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branches menues, dans les prés, ou dans les jeunes
taillis qui repouffent. On dit le brout des bêtes fauves :
ce W /r n’eft autre chofe que la pâture qu’elles trou-
vent dans les jeunes bois.
BROUWERS, ( l e d é t r o i t d e ) Géog. c’eft le :
nom d’un détroit de l’Amérique méridionale dans la
nier de Magellan, au midi du détroit de le Maire,
découvert par les Hollandois en 1643.
BROUWERSHANEN, {Géog.) petite ville des
Provinces-Unies dans l’île de Schouwen en Zélande.
II y a un port.
BROWNISTES, f. m. pl. {Hifi. eccléf.) nom d’une
fe&e, qui fe forma de celle des Puritains vers la fin
du feizieme fiecle : elle fut ainfi nommée de Robert
Brown fon chef.
Ce Robert Brown qui a écrit plufieurs livres pour ,
• appuyer les fentimens, n’étoit point, comme le prétend
Moréri, un maître d’école.de Southwark, mais
un homme de bonnes moeurs, &c mêmè favant. Il
étoit d’une allez bonne famille de Rutlandshire, &
allié au lord-thréforier Burleigh. II fit fes études ,à
Cambridge, & commença à publier fes opinions &c
à déclamer contre le gouvernement eccléfiaftique à ;
Norwich en 1580; ce qui lui attira le reffentiment
des évêques. Il fe glorifioit lui-même d’avoir été pour
cette caufe mis eii trente-deux differentes prifons, fi
obfcures qu’il ne pouvoit pas y diftinguer fa main,
même en plein midi. Par la fuite il fprtit du royaume
avec fes leûateurs, & fe retira à Middelbourg en
Zélande, où lui & les liens obtinrent des états la per-
miflion de bâtir une églife, & d’y fervir Dieu à leur
maniéré. Peu de tems après, la divifion fe mit parmi
le petit troupeau : plufieurs s’en féparerent ; ce qui
dégoûta tellement Brown, qu’il fe démit de fon office
, retourna en Angleterre en 1589, y abjura fes
erreurs, & fut élevé à la place de recteur dans une
églife de Northampthonshire. Il mourut en 1630.
Le changement de Brown entraîna la ruine de l’é-
glife de Middelbourg: mais les femences de fon fyf-
tème ne furent pas fi aifées à détruire.,en Angleterre.
Sir Walter Baleigh, dans un difcours compofé en
1691, compte déjà jufqu’à vingt mille perfonnes imbues
des opinions de Brown.
Ce n’étoit pas-pour les articles de foi qu’ils fe fé-
paroient des autres communions, mais à caufe de la
difcipline eccléfiaftique, & fur-tout de la forme du
gouvernement de l’égiife anglicane, qu’ils improu-
voient hautement, fans adopter davantage celui des
Presbytériens, & blâmant également les confiftoires
& les fynodes, les évêques & les miniftres. Ils ne
vouloient fe joindre à aucune églife réformée, n’étant
pas aflïirés j difoient-ils, de la fainteté & de la
régénération des membres de ces églifes, puifqu’el-
les fouffroient les pécheurs & communiquoient avec
eux ; ce qui, félon les Brownijies, étoit le comble de
l’impiété. Ils condamnoient la célébration folennelle
des mariages, qui n’étant, difoient-ils, què des en-
gagemens civils, n’avoient befoin que de l’intervention
du magiftrat féculier, & nullement de celle des
eccléfiaftiques. Ils ne vouloient pas non plus que les
enfans fuffent baptifés par les prêtres anglicans, ou
les miniftres presby tériens, qu’ils ne regardoient pas
comme membres de l’Eglife, & qui, ajoûtoient-ils,
ne prenoient nul foin de ceux qu’ils avoient baptifés.
Ils rejettoient toute forme de prière, difant que l’o-
raifon dominicale ne devoit pas être regardée comme
une priere, mais feulement comme un modèle de
priere que Jefus-Chrift nous a donné, Voye^ S é p a r
a t i s t e s & N o n -c o n f o r m i s t e s .
Ils établifloient un gouvernement eccléfiaftique
de forme démocratique. Quand une de leurs églifes
étoit affemblée, celui qui vouloit être incorporé à
leur fociété, faifoit une profeffion de foi, & fignoit
une formule, par laquelle il s’obligeoit de fuivre l’e-
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vangile dans le même fens qu’eux. Le pouvoir d’admettre
otr d’exclure les membres , & la décifion de
toutes les conteftations , appartenoit à toute la fociété.
Ils choilifioient entre eux leurs officiers & leurs
miniftres, pour prêcher & prendre foin des pauvres.
On inftituoit ces miniftres, & on leur départoit leurs
differentes fonftions par le jeûne, la priere, & l’im-
pofition des mains de quelques-uns de la fociété,
fans croire néanmoins qu’ils eulfent d’ordre ou de ca-
raftere ; car ils les réduifoient quelquefois à l’état des
laïques, perfuadés qu’à cet égard ils pouvoient détruire
leur propre ouvrage; & commeils enfeignoient
qu’une églife'n’étoit que l’affemblée d’un certain
nombre de perfonnes dans un même endroit, ils pen-
foient conféquemment quele pouvoir du miniftrepré-
pofé à cet endroit, y étoit tellement limite, qu’il ne
pouvoit ni adminiftrer la communion, ni baptifer ni
exercer aucune autre fon&ion, dans une autre églife
que la fienne. Il étoit permis à tous ceux de cette
le&e, même aux laïques, de faire des exhortations
à l’aflemblée, de propofer des queftions après le prêche,
& de raifonner fur ce qui avoit été prêché. En
un mot chaque églife des Brownijies étoit une affera-
blée où’chaque membre avoit la liberté de tendre au
bien général de la fociété, fans être comptable de fes
a&ions devant aucun fupérieur, fynode, ou tribunal.
Les indépendans qui fe formèrent par la fuite
d’entre les Brownijies, adoptèrent une partie de ces
opinions. Voye^ In d é p e n d a n s .
La reine Elifabeth pourfuivit vivement cette fefte.
Sous fon régné les prifoiis furent remplies de Brow-
nifles ; il y en eut même quelques-uns de pendus. Là
commiflioneccléfiaftique & la chambre étoilée févi-
rerit contre eux avec tant de vigueur, qu’ils furent
obligés de quitter l’Angleterre. Plufieurs familles fe
retirèrent à Amfterdam, où elles formèrent une églife,
& choifirent pour pafteur Johnfon, & après lui,
Aynfworth connu par un commentaire fur le Penta-
t eu que . On compte encore parmi leurs chefs,Barrow
& Wilkinfon. Leur églife s’eft foûtenue pendant environ
cent ans. {G )
BR’OYE ou BRAYE, {Econ. rujliq.) machine qui
fert à brifer le chanvre pour en pouvoir mieux fépa-
rer les chenevottes ; c’eft une forte de banc e {fig. 4.
Pl. de Corderie) fait d’un foliveau de 5 à 6 pouces d’é-
quarriffage, fur fept à huit pics de longueur, foûtenu
par 4 jambes ou piés, à hauteur d’appui. Ce foliveau
eft percé dans toute fa longueur de deux grandes
mortoifes d’un pouce de large, qui traverfe toute
fon épaiffeur. On taille en couteau les trois parties
que les deux mQrtoifes ont féparées.
Sur cette piece on en ajufte une autre, qui eft afi
femblée à charnière fur le banc par une de fes extrémités
; l’autre eft terminée par une poignée capable
d’être faifie par la main du broyeur.
Cette piece qu’on appelle la mâchoire fupérieure,
porte dans toute fa longueur deux longuettes taillées
en couteau, qui doivent entrer dans les mortoifes
de la mâchoire inférieure. Voye^ B r o y e u r .
B r o y é , terme de Blafon , fe dit de certains feftons
qu’on trouve dans quelques armoiries, pofés en differentes
fituations. Le pere Meneftrier dit que les
Anglois les nomment bernacles ; que la maifon de
Broyé les a portés par allufion à fon nom ; & que
celle de Joinville y ajouta un chef, avec un lion
naiffant. {V )
BROYE, {Géog.) riviere de Suiffe, au canton de
Fribourg.
BROYEMENT, f. m. {Phyfique.) marque l’aôion
de réduire, de divifer, ou de rompre un corps quelconque
en petites parties. L’effet de la maftication
des alimens, n’eft autre chofe que leur divifion ou
leur broyement. Voye{ M A S T IC A T IO N , {O)
BROYEMENT, {Opération de Pharmacie.) elle fe
fait ou au moyen d’un pilon & d’un mortier, on au
moyen d’une molette & du porphyre ; l’une & l’autre
façon de broyer demandent des précautions, Si
doivent fe varier félon les fubftances & les mixtes
dont on veut faire la divifion.
Par exemple , fi les corps font volatils, ôi que les
particules qui s’en détachent foient utiles pour les
malades, ou nuifibles à ceux qui font l’opération,
on doit empêcher ces parties de s’élever ; ainfi on
humeétera les matières avec des liqueurs appropriées.
De plus, on enveloppera le pilon dans une efpece
de fac , dont on couvrira le mortier ; ce fac fera de
peau ; c’eft ainfi que l’on fera pour l’euphorbe. Si on
voit que les mixtes huileux jauniffent dans l’opération
, on y ajoutera quelques gouttes d’eau pour divifer
les huiles.
Mais les inftrumens doivent être variés, félon les
drogues. Si les fels font acides oualkalins, on évitera
de.fe fervir de vaiffeaux de cuivre ; parce que ces
fels tireroient une teinture des parties cuivreufes :
alors on employera des mortiers de marbre, de verre
, de fer ou de bois. Les pilons feront de même matière.
La préparation des amalgames , les formations de
nouveaux fels, font d’une conféquence infinie dans
la pratique ; des remedes deviennent émétiques, purgatifs
, venimeux, pour avoir été chargés de particules
qui fe font détachées des inftrumens. Voyeç Poudre
, voyei aujji EMULSION. {N )
BROYER , v. a&. marque en général l’aâion de
réduire un corps en particules plus menues, de quelque
maniéré & avec quelque inftrument qu’elle s’exécute.
Voye^ Broyement.
Br o y e r des couleurs feches ou liquides , c’eft les
écrafer jufqu’à ce qu’ellesfoient très-fines, avec une
pierre très-dure qu’on appelle molette, fur une autre
pierre aufli dure qu’eft ordinairement une écaille de
mer.
L’on dit , broyer les couleurs , le broyement des couleurs.
On broyé les couleurs à.l’eau ou à l’huile, fui-
vant l’ufage qu’on veut en faire.
. Broyer & mêler les couleurs , font des termes qu’on
ne doit pas confondre.
On broyé les couleurs fur la pierre , comme on vient
dedire’; on les mêle fur la palette avec le pinceau,
& en les employant fur la toile. ( R )
Br o y e r -, {termede Cordeme.) c’eft i’aftion de brifer
le Chanvre entre les deux mâchoires de la broyé
après qu’il a été roiii {voyei B r o y é , & la fig. 4. Pl,
de Corderie) pour en féparer les chenevottes ou la
moelle qui n’eft d’aucune utilité pour le travail des
Corderies. Pour cet effet le broyeur prend de fa
main gauche une groffe poignée de chanvre ; & de
l’autre , la poignée de la mâchoire fupérieure de la
broyé ; il engage le chanvre entre les deux mâchoires
, & en élevant & abaifl'ant à plufieurs reprifes , &
fortement, la mâchoire fupérieure, il brife les chenevottes
qu’il fépare du chanvre en le tirant entre
les deux mâchoires ; enforte qu’il ne refte que la filaf-
le : quand la poignée eft ainfi broyée à moitié , il la
prend par le bout broyé, pour donner la même préparation
à celui qu’il tenoit dans fa main.
Quand il y a environ deux livrés de filaffe bien
broyée, on la ployé en deux ; on tord groflierement
les deux bouts l’un fur l’autre ; & c’eft ce qu’on appelle
des queties de chanvre, ou de hafilajfe brute.
Il y a une autre maniéré de féparer le chanvre
qu’on appelle tiller.'Voye\[ TlLLER, & l'article Corder
ie.
BROYEUR, f. m. celui qui.broyé le chanvre pour
en féparer les chenevottes. Son travail eft repréfen-
té Pl. I. de Corderie y fig. 4.
* BROYON, 1. m. {(Econom. ruft. ) piège pour
les betes puantes j on tend ce piège fUr le paffage des
blairaux, des renards, des fouines Sc autres animaux
malfaifans. Pour cet effet, on plante en terre deux
fourchons de bois A A ; voye£ Pl. d'Agriculture. On
place entre ces fourchons un bâton de traverfe B B;
ce bâton porte une borde CC;k l’extrémité de cette
corde eft attachée une petite clavette E E ; fur un
bout de la clavette E E y paffe un autre bâton de traverfe
F F j l’autre bout de la clavette eft legerement
arrêté par un petit obftacle G H: cet obftacle tient
en terre, & il eft planté à quelque diftance des fourchons.
On a attaché l’appât au bout de la clavette
qui paffe fous l’obftacle ; on paffe fur le bâton detra-
, verlè F F y deux longs bouts de perche H H , H H ,
que le bâton de traverfe F F tient élevés ; ces bouts
de perche £?nt chargés fm le milieu d’un gros poids
I. On fermé bien le devant de ce piège ; enforte que
l’animal ne pouvant entrer que par les côtés, il fe
trouve néceffairement fous les bouts de perche. Il
ne peut mordre à l’appât fans arracher l’obftacle G ;
l’obftâcle G ne peut être déplacé, que le bout delà
clavette qui y touchoit ne s’échappe : ce bout ne
peut s’échapper que le bâton de traverfe F F ne tombe
; le bâton de traverfe ne peut tomber que le poids
I ne faffe tomber les perches H H , H H , fous lesquelles
l’animal fe trouvera pris. Si on veut fe fervir
du même piège pour empêcher les animaux de paffer
par des ouvertures , il faut faire le bout de la clavette
qui paffe lous l’obftacle , tel que l’animal ne
puiffe paffer fans le déplacer.
B r o y o n , {ufiencile d'Imprim.) c’eft une piece de
bois tourné, longue de trois à quatre pouces, fur neuf
à dix de circonférence , uni. par le bout,, furmonté
d’un manche rond de quatre à cinq pouces de long
pris dans le même morceau de bois. Il fert à remuer
l’enere pour l’empêcher de fécher ou de fe conloli-
der, &. à en étendre quelque partie fur le bord de l’encrier
, afin que quand l’Imprimeur prend de l’encre ,
elle foit préparée à fe diftribuer facilement fur les
balles. Voye^ Pl. IV. de F Imprimerie y fig. 1. B.
BROZOW, {Géog.) ville de Pologne, dans le pa-
latinat de Rufifie.
BRU, f. f. terme d'affinité, qui exprime l’alliance
qui fe for'me.ipar le mar.iage entre la femme & le pere
& la mere du mari ; lefquels font par rapport à
elle beau-pere & belle-mere. Belle-fille eft plus du
bel ufage.. {H)
BRUCA, {Géog.) riviere de Sicile, qui paffe dans
le val di Noto, & lé jette dans la Méditerranée dans
le golfe de Cotane. Il y a une petite ville de même
nom bâtie fur cette riviere, avec un havre.
BRUCELLES, f. f. efpece de petite pincette re-
prélentée fig. 66. & 6 j. Pl. X V I . de l'Horlogerie ,
dont les branches B B , font reffort : les Horlogers
s’en fervent pour tenir des pièces délicates , comme
des roues finies & des refforts fpiraux, & pour donner
là forme requife à ces derniers , au moyen de la
courbure concave de l’une ilejs,branches , & de la
courbure convexe de l’autre qui s’applique dans la
première. Voyeç la fig. 6y..,
Les brucelles {ont compofées de deux lames d’acier
élaftique rivées fur Un morceau de cuivre A A , fig.
66. & 6 ji par plufieurs chevilles qui traverfent les
trois pièces,
Elles le font aufli quelquefois de deux lames de
laiton; ces fortes de brucelles font plus prppres que
celles ctëacier à faifir de petites pièces du même métal
qui s’attacheroient à la j>ruc6lle d’acier ., pour peu
que cellerci fût aimantçe.,
Les brucelles font à l’ufage d’un grand nombre d’ouvriers
; les Argenteurs ont les leurs, voye^ Plan. de
l'Arg.fig. i j . les Bôutonniers en cuivre ; les Doreurs
y fig. n . & 3 h les Lapidaires, voye^fig,. J , P l.
du Lapidaire.- '.
BRUCHHAUSEN, {Gj'pg.). comté d’Allemagne