BLATTENBURG, (Géogr.) ville du duché de
Gueldre, fur la Meufe.
BLAU-STROM, (Géog.) riviere dans la Soüabe,
qui fe jette dans le Danube près d’Ulm.
BL A U B EU R E N , (Géogr.y petite ville d’Allemagne
dans le duché de ‘Wirtemberg, fur la riviere
d’Ach,
BLAYE ou BLAIE, (Géog.) ville de France dans
le Bourdelois en Guienne, fur la Gironde. Long. iG.
leu. 46. G.
BLAYER, f. m. terme de Coutumes, eft un feigneur
haut- jufticier qui a droit de blairie. (H )
B L É , f. m. plante qui produit un grain dont on
fait le pain, qui eft la principale nourriture de l’hom-
jne. /^oyc^ pAiN..
On donne aufli le nom de blé au grain ou femence
de cette plante,, après qu’elle eft féparée de fon épi.
V o y e z G r a i n & S e m e n c e .
Dans le commerce des Blés on n’en diftingue que
de trois fortes : le blé proprement dit, qu’on nomme
autrementfroment, voyez Fr o m e n t : lefeigle, qui eft
line efpece bien différente, & d’une qualité bien inférieure,
S e ig l e : & un troifieme blé qui ré-
fulte du mélange des deux autres, qu’on appelle blé
méteil, voyez MÉTEIL.
À l’égard des laboureurs, ils mettent encore au
nombre des blés plufièurs de ces grains que l’on feme
au mois de Mars, comme l'orge, Vavoine, les pois, la
vefce, &c. voyeç ces mots; mais pour,les diftinguer ils
les qualifient de petits blés.
Le maïs & le farajîn font encore des grains auxquels,
on donne le nom de blé-, l’un s’appelle blé de
Turquie & blé <CInde, & l’autre blé noir. Voyez BlÉ
d e T u r q u i e & B l é n o i r . '
Il n’y a que l’Europe, mais non pas par-tout, l’Egypte
, 8c quelques autres cantons de l’Afrique, le
long des côtes de Barbarie, & peu d’endroits de l’Amérique
défrichés 8c Cultivés par les Européens,
comme la nouvelle France, la nouvelle Angleterre
& l’Acadie, qui produifent du blé.-. , •..
Les autres parties du monde ont en place le maïs
& le riz» & même en quelques lieux des îles & du
grand continent de l’Amérique , de fimples racines,
telles que font les patates 8c la manioc. Voy. P a t a t e
& M a n i o c .
L ’Egypte paffoit autrefois pour le pays le plus fertile
en blé. On fait par l’hiftoire fainte, en quelle réputation
elle étoit fur ce point dès les premiers tems ; 8c
l’on apprendpar l’hiftoire profane, qu’elle en four-
niffoit à une partie des peuples fournis à l’empire romain
, 8c qu’on lanommoit la mere nourrice de Rome
& de LTtalie. La France, l’Angleterre 8c la Pologne
femblent avoir pris la place de l ’Egypte, 8c c’eft dé
leur abondance & de leur fuperflu que la plûpart des
autres nations de l’Europe lubfiftent.
^ j L’opinion commune eft que dans les premiers fie-
cles du monde on ne vivoit que des fruits de la terre
& de. gland : quelques-uns ajoutent cette efpece de
noifette que produit le hêtre, qu’ils prétendent avoir
été appelle pour cela fagus en latin, du mot grec
çûyu, jemange. Ils difent qu’on n’a voit ni l’ufage du
blé, ni l’art de le préparer 8c de le rendre mangeable.
Voyez B o u l a n g e r ... .
• On dit que c’eft Çerès qui a.fait connoître le blé
aux hommes, ce qui la fit mettre au rang des dieux.
D ’autres attribuent cet honneur à Triptoleme, fils
de Celée, roi des Eleufiniens. D ’autres veulent que
Çerès ait trouvé le blé, & que Triptoleme ait inventé
l’art de le femer 8c de le cultiver. ; ;
Diodore de Sicile dit que çe fut Ifis ; fur quoi Po-
lydore.Virgile obferye qu’il ne différé point des autres
, parce qu’Ifis&Çerès font.la même. Les Athéniens
prétendoientque c’étoit chez eux que cet art
nYoit commencé. Les Crétois & les Siciliens afpiroient
à la même gloire, aufîi-bien que les Egyptiens."
Quelques-uns croyent que les Siciliens font mieux
fondés, parce que la Sicile étoit la patrie de Cerès,
8c que cette déeffe n’enfeigna ce fecret aux Athéniens,
qu’après l’avoir appris aux Siciliens.
D ’autres prétendent que Cërès paffa d’abord dans
l’Attique, de là en C rete, & enfin eri Sicile. Il eft cependant
des favans qui foûtiennent que c’eft en Egypte
que l’art de cultiver les blés a commencé ; & certainement
il y avoit des blés en Egypte & dans l’O rient
long-tems avant Cerès. Voyez aux articles F r o m
e n t , S e i g l e , E p a u t r e ,M é t e i l , & c . le choix
de terre , la culture, 8c les autres parties de l’agriculture
qui leur conviennent.
Pour conferver le blé, il faut le bien fécher & le
tenir net. Le grenier doit avoir fes ouvertures au fep-
tentrion ou à l’orient, & des foupiraux au haut. Il
faut avoir foin de le travailler de quinze en quinze
jours tout au moins, les lix premiers mois : dans la
fuite il fuffit de le cribler tous les mois. Après deux
années il ne s’échauffe plus, & il n’a plus rien à craindre
que de l’air 8c de l’humidité étrangère. Voyez
G r e n i e r .
Peu de tems après le fiege que foûtint Metz fous
Henri II. le duc d’Epernon fit faire de grands amas
de grains dans la citadelle, qui fe font confervés
jufqu’en 1707. Quoique la citadelle eût été bâtie fous
Henri III. il y en avoit un tas dans le magafin, avec
lequel on fit du pain, dont le roi, le dauphin, & les
feigneurs qui pafferent par cette v ille, mangèrent.
Une des chofes qui contribue le plus à la confer-
vation du blé, c’eft la croûte qui fe forme fur toute
la fuperficie par la germination des grains extérieurs,
jufqu’à l’épaiffenr a’un pouce & démi. On fe prome-
noitfur celui de Metz, fans que cette croûte obéît.
Oh a vû à Sedan un magafimtaillédànsie roc 8c affez-
humide, dans lequel il y avoit un tas de blé très-con-
fidérable depuis 110 ans : il étoit revêtu d’une forte
croûte épaiffe d’un pié.
Il y a des greniers à Ghâlons oit l’on conferve le
blé 30 ou 40 ans.
On choiiit -le plus beau blé, 8c du meilleur crû
qu’il eft poflible.1 Après l’avoir travaillé, on en fait
un tasaufli gros-que lè plancher le peut permettre:1
on met enfuite deffus un lit de chaux vive en poudre
de trois pouces d’épaiffeur; puis avec dès arrefoifs:
on humeéte cette chaux, qui forme avec le blé urie-
croûte; Les grains de la fuperficie-germent, & poufr
fèht une tige d’environ un pié 8C demi de haut, que
Fhy ver fait périr : on n’y touche point que quand la
néceflité y oblige.
' B l é d e T u r q u i e , maïs; genre de plante dont la
fleur n’a point de pétales : elle eft compofée de plii-
fieurs étamines qui fortent d’un calice. Cette fleur eft:
ftérile ; les embryons nàiffent féparément des fleurs :
ils Tout raffemblés en épis, 8c terminés par un long
filet. Les épis font enveloppés dans des feuilles qui.
leur fervent de gaines. Chaque embryon devient une
femence arrondie, anguleule, & enchâffée dans l’un,
des chatons du poinçon qui foutierit l’épi du fruit.
Tournefort, Infi. rei herb. Voyez P l a n t e .
Il y a du blé de Turquie en Bourgogne, en Franche
Comté & ailleurs. Il vient facilement, & c’eft
toujours un fecours dans les famines. On en fait du
pain allez fain. On en confomme confidérablement
dans l’Amérique, aux Indes 8c en Turquie. Il aime
la terre graffe bien remuée, 8c les filions larges : le
froid lui eft très-contraire. Quant à fâ culture, voyez
A g r i c u l t u r e .-
B l é n o i r ou S a r a s i n , fagopyrum; genre de
plante dont la fleur n’a point de pétales : elle eft compofée
de plufiëurs étamines qui fortent d’un calice
divifé en cinq parties. Le piftil devient dans la fuite
une femence triangulaire, renfermée dans une en-*
yeloppe
veloppe qui a fervi de calice à la fleur. Ajoutez aux
cara&eres de ce genre, que les fleurs nàiffent en
grappe ou en épi, & que les racines font chevelues,.
Tournefort, Infi, rei herb. Voyez PLANTE. ( J )
* Le farrafin eft plus commun en France que le
blé de Turquie. Il ne lert qu’à nourrir la volaille. Les
faifans en font friands ; c’eft pourquoi l’on en ferne
dans les bois & par-tout où l’on veut attirer ces
oifeaux. Le pain.& la bouillie qu’on en fait, font
noirs 8c amers,à moins qu’on n’y mêle d’autres grains,
Le fourrage en çft bon pour les vaches. Il vient dans
toutes fortes de terres, 8c aime la féchereffe. Les labours
lui font avantageux, 8c on le ferne en filions.
Les pierres 8c les cailloux ne l’empêchent pas de
pouffer. En femant de bonne-heure dans les pays
chauds, on en fera jufqu’à deux récoltes par an,
Quant à fa culture, c’eft la même que celle des autres
grains. Voyez AGRICULTURE. , .
BLECKINGEN, ( Géog. ) contrée de Suede dans
la Gothie méridionale, bornée au nord par la Go-
thie , 8c au couchant par la Scandinavie.
BLEIBURG, ( Géog. ) ville 8c château fur la riviere
de Feiftritz dans la Carinthie.
BLEICHRODA , ( Géog. ) petite ville du comté
de Hohenftein en Thuringe.
BLEICHFELD , ( Géog. ) petite ville de l’évêché
de V'urtzburg en Franconie.
BLEIDERSTADT, ([Géog.) petite ville du comté
de Naffau, à la fource de la riviere d’Aar.
JBLENDA , ( Géog. ) petite île de l’Archipel,
BLESS, (Géog. ) petite ville de la Wetteravie,
appartenante à l’élefreur de Treves. .
BLEY-STADT, ( Géog. ) petite ville du royaume
de Bohème.
BLIESS, ( Géog. ) petite riviere qui fe jette dans
}a Saar,
BLEMMYES 0« BLEMYES, f. m. plur. (Hifi.
(inc. & Géog. ) Les anciens géographes font mention
d’un peuple de ce nom ( fabuleux fans doute ) , qui
n’avoit point de tête , 8c qui avoit les yeux 8c la bouche
dans la poitrine ; on dit qu’ils habitoient une
partie de l’Ethiopie.
BLENDE , ( Minéralogie. ) ce mot eft allemand :
on s’en fert dans les mines pour défigner un minéral
qui n’eft bon à rien ; on l’appelle en latin pfeudo-ga-
lena , galena inanis « mica. Henckel, dans fa Pyrito-,
logie, dit que c’eft une pierre martiale, ftérile, compofée
de parties arfénicales, & d’une terre qui ré-
fifte à l’afrion du feu. Il y entre aufli du foufre. On
la trouve fur-tout dans les mines de plomb 8c d’argent.
Hoffmann regarde les blendes comme la matrice
de ces métaux. Il y en a de plufiëurs efpeces 8c couleurs
; les plus ordinaires font noires , luifantes, 8c
reffemblantes à la mine de plomb, quoiqu’elles ne
foient point fi brillantes ; on les appellefierile nigrum,
& en allemandpech blende. Il y en a , outre cela, de
brunes, de rouges, de jaunes , de cendrées, & de
blanchâtres. Celles qui font jaunes ou de couleur
d’o r, fe nomment katfen gold , or de chat ; celles qui
font blanches s’appellent katfen Jilber, argent de chat.
A la Ample infpe&ion 8c au poids, on eft tenté de
croire que ce minéral contient du métal : mais il ne
s’y en trouve jamais que peu ou point-du-tout. Ces
blendes déplaifent fouverainement aux Fondeurs ; car
non-feulement elles ne fourniffent rien de bon, mais
elles font affamées des autres minéraux, & les rendent
réfraftaires. Le favant M. Pott a fait une differ-
tation très-étendue fur ce minéral.
Nonobftant toutes ces mauvaifes qualités des bien»
des, M, Marggraf a obfervé qu’il s’en trouve quelquefois
qui contiennent une terre métallique propre
à produire du zinc, & M. Pott a remarqué le premier
que le cuivre mêlé avec lapfeudo-galene ou bien-!
de pulvérifee , 8c des charbons pilés mis au çreufçt.
Tome I f '
prçnoît une couleur fort approchante de celle du laiton
; d’où il conclut que la blende a de l’affinité avec
la pierre çalaminaire.
M. Marggraf a pouffé fes recherches plus loin, ÔS
a tiré du zinc d’une efpece de blende choifie, qui ve-
noit de Freyberg en Saxe. Voici comme il en donne
le procédé : il faut la purifier de la pyrite arfénicale
jaune qui y eft attachée, 8c après l’avoir pulvérifee
on la brûle petit-à-petit, en obfervantde pouffer le
feu fur la fin de l’opération ; çe qu’on continue pendant
plufiëurs heures, jufqu’à ce qu’on ne fente plus
aucune odeur, 8c que la matière ait perdu tout brilT
lant : la blende ainfi brûlée, on en prend quatre onçe$
mêlées avec deux drachmes de charbon ; on met ce
mélange au feu dans des vaiffeaux fermés ; on aura
de véritable zinc 6 à 8 grains, 8c autour de 4 à J
grains de fleurs de zinc.
« Ou bien on prend la même quantité de blende
» brûlée ; on verfe deffus 4 onces d’efprit de vitriol
» bienrefrifié : le mélange s’échauffe ; &ladigeftion,
♦> fuivant la matière du zinc , fe mettra en folution
» avec quelques particules de fer: il faut précipiter
» cette folution par une lefiive de cendres gravel.ées
» jufqu’à çe qu’il n’aille plus rien au fond ; après que
» cette chaux aura été fouvent édulcorée dans l’eau
» chaude 8c defféchée » vous en prendrez un peu plus
» de 3 drachmes ; vous les mêlerez avec une demi-
» drachme dë charbon ; vous y joindrez 1 drachmes
» 8c î fcrupules de petites lames de cuivre, arran?
» géant le tout couche fur couche dans le creufet,
» que vous couvrirez de pouffiere, de charbon, 8c
>> que vous mettrez au feu de fufion ; après quoi,
» quand tout fera refroidi, vous trouverez le plus
» beau laiton. Si vous le voulez aufli, ce précipité
» mis dans des vaiffeaux fermés de la maniéré fuft
»dite, peut être^réduit .en zinc », Voyez ZlNC,
Ces deux procédés font de M. Marggraf, 8c fe
trouvent dans le 11. vol. des Mémoires de l'Académie
royale de Prujfe, année 1748 , à la fin d’un mémoire
fur le zinç du même auteur. ( — )
BLESNEAU , ( Géog. ') petite ville de France,
dans le gouvernement d’Orléanois, dans la Puifaye,
fur le Loin.
BLEU , adj. Un corps paroît bleu, parce que fes
parties ont une fituation 6c une contexture qui les
rend propres à réfléchir les rayons bleus en plus
grande quantité quelles autres. Voyez C ouleur,
Pour expliquer la couleur bleue du firmament
Newton remarque que toutes les vapeurs, quand
elles commencent à fe condenfer 8c à s’affembler,
deviennent d’abord capables de réfléchir des rayons
bleus avant qu’elles puiflènt former des nuages a ’au-
cune autre couleur. Le bleu eft donc la première couleur
que commence à réfléchir l’air le plus net 8ç le
plus tranfparent lorfque les vapeurs ne font pas parvenues
à la groffeur fuflifante pour réfléchir d’au»
très couleurs.
M. de la Hire remarque, après Léonard de Vinci,,'
qu’un corps noir quelconque vû à-travers un autre
corps blanc 8c tranfparent, paroît de couleur bleue;
8c c’eft par-là qu’il explique la couleur azurée du fir*
marnent, dont i’immenfe étendue étant entièrement
dépourvue de lumière, eft apperçfle à-travers l’air
qui eft éclairé 8c comme blanchi par la lumière du
foleil. Il ajoute que par la même raifon la fuie mêlée
avec du blanc forme du bleu. Il explique par le même
principe la couleur bleue des veines fur la furface
de la poau, quoique le fang dont elles font remplies
foit d’un rouge foncé : car, dit-il, à moins que la
couleur rouge ne foit vue au grand jour, elle paroît
un rouge obfcur 8c qui approche du noir ; 8c comme
elle fe trouve dans une forte d’obfcurité dans les veir
nés, elle peut avoir l’effet de la couleur noire, qui
confldçréç à-travers la membrane dç la veine 8C is
N n