ïa chaffe dans le mortier ; & fig. GG. un ballon d’artifice
qui en enferme un autre. Ballon , en Chimie, eft un gfos vaiffeau de verre
dans lequel on reçoit les efprits volatils qu’on diftille,
c ’eft une efpecede récipient. Lorfque le vaiffeau dans
lequel on reçoit Ce que l’on diftille eft petit ou médiocre,
on l’appelle récipient ; fi au contraire ce vaiffeau
eft grand , pour que les efprits fulphureux ou volatils
ayent la liberté de s’y mouvoir & de fe condenfer en
goutte contre une furface plus étendue, On l’appelle
ballon, parce qu’ayant le cou très=-court & la figure
ronde, il reffemble à celle d’un ballon. (M) Ballon , en Marine, c’eft une efpece de brigan-
tin, dont on fe fert dans le royaume de Siam ; ce font
des bâtimens fort étroits & d’une extrême longueur,
qui ont le devant & le derrière fort relevés & ornés
de fculpture ; il y en a de tout dorés, oit l’on met
julqu’à cent vingt & même cent cinquante rameurs.
Au milieu eft une efpece de petit dôme que les Siamois
appellent chirole, qui forme une chambre couverte
de riches étoffes, avec des rideaux de la même
étoffe. Quelquefois cette chirole eft furmontée d’une
pyramide ou d’un clocher fort haut. Les bords de ces
bâtimens font à fleur d’eau, & les extrémités qui font
recourbées s’élèvent fort haut, la plupart repréfen-
tant des figures de dragons', de ferpens, ou d’autres
animaux. Ces ballons ont pour l’ordinaire cent ou
cent vingt piés de long, & n’en ont guerre que fix de
large ; ils vont avec beaucoup de vireffe. (Z ) Ballons , f. m. pl. c’eft ainfi qu’on appelle chez
les potiers de terre , les mottes de terre préparées &
prêtes à être mifes en oeuvre; & dans lés Verreries ,
les mottes de terre à pot, prêtes à faire des pots. Voye{ Verrerie & Pot.
BALLOT, f. m. (Comm.) petite balle ou paquet
de marchandifes. On le dit quelquefois des groffes
balles. Voye^ Balle.*
Ballot ou Ballon , dans le commerce de verre
de Lorraine, fignifie une certaine quantité de tables
de verre plus ou moins grande, félon fa qualité. Le
ballot de verre blanc contient vingt-cinq liens, à rai-
fon de fix tables au lien ; le ballot de verre de couleur,
feulement douze liens & demi, & trois tables au lien;
Foyt{ Lien , Table , Verre.
Ballot, s’entend aufli dans le commerce des viandes
boucanées que font les boucaniers de S. Domina
gue, d’un certain poids que chaque paquet doit avoir.
Ordinairement le paquet eft de 60 livres de viande
nette , non compris l ’emballage. Voye^ Boucanier.
(G)
BALLOTADE, f. f. (Manège.) c’eft un faut qu’ort
fait faire à un cheval entre deux piliers , ou par le
droit, avec jufteffe, foûtenu de la main & aidé du
gras des jambes, enforte qu’ayant les quatre piés en
Pair, il ne montre que les fers de ceux de derrière,
fans détacher la ruade & féparer. A la capriole, il
rue ou noue l’aiguillette ; à la croupade, il retire les
piés de derrière tous lui, au lieu de montrer fes fers
comme il fait en maniant à ballotade; c’eft ce qui fait
leur différence. Quand un cheval eft laffé d’aller à
capriole, & que fon grand feu eft paffé, il fe met de
lui-même à ballotade s , puis à croupades, à moins que
le poinçon bien appuyé ne lui faffe noiier l’aiguillette
& continuer l’air des caprioles. Faire la croix à bal-
lotades, c’eft faire ces fortes d’airs ou de fauts d’une
haleine en-avant, en-arriere & fur les côtés,comme
une figure de croix. La ballotade eft un faut où le cheval
femble vouloir ruer, mais ne le fait pourtant pas ;
ce n’eft qu’une demi-ruade faifant feulement voir les
fers des jambes de derrière, comme s’il avoit envie
de ruer. (V )
BALLOTE, (Hfi. nat. botaniq.) genre déplanté à
fleur monopétale labiée, dont la levre fupérieure eft
creufée en forme de cuilliere , la levre inférieure eft
divifee en trois parties ; celle du milieu eft la plus
grande , fa figure approche de celle d’un coeur ; lé
piftil fort du calice, il eft attaché comme un cloti
à la partie poftérieure de la fleur, & il eft environne
de quatre embryons , qui deviennent autant de fi>
mences oblongues renfermées dans une capfule qui
a fervi de calice à la fleur, & qui éft en forme de
tuyau à cinq faces. Tournefort, Injl. rei herb. Voyeç Plante. (/)
B A L L O T E ï t ,V . fteitt. (Hfi. mod.) maniéré de
donner fon fuffrage dans les élevions, &c. par le
moyen de certaines petites balles de diverfes couleurs;
en France on les nomme des ballotes: l’ufage
eft de les mettre fecretement dans une boîte. ( G)
BALLOTER, v. ad. dans les Fonderies de fer, c’eft
mettre la verge fendue en paquets. Pour cet effett
l ’ouvrier fe place devant une table, telle qu’on la
voit au bas de la Planche V III. des grojfes forges. Cette
table eft couverte de fourchettes de deux fortes ;
les unes ont leur manche au milieu du crochet, d’autres
l’ont à. une des extrémités du crochet. C’eft fur
les premières que l’ouvrier commence le ballotage ;
quand le paquet ou la botte contient le nombre de
verges qui convient, il la jette fur les fécondés ; des
fécondés il paffe fur les crochets fixés dans l’épaif-
feur de la partie antérieure de fa table ou de fon établi.
Là l’établi a une chaîne ; elle fert à l’ouvrier
pour ferrer fa botte, en bien appliquer les barres les
unes contre les autres, & en placer mieux & plus
facilement les liens. Ilia lie en trois endroits, au milieu
& vers les deux bouts: fes liens font de fer.
Ainfi dans la planche que nous vèhons de citer, la
fig. y. eft vers le haut un ouvrier qui. bailote ; vers le
bas eft la table à balloter;cc eft cette table; ddd<l
font quatre fourchettes, dont la quelle eft à l’extrémité
du crochet : e e font deux fourchettes placées entre
les quatre précédentes, dont la queue eft au milieu
du crochet : f f font deux crochets fcellés dans
l’épaiffeur de la table : l la cifaille à couper les liens :
kk k trois bottes liées: h , i deux fourchettesfépa-
rées de la table, une de chaque efpece.
BALOIRES, f. f. pl. ou principale lijfe de gabari- ce
font, en Marine, de longues pièces de bois, qiii dans
la conftrudion d’un vaiffeau, déterminent la formé
qu’il doit avoir ; c’eft pourquoi on les appelle aufli
formes de vaiffeau. (Z )
BALOTIN, terme de Jardinage, efpece de citron-^
nier. Voye{ Citronnier. (K)
* BALOWA, ( Géogr. ) ville d’Afie dans l’IndoA
tan, au royaume de Decan.
BALSARA. ^oy^BASSORA.
BALSAMINE, f. f. baljamina, (Hfi. nat J) genre
de plante à fleur polypétale irrégulière. Cette fleur*
eft compofée de quatre pétales ou de fix : dans celle
qui a quatre pétales , la fupérieure forme une forte
de voûte ; l’inférieure eft concave & terminée paf
un prolongement en forme de queue. Les deux pétales
des côtés font fort étendus & accompagnés d’une
oreille : les fleurs à fix pétales font très-rares : le pétale
inférieur n’a point de prolongement en forme de
queue : le piftil fe trouve au milieu de ces fleurs entre
deux petites feuilles. Quand la fleur eft paffée,
ce piftil devient un fruit arrondi des deux côtés dans
quelques efpeces, & reffemblant à une filique dans
quelques autres. Ce fruit a des fortes de mufcles,
qui le rendent élaftique lorfqu’il s’ouvre. Il renferme
des femences attachées à un axe ou placenta. Tournefort,
Injl. rei herb. Voye{ PLANTE, (ƒ)
On peut repiquer h} balfamine fur d’autres couches
pour l’avancer. On la tranfporte au bout de fix fe-
maines dans les parterres : on la place parmi les fleurs
baffes, afin de ne lui point ôter le foleil : on la met
aufli dans des pots ; elle veut être fouvent arrofée.
m
U
* Le fruit de la balfamine eft de toutes fes parties
celle dont on fait le plus d’ufage en Medecine : il
paffe pour vulnéraire, rafr aîchifiant, & un peu def-
ficatif ; il appaife les douleurs, fur-tout celles des
hémorrhoïdes ; il eft bon extérieurement pour les
hernies, les brûlures, & les bleffures des nerfs. Le
baume tiré du fruit de cette plante trempé dans l ’huile
& feché au foleil, eft excellent dans les bleffures, les
ulcérés, les hémorrhoïdes, les ruptures, & les maladies
dë la matrice.
* BALSAMIQUES, adj. pris fub. en Medecine; on
donne ce nom à des remedes d’une nature un peu
acre & chaude : cette daffe comprend les céphaliques,
apoplectiques, anti-paralytiques, cordiaux,
fpiritueux, & autres. On met de ce nombre le bois
d’aloès, fa réfine, fa teinture, fon aubier, le fantal
citrin, fa teinture concentrée en baume liquide ; l’ambre
gris, leliquidambar, le baume blanc, le fuccin,
le benjoin, le ftirax calamite, fa réfine ; le ftirax
blanc ; le laudanum, fa réfine ; les baumes du Pérou,
de Copahu, de Tolu ; l’écorce vraie de quinquina,
le coftus amer, la cafcarille, la canelle, le girofle,
la graine de paradis, les cubebes, le macis, la noix
mufcade, la iàrriette, le thym, la rue, le ferpolet, la
lavande, le nard celtique, l’origan, le didamne de
Crete, la marjolaine, la méliffe, la molucque, la
camomille romaine , le marum de Syrie, le bafilic ;
l’aurone, le ftoechas, le fpicanar, le jonc odorant,
les feuilles de laurier & de myrte, & toutes les huiles
de ces fimples obtenues par la diftillation. Entre
ces compofitions, Hoffman compte les baumes apoplectiques
de Crollius, de Sherzerus, de Zeller,fon
baume liquide de v ie, l’elprit de baume du Pérou,
les efprits de fuccin & de maftic, l’eau apoplectique
de Sennert, l’eau d’Anhalt, l’effence d’ambre, les
efprits volatils huileux, faits en aromatifant ces efprits
avec les huiles de canelle, de macis & de cedre.
Ces remedes augmentent la chaleur dans les foli-
des, & donnent de la volatilité aux fluides, conféqucmment
hâtent le mouvement progreflif dufang,
divifent les humeurs, réfolvent les obftruCtions, &
entretiennent la tranfpiràtion.
On peut les employer dans les maladi.es de la tête
, des nerfs, de l’eftomac, & du coeur., à condition
que les corps ne feront pas pleins de fang & d’humeur
, que le ventre fera libre , & qu’il n’y aura ni
grande jeuneffe, ni tempérament fenfible & porté à
la colere.
BALTAGIS, f. m. (Hfi. mod.) forte d’azamoglans
ou valets du ferrail, occupés à fendre, fcier &.porter
le bois dans les appartemens.Leur nom vient de baltat
qui en langue turque fignifie hache o.u coignée. Les
baltagis portent le bois par-tout le ferrail, & jufqu’aux
portes de l’appartement des femmes, où les eunuques
noirs viennent le prendre, parce qu’ils ont feuls
droit d’y entrer. Le vifir Mehemer Kuperli fous Ach-
met III. avoit été baltagi; & il en retint le nom même
dans fon élévation, félon la coûtume des Turcs, qui
portent fans rougir le nom de leur première profef-
iion. Guer, moeurs & ufages des Turcs, tome I I. (G )
* BA L T E I , f. m. pl. (Hifi. anc.) c’eft ainfi qu’on
appelloit chez les anciens les précinCtions des théâtres
& des amphithéâtres. Voye{ Amphithéâtres
Théâtres;
* BA L TEU S, en Architecture , ceinture de la volute
ionique. V itruve, page gy.
* BALTIMORE, (Géogr. ) ville d’Irlande dans la
province de Munfter , au comté de Corck, fur la
baie de même nom.
* BALTIQUE, ( mer ) Géogr. grand golfe entre
l’Allemagne & la Pologne, qui a au midi le Danemark
, la Suede à l’occident, la Laponie au fepten-
trion, la Bothnie, la Finlande, la Livonie, la Cur-
. lande, une partie de la Pologne à l’orient, qui com-
Tome II.
munique à la mer de Danemark par le Sund, le grand
& le petit Belt.
* BALTRACAN, (JHfi- nat. bot!) plante qui croît
dans laTartarie, qui a , dit-on, la feuille de la rave,
qüi pouffe une tige plus groffe que le doigt, qui s’élève
de la longueur du bras, & qui a la graine du fenouil
, feulement plus groffe, & d’une odeur forte.
Le baltracan s’ouvre dans la faifon ; fon écorce fe fé-
pare; il répand alors l’odeur de l’oranger. Les Tar-
tàres le mangent pour fe foûtenir en voyage, fans
fel, ni autre affaifonnement ; fa tige eft un peu creufe,
& fon écorce d’un verd jaune. Barbaro marchand
vénitien, dont on a tiré cette defcription fi mal arrangée
, dit avoir trouvé du baltracan proche C roia,
dans l’Albanie.
* BALUCLAVA ou JAMBOL, {Géogr. anc. &
mod. ) port de Crimée fur la mer Noire. Long. 5 2.
40. lat. 44. 5o. Quelques géographes penfent que
c’eft l’ancienne Pallacium.
* BALVE, (Géogr.) ville de l’Allemagne dans le
duché de "Weftphalie.
BALUSTRADE , f. f. en Architecture : on entend
par ce pom la continuité d’une ou plufieurs travées
de baluftres, féparées par les piédeftaux conftruits
de marbre, de pierre,hauteur des appuis. de fer ou de bois, tenus de la Voye^ Appui.
Les balujtrades de pierre ou de marbre fervent à
de^ix ufages dans le bâtiment : l’un pour fervir d’appui
aux terraffes qui leparent l’inégalité de hauteur
de terrein, dans un parc, dans des cours, ou dans
des jardins ; l’autre pour tenir lieu de balcon ou d’appui
évuidé à chaque étage d’un édifice, ou pour lui
fervir de couronnement lorfque les combles ne font
pas apparens, comme au palais Bourbon à Paris, au
château de Verfailles, & ailleurs ; cette décoration
ne devant pas avoir lieu lorfque la néceflité ou l’ufage
exige des combles, malgré l’exemple qu’on en
voit au palais du Luxembourg.
La hauteur des premières balujtrades n’a d’autre
fujétion que celle d’être proportionnée à celle du
coude ou hauteur d’appui : celle des fécondés doit
avoir en général le quart plus un fixiemme de l’ordre
qui les foûtient, c’eft-à-dire la hauteur de l’entablement
, plus une fixieme partie. Elles font çompofées
ordinairement de trois parties principales ; lavoir,,
d’un focle ou retraite, d’un dez & d’une tablette ; ces
trois parties comprifes enfemble doivent fe divifer en
neuf, dont on donnera quatre à la retraite ou focle ,
quatre au dez, & une à la tablette : mais comme cette
hauteur de balufirade tenue extérieurement du quart
plus un fixieme de l’ordre, feroit fouvent trop haute
pour fervir d’appui du côté des apparremens ou terraffes
fupérieurs d’un bâtiment, alors le fol des étages
intérieurs peut être élevé jufqu’à la hauteur de la
retraite, à 2 ou 3 pouces près.
L’on fait fouvent des balujtrades qui tiennent lieu
d’attique ou d’amortiffement aux étages fupérieurs
d’un édifice, & dans lefquels on n’introduit point de
baluftres, ne devant les employer que lorfqu’il y a
des vuides dans le bâtiment ; tels que font les croisées
, les portes, les entre - colonnes : or il eft quel-
. quefois des bâtimens qui n’ont point d’ouvertures remarquables
; alors il faut fouftraire les baluftres dans
ces baluflrades, pour leur donner un caradere de fo-
lidité qui réponde au refte de l’ordonnance: mais
quand on en fait ufage, il faut éviter d’en mettre
.plus de onze dans une même travée, ou moins de
cinq, malgré l’exemple du château de Clagny, où
l’on n’en voit dans quelques endroits que deux, &
quelquefois une ; ce qui marque un trop petit efpace
vuide fur une grande face de bâtiment d’une ordonnance
legere ; & celui du château d’eau du Palais-
royal à Paris, d’un cara&ere ruftique, où l’on voit
au contraire des travées qui en ont jufqu’à 14; ce