
■ we nous l’ appelions du-fleur de B elon, qui ccrivoît
fous le-regne de ce prince. Il décrit ainfi l’ armure des
-carabins « Us auront la-cuir allé o u un pot de falade,
» fans autres armes défenfives ; 8c pour armes offen-
» fiv e s , une große arquebufe à ro iie t, de trois piés
■» ou un peu plus,, ayant gros calibre , & l ’épee au
» piftolet court. C ’eft., ajoute-t-il, comme le roidui-
» même les a inftitués ».
Il fc trompe, s’il entend par-là que le ro i Louis XIIL
•eût créé cette .milice ; mais il veut dite apparemment
que ce prince avoit ainfi réglé fon armure.
II continue : « Ils porteroient, fi-l’on v o u lo it, les
«> càfaques & les gamaches, pour mettre mieux pié
» à terre au befoin : étant ainfi armés & montés, ils
» peuvent combattre à .pié & à ch e va l, 8c fe mêler
» avec la cavalerie ».
Les carabins q u i, fous le regne d’Henri IV. ne fai-
foient point un corps féparé, mais étoient joints aux
compagnies de c a v a le r ie - le g e r e , fous le commandement
des capitaines de ces compagnies , ne formèrent
des régiinens entiers quefous Louis XIII. U s’en
trouv e dans l’état de l’armée de l’an 1643., jufqu’à
douze régimens étrangers. On fit fous-ce regne pour
les carabins, ce qu’on fit fous celui de Louis-le Grand
pour les carabiniers ; on les fépara de la ca v a le rie - le -
ge re pour les mettre en corps, de même que de toutes
les compagnies de carabiniers qui étoient dans les
régimens cle caval.erie-legere, on forma le régiment des
Carabiniers, commandé aujourd’hui par M. le prince
de Dornbes.', Voyt^ C arabiniers.
'v Les plus fameux carabins du regne de Louis XIII.
furent Içs carabins d’Arnau t, qui étoit meftre de
camp d’ iin de ces régimens. C e régiment étoit de 1 1
Compagnies, gens déterminés, comme Ie furenr de-
|?uis lés dragons de la Ferté. A lo r s , fé lon ie même
état de 1643 , la garde .des généraux d’armées étoit
ordinairement de carabins. 11..eil marqué; que. le maréchal
de. la Meilleraye avo it pour fa garde trente
carabins ; le maréchal de Chatillon autant.; le duc
d ’Angoivlême , quicopimandoit en Picardie, autant.
W. du.Hallier, lieutenant g én é ra l, en avoit vingt ;
le duc d’Enguien en av o it aufli.
U y avo it une charge de général de carabins ; elle
fubfiftâ même depuis lafuppreffion des carabins, qui
ne fe fit qijç .plufieurs années après la paix des P yrén
é e s ; c à r il èft fait encore mention de carabins dans
lînè ordonnance de Louis X IV . du mois de Novembre
de l’an i665.-
M. le.comte d eT e ffé , depuis maréchal de France,’
acheta cette charge du comte de Q u in c é , l ’an 1684,
là fît fiipprimer par le r o i , & obtint en même tems
pour lui la charge de meftre de camp général des
dragonsé ’ .
La charge de général des carabins étoit la même
que celle de meftre de .camp général des carabins,
dont il eft parlé dans l’ordonnance de Louis XIII. du
2.6 de Mars 1616. U p renoit fon attache du colonel
général de la cavalerie , 8c étoit de fa dépendance ; \
c ’eft pourquoi, M. de Baffompierre, dans fa critique
de ThißoireJe Duplei 'x , le reprend aigrement, à fon
ordinaire , de ce qu’il.a vo it appelle le lieur de Gié
-colonel gén irai des carabins. « Cet ignorant, dit-il, ne
» fait pas que les .carabins font du corps de la cavale-',
» r à , &: que ce n’étqit que. leur meftre de camp ».
Art. tiré de 1''hiß. de la m\l. franç. du P. Daniel? \ •; £
L a cavalerie dans une armée, rangée en bataille,, fe
pla ce ordinairement fur les ailes,, 8c l’infanterie au
centre ; plie y formé toujours différons corps appellés
«jeadroris. Foÿe{ Es CADRO^.
Ly cavale rie. eft abfôlument utile à la guerre, pour
les-détachemens, les efcortes, & pour combattre en
plaine ; mais le’ trop grand nombre peut être nuifi-
ble : .ç'ar’la grande1 confommation de fourragé qu’il
£ x ig e , petit fouvent obliger un général,de .changer
| camp ou de pofition, Iorfqu’il eft dans un polie
avantageux, pour trouver le moyen de faire fublifter
la cavalerie. M. Follard prétend que le grand nombre
de cavalerie ne vient que du défaut de difeipline &
d’intelligence militaire. (Q )
C A V A L IE R , f. m. dans l'An rniïit. eft un foldat
qui combat à cheval : on'l’appelle aufli maître. On
dit indifféremment, une telle compagnie étoit de quarante
cavaliers ou de quarante maîtres.
C e mot vient du latin caballus : on trouve càballa-
ri us 8c cavallarius dans la baffe latinité.
Un bon cavalier-efk celui qui a bien foin de fon
cheva l & de fon équipage, qui fe tient propre, & qui
obferve exactement les ordres qu’pn lui preferit? U
doit avo ir toujours dans fes befaces du crin pour rem-
bourer fa fe lle , qu’il doit viftter toutes les fois qu’ il
defeend de ch e v a l, •& voir fi rien n’y manque.
Quand il eft commandé , il ne doit jamais quitter
, fa troupe fans la permiflion de fon officier : il doit
aufli toujours avoir de quoi tirer, & fes armes en bon
état.
Quand il eft dans un pofte 8c qu’on lui a configné
un ord re , il ne doit point faire difficulté de tirer fur
ceux qui y contreviennent, même fur un général,
tout comme fur un autre ; & il doit avertir les officiers
de ce qui fe paffe aux environs de fon pofte.
Un cavalier qui v a au fourrage, ne doit jamais outrer
fon cheval à force de courir ; il doit s’en tenir à’
celui qu’il peut prendre le plus aifément, & ne pas
s’imaginer que le fourrage le, plus éloigné foit le meilleur.
■ Cavalier , en terme de Fortification, eft une élévation
de terre qu’on pratique fur le terre- plein du
rempart, pour y placer des batteries qui découvrent
au loin dans la campagne, ’& qui incommodentrea-
nerni dans fes approches.
Ils fie cônftruifent le plus ordinairement dans le
milieu des baftions pleins : en ce cas ils ont la même
figure que le baftion. On obferve que le. côté exté-
rieur de leur rempart fôit éloigné de trois ou quatre
toifes du côté intérieur du parapet ou faces du baftio
n , & de quatre ou cinq toifes de celui de fes flancs.
On place aufli dès ç 'avaiïers fur les courtines ; mais
alors ils font ronds ou quarrés. Il y a plufieurs villes ,
, comme Landau & Luxembourg ; où l ’on en trouve
: en-dedans la place dans le voifinage' du rempart ;
î mais ces fortes dé cavaliers ne peuvent être d’ufage
. que dans les premiers jours de fiége.
Lorfqu une plac.e fie trouve commandée, on y élev
é aufli quelquefois dés cavaliers, comme M. de Vait-
1 ban l’a fait à Maubeuge, pour féparer des comman-
’ demens. Les, cavaliers tiennent lie u , dans ce cas de
traver fes.-ylye^ T raverse.
t Les avantages qu’on tire des cavaliers peuvent fe
: réduire;^'-quatre principaux.
i 0.. A garantir, comme on vient défié dire de l’enfilade.
).j .1:
z°. A obliger l’afliégeant d’ou v r ir 'la tranchée à
un© plus-grande diftance d e là p la c e , pour ne pas fe
i trou v er‘fous lé’ fe u d it cavalier.
30. A découvrir le dedans ou l ’intérieur des tranchées
,• & à les ênfilër par des coups plongés.
• 4°^ A doubler lé feu des'baftiôns fuir lefqüels les
cavaliers font cônftruitsi
Cavalier de T ranchée, eft dans l'attaque des
placesp aine élévation de ;gabiônsde fàfçinës & de
terre , que l’affiégeânt pratique à la moitié Oit aux
deux tiers du glacis> Vfers fes’;angles faillans, pour
découvrir & enfiler le chemin couvért.
Le parapet des cavaliers dë tranchée eft de 8 ou a
pies plus élevé que le gl'aéis : on y pratique Trois
banquettes ; le foldat placé fur la fupérieure, fc trouv
e fuffifamment éleve pour plonger dans le chemin
couvert, Lorfque cét ouvragé a toute fa p é rfe ftion,
il eft bien difficile que l’ennemi puifle fe montrer
dans le chçmin couvert ; il s’y trouve trop expofé,
au feu des cavaliers; mais ils ne peuvent fe cpnftrui-
re qu’autant qu’ils font protégés de batteries ,à rico chet
qui enfilent exactement le chemin couvert. Le
Blond, Attaque des places. Voyeç le plan & le profil d'un,
cavalier de tranchée , PL, JLyi, de l'Art milit.fig. j .
« ? > . • > , y . , ■
CAVALIER, f. m. en. termes de Manege, fignifie un
homme qui eft bien à ch e v a l, qui le manie b ien ,
qui entend les chevaux. Qn dit aufli un bel’hômme de
cheval.
Cavalier , f. m. (Commerce.") mohnoie d’argent
qui fe fabriquoit autrefois en Flandre dans la forme
des bajoirs, voyeç Bajoir , du titre de n euf deniers
onze grains ; le cavalier vaut argent de France , une
liv ré lept fous deux deniers. '
C A V A L L E (la) Géog. v ille de Grece en Macédoine
, au bord de l’A rchipel.
C avalle, on appelle ainfi la femelle di: cheval.
VoyeiJUMENÏ & CHEVAL.
C A V A L LE R IE (la) Géog. petite v ille de Franc
e en Roiiergue, vers les frontières des Cévenes.
C A V A L L O S , f. m. (Commerce.) monnoie de bil-
lo n , frappée en Piémont en 16 16 , à un denier vingt-
un grain de fin. C e nom lui vient d’un cheval qu’elle
avo it pour écuflon ; une croix étoit fon effigie : le
cavallos vaut n euf deniers un huitième.
C A V A N o u C A V O N , (Géog.) contrée d’Irlande ,
a v e c titre de com té , dans la province d’Ulfter, dont
la capitale porte le même nom.
C À V A N , ( Commer,) tnefure dont on fq fert dans
quelques-unes des îles Philippines, & fur-tout à Manille
, pour mefurer les grains & les légumes , & en-
t r ’autres le riz. L e cavan de riz pefe cinquante livres
poids d’Efpagne. Diclionn. de. Commerce, tome Il.pag.
•3 4 - (G)
C AUB , (Géog.) petite v ille d’Allemagne , fur le
Rhm , vis-à-vis de B acha rach, dans le duché de
Simmern.
C AU C A L IS HERISSONNÊE , f. f. (Hijl. nat.
bot.) genre de plante à fleurs en r ô le , difpofées en ombelles
, & compofées de plufieurs pétales inégaux &
foutenus par le ca lic e , qui devient un fruit compôfé
de deùx femences oblongues, voûtées par le d os?
cannelées profondément dans leur longueur ert feuillets
dentelés & hériffés de piquans : ces femences
font plates du côté par où elles fe touchent. T ou r -
n e fo r t’,ƒ«/?. ni herb. Voye{ PLANTE. (I)
* C A U C A S E , f. m. (Myth. & Géog.) chaîne de
montagnes, qui commence aü-deflits dé la Colchide
& finit à la mer Cafpienne. C ’eft-là que Promethée
enchaîné eut le foie déchiré par un vautout- ou pat
un aigle. Les habitans de cette contrée prenant, fi
l ’on en croit Philoftrate, cette fable à la lç ttr e , fai-
foient la guerre aux a ig le s , dénichoient leurs petits
& les perçoient avec des fléchés ardefités ; ou l’interprétant,
félon Strabon, de la condition malheu-
reufe des humains, ils fe mettoient en deuil à la naif-
fance des enfans, & fe réjoüiflbient à leurs funérailles.
Il n’y a point de chrétien vraiment pénétré des
vérités ae fa religion, qui ne düt imiter Phabitantdu
caucafe , & fe féciliter de la mort de fiés enfâns; La
mortaflîire à l ’enfant qui vient de naître une félicité
é tern e lle , & le fort de l’homme qui paroît.avoir v é cu
le plus faintementçft encore incertain.' Q u e notrç
religion eft tout-à-la-fois terrible & conlolante ! ;
’ C A U CH EM A R , f. m. (Med.) nom populaire que
l ’on a donné à une incommodité nommée pâr les médecins
grecs éphialtes, & par les latins incubas.
C eu x qui ont coûtume de dormir fur lé dos , &
de charger leur eftomac d’alimens lourds & difficiles
jà digérer, font fort fujets à cette incommodité.-1
Pendant le fommeil ils croyent av o ir la poitrine
, chargée d’un poids confidérable, & ils ont fouvent
l ’imagination frappée d’un fpeftre ou d’un phantôme
qui leur coupe la refpiration.
Cette incommodité ne vient point, comme on fe
- Fétoit imaginé autrefois, des vapeurs épaiffes qu i
rempliffent les ventricules du cerv eau , mais plutôt
; d’une trop grande plénitude de l’eftomac , qui s’op-<
pofe au mouvement du diaphragme , & par confé-
quent à la dilatation de la poitrine , fans laquelle on
ne peut refpirqr que difficilement. Cependant d’autres
prétendent que cette incommodité fi pénible eft
occafionpée par une convulfion des mufcles de la
refpiration.
Etmuller obferve que les Arabes appellent cette
incommodité une épilepfie nocturne ; parce qu’étant
portée à un certain degré, elle dégénéré en épilepfie
; & en e ffe t, le cauchemar eft le prodrome de l’é-
pilepfie dans les jeunes g en s, comme il eft l’avant-
coureur de l ’apoplexie dans les perfonnes d’un âge
avance. (N)
C A U C A U B A R D IT E S , fub. m. pl. (Hift. tccléf.)
fe& e . d’hérétiques dans le v j. fie c le , ainfi nommés
d’un certain lieu où ils firent leurs premières aflem-
b!ée,s.;ils fuivoient les erreurs de Severe d’Antioche
8c des Acéphales. Nicephore , liv. Xyill. ch. xljx.
Baronius, A . C . (G)
CA UD A LUC IDA, (AJtron.) la queue du lion ,
eft une étoile de la première grandeur. Sa longitude
eft de 1 Cpd j s ' i fa Lapitude de izA i&. fon ajcenjion
droite 173* 5» . yoye[ Ljo n . (G)
C A Ü D A T A IR E , i.,m. (Wft. eedéf.) eft un c letc
ou aumônier qui porte le bas de la chappe .du pape
Qu,d’un cardinal. (H)
C A U D É , ad/-, en terme de Blafon , fe dit des étoi-
les & des cometes qui ont line queue*, (y)~\
C A U D E B E G , f. m. fo rte de chapeau,fait de laine
d’âgnelin , de p o il, ou de duvet d’autruche , ou de
poil de chameau. O n les nomme ainfi du nom de la
v ille àe.Caiidebeç en Normandie, où' il s ’en fabrique
une grande quantité.. ^ya^ÇHAPEAU.
• C a u d e b e c ,> (Géog.)' ville de Françe en Normand
ie , capitale du pays de C a u x , remarquable par fes
manufaéhires de chapeaux. : ■ • '
C AU D E S - GOST.ES ,■ (Géog. ) petite v ille ;;d e
France>dans l’Armagnac, à une, lieue, de la Garonne.
C A U D E T T E , (Geog.) petite riviere d’Efpagne,
dans la'nouvelle Caftille , qui fe jette dans le X u ca r .
* C A U D IC AIRES * fub. m. pi. (Hift. anc.) ç ’eft
ainfi que les Romains avoiept nommé.les bateliers
de la communauté inftituée par la navigation du
T ibré ; C e mot vient de codices , affemblages de plur
ûeurs.planches de bois. Parmi les caudicaires il y en
av o it un certain nombre dlemployés à charger les
grains au port d’Oftie & à les conduire A Rome. V,\
1'article BO ULANGER.:
- C A U D IE Z , (GéogS), petite v ille de- F rance, en
Languedoc, au pié des Pyrénées ; fur les frontières
du Rouflillon. :
. C A U D R O T ou C O U D R Q T , (Géog.) petite v ille
dé France en Guienne, danis lé Bazadois, à l’endroit
où-le D ro t'fe jette dans, fia Garonne.
G A V E ,^fiib. L en Architecture, eft un lieu voûté
dansTétage foûterrain, qui /ert à mettre du v in , du
bois? & autres choies, pour la provifion d’une mai-
fon,.d’un h p te l, &c. dulariq cavea. Vitruve appelle
hypogeea, tous les lieux voûtés fous terre.
: C a v e ; dans une é g life , eft un lieu foûterrejn ,
voûté & deftiné à la fépnlture.. (P)
Ca ves. On a cmlong^-tems que les caves & les au-
tres lieux foûterreins étôient plus froids en été q.u’en
hy v e r , parce qu’en effet en h y v er l’air y paroît beaucoup
plus chaud que fi’air extérieur y & qu’en, été il
y paroît plus froid. D e graqds phyficiens avo ien t