ville, & plus récemment des fieürs Guignon & Ga-
vinié fur des airs du Pont-neuf, qui n’avoient guere
d’autre mérite, que d’être ainfi variés par les plus
habiles violons de France. ( S )
V a riation , C hangement , ( Synonym. ) la
variation confifte à être tantôt d’une façon & tantôt
d’une autre ; le changement confifte feulement à ceffer
d’être le même.
C ’eft varier dans fes fentimens, que de les abandonner
& les reprendre fucceffivement. C’eft changer
d’opinion, que de rejetter celle qu’on avoit em-
braffée pour en fuivre une nouvelle.
Les variations font ordinaires aux perfonnes qui
n’ont point de volonté déterminée ; le changement eft
le propre des inconftans.
Qui n’a point de principes certains eft fujet à varier
; qui eft plus attaché à la vérité, n’a pas de peine
à changer de doftrine. Girard. (Z>. J.')
VARICE , f. f. ( Chirurgie. ) varix ; les Médecins
donnent le nom de varice, à ces tubercules inégaux,
-noueux , & noirâtres des veines , qui ont coutume
de fe former en différentes parties de l’habitude du
corps , mais le plus fouvent autour des chevilles, &
quelquefois plus haut, comme aux jambes, aux cuif-
fes, au fcrotum, & même à la tête & au bas-ventre,
ainfi que Celfe l’obferve, lib. V i l . cap. x x x j.
Cette maladie affefte ordinairement les femmes
groffes, aufli-bien que les perfonnes qui ont le fang
épais, ou qui font affligées de douleurs dans les hy-
pocondres , d’une obftruûion au foie , ou d’un skir-
rhe.
Plus les varices augmentent, plus elles deviennent
douloureufes & incommodes, par la tenfion que les
membranes fouffrent ; elles s’ouvrent même quelque^
fois, & rendent beaucoup de fang, ou bien elles dégénèrent
en des ulcérés extrêmement malins. Les
petites varices font rarement incommodes ; auffi
n’employe-t-on guere les fecours de la Chirurgie
pour y remédier.
Pour empêcher cependant qu’un mal aufli peu
confidérable en apparence n’augmente , & ne nuife
à la fin au malade , il convient de lui ouvrir la veine
fans délai, de lui tirer une bonne quantité de fang,
& de lui prefcrire enfuite un régime convenable.
Cela fait, on affurera le pié malade, le mieux qu’il
fera poffible , avec un bandage expulfif, en le ref-
ferrant à mefure qu’il fe lâchera, & fe donnant bien
de garde de l’ôteif, tant qu’on aura lieu de craindre
que la maladie augmente.
Cela nous apprend que les anciens délivraient
leurs malades des varices dont ils étoient affligés, par
le cautere ou l’incifion : mais les modernes fe fervent
d’une méthode beaucoup moins cruelle. Lorfque les
varices font devenues d’une groffeur confidérable ,
on fe fert du bandage, dont on vient de parler, pour
comprimer & fortifier les veines qui font dilatées
au-delà de leur jufte mefure ; on a pris foin de tremper
auparavant le bandage dans du vin rouge chaud,
dans une décoétion aftringente, ou dans du vinaigre
& de l’alun , & l’on applique par-deffus'une plaque
de plomb fort mince, en l’affurant de façon
qu’elle ne puiffe point tomber.
Dionis affure qu’il ne connoît point de meilleur
moyen pour comprimer les varices, qu’une bottine
de peau de chien , ou d’autre peau femblable, que
l’on taille & proportionne à la groffeur de la jambe,
en y pratiquant des oeillets pour la laçer en-dehors,
à l’aide d’un cordon, & la ferrer autant que le malade
peut le fouffrir; au moyen de quoi la jambe
éprouve Une compreffion égale, fans qu’on foit obli-
gé-ded’ôter la nuit ': on peut faire auffi ces fortes de
bottinesavec du gros linge.
Le remede le plus efficace contre 1 es varices, fi
l’on en croit Harris^Dijjuuchirurg. viij. eft de frotter
la partie affeftée le plus fouvent qu’on peut £
avec de la teinture de myrrhe, & de la couvrir, en-
fuite avec l’emplâtre de foufre de Ruland. Ce remede
produit beaucoup plus d’effet, lorfqu’on a foin
de comprimer la partie avec un bandage , ou avec
les bottines dont on vient de parler.
Les chirurgiens de l’antiquité guériffoient les varices
par le cautere ou l’excifion ; cette derniere opération
confiftoit à couper la peau qui.couvrela varice
, à faifir la partie viciée de la veine avec un crochet,
à la retrancher entièrement, & à panier en-
fuite la plaie avec une emplâtre. Gouey dans fa chirurgie
, prétend que la maniéré la plus prompte, &
en même tems la plus fûre de guérir les varices, eft
de paffer une aiguille courbe enfilée de deux fils cirés
au-deffous du vaiffeau variqueux, de les couper
près de l’aiguille, & d’en couler un au-deffus de la
varice ; de lier ces deux fils à un bon pouce l’un de
l’autre ; de couper la veine entre deux, & dë laiffer
fortir une quantité fuffifante de fang ; après quoi l’on
panfe la plaie avec quelque digeftif, & l’on fait garder
le lit au malade jufqu’à ce qu’elle foit tout-à-
fait confolidée ; mais cette méthode n’a point eu de
partifans, & avec raifon.
L’opération des anciens par le cautere, confiftoit
à couper la peau, à découvrir la vein e, & à la cau-
térifer avec un fer rouge, en écartant les lèvres de
la plaie avec des crochets pour ne point les brûler ;
cela fait, on panfoit la plaie avec des remedes propres
pour les brûlures. Harris regarde ces méthodes
comme infenfées & cruelles : il faut avouer cepenr
dant que les varices caufent quelquefois des douleurs
fi violentes, qu’il eft à craindre qu’il n’en réfulte
quelque rupture durant la nuit., avec danger de
mort; pour lors l’on eft obligé d’avoir recours au
biftouri, & à l’aiguille.
De quelque façon que l’on remédie" aux varices ,
il faut pour empêcher qu’elles ne reviennent, s’ab-
ftenir de tout aliment groffier, manger peu, & n’u-
fer que de liqueurs légères ; telles que l’eau, le gruau
à l’angloife, & autres infufions faites avec des plan-
tes convenables. On doit auffi faire beaucoup d’exercice
, fe frotter tous les jours les p ié s, & fe faire
faigner deux fois par an , dans le printems , & dans
l ’automne..
-- Ces précautions font également néceffaires à ceux
dont les varices ne font que commenter, & qui veulent
fe mettre à couvert des accidens qui demandent
le fer & le feu. Muys parle d’une varice compliquée,
dont il tiroit tous les ans une livre de fang, à deffein
de prévenir l’éruption des ulcérés. Heißer. (D . Z.)
Varice , ( Maréchall. ) on appelle ainfi dans le
cheval une groffeur au-dedans du jarret près de l’endroit
oîi eft fituée la courbe. C ’eft la veine crurale
qui fe dégorge en cet endroit, & y fait une tumeur
molle & indolente.
. VARICOCELE , f. m. ( Maladie chirurgicale. )
tumeur contre nature des tefticules ou, du cordon
fpermatique, occafionnée par l’engorgement des vei?
nés de ces parties : les.caufes de ce tte maladie font
les mêmes que celles des v a ric e s.Voye^ Va r ic e s . , .
Dans cette maladie on fent le teftieule ou le corps
pampiniforme compofé de gros noeuds : fi l’on n’y
remédie pas d’abord, la dilatation Occafionnée par
le fang engorgé, fera fuivie de douleur & d e gonflement
à l’épidydime & au teftieule ; elle pourra
, auffi donner lieu par la fuite à une hydroçele. Vyye{
H ydrocele. -
La fituation horifontale du corps eft très-avanta-
geufe dans cette maladie * parce que dans cette pofî?
tion le re tour du fang devient plus libre. .
- Quand le malade eft debout* il. faut qu’il, porte un
fufpenfoir, afin de prévenir le .tiraillement & la douleur
que pourroit caufer le poids du fcrotum, en laifi
font les bouffes fibres & pendantes. Ce bandàge doit
être par cette raifon d’un ula'ge confiant dans toutes
lés tumeurs de cette partie, J'bye^SusPENSOiR.
• Si le varicocèle a fait beaucoup de progrès , & que
les vaiffeaux fe trouvent généralement engorgés, il
faut avoir recours aux faignées & aux autres évacuations
générales, pour tâcher de les vuider un peu ;
& on employera les topiques aftringens pour en rétablir
le raifort.
Si la douleur étoit confidérable, & fi la tumeur
menaçoit de quelque autre fâcheux accident, il fau-
droit incïfer les tegumens, découvrir les veines vari-
queufes, les inciter pour en procurer le dégorgement
, & en faire enfuite la ligatiire ; on obfervera
de ne pas comprendre toutes les ramifications dans
la ligature, afin d’en conferver pour le retour du
fang.
On trouvera des obfervations très-intéreffantés
fur cette maladie, & fur l’opération dont nous venons
de parler, dansle traité d’opérations que feu M. Petit
avoir promis, & dont les héritiers de ce grand chirurgien
ne doivent pas priver le public. (JT)
- VARIÉ, adj. (Méch.) on appelle en général mouvement
varié celui qui n’eft pas uniforme, fuivant
quelque loi que fe faffe d’ailleurs ce mouvement.
V oy e[ Mouvement & Uniforme.
: VARIÉTÉ, f. f. ( Gram. ) c’eft la multitude de
chofes diverfes. On dit la variété des objets rend le
fpeôacle de la nature toujours intéreflànt ; il amufe
par la variété des idées; la variété des opinions.étonne
; pour plaire long-tems , il faut favoir introduire
de la variété dans fes ouvrages ; la variété, fur-tout
dans les grandes productions, eft un des principaux
caraCteres de la beauté.
Va r ié t é , ( Botan. ) les botaniftes appellent variétés
des différences entre des plantes de même nom,
mais des différences inconftantes', paffageres -,»qui
tantôt paroiffent, & tantôt ne paroiffent pas * qui hé
fe perpétuent point, & femblent ne venir que de
quelques accidens. Ainfi les tulipes ont beaucoup de
variétés; car toutes les plantes n’y font point également
fujettes. Ce n’eft pas là ce qui foit les différentes
efpeces de fruits; il faut des différences fiables &
durables, telles qu’il s’en trouve entre des prunes &
des cérifes de différens noms: Comme il paroît qu’un
grand nombre de ces variétés font uniquement dûes
à la culture , il faudrait trouver par oit précifément
la culture les produit, & on l’ignore ; on fait feulement
en général qu’un terroir plus ou moins convenable
à l’arbre, une expofition plus ou moins favorable
, & une infinité de petits foins du jardinage
font naître des variétés ; mais pour les efpeces, il
femble quela greffe y doive être pluspropre que tout
autre moyen. (Z). J. )
V AR1N I r (Geog. anc.) peuples delà Germanie,
qui, félon Pline, l .IV . c. xiv. faifoient partie des
Vandales. Spener, not.germ. ant. I. V. c. iv. remarque
que c es peuples font appellés Vami par quelques
uns , Varri par d’autres, Viruni par Ptolomée.
Il n’y a point de difficulté à croire qu’ils avoient pris
leur nom de la riviere Varna, fur les bords de laquelle
ils avoient leur demeure ; & il eft probable
que ce font ces mêmes peuples qu’on trouve nommés
avec les Anglii dans une ancienne loi des Germains.
• Peut-être, dit Splener, qu’une partie de ces peuples
vint s’établir en-deçà de l’Elbe , & entra dans
l’alliance des Thuringiens ; car dans la loi dont il vient
d’être parle, ils font nommés immédiatement avant
les Thuringiens. Il fe pourroit faire auffi que le nouveau
nom de fVerini aurpit été occasionné par celui
de la rivière * fur le bord de laquelle ils fixèrent leur
nouvelle demeure, & que comme le nom de la Varna
leur ayoit fait .donner le nom de Varini : celui de
Tome XjVI,
la n rfete r i v a les fit appe-Ilet Wcfihi;té h’èft pouf-
fcmt là qu ane conjefture, & il ne feroit pas impoffi-
■ ble que deux rmeres euffent chacune donné le nom
à un peuple différent. CD; J .)
I ^ R I O L i ,T é 1 1“ ,PlERI,E P E T I T E V E R O L E ,
(. tiijt. ntt, Lithol. *) ‘vuriàlïthus , lapis vdrioltrwn
■ nom donne par les naturalises WÊÊmSm à des piërres de diffé- ' r™ P lies -de taches ou de petits tü-
bercules d une couleur différdntëde eelle du fôhtl'de
la pierre. Quelques-uns donnent ce nom à uriè'éfnero
,u lSS mte OUj-deS fragmehs * granité qui ont été
roules & arrondis comme des gallets. r -
VARIOMPHALE, <g ni.’ tCrmc Je Ciiàifgic, tudiîaUtésdËnemftM
fT ée O ï l pa Veaux veineux
dilates.Elle eft bleuâtre ou d’un brun livide‘,avëi: oit
lans douleur, fuivant le dègrédè plénitude.des Vaiffeaux
engorges, & la difpofition inflamniafoire acci-
fÊ Ê Ë B H tdincur variquëufe; eff quelquefois une
complication de la hërmé intëflirible ou-épiploïdë.
• ^ Ef °MpHALE. -La curé des varicèéde l’ombi-
i ,,01 ®tre fentée par l’ufage des remedes généraux
& 1 application locale des remedes aftringens aides
d une compreffion méthôdiqùë. Si ces feèours font
lans ettet il faut en venir à l’opération , 'qui confifte
àvuiderle fang au mdÿen d?une incifion par la laxf-
cette ; lorfque le dégagement eft fait, on applique
des plumaceaux & des compreffes trempée? dans
une eau aftringente & defficative que T on continue
,UT 3 JW?ie± n’ s il eft P °ffible de l’obtenir. (Y )
V AR IO RUM , l e s , ( Lutérat. môd. ) c’eft lé
nom qu on donne aux éditions'des auteurs claffiques.
qu on a faites en Hollande, avec les notes & extraits
de divers auteurs. C ’eft dommage que ces extraits ne
loient pas ordinairement bien travaillés. & qu’au
lieu de bonnes remarques qui fe trouvent dans les
cxcellens commentateürs, & lès meilleurs critiques
on fe foit contenté de petites obfervations littérales
de diverfes leçons, & d’autres femblables minufiè/
^111 ne contribuent ni à l’avancement des lettres ni
a donner l’intelligence du génie des auteurs. C’eft:
manquer de jugement dans le triage , & gâter lé
goût. Il faut cependant excepter du nombrè des mauvais
rhapfodiftes dont nous parlons , Grævius Gro-
noviüs, Thyfius, Schildius, & peu d’autres 1 dont
les extraits font bien faits, & dont les notes font utiles.
(Z?. Z.)
VARIQUEUX, CORPS variqueux, en Anatomie.
eit le meme que le corps pyramidal. Voyer P yramidal.
'
Va r iq u e u x , euse , qui tient des varices, nom
qu on donne aux tumeurs écrafées par des varices
& aux vaiffeaux veineux trop dilatés. Voyez Va r ices.
■ v
Il y a des ulcérés variqueux. Voye[ U l c ér é . Le
cancer à la mammelle eft ordinairement accompagné
de 1 engorgement variqueux des veines qui l’avoifi-
nent. Voye[ Ca n cer. ( Y )
VARIS, f. in. ( Hifi. nat. ) efpece de finge qui fe
trouve dans l’île de Madagafcar. Il eft d’une couleur
gqfe ; fort mufeau eft fort long, & fa queue eft auffi
longue & auffi fournie que celle d’un renard.
. » ( GéoS- a? c- ) Üeu de la grande-Bretagne.
L itinéraire d’Antonin le marqué fur la route de Se-
gonicium à Deva, entre Cornovium & Deva, à diX-
neuf milles du premier dé ces lieux, & à trente-deux
milles du fécond. Varis étoit près de la Ckiyd. Le
lieu s’appelle ëncore aujourd’hui Bod-Vari, & fes
ruines fe voient fur une hauteur nommée dans le pays
M-oyly-Caer, c’eft-à-dire , la montagne de la villç.
VARLE T, f. m. ( terme de Jurande. ) çe mot lignifie
dans plufieurs des anciens ftatuts des communautés
dès ^rts & métiers, ce que dans d autres on nomme
fervutur) & quepréfentement on neconhoit'plüs
P P p p p ij