nieres de ces dix-fept grandes plumes, font de même
Couleur que l’extrémité , & les trois ou quatre dernières
grandes plumes font entièrement de la même
couleur que la pointe des autres; toutes les plumes
qui recouvrent les grandes font blanches, à l’exception
des fixoufept premières, qui fontCn grande partie
de la couleur changeante qui eft fur la plupart
des grandes plumes : tout ledelfousdeTaileeft blanc,
à l’exception des endroits des plumes qui font de couleur
changeante à l’extérieur ; l’intérieur en eft brun ;
la gorge eft tachetée de blanc, de brun , & de noir ;
le cou & la poitrine font blancs, avec des taches irrégulières
fur le jabot, qui fontformées par plufieurs
plumes brunes mêlées parmi les blanches ; le ventre
& les cuiffes font bruns ; les côtés 8c le deffous de la
queue font aufii d’une couleur brune , mais elle eft
un peu mêlée de couleur changeante ; les pattes font
brunes ; la membrane qui réunit les doigts eft aufii
brune, 8c marquetée de blanc fale ; le deffous du
pié 8c les ongles font d’un blanc fale tacheté de noir.
Ces oifeaux font privés, 8c fe multiplient comme les
canards communs. Foye^ OlSEAU.
CANARD de Madagafcar , anas Madagafcàrienfts ,
eft un peu plus grand .que le canard privé ; le bec eft
d’un brun jaunâtre, 8c l’iris des yeux eft d’un beau
rouge ; le cou 8c la tête font d’un verd fombre, 8c le
dos éft d’un pourpre foncé mélangé de bleu , à l’exception
des bords des plumes qui font rouges ; la poitrine
eft d’un brun fombre, excepté les bords extérieurs
des plumes qui font rouges ; le bas du ventre
eft brun ; les plumes des épaules font d’une couleur
fombre mêlée de bleu , de même que le premier rang
des petites plumes des. ailes ; les grandes ont les bords
rouges ; le fécond rang des petites plumes eft verd ;
les jambes &les piés font de couleur orangée. Cet
oifeau eft très-beau ; il vient originairement de Madagafcar.
Derham, Hiß. nat. des oifeaux. Foye£ Oiseau.
C anard d'été, anas enftatus elegans ; cet oifeau
a une double hupe qui pend en arriéré , 8c un fort
beau plumage ; il a été décrit par Catesby, Hiß. de
la Caroline , vol. I. pag. ÿ j . il fe trouve en Virginie
8c en Caroline : il fait fonnid dans les trous que les
piverts font fur les grands arbres qui croiffent dans
l’eau, 8c principalement fur les cyprès. Tant que les
petits font encore trop jeunes pour voler, les vieux
canards les portent fur leur dos jufque dans l’eau ; 8c
lorfqu’il y a quelque chofe à craindre pour eux, ils
s’attachent par le bec au dos 8c à la queue du gros
oifeau , qui s’envole avec fa famille. Hißl nat. de divers
o f. par Edwards . art. xcjx. Voytç Oiseau.
CANARD domeßique, anas domeßica vulgaris ; il eft
plus petit que l’o ie, & prefque de la grofleur d’une
poule , mais moins élevé ; le dos 8c le bec font larges
; les jambes courtes, grofles , 8c dirigées en arriéré
, ce qui lui donne de la facilité pour nager, 8c
de la difficulté pour marcher ; aufii marche-t-il lentement
8c avec peine. Les coulfeurs varient à l’infini
dans ces canards, de même que dans les poules, 8c
dans tous les autres oifeaux domeftiques. Le mâle
différé de la femelle, en ce qu’il a fur le croupion des
plumes qui s’élèvent 8c fe recourbent en avant. La
femelle fait d’une feule ponte douze ou quatorze
oeufs , 8c quelquefois plus ; ils reffemblent à ceux des
poules, 8c font de couleur blanchâtre teinte de verd
ou de bleu ; le jaune en eft'gros, 8c d’un jaune rougeâtre.
'Willughby, Ornith. Foye{ Oiseau.
Canard fauvage ou cane au collier blanc , cane
de mer; bofehas major, anas torquata minor , Aid. il
pefe trente-fix à quarante onces ; il a environ un pié
neufpouces de longueur, depuis la pointe du bec juf-
qu’à l’extrémité de la queue ; l’envergure a près de
deux piés neuf pouces ; le bec eft d’un verd jaunâtre
; il a deux pouces 8c demi de longueur depuis les
coins de la bouche jüfqu’à fon extrémité , 8c près
d’un pouce de largeur ; il n’eft pas trop applati ; il a
à l’extrémité de la piece fupérieure du bec une appendice
ou un ongle rond , comme dans la plupart
des oifeaux de ce genre ; les paupières inferieures
font blanchâtres ; lés pattes font de couleur de fafran;
les ongles font bruns ; celui du doigt de derrière eft
prefque blanc ; celui du doigt intérieur eft le plus petit
de tous ceux de devant : la membrane qui joint
les doigts enfemble eft d’une couleur plus fale ; les
cuiffes font couvertes de plumes jufqu’au genou :1e
mâle a la tête 8c le defliis du cou d’un beau verd*
au bas duquel il y a un collier blanc bien entier en-
devant , mais qui ne l’eft pas par-derriere ; la gorge
eft de couleur de châtaigne, depuis le collier jufqu’à
la poitrine, quteft mêlée de blanc & de cendré, de
même que le ventre, 8r parfemée d’un nombre infini
de points bruns ; les plumes de deflous la queue
font noires ; la face fuperieure du cou eft parlemée
de taches rouffes, mêlée de cendré : la partie du dos
entre les deux ailes eft roufîe ; le deffous de l’oifeau
eft noirâtre ; le croupion eft d’une couleur plus foncée
, 8c mêlée d’un pourpre iuifant ; les côtés fous
les ailes, 8c les plus longues plumes qui vont jufque
fur les cuiffes, font marquées de lignes tranfverfales
d’un tr,ps-beau brun , avec du blanc mêlé de bleu ;
les petites plumes des ailes font rouffâtres ; les Ion*
gués plumes qui fortent des épaules font de couleur
d’argent, 8c élégamment panachées de petites lignes
tranfverfales brunes. Il y a vingt-quatre grandes plumes
à chaque aile ; les dix premières font brunes ;
les dix fuivantes ont» la pointe blanchâtre, 8c les
barbes extérieures d’un beau pourpre bleuâtre ; en*
tre le bleu & le blanc il y a de petites bandes noi*
res ; la vingt-unieme plume a la pointe blanche * &
le bord extérieur de couleur de pourpre obfeur , la
vingt-deuxieme a un peu de couleur d’argent daiis
fon milieu ; la vingt-troifieme eft entièrement blanche
, à l’exception des bords qui font noirâtres ; la
vingt-quatrieme eft blanche aufii en entier, excepté
le bord extérieur qui eft noirâtre : les petites plumes
font de la même couleur que les grandes ; cependant
celles qui récouvrent les pourprées ont la pointé
noire , & enfuite une large ligne ou tache blanche ;
la queue eft compofée de vingt plumes , dont l’extrémité
eft pointue ; les quatre du milieu font contournées
en cercle, 8c ont une belle couleur luifan*
te mêlée de pourpre 8c de noir ; les huit fuivantes
de chaque côté font blanchâtres ; les plumes du deffous
de l’aile 8C de la fauffe aile font blanches.
Ces oifeaux vont par troupes pendant l’hyver ;
au printems le mâle fuit la femelle ; ils marchent par
paires , 8c ils font leur nid le plus fou vent près de
l’eau, dans les joncs & les bruyères, & rarement fur
les arbres. La femelle fait d’une feule ponte douze
ou quatorze oeufs, 8c plus , 8c elle les couve : elle
n’a pas la tête verte, ni de collier fur le cou ; fâ tête
8c fon cou ont du blanc, du brun , 8c du roux noirâtre
; le milieu des plumes du dos eft d’un brun prefque
noir, 8c les bords font d’un blanc rouffâtre. Vil*
lughby , Ornith. Foye[ OlSEAU. ( ƒ )
Le canard fauvage paflè pour meilleur que le do*
meftique, étant, nourri à l’air libre, 8c d’alimens qu’il
va chercher lui-même, 8c plus exercé que l’autre ; ce
qui contribue à atténuer 8c à chaffer au-dehors les
humeurs groflieres qu’il pourroit contenir, 8c enfin
à exalter déplus en plus les principes de fes liqueurs;
ainfi il abonde davantage en fel volatil : cette
chair eft cependant de difficile digeftion.
Le foie du canard fauvage pafle pour propre à arrêter
le flux hépatique.
La graille du canard eft adouciflante , réfolutive ,
8c émolliente. ( N )
Canard deyréde France „ voy. Cane petiere*.
CANARD de Mofcovie, voyc[ CANARD de Barbarie. Canard d'Inde, voyeç Canard de Barbarie.
Dans les lieux de grand paffage on fait au milieu
des prairies 8c desrofeaux, loin de tous arbres
haies des canardieres ou grandes marres, où l’on
met quelques canards prives qui appellent les pqf-
f a n s , 8c un homme caché dans une hute les tire au
fufil. On les prend aufii aux pièges, foit collets ou
autres : l’heure la plus favorable pour les tirer eft de
grand matin, à mefure qu’ils partent. On les prend
encore avec des nappes ou à l’appât, ou bien au
triôrac avec des panneaux, & à la glu le long des
marres d’eau où ils fe repofent.
Pour le vol du canard il faut fe fervir des autours
qui font leur Coup à la toife , c’eft-à-dire tout d’une
haleine, d’un feul trait d’aîle, & font toûjours plus
vîtes à partir du poing que les autres. Quand on eft
arrivé fur le lieu, 8c qu’on a obfervé où font les canards
, on prend les devants le long du foffé avec l’autour
furie poing ; on le préfente vis-à-vis les canards,
qui prennent l’épouvante 8c fe lèvent : mais l ’autour
part alifli-tôt du poing, vole à eux, 8c en empiete
toujours quelqu’un.
Dans la faifon où les canards faüvages font leurs
canetons, on fuit les bords des étangs 8c des rivières
avec un filet attaché à la queue d’une barque ; on bat
tous les endroits couverts 8c marécageux, les canetons
effrayés fortent 8c fe jettent dans les filets ; on
les prend, on leur brille les bouts des aîles, 8c on les
mêle avec les canetons domeftiques. Canards , ou bois perdus ; voye1 Bois.
CANARI, f. m. oifeau ainfi appellé des îles Canaries
d’où on nous l’a apporté. Foye{Serin. ( J )
CANARIE (la grande) , Gèog. île de l’Océan,
proche de l’Afrique, l’une des Fortunées : elle a environ
quarante lieues de circuit ; fa capitale eft, Canarie ou Ciutad de Palmas , ville forte.
Long. a. ib. lat. ±8. 4. ,
CANARIES (les îles), îles de 1 Océan,
ainfi nommées de la plus grande : elles etoient connues
des anciens fous le nom d'îles Fortunées. On en
compte fept, qui font celle de Palme, de Fer, Go-
mero, Ténériffe, la grande Canarie * Fuerteventura,
& Lancerote : on pourroit encore y en ajouter quelques
autres moins cônfiderables. Elles font tres-fer-
tiles, 8c produifent des vins délicieux. LesEfpagnols
en font les maîtres. L. o-J. 30. lat. zy.30 -zp. 4S. Canarie, fubft. f. efpece d’ancienne danfe, que
quelques-uns ctoyent venir des îles Canaries, & qui
lelon d’autres vient d’un ballet ou d une mafearade,
dont les danfeurs étoient habillés en faüvages. Dans
cette danfe on s’approche 8c on s’éloigne les uns des
autres;en faifant plufieurs paffages bifarres, à la maniéré
des Sauvages.
La canarie, en Mufîque , eft une èfpece de gigue.
Voye^l'article G i g u e , 8c le prologue de l'Europe ga-
lante.
C ANASSE, fub. f. (Commerce.) on nomme amù à
Amfterdam des efpeces de grandes caillés, qui font
quelquefois d’étain, dans lefquelles les vaiffeauxde
la compagnie apportent les différens thés de la Chine
8c des Indes orientales. Dans la vente de cette mar-
chandife, on donne ordinairement feize livres de tare
par canaffe. Voye{ TARE. (G)
* CANATHOS, (Myth.) fontaine de Nauplia, où
Junon alloit, dit-on, fe baigner une fois tous les ans,
pour recouvrer fa divinité ; fable fondée fur quelque
particularité des myfteres fecrets qu’on y célebroit
en l’honneur de la déeffe..
CANCALE,(Géog.) ville de France, dans lahaute
Bretagne, fur le bord de la mer. Long. iSA. 48'. 16".
fat. 48d. 40'. 40".
* CANCAMUM, ( E ft. nat. ) gomme rare, .qui
paroît plutôt un aflèmblable de plufieurs gommes :
Tome JJ,
On y diftingue quatre fiibftances différentes, qui ont
chacune leur couleur féparée. La première reffem*
ble au fuccin ; elle fë fond au feu * & a l’odeur de la
gomme laque. La fécondé eft noire, fe fond au feu
comme la première , mais rend une odeur plus dou*
ce. La troifieme eft femblable à de la corne, 8c n’à
point d’odeur. La quatrième eft blanche, 8c e’eftla
gomme animé. On dit que ces gommes découlent d’un
arbre qui croît en Afrique, au Brefil, & dans l’île de
Saint-Chriftophe ,8c qui a quelque reffemblance avec
celui qui donne la myrrhe.
CANCE, ( Géog.) riviere de France, dans le Vi*
varais , qui fe jette dans le Rhône.
CANCELLARIÙS , fub. m. ( Hift. anc.) mot que
quelques auteurs ont rendu en françois par chance*
lier. C ’étoit chez les Romains un officier fubalterne,
qui fe tenoit dans un lieu fermé de grilles 8c de bar*
reaux, tancelli, pour copier les fenterices des juges
8c les autres aftes judiciaires,à-peu-près comme nos
greffiers ou commis du greffe. Ils étoient payés par
rôles d’écritures , ainfi qu’il paroît par le fragment
d’une loi des Lombards, cité par Saumaife. Il falloit
que cet officier fût très-peu de chofe, puifque Vopif-
cus rapporte que Numerien fit une élection honteu-
fe , en confiant à un de ces greffiers le gouvernement
de Rome. M. du Gange prétend que ce mot vient de
la Paleftine , où les toits étoient plats 8c faits en ter-
raffe, avec des barricades ou baluftrades grillées ,
nommées cancelli; que ceux qui montoient fur ces
toîts pour réciter quelque harangue s’appelloient cancellant;
qu’on a depuis étendu Ce titre à ceux qui
plaidoient dans le barreau, nommés cancellariiforen-
fes. Ménage a tiré du même mot l’étymologie de chancelier
,, cancellarius, à cancellis; parce que, félon lui,
quand l’empereur rendoit la juftice, le chancelier étoit
à la porte de la clôture ou des grilles qui féparoient
le prince d’avec le peuple. (G)
CANCELLATION, f. f. (Commerce.) terme en
ufage à Bordeaux, dans le bureau du courtage 8c de
la foraine.
Il fignifie la décharge que le commis donne aux
marchands, de la foûmiffion qu’ils ont faite de payer
le quadruple des droits, faute de rapporter dans un
tems limité un certificat de l’arrivée de leurs mar-
chandifes dans les lieux de leur deftination. ( G)
Sur l’étymologie du mot cancellation, voye^ TartU
cle fuivant.
CANCELLER,»v. aéh en droit, fignifie barrer ou
biffer une obligation ou autre aéle.
Ce mot vient du latin cancellart, croifer, traverfer+
fait de cancelli * qui fignifie des barreaux ou Un treillis;
parce qu’en effet en biffant un aéle par des raies tirées
en differens fens, on forme une efpece de treillis.(if)
CANCELLI, fubft. m. plur. (Hift. and) petites
chapelles érigées par les anciens Gaulois aux déeffes
meres , qui préfidoient à la campagne 8c aux fruits
de la terre. Ces peuples y portoient leurs offrandes
avec des petites bougies, 8c après avoir prononcé
quelques paroles myftérieufes fur du pain ou fur quel*
ques herbes, ils les cachoient dans un chemin creux
ou dans le tronc d’un arbre, 8c croyoient par-là ga*
rantir leurs.troupeaux de la contagion, 8c de la mort
même. Cette pratique, ainfi que plufieurs fuperfti-
tions dont elle étoit accompagnée, fut défendue par
les capitulaires de nos rois 8c par les évêques. Métn»
de T Acad. tom. F I J. (G)
CANCER, f. m. termede Chirurgie, eft une tumeur
dure, inégale, raboteufe, 8c de couleur cendrée ou
livide, environnée tout*autour de plufieurs veines
diftendues 8c gonflées d’un fang noir 8c limoneux ,
| fituée à quelque partie glanduleufe ; ainfi appellée,
à ce que quelques-uns prétendent, parce qu’elle eft
à-peu-près de la figure d’une écreviffe, ou, à ce que
difentd’autres, parce que femblable à l’écreviffe elle