qu’encore indifpenfable pour la première difion-
nance, n’ eft pas également praticable pour toutes
les autres. Voyt{ D issonnance , Préparer,S yn cope.
( S )
T ems , en Peinture, c’eft un très-petit contour.
On dit, entre ces deux contours il y a un am». On dit
encore, ce contour a deux tems ; c’eft-à-dire , une fi
petite finuofité, qu’elle ne forme pas deux contours
diftinéls.
T ems , on appelle ainfi en termes de Manege, chaque
mouvement accompli de quelque allure que ce
foit ; quelquefois ce terme fe prend à la lettre , Sc
quelquefois il a une fignification plus etendue. Par
exemple, quand on dit au manege, faire un tems de
galop, c’eft faire une galopade qui ne dure pas long-;
tems ; mais lorfqu’on va au pas , au trot ou au galop,
& qu’on arrête un tems, c’eft arrêter prefque tout
court, & remarcher fur le champ. Arrêter un demi-
terns, n’eft que fufpendre un inftant la viteffe & l’allure
du cheval pour la reprendre fans arrêter. Tems
écoutés , e’eft la même chofe que foutenus , voye{
Soutenus. Un bon homme de cheval doit être at-
tentifà tous les tems du cheval, Sc les féconder à point
nommé; il ne doit laiffer perdre aucun tems, autrement
il laifle interrompre, faute d’aide, la cadence
du cheval.
T ems , efiocade de, ( Efcrime. ) c’eft frapper l’ennemi
d’une botte dans l’inftant qu’il s’occupe de quelque
mouvement.
T e m s , terme de Vénerie ; on dit revoir de bon
tems, lorfque la voie eft fraîche Sc de la nuit.
TEMPYR A , ( Géogr. anc. ) paflage étroit dans
laThrace , aux confins des Ænii du côté dufepten-
trion , félon Tite-live, Uv. X X X I I I . chap. xlj. Ovide
en parle, T riß. eleg.viij.
Inde levi vento Zerynthia littora naclis
Thraciam tetigit fiffa ca'rina famon :
Saltus ab hac terra brevis efi Tempyra petenti.
Cellarius , geogr. ant. liv. IL c. xv. croit que c’ eft le
Temporum de l’itinéraire d’Antonin. ( D . J. )
TENABLE, adj. terme de l'Art militaire, qui fe dit
d’une place ou d’un ouvrage de fortification que l’on
peut défendre contre les affaillans. Ce terme vient
du latin tenere, tenir.
On ne fe fertdu mot tenable qu’avecunenégative:
quand une place eft ouverte de tous les côtés,ou que
fes fortifications font abattues,on dit que la place n’eft
plus tenable : de même quand l’ennemi a gagné une
certaine éminence qui domine un pofte , on dit ce
pofte n’eft plus tenable. Chambers.
TÉNACE O TÉNACITÉ, f. f. ( Phyfique.) on dé-
figne par ces mots cette qualité des corps par laquelle
ils peuvent foutenir une prelîion, une force , un tiraillement
confidérable fans fe rompre ; la qualité
qui hii eft oppofée fe nomme fragilité. Les corps tenaces
fupportent l’effort de la pereuffion ou de la pref-
lion fans recevoir aucun dommage ; mais i c i , comme
dans plufieurs autres cas, où nous employons les
mots dur, doux, flexible, &c. nous les prenons dans
un fens relatif aux degrés ordinaires de la force humaine
; autrement il feroit bien difficile de dire ce
que c’eft que ténace , cafldnt, rude, doux, & c . Mém.
de Facad. de Berlin , année ij4 $ . (JD. 7.)
TÉNAÇERIM, la p r o v in c e , ( Géog. mod.)
province des Indes au royaume de Siam, fur le golfe
de Bengale. Elle prend Ion nom de fa capitale.
T én aç erim , ou T énasserim , ville des Indes,
au royaume de Siam , dans la province de Ténace-
rim, Sc près du golfe de Bengale , fur la riviere de
même nom. Cette ville autrefois très-marchande ,
ne l’eft plus aujourd’hui. Lotit, iz . 45. ( D. J. )
T én açerim, le, ( Géog. mod.') riviere des Indes,
au royaume de Siam ; elle defeend des montagnes
d’A v a , eft d’une grande étendue jointe à un cours
rapide, parce qu’e lie eft pleine de rochers. ( D . J. )
TÉNACITÉ des humeurs , ( MédecJ) vise des
humeurs, dont voici les effets. Elle caufè des ob-
ftru&ions , des extenfions de vaiffeaux, des douleurs,
des tumeurs fur-tout aux glandes Sc aux plexus
artériels. Lorfque l’acrimonie eft pareillement jointe
à la ténacité, luivant la diverfe proportion du concours
de ces deux qualités , les petits vaifleaux fe dé-
truifent, les fluides s’extravafent, ce qui produit en-
fuite des pullules, des inflammations , des gangrenés
, des u lcérés, la carie Sc autres maux femblables.
Or l’acrimonie tantôt accompagne , Sc tantôt fuit la
ténacité.
Les lignes de la ténacité trop augmentée, font des
tumeurs, des douleurs, des anxiétés ; la circulation,
les excrétions empêchées , la lenteur ou la vifeofité
des humeurs de la circulation , des fecrétions , des
excrétions. Si le froid fe trouve avec ces lignes ,
foyez sûr que les matières pituiteufes dominent; mais
s’ils font accompagnés d’une grande chaleur, cela
dénote des matières épaiffes Sc enflammées.
Les remedes à la ténacité des humeurs confiftent
à les rendre mobiles, Sc en état de palier par les vaiffeaux
, on y parvient :
1 °. Par des diffolvans aqueux, tiedes, en forme de
boiffon, de fomentation, de vapeurs, de bain, d’in-
jeélion , appliqués de façon qu’ils foient approchés
de la partie obfedée le plus,qu’il fera poffible. z°. Par
des falins réfolutifs appliques de la même maniéré.
Le nitre, le fel de prunelle, le felpolycrefte, le nitre
ftibié, le fel gemme , le fel marin, le fel armoniac ,
la fleur de fel armoniac avec un fel allcalifixe , le borax
, le fel de verre, les fels des végétaux brûlés, les
fels alkalis fixes, les fels alkalis volatils, le tartre fo-
luble, le tartre régénéré, font les principaux. 30. Par
les matières favonneufes faites d’huile tirée par ex-
preffion, & d’alkali volatil, d’huile diftillée Sc d’al-
kali volatil. La bile des animaux fert aufli au même
ufage, Sc les fucs déterfifs des plantes. La laitue ,
l’hieracium , la dent-de-lion, lafeorfonere, labarbe-
de-boüc, la chicorée, l’endive, la faponaire, font les
principales & les meilleures. 40. Par les matières
contraires à la caufe particulière, qui fait la ténacité ;
en fe fervant de deux alkalis dans la coagulation produite
par des acides, des'matières favonneufes dans
la coagulation occafionnéè par le repos, d’herbesni-
treufes Sc faponacées dans la ténacité phlogiftique.
5°. Par les cordiaux , falins , aromatiques hui Leux ,
fpiritueux , confidérés comme devant fervir d’ai-
guillôhs. ^ t
On remet les voies embarraflees en état de laiffer
pafler les liqueurs ; i° . en ouvrant les conduits par la
boiffon, les fomentations , les vapeurs , le bain ; par
des eaux chaudes mélangées avec des émolliens, Sc
des falins tempérés ; par une chaleur modérée, par
des fri&ions feches ou humides, chaudes, a0. La
même chofe fe fait en fomentant, en amolliffant, en
agitant la matière embarraffée dans-les vaiffeaux ; en
forte que le relâchement, la putréfattion, la fuppu-
ration & la réfolution de la partie affeétée , produi-
fent un écoulement de matière purulente. Il convient
d’employer à cet effet de douces farines de froment,
defeigle, d’avoine, de lin , de feves, de pois , de
lentilles , de fénugrec , &c. des racines émollientes
de mauve, de guimauve , de lis blanc , d’oignons
cuits, des fleurs d’althæa, de bouillon blanc, de me*
lilot ; des feuilles de mauve , de guimauve, de
branche urfine, de mercuriale, de pariétaire , de
figuier, des jaunes-d’oeufs ; des gommes aromatiques,
âcres, le fagapenum, le galbanum , l’opopanax ; les
emplâtres , les cataplafmes , les onguens qui fe font
avec ces matières. 30. En ouvrant les voies à la matière
ainfi préparée , par une inçifion faite avec un
fcabel I ou-par l’application d’un cauftique. (D . J.)
TEKAILIÉ , f. de prefque tous Us
Ouvriers.') il Sert à arracher ou à tenir quelque chofe,
On appelle le mord de m Ë M W m deux demi-crer-
cles quiÎQnî iù n bout, parçe.qu’en fe rencontrant
quand oh les ferme ,dis mordent pour ainfi dire fond
tes les Choiesquife trouvent entre deux. Outre nette
tcnuiïU commune à toùfe forte d'ouvriers-, il y en a
de particulières a certains- arts & métiers , comme
aux o rfèvresa,ux fondeurs,, aux.monnoyeuss_„ aux
maréchaux'j aux ferrurftrs, trc. Voyez les. articles,
fuivans. . . . , A r
T enaille , f. f. (Docimaflique.) entre les ultemli-
fes que l’art des effais rend indifpenfables , on -fait
ufage de quatre fortes de ténailles-, /ora>^. I
La première eft composée de deux leviers de fer,
longs de deux piç s, épais de deux lignes, Sc attachés
par le milieu à l’aide d’un axe qui permet à leurs bras
de s?ouvrir & de fe fermer fanîj vaciller. Les bras def-
tinés à prendre ies vaiffeaux fe termineront en une
efpece d’arc dé cercle , dont la convexité fera tournée
du côté de la partie extérieure,l’un defquels fera
garni, comme d’une fous-tendante, d’une petite
branche de fer large de deux lignes , épaifle d’une,
feuie, & longue à-peu-près de deux pouces. La partie
de rayon , comprife entre chacun d<? fes .ayes Sc
fa corde , fera dë trois lignes. Pour manier aifément
cette tenaille , on fait des anneaux à fes bras fu péri
eu rs en les courbant. Elle fert à retirer de deffous
la mouftie , les fcorificatoires , les coupelles Sc au-
autres petits vaiffeaux ; ce qui fe fait en infinuant les
doigts de la main droite dans les anneaux de fa partie
fupeiieure , la Soutenant avec là main gauche pout
lui donner plus d’appui, Sc en pinçant le bord droit
du vaiffeau, l’arc foutenu étant tourné en-denoïs ,
pour l ’empêcher de vaciller. .
La fécondé tenaille eft une pince faite d’une lame
d’acier fort polie , trempée comme un reffort, prefque
pointue par fon extrémité inférieure, & longue
de fix poucesi Elle eft employée à prendre les grains
de fin qui relient fur les coupelles ; ou autres petits
corps quelconques.
La troifieme tenaille déftinée à prendre des moyens
creufets de fiiiion , eftlongue de deux piés* ainfi que
la première, Sc n’en différé que parce que lés leviers
dont elle.eli compofée font plus forts, Sc que fes
bras inférieurs fe terminent par-un bec long d’un pouce
Sc demi & large de fix lignes ; ce bec doit etre
arqué, afin de s’âjufter aux parois des creufets qu’il
doit embraffer étroitement : elle eft particülierement
faite pour manier les vaiffeaux médiocres dont l’on
yerfe le métal fondu dans des moules , ou dans une
. lingotiere.
Comme les grands creufets , Sc principalement
ceux qui contiennent une grande quantité de métal
font plus füjets que les petits à contrafter des fêlures,
qui, à-moins qu’elles ne viennent de l’humidite de
ia tourte, commencent toujours par leur partie fu-
périeure, 5c s’ étendent pour l’ordinaire jufqu’au fond
du creufet, fe formant affez rarement en ligne circulaire
; on fe fert pour les ôter du feu, d’une quatrième
tenaille plus forte & plus longue que la première :
à la partie interne de fon bras inférieur fera attache
un demi-cercle, dont le rayon de quatre pouces fera
perpendiculaire au bras de la tenaille : lelèeond bras
leramunide deux autres demi-cercles ,l’unplusgrand
Sc l’autre plus petit que le précédent, Sc placés de
même que lui ; mais difpolés de façon qu?il reliera
entre chacune de leurs extrémités voifines un intervalle
d’un pouce, pi’opfe à recevoir le demi-cercle
du premier bras. On peut, à la faveur de cette ftrue-
ture, tranfporter les moyens comme les plus grands
vaifleaux. Avant que de fe fervir de cette tenaille ,
on rougit médiocrement fes pinces , & on les appli-
Tome X f l*
que un peû âu-deffous du bord fiipérieuf du creufet;
que l’on enîeve en sûreté au moyen du cercle dont
l’un de fes côtés ê'ft énv iVonné: M. Cramera joint à la
defeription qu’on vièntdeüre, des tinailks né ce flaire
s aux effais, les figures.de chaque tenaille en particulier.
( i) . /.) , • v,........
T enAilI es incisives , inffrument de Chirurgie dont
on fe fert pour couper des ëfquilles Sc des cartilages.
Il y eh a de différentes efpeces ; la première ( Vaye[
fig. à-. PI. X X I. ) , eftlongue de fept pouces Sc demi;
ç’eft une.efpeee de pincette dont les branches font
jointes par jonftion paffée. Voy. Jonction passée.
L’extrémité antérieure de chaque branche eft un
demi-croiffant, un peu alongé , plus épais près dô
fa joriélion, mais qui va en diminuant d’épaiffeur ;
pour augmenter .en largeur, Sc fe terminer par un
tranchant qui a un pouce quatre lignes d’étendue.
Les extrémités poftériëurés dé ces branches ont
environ cinq pouces * elles font épaiffes près dë leuf
jonction -, où elles ont cinq lignes Sc demie de large ;
leur furface extérieure eft placée près de leur jonc-
to n , & elle devient plus large & arrondie vers leur
extrémité, afin de leur tenir lieu de poignée; cei
extrémités font naturellement écartées l’une de l’autre
, par un reffort dé deux pouces fept lignes dô
long -, dont la bafe eft attachée fur la branche femelle
, par un clou rivé.
■ Pour peu qu’il y ait de réfiftancê dans les parties
qu’ori veut COupet avec Ces tenailles, on abeaûcoup
de difficultés , parce que les deux tranchàns s’affrontent
Sc s’appliquent perpendlculairementFun fur l’autre:
on fe fert plus commodément de l’efpgçe de ci-
fëauX appelles par les Ouvriers cifôires. Voyçi C isoi-
re. Cet inftrument connu des ouvriers qui coupent
le fer', peut être fort utile en chirurgie ; ü'à beaucoup
de fofee, parce que ia puiffance eft éloignée du point
d’appui, Sc que la réftftânce eft proche ; Si en outré
parce que les tranchans né font point oppofés l’iiri a
Fautré , comme dans la tenaille ihcijive que nous venons
dé décrire.. . ,
L’ufâgë des cifôires Confifte à ëôupèr des efquilles
d’o s , dés' côtes , des cartilages , Oc. Vàye( figure 4;
PL X X L , , .
Là figuré 3 . repréfenté urie autre efpece de tenaille
incifîve, fort utile pôur Couper les Ongles des pies Sc
des mains , Sc principalement ceux qui entrent dans
la chair. Vo.ye^ Pt e r ig Iuivï. Oh s’eri fert auffi pôur
toupef les peiites efquilles dJos , Sc principalement
lés grandes illégalités qui fe trouvent quelquefois
après Fôpéràtion du trépan , ôu bien les pointes qui
perceht, ou peuvent percer la dure-mere. Cës fortes
dé pincettes n’ont pas plus dé qûàtrë pouces de
longueur ; les branches font jointes par jorîêiion paf-
fée fleur partie antérieure eft une petite lamé longue
de dix lignes,évuidéë en dedans , convexe Si.polie
en dehors , coupée en talus depuis là jônêtion jüfqu’â
la pointe , Sc terminée Cri pointé ; cha4 ië lame eft
tranchante par l’ endroit qu’elles fe joignent ; le S
deux bràncnës poftérieures, qüi font la pojgriee,
font recourbées en a re, Sc fe tienneittécârtéeè par
ünfimple reffort, qui doit avoir au moins un pouce
dé lôflg. ( Y )
T enaille , (outit£ Arquebufler.) dès tenaillesrèf-
femblentaux tenailles en bois deS fourbiffeurs; lesar-
quebufiers s’en fervent pour ferrer un canon de fufil
dans l’étau ; ils en ont aufli qüi font garnies de plaques
de liege, pour ferrer un bois de fufil dans 1 e-,
tau , attendu que s’ils ne prenoient point cette précaution
, les tenailles marqueroient für le.bois, Sc le
gâteroient. Voye[ Us Planches du Foùrbifleur.
T enailles droites , (outil £ Arqutlufur) ces
tenailla font faites comme celtes des ferraners, &
fervent aux arquebufiefs pour faire chauffer le fer à