’une excellente maçonnerie,
& quantité d’inferiptions qu’on peut lire dans cet au1
teur. (D . J.)
T erm in i, golfe df. , (Géogr. mode') grand golfe
fur la côte feptentrionale de la Sicile. Il commence
après qu’on a p^fle le cap de Zofarana, eft à 14
milles de Termini.
T ermini , le , (Géog, mod.) riviere de Sicile, dans
le val de Mazzara. Elle a fa fource près la bourgade
de Prizzi, 6c tombe dans la mer près de la ville Ter■»
mini. (D . J .)
TERMINATES ,fi m. pl. (Hfl, eccléf) eft le nom
qui a été donné à une feéle ou à un parti des Calvi-
niftes; leurs opinions particulières peuvent fe réduire
à cinq points; favoir, i°. qu’il y a beaucoup dé
perfonnes dans FEglife 6c hors FEglife, à qui Dieu
a fixé un certain terme avant leur m ort, au bout duquel
ternie Dieu ne veut plus qu’elles fe fauvent,
quelque long que foit le tems qu’elles ont encore à
vivre après ce terme ; z fe. que c’eft par im décret impénétrable
que D ieu a fixé ce terme de grâce ; 3 6>.
que ce terme une fois expiré, Dieu ne leur offre plus
les moyens de fè repentir ou de fe fauver, mais qu’il
retire de fa parole tout le pouvoir qu’elle auroit de
Iè convertir ; 40. que Pharaon, Sâiil, Judas , la plu*
part des juifs , 6c beaucoup de gentils ont été de ce
nombre ; que Dieu fouffre encore aujourd’hui beaucoup
de gens de cette forte ,& même qu’il leur conféré
des grâces après l’expirat-ion du terme , mais
qu’il ne le fait pas dans l’intention de les. convertir.
floyc{ Calvinisme , Oc.
Tous les autres proteftans, 6c en particulier les
Luthériens, ont de l’horreur pour ces fentimens,
comme étant contraires à la bonté de Dieu , deftruc-
tifs de toutes les vertusr chrétiennes , Sc oppofés à
l’Ecriture , furtout aux textes ci-deffous., E^eck. c.
xviij, v. 23. jo» j./. 32. & c. x x x . v. u . I. tim. c.ivi
V. 1. iG. A. Pier. c. iij. v. J . Actes, c. xiij. v. 30. 3 1.7
Matt. c. x j. v. 3.8. Ifa. c. Ixvj. v. 2. Heb. ce iij. v. 7.
13. Rom. c. ij. v. 6. Oc. ■
TERMINTHE, fi m. (Médec.) terminthus ; efpece
de tubercule inflammatoire , rond, noirâtre, fur lequel
fe forme une puftule noire & ronde , qui en fe
fécharit dégénéré en bouton écailleux femblable en
quelque maniéré au fruit de térébinthe , appellé en
grec jippivùoç , les jambes en font ordinairement le
fiege. ( D. J. )
TERMOLI, (Géog. mod.) ville; d’Italie, au royaume
de NapleS , dans la Capitanatë, fur les confins de
FAbbruzze citérieure, près de Femboudhnre du For-
tore , avec un évêché fùffragant de Bénévént. Cette
ville eft l’ancienne Buba , félon quelques auteurs;
Long. 33. aS. ladt. 42. 8.
TER-MU1DEN , ( 'Géog. mod.) petite ville des
Pays-bas, dans la Flandre , à une demi-lieue.auhord-
eft de FËckife. Elle eft toute ouverte, '&• n’a que
quatre rues ; mais elle appartient aux Provinces-
Unies , ■ & fa confervation leur eft importante. Aufîi
leurs hautes-puiffances en nomment !lë fehoitt à vie ,
le bourguemeftre , & les échevins tous les ans.
i p . r . )
T ERM U S , (Géogr. anc.) fleuve de Âle de Sardaigne.
Ptolomeé, l. I II. c. iij. marque fon embouchure
fur la côte occidentale de Frie, entre le .promontoire
Hermceuni & le port Coracodes. <(E>. J.)
TERNAIRE, NOMBRE, (Aritkm. anc.) c’eft un
nombre parfait, dit Plutarque ; mais il ne faut pas
entendre ces paroles fuivant la définition dn nombre
parfait d’Euclide, qui veut que le -nombre parfait foit
celui qui eft égal à toutes1 fes parties aliquotes jointes
iu
tes enfemble , comme font 6 & 28. En ce fens le
nombre ternaire eft plutôt un nombre défaillant
que parfait : lorfque Plutarqiië dit encore que le nombre
ternaire eft le commencement de multitude, il
parle à la modè des Grecs , qui ont trois nombres
dans leur déelinaifons, lé fingulier, le duel & le plurie
l, & ne fe fervent du deriïiér que lorfqù’il s’agit!
de plufieurs chôfes, e’ eft-à-dire trois au-moins. Enfin
quand cet auteur ajoute que le ternaire comprend en
loi les premières différences .des nombres, il faut entendre
par.ces -.ptemieres différences, le pair & l’impair,
parce que ce font effectivement les. premières
différences'remarquées entredes nbmbres.
On dit pour.prouver la perfection du nombre ternaire
dans l’opinion des Payens, qu’ils attribuoient à
leurs dièuxmn triplé pouvoir, témoin les tria virginis
ora Diana, le trident de Neptune , le cerbere à trois
têtes , lësTrois parques, les trois furies , le trois grâces
, Oc.Enûn le nombre de trois étoit employé dans
les luftrations & les cérémonies les plus religieufes ;
d’où vient que V irgile, Ænéid.div. IL v. 188. dit :
Ter circitrn accenfos , cincli fiilgentibus armis
Decurrere rogos, ( D . J. )
TERNATE , ( Géog. mod. ) île de la mer des Indes
, la principale des Moluques, fous la ligne , à un
demi-degré de latitude feptentrionale , à 2 lieues de
Tidor. Elle en .a fix de circuit. Le pays eft montagneux.
L ’air y eft chaud &..fec, & les volcans y font
de grands defordres. La mer fournit beaucoup de poifi
fon ; les Orangers , citronniers, cocotiers 6c amandiers
, viennent-.en abondance à Ternate. Il y a dans
cette île un roi particulier, qui fait fon féjour à Ma-
la y o , capitale. Ses fujets font màhométans, paref-
feux, fobres , ignorans, fans ambition, 6c fans vanité.
Tous leurs meubles confiftent en une hache, u n
arc , dés flèches, quelques nattes 6c quelques pots.
Leur principale nourriture eft de pain de fagou, ou
•de mais. .
Les Hollandois ont débufqué les Portugais de cette
île , 6c le roi de Ternate s’eft fournis à la compagnie
des Indes orientales , en arrachant tous les girofliers
de fon pays ; la compagnie pour le dédommager de
cette perte, lui.donne chaque année environ dix-huit
mille rixdallers en efpeces, ou en valeur par d’autres
.effets.
On ne connoît guere de volcan plus terrjble que
celui de l’îled e Ternate. La montagne, qui éft roidé
6c difficile à monter, eft couverte au pié de bois
épais ; mais fon fommet qui s’élève jufqu’aux nues,
eft pelé 6c efearpé par le feu. Le foupirail eft un grand
trou qui defeend en ligne fpirale, 6c devient par de-
,gré de. plus petit en plus p e tit, comme l’intérieur
,d’un amphithéâtre. Dans le printems 6c en automne
, vers les équinoxes, quand il régné un certain
v e n t ,& fur-tout le vent du nord, cette montagne
vomit avec grand bruit des flammes mêlées d’une fumée
noire 6c de cendres brûlantes ; 6c toutes les campagnes
des environs fe trouvent couvertes de cendres.
Les habitans y vont dans certain tems de l’année
pour y recueillir du foufre, quoique la montagne
foit n efearpée en plufieurs endroits, qu’on ne
peut y monter qu’avec des cordes attachées àdes crochets
de fer. (D . J.)
TERNATÉE, ternatea, fi fi (Hifl. nat. Botan.)
genre de plante à fleurs légumineufes , dont l’éten-
dart cache prefqùe les aîles 6c la feuille inférieure ,
ainfi que lè piftil. Ce piftil devient une gouffe, qui
s ouvré dans fa longueur en deux coffes , lefquelles
renferment des graines affez rondes. Il faut ajouter
aux caractères de ce genre les feuilles rangées comme
par paires, fur une côte terminée par une feule
feuille. Tournefort, mém. de l'acad, roy. des Sciences,
année 1J06. Voye^ Plante. •
Tome X V L
TER NÉ c# TERNI ; adj. (Gram.) oppôfé à. Vécla-
tant\ qui a perdu fon luftre, fon poli, fon éclat; Cette
glace eft terne ; cet or eft telne.
T ernes, au jeu de Trictrac, c’ eft un doublet qui
arrive, quand les deux dés amènent chacuntrois.
TERNEUVIER, fi m. (terme de navigation.) bâti-,
ment de mer deftiné 6c équipé pour aller en Terre-
neuve faire le commerce 6c la pêche des morues. Les
vaifléaux françois terneuvitrs font ordinairement à
deux ponts , du port'de cent à cent- cinquante tonneaux,
6c montés de vingt à vingt-cinq hommes d’équipage,
compris le 'capitaine 6c les moufles. Les
Hollandois les nomment terneetuvaarder. ( D, J. )
TERNI , ■ (' Géog; rhodi ) en latin Interamna, Intt*
ramnia, Interamniuin ,\ ille d’Italie, dans l’état de Fé*
glifè, au duché dé Spolete. Elle eft dans une île formée
par là riviere de Nera , à-vingt lieues de Rome.
Elle à- été autrefois confi'déràble, 6c fë gouvernoit
en république.-Elle n’à de nos jours qu’environ dix
mille habitans divifés en fix quartiers ; 'qui contiennent
plufieurs monaftèrésôc confrairies de pénitens.
La cathédrale eft belle ; foh'-évêché ne releve que
du faint fiege.-Les environs de Terni font admirables
par leur fertilité en pâturages, en fruits , en légumes
, en volaille1; en gibier,- en huile & en vins exquis.
Au-defîùs de la v ille, à deux milles ou environ,
eft la belle 6c grande, cafcade nommée dans-le pays
cafeatd délié marmore ; c’eft la chute de la riviere V e-
lino , qui fe précipité toute enfiere dansla plaine de
Terni, pour aller fe joindre à la Nera. Long* 30. 18.
latit. 42. 3 4-
Pighius à découvert par une infeription qui eft
dans là cathédrale de Terni, que cette ville fut bâtie
544 ans avant le confulàt de G. Domitius Ænobar-
bus & de M. Camillus Scribonius, qui furent cônfuls
de Rome l’àn 624. Elle fe vante d’être la patrie de
Corneille Tacite , 6c ce n’eft pas une petite gloire ;
car c’eft un des plus célèbres hiftoriens, Sc l’un des
plus grands hommes dé fon tems. II s ’éleva par fon
mérite aux premières charges de l’empire. De procurateur
dans la Gaule belgique fous Titus, il devint
préteur fous .Domitien, 6c conful fous l ’empire de
Nerva.Mais toutes ces dignités ne lui donnent qu’une
très-petite gloire , fi on.la compare à celle qu’il s’eft
procurée par les travaux de fà plume.
Ses annales & fon hiftoirë font des morceaux admirables
; & l’un des plus grands efforts de Fefprit humain
, foit que Fon y confidere la fingulàrité du fty-
le , foit que Fon s’attache à la beauté des penfées, &
à cet heureux pinceau avec lequel il a' fu peindre
les déguifemens des politiques, 6c le foible des paf-
fions. Ce n’eft pas qu’on ne puifle reprendre en lui
trop de fineffe dansla recherche des motifs fécrets
des afriôhs des hommes , & trop d’art à les tourner
fans çfiffe vers le criminel..
Tac ite, dit très-bien Fauteur des Mélanges despoé-
fies , d1éloquence & d?érudition, étoit un habile politique
, Sc encore un plus judicieux écrivain ; il a tiré
des cônféquences fort juftes fur les événemens'des
régnés dont il a fait Thiftoire, & il en fait des maximes
pour bien gouverner un état. Mais s’il a donné
quelquefois aux aérions 6c àux mouvement de la république
, leurs vrais principes y s’il en a1 bien démêlé
les caufes, il faut avouer qu’il a fouvent fuppléé
par trop de délicateffe & de pénétration à celles qui
n’en avoient pas. Il à choifi les aérions les plus ;fuf-
ceptibles des finefles de l’art : les régnés auxquels il
s’eft principalement’attaché dans fon hiftoirë, fem-
blent le prouver.
Dans celui de Tibere, qui eft fans conteftation fon
chef-d’oeuvre, & où il a le mieux réuffi , il y ’trou-
voit une efpece de gouvernement accommodé au
earaûere de fon génie. Il aimoit à démêler les intrigues
du cabinet, à en affignêr les caufes , à donner
X