voulut point prendre d’autre titre'que celui de khalifa
n ûM AlUh, c’eft-à-dire vicaire du prophète ou mef-
figtrde Dieu. Omar, qui fuccéda à Aboubekre, re-
pmenta'àu chef des Mahoinétans que s’il prenoit, à
l’imitation du cahfc dernier mort, le titre dé vicaire
ou de fucceffeur du prophète, par la fuite des terns le
mot vicaire leroit répété & multiplié fans fin : fur cette
repréfentation 6c par l’avis de Mogairah, Omar prit
le titre d'émir moumenin , c’eft-à-dire le feigneur ou le
prince des croyans. Depuis ce tems, tous les califes ou
les fucceffeurs légitimes de Mahomet ont confenti à
porter ce nom; Us ont encore retenu le titre de calife
làns aucune addition.
Les premiers califes réumffoient donc en leurs personnes
l’autorité temporelle & fpirituelle, 8c etoient
en même tems chefs de l’empire 8c du facerdoce,
Comme avoient été les empereurs romains dans le
Paganifme : aufli les princes mahométans recevoient-
ils d’eux l’inveftiture de leurs états avec beaucoup de
cérémonies religieufes, 8c ils décidoient des points
de do&rine. Les califes fucceffeurs de Mahomet ont
régné dans la Syrie ; 8c on les divife en deux races,
celle des Ommades, 8c celle des AbaJJides: mais à mesure
que les Sarrafins augmentèrent leurs conquêtes,
les califes fe multiplièrent, plufieurs de leurs fouve-
rains ayant pris ce titre : car outre celui de Syrie 8c
de Babylone, qu’on nommoit encore le calife du Caire,
on trouve dans les hiftoriens des califes deCarvan,
de Fe[, d'Efpagne, de Perfe, de Cilicie, de Méfopota-
mie. Mais depuis que les Turcs fe font rendus maîtres
de la plus grande partie des conquêtes des Sarrafins,
le nom de calife a été aboli ; & la première dignité
de la religion mahométane chez eu x, eft devenue
celle dtmuphti. Voye^ MUPHTI. (G)
CALIFORNIE, (Géog.) grande prefqu’île de l’Amérique
feptentrionale, au nord de la mer du fud,
habitée par des fàuvaees qui adorent la lune : chaque
famille y v ità fon g re , fans être foumife à aucune
forme de gouvernement. Les Efpagnols y ont bâti
un fort nommé Notre-Dame de Lorette.
CALIMNO, (Géogr.) île de l’Archipel, habitée
par des Grecs.
C A L L IN , f. m. à laMonnoie, comppfition de
plomb 8c d’étain, dont l’alliage 8c l’ufage vient de
la Chine.
C ’eft de cette efpece de métal que plufieurs faux-
monnoyeursont fabriqué des écus, en y ajoûtant ce
qu’ils ont crû le plus propre à remplir leur deffein.
A la Chine, à la Cochinchine, au Japon, à Siam,
on couvre les maifons de callin bas ou commun. On
fait avec le callin moyen des boîtes de thé 8c autres
vaiffeaux femblables ; 8c du callin qu’ils appellent
fin , on en fabrique des efpeces.
CALINDA, (Hijl. mod.') danfe desNegres créols
en Amérique, dans laquelle les danfeurs 8c les dan-
feufes font rangés fur deux lignes en face les uns des
autres ; ils ne font qu’avancer & reculer en cadence,
fans s’élever de terre, en faifant des contorfions du
corps fort fingulieres & des geftes fort lafeifs, au fon
: d’une efpece de guitare & de quelques tambours fans
timbre, que des Negres frappent du plat de la main.
Le R. P. Labat prétend que les religieufes efpagnoles
de l’Amérique danfent le calinda par dévotion : 8c
pourquoi non !
C A L IN G U E , C A R L IN G U E , CONTRE-
QUILLE , voye[ Carlingue.
C ALI O , ( Géog.) petite ville d’Afie dans la Nato-
lie , avec un port fur la metNoire.
C ALIORNE, f. f. (Marine.) La caliorne eft un gros
cordage paffé dans deux mouffles à trois poulies, dont
on fe fert pour guinder & lever de gros fardeaux. On
l’attache quelquefois à une poulie fous la hune de
mifene, 8c quelquefois au grand étal au-deflus de la
grande écoutille. (Z )
CALIPPIQUE, période calippique, en Chronologie/
c’eft une période de foixante-feize ans, après laquelle
les nouvelles & pleines lunes moyennes revenoient
au même jour de l’année folaire, félon Calippus,
Athénien , inventeur de cette période. Voyc^ Période.
Cent ans auparavant, Méton avoit inventé une
période ou un c y c l e de 19 ans. Vt>ye{ C y c l e .
Il avoit formé ce cycle en prenant pour la quantité
de l’année folaire 365 jours 6. h. i8/ $6" jo"1
31"" 34/,/m, 8c le mois lunaire de 19 jours 12. h. 45'
47" 26"' 48"" 30'"". Mais Calippus considérant
que la quantité métonique de l’année folaire n’é-
toit pas exa&e, multiplia par 4 la période de Méton,
ce qui produifit une période de 76 ans, appellée calippique:
c’eft pourquoi la.période calippique contient
27759 j° urs » & comme le cycle lunaire contient
23 5 lunaifons, 8c que la période calippique eft quadruple
de ce cy cle, il s’enfuit qu’elle contient 940
lunaifons.
Il eft démontré cependant que la période calippique
elle-même n’eft point exaâe ; qu’elle ne met point les
nouvelles 6c pleines lunes précifément à leurs places,
mais qu’elle les fait retarder de tout un jour dans
l’efpace de 225 ans. En effet, l’année folaire étant de
3 6 5 j . 6 h. 49', 6t la période calippique de 76 ans, cette
même période fera par conféquent de 27758 j. 10 h,
4'. Or la grandeur du mois lunaire étant de 29 j. 1 2
h. 44' 3" i im/, 940 mois lunaires font 27758 j. 19 h.
5 2"' 2o"/, 8c par conféquent furpaffent 76 années
folaires, de 8 h. 5' 52" 20'"; ainfi à chaque révolution
de la période les pleines lunes 8c les nouvelles
lunes anticipent de 'cet intervalle. Donc comme cet
efpace de tems fait environ un jour entier en 225
ans, il s’enfuit:que les pleines 8t nouvelles lunes
moyennes anticipent d’un jour dans cette période au
bout de 225 ans ; 8c qu’ainiila période calippique n’é*
tant bonne que pour cet efpace, eft encore plus bornée
que le cycle métonique de 19 ans, qui peut fer-
vir pendant un peu plus de 300 ans.
Au refte, Ptolémée fe fert quelquefois de cette période.
Calippus avoit fuppofé l’année folaire de 365
jours 6 h. 6c le mois lunaire de 29 j. 12 h. 44' i i tf
48w/, 6c par contéquent il avoit fait l’un & l’autre
trop grand. Wolf, elém. de Chronol. (O)
CALIS ou CA L IX , (Géog/) petite ville de Suede
dans la Bothnie occidentale, fur une rivière de même
nom qui a fa fource dans la Laponie fuédoife,
6c fe jette dans le golfe de Bothnie.
CALIXTINS, f. m. pl. (Hiß. eccl.) feâaires qui
s’élevèrent en Bohème au commencement du xv. fie-
c le, 6c qui prirent ce nom parce qu’ils foûtenoient
que l’ufage du calice ou de la coupe étoit abfolu-
ment néceffaire au peuple dans la réception de l’Eu-
chariftie.
La doftrine des Calixtins confiftoit d’abord en quatre
articles ; le premier concernoit la coupe, les trois
autres regardoient la correftion des péchés publics
6c particuliers, qu’ils portoient à certains excès : la
libre prédication de la parole de Dieu, qu’ils ne vou-
loient pas qu’on pût défendre à perfonne ; 6c les biens
d’églife, contre lefquels ils déclamoient. Ces quatre
articles furent régies dans le concile de Balle, d’une
maniéré dont les Calixtins furent çontens, & la coupe ,
leur fut accordée à certaines conditions dont ils convinrent
: cet accord s’appella compaclatum, nom célébré
dans l’hiftoire de. Bohème. L’ambition de Ro-
quefane leur chef en empêcha l’effet, 8c ils ont duré
jufqu’au tems de Luther auquel ils fe réunirent. Quoique
depuis ce tems-là la fefte des Calixtins ne foit pas
nombreufe, il s’en trouve cependant quelques-uns
répandus en Pologne. BofT. hiß. des variât, liv. X L
n \ i6 8 .G < 7 i . (G ) I I -,
C alixtins eft encore le nom qu’oq donne à quelques
treorecs Cab.xte, jîwoiogicn çélébre pai jni ciix, qui
vers le milieu (luxvij«!fiecle, 11 nlétmt-pas ;
jfettttment d *& Äuguffin ftfrJaçidikSi«»li«i» la ;
-graceiv -le libre arbitre ; auiffij foSjdifeiples fo.rit-ils regardés
comme des. Sémipélagiens. Caljxte. foûtenoit
qu’il y avoit dans d.es .hommes un certain pouvoir
d’intelligénce 8c de volonté, avec un degré fuffifant
de conrïoiffance naturelle, 6c qu’en ufant bien de ces
facilités , Dieu ne-manque -pas de donner tous les
moyens rnéceffairesppur arriver àla,perfe£tio.ndont
la révélation nous montre le chemin. Outre.cela il
étoit fort tolérant,, 6c ne témoignoit pas un réfpeâ:
aveugie pour les décifions; de Luther c,eiqui:n’a.paS
contribué à accréditer fon-fyftème > ni à. groflir le
nombrei de fes;pArrifâ«s. - j
C A L K A , ( Géog.f roymme d’Afie dans la Tarta-
rie , borné par la Sibérier,,lf royaume d’Eluth,, Go.
■ * GAfiLAF , ( Hiß. natiit. botfl.n.'). arbrifTe^iu fort
bas ,' dont le bois, eft u n i l a feuiftè Semblable à
celle;du cerifier , dentelée parles bords , 6c placée à
l’extrémité des branches qui-font droites , jaunes, 6c
fansnoeuds; 6c les,fleurs qui,viennent avant les feuilles
,;en grand nombre, fontidifpofées à égale diftance
les unes des autres ; c.é fpnt des petites fpheres obr
longues , cotoneufes,, : j aunes,, ou d’un j aube-blanchâtre
, 6c d’une; odeur ..agréable. On en prépare
à Damas une eau exeejlente pour fortifier, j d’une
agréable odeur, fi pénétrante, qu’elle fuffit pour dif-
fiper la défaillance. Les Maures s’en fervent tant intérieurement
qu’extérieurement dans •lejs fièvres ardentes
&,pefiilentielle.Si EUe humeûe 6c rafraîchit.
On en tire des huiles qu’on employé à plufieurs ufa-
ges., Profper Alpin.
CALLAHUYA, ( Géog. ) province de l’Amérique
méridionale au Pérou , très-fertile en mines d’or.
* CÀLLAIS, f. f. (Hiß. nat. Lith. ) pierre qui imite
lefaphyr, excepté que la couleur eft plus claire, 6c
reffemble à celle de l’eau de mer : on la trouve ,; à ce
qu’il dit, dans les rochers efearpés & couverts de glace
; qu’elle a la forme de l’a i l, 8c qu’elle: y adhéré
légèrement. Il paroît , âjoûte de Boot ,que c’eft l’aigue
marine des modernes. Hoye[ Aigue marine.
Mais ce n’eft pas l’ayis de de La et, qui dit que c’eft
la turqupife.
CAL LAO, ( Géog. ) ville forte 6c confidérable de
l’Amérique méridionale , au Pérou, à deux lieues de
Lima, avec un bon port qui a été ruiné en, 1746 par
un tremblement de terre. Long, j®* /. lat.mérid. 12. *9. Hoye{ Tremblement de terre.
CALLE AD A , ( Géog. | ville des Indes , fur la rivière
de Septà , dans les états du Mogol.
* C ALLÉE, f. f. ( Commerce. ) Cuirs de Caillé ; c’eft
ainfi qu’on appelle des excellens cuirs de Barbarie ,
que les Tagrains 6c les Andalous achettent, 6c dont
ils rendent le commerce difficile , par le cas 8c les:
ufages qu’ils en font.
C ALLEN , ( Géog. ) ville d’Irlande , dans la pto-
vince de Leinfter , au comté de Kilkenny, fur une
rivière de même nom.
CALLEUX, adjeûif, ( terme de Chirurgie) qui fe
dit en général de toutes fortes de duretés de la peau,
de la chair ôc des os ; mais en particulier on donne
cette épithete aux bords durs d’une plaie 8c d’un ulcéré
: tels que font ceux des filiales , 8c des ulcérés
malins 6c carcinomateux. ( Y ) Calleux , corps calleux ( en Anatomie) eft le nom
qu’on a donné à la partie fupérieure, ou à celle qui
couvre les deux ventricules du cerveau, qui paroît
immédiatement au-deffous de la faux, lorfqu’on l’a
enlevée, 6c légèrement écarté les deux hémifpheres
du cerveau. Elle eft enfoncée au-deffous de toutes les
circonvolutions du cerveau ; elle eft formée par l’union
des fibres médullaires de chaque côté, Ses fi-
Tome II,
bfes paroiffentfe réncontrerun peuobliq'uettlent fous
une efpece de raphé, que l’on remarque tout le long
de la partie moyenne de la : face fupér i eure ; de maniéré
que celles qui viennent du côté droit fe croi-
fent legerement avec celles qui viennent dtrcôte gauche.
Yoye^ Siège de l’Ame'àl'article Ame.
-, C A L L IA R , (. Géog. ) petite ville.de l’Inde, aù
royaume de Vifapour-. \ |
c Ç ALLIGRAPHE.^. adj. pris fubft. ( Belles-Let )
écrivain copifte, qui mettoit autrefois au net ce qui
avoit éféiécrit en notes.par lès Notaires: ; ce qui.revient
à-peu-près à:ce que nous exprimerions main*
tenant ainfi , celui quifaitia greffe d'une minute.
Ce mot eft Grec * «a^X/^paipoç ,.compofé de Kilxxotÿ
beauté,&i ,>p«<pw, f écris,/&c vfignifie par conféquenfc
feriptor jtlegans , écrivain ■ qtà-a. une belle main; ; a
. Autrefois on écrivoit la minuted’un aéle , le brouilf
Ion ou lé premier exemplaire d’un ouvrage, en notesy
c’eft-à-dire en abréviations i,r qui étoient une:cfpece
de chifres. Telles font les; notes de-Tiron dansGm^
ter j;c?ètbit afin d’écrire.plus.vîte,, 8c de'f)duVt>lr.fui-
vre celui qui di&oitv. Céux'.qui"écrivoi'ëat ..ainfi'-en
notes .s’appelloient. ep latin Notaires.,. 6c ep >grec
8c ta%vyptîipoi. j c’eft-à-dire .écrivains en
notes, 6c gens qui éirivoient vite. Mais . parce, que
peu de gens connoiflbient ces notes ou ces abréviations^
d’autres écrivains , qui avoient la main bon*
ne -, 6c qui écrivoient bien 6c proprement > -le^ co*
pioient pour ceux qui en-: avoient befoin, ou pour,
les vendre ; 8c ceux-ci s’appelloient cdlligraphes,.
comme on le voit dans, plufieurs auteurs auciensi>
/^oye^.ScRiBE , LiBRAiRE i. Notaire , &c. ( G )
*. CALLIMUS f C m.. (Hifi. nat. Litholog. ) pierre
ou caillou qui fe trouve dans la pierre d’aigle. Sa
couleur 6c fa dureté varient ; elle eft quelquefois auffi.
tranfparente que le cryftal : on trouve près de l’Elbe>
une.forte de pierre d’aigle, qui contient un caillou
blanc trèsrdur, dont la fuperficie eft pleine de,cap-
fules, comme un rayon de miel. On lui attribue les
mêmes qualités qu’à la pierre d’aigle. V>ye^ Pierre
d’Aigle.
* CALLIOPE, (Myth.) une des neuf Mufes^
ainfi appellée à caufe de.la douceur de la voix ; elle
préfide à l’éloquence 6c àla poéfie héroïque. On la.
repréfente le bras gauche chargé de guirlandes ,6c la
main appuyée fur les oeuvres des premiers poètes,
héroïques. Onia donne pour mere à Orphée, 6c l’on
dit qu’elle eut de Jupiter les deux Corybantes j 6c les
Syrenes d’Acheloiis.
* CALLISTES ou CALLISTHES, ( Myth. ) fêtes
inftituées en l’honneur de Venus ; elles fe célé-
broient dans l’île de Lesbos, 8c les femmes s’y dif*
putoient le prix de la beauté.
* CALLITRICHEN, ( Hift. nat. Zoologie. ) nom
qu’on donne à une efpece de linge à longue queue ,
qui font couverts de longs poils fort hériüés , 6c qui
forment autour de: leur tête une efpece de capuchon. .
CALLOSITÉ, fi f. ( Chirurgie. ) chair blanchâtre,
dure, 6c indolente, qui couvre les bords 6c les parois
des anciennes plaies 6c des vieux ulcérés , qui
ont été négligés 6c mal traités. On détruit ordinairement
les chairs calleufes parles efeharotiques. Voye£
Eschârotique , Caustique. L’épaififTement de
la lymphe dans fes vaiffeaux eft la caufe première
de la callojité. Le mauvais ufage des bourdonnets
donné fou vent lieu aux callojîtés des ulcères, f^oye^
Bourdonnet. (Y ) . . . ...
Callosité , en Jardinage, fe.dit d’uné matière
calleufe qui fe forme A la jointure ou à la- reprife des pouffes
d’une jeune branche chaque annee , ou aux
infertionsdes racines» Voye^CMHS.. ( K ) .
* CALLYNTERIES , fi f. pl. ( Hiji. anc. ) fëtes I célébrées par les Athéniens , dont il ne nous eft par^»
I venu que le nom*
BBbb