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venir, il faut diftinguer dans les langues l’ufage ab-
folument établi, de celui qui ne l’eft pas encore,
& qui veut, pour ainfi dire, s’établir. On doit abfo-
lument fe foumettre au premier ; à l’égard du fécond,
on doit s’y oppofer quand il n’feft pas raifonnable.
Si nos peres avoient fuivi cette maxime, ils n’au-
roient pas laiffé vieillir une infinité de mots ôc de
conftru étions énergiques, dont nous regrettons aujourd’hui
la perte.
Dans L'article ALGEBRE, lig. i j .a u lieu d'avec ,
l i f contre. A la fin du même article , a jo u t e Cet article
traduit en partie de Chambers, mais corrigé &
fort augmenté, a été tiré par cet auteur du Lexique
mathématique de Harris, un des ouvrages qui ont
été annoncés dans le Profpeclus comme ayant fervi
à la compofition de l’Encyclopédie.
A la fin de l'article AMH,page 340. immédiatement
avant la lettre (AT), ajoute[ : Une partie de cet article
a été tirée d’un traité de M. Jacquelot fur l’exif-
tence de Dieu.
A me , en Lutherie, eft un petit morceau de bois
placé droit près du chevalet, entre les deux tables
des inftrumens à archet. Le fon de ces inftrumens
dépend en partie de la pofition de l'ame.
A la fin de l'article A m i t i é , ajoute{: Voye{ h
traité de la foc. civile du P. Buffier.
A la fin de l'article An , ajoute{: Cet article traduit
de Chambers, ôc augmenté, a été tiré par l’auteur
anglois des élémens de Chronologie de M. Wolf.
A la fin de l'article An A, ajouteç:
An a , ( Littérature.) On appelle ainfi des recueils,
des penfées, des difcours familiers, ôc de quelques
petits opufcules d’un homme de lettres, faits de fon
.vivant par lui-même, ou plus fouvent apres fa mort
par fes amis. Tels font le Menagiana, le Boloeana,
ôcc. ôc une infinité d’autres. On trouve dans les mémoires
de Littérature de M. l’abbe d’Artigny, tome 1.
un article curieux fur les livres en ana , auquel nous
renvoyons : tout ce que nous croyons à propos d ob-
ferver, c’eft que la plupart de ces ouvrages contiennent
peu de bon, allez de médiocre, ôc beaucoup de
mauvais ; que plufieurs deshonorent la mémoire des
hommes célébrés à qui ils femblent confacrés, ôc
dont ils nous dévoilent les petiteffes, les puérilités,
ôc les momens foibles ; qu’en un mot, félon l’expref-
fion de M. de Voltaire, on les doit, pour la plupart,
à ces éditeurs qui vivent des fottifes des morts.
Dans l'article ANALOGIE, les deux,premiers alinea
& les deux derniers font de M. du MarfaiS.
A la fin de l'article An a tom ie , ajoute^ : La chronologie
des Anatomiftes qu’on trouve dans cèt article
, plus exa&e 6c plus complette que celle du dictionnaire
de Medecine de M. James, a été faite d’après
un mémoire communiqué par l’un des plus fa-
vans & des plus refpe&ables médecins de l ’Europe.
A l'article Ant ipod e s,pag. 513. /ig. 50. après ces
mots , du côté du fait, ajoute{ .-Je dois avertir au
refte que, félon plufieurs auteurs, ce Virgile n’étoit
que prêtre, au moins dans le tems de cette affaire,
ôc qu’il n’a été évêque de Saltzbourg que depuis ; que
félon d’autres enfin, il n’a jamais été évêque ; question
très-peu importante dans le cas dont il s’agit.
Je fuis fort étonné, &c.
A l'article Approches y page 558. col. 1. ligne 23.
au lieu de ferpe, life[ fape.
A l'article APPROXIMATION y page 5 59. col. 1. lig.
aa. au lieu de -7— , life^ —
A l'article Arabes , on a écrit par mégarde en deux
ou trois endroits Iflamime pour /’Iflamifme , qui ejl la
même chofe que le Mahométifme.
A l*article Arcade , en Jardinage, lig. 16. au lie*,
de fendues, lif. formées.
A l'article ARCHITECTE,page 616. col. l . ligne
i l .au liéu de DesbrOffes, life{ de Brdffe.
Ibid. lig. 24. après ces mots du Val-de-Grace, ajoute^
du Palais-royal.
A l'article ARCHITECTURE,page 618. col. 1. lig.
47. au lieu de Cambray, life^ Chambray«.
Dans la même page , col. 2. ligne 1. au lieu de ces
mots dont nous avons un excellent traité du Jardinage
, mettes qui a defliné les planches dp l’excellent
traité du Jardinage de M. d’Argenville, dont il eft
parlé dans le Difcours préliminaire, page x lij.
A la fin Aristo t é l ism e , a jo u t e L’auteur a
crû pouvoir femer ici quelques morceaux de l’ouvrage
de M. Deflandes, qui font environ fa dixième
partie de ce long article ; le refte eft un extrait fubf-
tantiel 8c raifonné de l’hiftoire latine de la philofo-
phie de Brucker ; ouvrage moderne eftimé des étrangers
, peu connu en France, & dont on a fait beaucoup
d’ufage pour la partie philofophique de l’Encyclopédie,
comme dans Y article Arabes, 8c dans un
très-grand nombre d’autres.
A l'article ARITHMÉTIQUE UNIVERSELLE, page.
676. col. 2. ligne 57. & page 677. col. I. ligne 12. on
a mis par mégarde 40 au lieu de 60, comme la fuite
du difcours le montre.
A l'article Ar m e , ^ « 689. lig. 1 1. col. 2. à compter
d'en-bas , au lieu de Lerngei, lif. Langey.
A l'article ASTRONOMIE ,page 784. lig. j^.au lieu
^’Achilles Statius, life^ Achilles Tatius, comme il efl
écrit plus bas y page 78 7. col. 2. vers la fin.
A la fin de Û article AUDACE, ajoute£ : Nous difons
avec raifon qu’audace fe prend toûjours en mauvaife
part : en vain nous objefteroit-on qu’on dit quelquefois
une noble audace; il eft évident qu’alors l’épithe-
te noble détermine audace à être pris dans un fens favorable;
mais cela ne prouve pas que le mot audace ,
quand il eft feul, fe prenne en bonne part. Il n’eft
prefque point de mot dans la langue qui ne fe puiffe
prendre en bonne part, quand on y joint une épithète
convenable : ainfi Fléchier a dit une prudente
témérité, en parlant de M. de Turenne. Cependant un
écrivain aura raifon quand il dira que le terme de téméritéy
& une infinité d’autres, fe prennent toûjours
en mauvaife part. Il eft évident qu’il s’agit ici de ces
termes pris tout feuls, ôc fans aucune épithete favorable
néceffaire pour changer l’idée naturelle que
nous y attachons.
A la fin de l'article AUGUSTINIENS, on lit: Ce fyf-
tème approche fort du Thomifme, pour l ’état de nature
innocente, 6c du Molinifme, pour l’état de nature
tombée : les mots Molinifme & Thomifme J'one
ici vijiblement tranfpofés.
N. B. Un mal entendu, qui n’aura pas lieu dans
ce volume 6c dans les fuivans, eft caufe que dans le
premier volume la lettre de M. l’abbé Y von fe trouve
aux articles A g ir , Am it ié , Am o u r , Adultéré
, A c t io n , qui ont été fournis par une autre per-
fonne. Au refte les éloges qu’on a donnés dans le D ifcours
Préliminaire aux différens auteurs de l’Encyclopédie
, fuppofent que les articles qui portent leur
nom, dont par conféquent ils répondent feuls, ôc
qu’on a dû croire leur appartenir, foient en effet à
eux. Le travail des éditeurs, comme éditeurs, con-
fifte uniquement à réunir ôt à publier l’ouvrage des
autres avec le leur : mais ils n’ont jamais prétendu
s’engager, ni à réformer les articles faits par d’autres,
ni à remonter aux fources d’où l’on a pû les
tirer.
ENCYCLOPÉDIE,
y®
ENC Y C LO P ÉDIE ,
O U
DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES ,
DES ART S ET DES METIERSB
f. m. (Gramm.) c’eft la fécondé
lettre de l’alphabet dans la plû-
part des langues, ôc la première
des confonnes.
Dans l’alphabet de l’ancien
Irlandois, le b eft la première
lettre, ôc l'a en eft la dix-fep-
■ tieme.
Les Ethiopiens ont un plus grand nombre de lettres
que nous, ôc n’obfervent pas le même ordre
dans leur alphabet.
Aujourd’hui les maîtres des petites écoles, en apprenant
à lire, font prononcer be, comme on le prononce
dans la derniere fyllabe de tom-be, il tombe :
ils font dire auffi, avec un e muet ydeyftymeype; ce
qui donne bien plus de facilité pour affembler ces
lettres avec celles qui les fuivent. C ’eft une pratique
que l’auteur de la Grammaire générale du P. R.
avoit confeillée il y a cent ans, & dont il parle comme
de la voie la plus naturelle pour montrer à lire
facilement en toutes fortes de langues ; parce qu’on
ne s’arrête point au nom particulier que l’on a donné
à la lettre dans l’alphabet, mais on n’a égard qu’au
fon naturel de la lettre, lorfqu’elle entre en compofition
avec quelqu’autre.
Le b étant une confonne, il n’a de fon qu’avec
une voyelle ; ainfi quand le b termine un mot, tels
que Achaby Joab, Moabt Oreb, Job, Jacob, après avoir
formé le b par l’approche des deux levres l’une contre
l’autre, on ouvre la bouche ôc on pouffe autant
d’air qu’il en faut pour faire entendre un e muet, Ôc
ce n’eft qu’alors qu’on entend le b. Cet e muet eft
beaucoup plus foible que celui qu’on entend dans
fyllabe , Arabe , Eufebe, globe , robbe. V. CONSONNE.
Les Grecs modernes, au lieu de dire alpha, beta,
difent alpha, vita : mais il paroît que la prononciation
qui étoit autrefois la plus autorifée ôc la plus
générale, étoit de prononcer beta.
Il eft peut-être arrivé en Grèce à l’égard de cette
Tome II,
B
lettre,ce qui arrive parmi nous au b : la prononciation
autorifée eft de dire be ; cependant nous avons,
des provinces où l’on dit ve. Voici les principales,
raifons qui font voir qu'on doit prononcer beta.
Eufebe, au livre X . de la préparation évangélique j
ch. vj. dit que Y alpha des Grecs vient de Valeph des
Hébreux, ôc que beta vient de betk : or il eft évident
qu’on ne pourroit pas dire que vita vient de beth,
fur-tout étant certain que les Hébreux ont toûjours
prononcé beth.
Euftathe dit que /2«, £«, eft un fon femblable au
bêlement des moutons ôc des agneaux, ôc cite ce
vers d’un ancien :
Is fatutts perinde ac ovis be9 be dicens incedit.
. Saint Auguftin, au liv. II. de Docl. chrifi. dit que ce
mot ÔC ce fon beta eft le nom d’une lettre parmi les
Grecs, ôc que parmi les Latins beta eft le nom d’une
herbe ; ôc nous l’appelions encore aujourd’hui b etc
OU bete-rave. ■
Juvenal a auffi donné le même nom à cette lettre ;
Hoc difeunt omnes ante alpha & beta puellce.
Belus, pere de Ninus, roi des Affyriens, qui fut
adoré comme un dieu par les Babyloniens, eft ap-
pellé ÆmAoç, & l’on dit encore la ftatue de B tel.
Enfin le mot alphabetum dont l’ufage s’eft confervc
jufqu’à nous, fait bien voir que beta eft la véritable
prononciation de la lettre dont nous parlons.
On divife les lettres en certaines claffes, félon les
parties des organes de la parole qui fervent le plus à
les exprimer ; ainfi le b eft une des cinq lettres qu’on
appelle labiales, parce que les levres font principalement
employées dans la prononciation de ces cinq
lettres, qui font b, p , m, ƒ , v.
Le b eft la foible du p : en ferrant un peu plus
les levres, on faitp de b, ÔC fe de ve ; ainfi il n’y a
pas lieu de s’étonner fi l’on trouve ces lettres l’une
pour l’aiitre. Quintilien dit que quoique l’on écrive