E X E M P L E .
■ Dimonjlration de Varmure d'une lujlrine à poil, I Demonjlration de Varmure d'un fond or à huit lijfes
de fatin & quatre UJfes de poil.
Si vous jettez la première marche a de rebordure
de l’armure de la luftrine fur la première marche b de
luftrine, vous aurez X O O o de poil & o 1 de fond,
c’eft-à-dire la première marche de fond r de l’armure
que vous cherchez.
Si vous jettez la première marche de rebordure a
de T 'armure de luftrine fur la première marche d’ac-
compagnage c de luftrine, vous aurez x X o o de
poil & o 4 de fond, c’eft-à*dire la première marche ƒ
d’accompagnage de l’armure que vous cherchez.
Si vous Jettez la fécondé marche d de rebordure
de l’armure de la luftrine fur la fécondé marche e de
luftrine, vous aurez o x o o de poil & o 7 de fond,
c’eft-à-dire la fécondé marche t de fond de l’armure
cherchée, & ainfi du refte.
Les lignes verticales marquent les marches. Les
lignes hôrifontales marquent les liftes. La marque o
fignifie qu’une lifte leve ; la marque x lignifie qu’elle
baiffe, excepté aux liftes de rabat oh o marque baif-
fer, la fonâi'on de ces liftes notant jamais de lever.
Du fond or d cinq UJfes de fatin & à cinq lijfes de poil.
Cette étoffe étoit d’ufage quand les fonds or a voient
beaucoup de glacé, parce qu’il grippe moins avec un
poil de vingt-deux portées & demie, comme il le faut
à cette étoffé, qu’avec des poils de quinze ou dix-huit
portées, comme dans les autres fonds d’or. On arme
îe fatin, qui eft de quatre-vingt-dix portées dè chaîne
, comme le damas. On pafte la rebordure fur le
coup de fond, parce qu’il y en a peu dans ces fortes
d’étoffes, & l’accompagnage fur le poil feulement,
qui eft armé en ras de faint - maur ; obfervant que
comme il y a cinq liftes de poil, il en faut toujours
faire lever trois & baifter deux. On peut fe fervir
pour cette étoffe d’un peigne de 15 ou d’un de 18,
i un & l’autre pouvant s’accorder avec le poil.
U eft bon de favoir que dans le s luftrines à fond
or, le fil de poil ne doit jamais fe trouver à la rivé
de la dent, c’eft-à-dire au commencement ou à la
fin ; parce que pour lors il rayeroit & fe montreroit
dans le fond, ce qu’il faut éviter foigneufement«’
C ’eft pour cela que les peignes doivent toûjours être
d’accord avec îe poil: par exemple, avec un poil
de quinze portées & quatre-vingt-dix portées de chaîne
, il fe rencontre tous les fix fils de chaîne un fil de
poil ; mais mettez un 15 de peigne qui contienne chaque
dent douze fils de chaîne, & il arrivera que le fil
de poil fe trouvera à la fin des douze fils de chaîne,’
ou au commencement des douze autres qui fui vent
la dent, ce qui fera rayer. Pour éviter cet inconvénient
, on corrompt la première dent (c’eft le terme de
l’art) : on n’y met que neuf fils ; mais oh continue par
douze dans les autres dents. Pour lors le fil de poil
fe trouve clos par trois fils de chaîne ; & ainfi des
autres, comme les 18,
B R O
Demonjlration de l'armure d'un fond or à cinq lijfes
J de fond & cinq UJfes de poil.
». 1 Ï. 4- t- 10.9. 8. 7. 6. t. 4. H
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Dcmonjlration d'un fond d'or à cinq lijfes de fatin
& quatre dé poil.
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Fond or à cinq lijfes de fatin & quatre de poil : les
fonds or de cette efpece font les plus beaux, & ne
peuvent fe faire qu’en travaillant des deux piés : le
fatin eft armé comme celui du damas, & les cinq
marches de ce fatin ne font mouvoir aucune lifte de
poil. La chaîne eft de quatre-vingt-dix portées à l’ordinaire
, & le poil de quinze ; avec un peigne de quinze
, il faut douze marches pour le poil, y compris
les quatre marches de liage qui font placées du côté
gauche, 8c cinq pour le fond qui font ordinairement
du côté droit. Toutes ces étoffes pourroient cependant
être faites du feul pié droit, en lardant les marches
de liage, c’eft-à-dire en plaçant par ordre chaque
marche de cette efpece, après celles qui font def-
tinées pour les coups de navette: mais dans cette
étoffe, la chofe eft impoflible, excepté qu’on ne voulût
mettre trente-deux marches , parce qu’il faut
vingt coups pour que le courte des marches de poil
fe rencontre avec celui du fond. L’accompagnage eft
à l’ordinaire en ras de faint Maur, & le coup de fond
à trois liffes de poil levées, ,1a quatrième en l’air,
comme à la luftrine, s’il n’y a point de rebordure ; 8c
s’il y en a une, on la fait baifter.
Tome 11,
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Selon la difpofition du métier & de l’armure, i!
faut marcher des deux piés chaque coup de fond ; les
autres coups du pié gauche feulement. Le courte ne
peut fe rencontrer fini de chaque côté que tous les
vingt coups ; d'où il s’enfuit qu’il faut quatre cour-
fes du fatin, & cinq du poil, ou des marches de l’un
8c de l’autre.
Tous les fonds d’or dont nous venons de parler y
ont un fond dont la couleur eft distinguée, foit cra-
moifi, foit ponceau, foit ratine, qui eft un ponceau
commun ; les Américains ne les veulent pas autrement:
c’eft aufli le goût de quelques pays du Nord.
Mais il n’en eft pas de même des brocards; ils n’ont
point de fond; ou s’ils ont quelques'legeres découpures
dans la dorure, elles ne paroiffent pas. C ’eft
pour cela que les fabriquans, i° . ne les fontqu’ea
gros deTours, pour éviter la quantité de trames, qui
eft moins confidérable que dans les fonds fatin, attendu
le croifé qui fe trouve à chaque coup : i°. mettent
les chaînes de la couleur de la dorure pour éviter
l’accompagnage. L’accompagnage pafte fous les
mêmes lacs de la dorure qui domine dans l’étoffe, 8c
fon emploi a deux objets ; l’un de cacher le fond de
l’étoffe qui perceroit au-travers de la dorure, & la
rendroit défeétüeufe, en prenant la place du fond ;
l’autre de donner la liberté au fabriquant de brocher
ou de paffer une dorure plus fine, qui même fe trou-,
ve relevée par l’accompagnage qui eft deffous.
Tels font les motifs qui. ont fait inventer l’art d’accompagner
la dorure, une des idées dans ce genre
les plus belles 8c les plus heureufes. Le brocard ayant
le fond de même couleur que la dorure, l’accompa-
gnage devient inutile : il eft vrai que dans les fonds
or où il entre de l’argent, on ne peut pas accompagner
l’un & l’autre : mais dans ce cas, comme c’eft
très-peu de chofe que l’argent qui entre dans un fond
or, & que d’ailleurs il n’eft point accompagné, on a
foin de brocher une dorure plus groffe, & dont la
groffçur empêche le fond de perçer au-travers. Voilà
tU ih ij