la candie ; il n’y a de bonnes figures du canelller, que
celles des Botaniftes hollandois ; d’un autre côté, je
ne fache aucun voyageur, dont les relations méritent
notre confiance fur ce fujet. L’académie des Sciences
ne l’a point traité, & l’on trouve peu de détails in-
t'éreffans dans les Tranfaclions philofophiques. Article
communique par M. le Chevalier DE JAU COURT.
Canelle , (le pays de la) Géog. grande contrée
de l’île de Ceylan. L’arbre qui fournit la canelle
lui a donné fon nom, à caule de la grande abondance
qu’on en retire. Il y a des mines de pierres
précieufes très-riches ; les Hollandois font maîtres
des côtes.
CANELUDE ou CANELADE, f. f. (Fauconn.)
efpece de curée, compofée de canelle, de fucre, &
de moelle de héron. Les fauconniers préparent cette
curée & la donnent à leurs oifeaux, pour les rendre
plus héroniers, plus chauds & plus ardens au vol du
héron.
CANEPHORES, f. f. pl. (Hiß. anc.) porte-corbeilles
, du grec r.àvnc, corbeille , & $1pa ,je porte. C e-
toit à Athènes deux jeunes vierges de qualité, confa-
crées au fervice des dieux, & particulièrement de
Minerve, dans le temple de laquelle elles demeu-
roient. Dans les panathénées, les canephores parées
fuperbement, portoient fur leurs têtes des corbeilles
couronnées de fleurs & de myrthe, & remplies de
chofes deftinées au culte des dieux. Elles commen-
çoient la marche dans les proceffions folennelles, &
étoient fuivies des prêtreffes & du choeur. On les
nommoit encore Xißophores. (G )
- C ANEPHORIES, f. f. pl. (Myth.) fêtes de Diane
chez les Grecs, dans lefquelles toutes les filles nubiles
offroient à cette déeffe des paniers pleins de petits
ouvrages faits à l’aiguille, & faifoient connoître par
cette offrande qu’elles s’ennuyoierit du célibat. D ’autres
auteurs dilent avec plus de vraiffemblance, qu’à
Athènes les canéphories étoient une cérémonie qui fai-
foit partie de la fête que les jeunes filles célébroient
la veille de leurs noces , & qui fe pratiquoit ainfi:
La fille conduite par fes parens au temple de Minerve
, préfentoit à cette divinité une corbeille remplie
de préfens, afin que Minerve rendît heureux le mariage
qu’elle alloit contrarier. Ou plûtôt, comme remarque
le feholiafte de Théocrite, c’étoit une efpece
d’amende honorable que ces filles alloient faire à
la chafte Minerve, pour l’appaifer & détourner fa
colere, de ce qu’elles ne confervoient pas à fon exemple
leur virginité. (G )
CANEPIN, f. f. (MégiJJier.) c’eft une pellicule
très-mince, que les Mégifliers tirent de deflus les
peaux de chevreau ou de mouton qui ont été paffées
en mégie. C ’eft précifément ce que les Anatomiftes
appellent l'épiderme dans l’homme.
Paris eft l’endroit de France oit l’on fait mieux lever
le canepin; ce font les Peaufliers qui font cette
opération.
Les Gantiers appellent ordinairement le canepin,
cuir de poule; & c’eft avec cette forte de cuirs qu’ils
fabriquent la plus grande partie des gants que portent
les femmes, fur-tout dans l’été. On en fait aufli
des éventails.
Le canepin qu’on tire de deflus la peau des chevreaux
, eft le plus eftimé pour la fabrique des
gants.
* Les Couteliers en font un grand ufage pour ef-
fayer leurs lancettes , & favoir fi elles font allez
pointues & aflez tranchantes. Ils tendent un morceau
de canepin entre le pouce & l’index d’un bout,
& entre le doigt du milieu & l’annulaire de l’autre
bout, écartant l’index & l’annulaire. Ils placent en-
fuite la pointe de la lancette fur ce canepin tendu ;
ils élevent la châfle ; fi la lancette par fon propre
poids perce le canepin fans faire aucun bruit, elle
eft aflez pointue & aflez tranchante ; fi elle ne le
perce point, ou qu’elle faffe un petit bruit en le perçant,
elle eft cenlée ne piquer ni ne couper aflez*
Il y a du choix dans le canepin; celui qui eft épais
& jaunâtre ordinairement ne vaut rien pour l’eflai de
la lancette. Il faut prendre celui qui eft le plus mince,
le plus blanc, & le plus doux au toucher.
CANES, (Géog.) petite ville de France, en Provence
, fur le bord de la mer Méditerranée.
CAN ET, ( Gèog. ) petite ville de France dans le
comté de Rouflillon.
CaneT ;, ( Géog. ) petite ville d’Efpagne, dans la
Catalogne, au territoire de Girone.
C A N E T A , (Géog.) petite riviere d’Italie, au
royaume de Naples, dans la Calabre citérieure, qui
fe jette dans le golfe de Tarente.
CANETO, (Géog.) petite ville d’Italie, au duché
de Mantoue, fur l’Oglio. Longit. slj. 55. latit. ^5,
10 .
CANETTE, f. f. terme de Blafon; on s’en fert en
parlant des petites canes, qu’on repréfente comme
des merlettes avec des ailes ferrées. La différence eft
qu’elles ont bec & jambes ; au lieu que les merlettes
n’en ont point. Hoye{ Merlette. (V )
* CANEVAS, f. m. (Comm.) toile écrue, claire,
de chanvre ou de lin, dont on le fert pour les ouvrages
de tapifferie à l’aiguille. Cette toile eft divifée en
carreaux qui dirigent l’ouvrage ; & même le defli-
nateur, lorfqu’il trace fur cette toile des fleurs, des
fruits, des animaux à remplir en laine, en foie, en
or & argent, en marque les contours avec des fils de
différentes couleurs, qui indiquent à la brodeufe lés
couleurs qu’elle doit employer.
Nous allons propofer ici une forte de canevas qui
rendroit la broderie, foit en laine, foit en foie, infiniment
plus belle, moins longue, & moins coû-
teufè : ce font ceux qui fe feroient fur le métier des
ouvriers en foie. On monteroit le métier comme s’il
étoit queftion d’exécuter le deflein en brocher : mais
on ne brocheroit point ; ainfi le deflein refteroit vui-
de en-deflous, il feroit couvert en-deflus par des brides
, comme à la gafe, & tout le fond feroit fait ; la
brodeufe n’auroit plus qu’à remplir les endroits vui-
des. Il eft étonnant qu’on ne fe foit point encore avifé
de faire de ces canevas ; le point en eft infiniment plus
beau & plus régulier qu’il ne fe peut faire à l’aiguille
; le métier fait en même tems la toile & le point ;
& chaque coup de battant fait une rangée de points
de toute la largeur du métier. Les contours du def-
fein font tracés d’une façon infiniment plus régulière
& plus diftintte que par des fils. Il me femble que
cette invention a autant d’avantage fur l’ouvrage
à l’aiguille, foit pour la perfection, foit pour la vî-
teffe, que l’ouvrage au métier à bas en a fur le tricot
à l’aiguille. Il n’y a point d’ouvrier qui ne pût
faire en un jour prefque autant d’aulnes de fonds de
fauteuils, foit en foie, foit en laine, qu’un tifferan
fait d’aulnes de toile ; & qu’on ne croye pas qu’il y
ait grand myftere à la façon de ces canevas. Il faut
que la chaîne foit de gros fils retors de Piémont ;
qu’elle leve & baille moitié par moitié, comme pour
la toile ; avec cette différence qu’à la toile, oii le grain
doit être tout fin &c par-tout égal, un fil baiffe, un fil
leve, un fil baiffe, un fil le v e , & ainfi de fuite ; au
lieu qu’ic i , où il faut donner de l’étendue & du relief
au point, on feroit baiffer deux fils, lever deux
fils, baiffer deux fils, lever deux fils, & ainfi de
fuite. On prendroit une trame de laine ou de foie forte,
large, épaiffe,& bien capable de garnir. Aurefté,
j’ai vû l’effai de l’invention que je propofe ; il m’a paru
infiniment fupérieur au travail de l’aiguille. Quant
à la célérité, on peut faire une rangée de points de
la longueur de vingt pouces & davantage d’un feul
coup de battant. Les brides qui couvriroient les endroits
du deflein, les fortifieroient encore, Scieur
donneroient du relief.
Nous propofons nos vues toutes les fois qu’elles
nous paroiffent utiles ; au refte, c’éft aux ouvriers
à les juger : mais pour qu’ils en jugeaffent fainement,
il feroit à propos qu’ils fe défiffent de la prévention
qu’il n’y a rien de bien imaginé que ce qu’ils inventent
eux-mêmes, ni rien de mieux à faire que ce qu’ils
font. Je les avertis que par rapport au canevas en
queftion, j’en croirai plûtôt l’expérience que j’a i,
que tous les raifonnemens qu’ils feront. J’ai vû des
fonds de canevas tels que je les propofe, remplis avec
l a derniere célérité, & où le point étoit de la dernière
beauté.
Canevas , autre groffe toile de chanvre écrue,
dont on fe fert en piquûre de corps, ou en foûtien
de boutonnières pour les habits d’homme.
Canevas : on donne ce nom à des mots fans aucune
fuite, que les Muficiens mettent fous un air,
qu’ils veulent faire chanter après qu’il aura été exécuté
par l’orcheftre & la danfe. Ces mots fervent de
modèle au poète pour en arranger d’autres de la
même mefure, & qui forment un fens : la chanfon
faite de cette maniéré, s’appelle aufli canevas ou parodie.
Hoye%_ Parodie.
Il y a de fort jolis canevas dans l’opéra de Tan-
crede ; aimable vainqueur , &c. d'HéJione, eft un canevas
ancien. Ma bergere fuyoit Vamour, &c. des Fêtes
de l'hymen, en eft un moderne ; puifque toutes les
chaconnes de Lully, ainfi que fes paffacailles ont été
parodiées par Quinault ; c’eft dans ces canevas que
l’on trouve des vers de neuf fyllabes, dont le repos
eft à la troifieme ; ce poète admirable ne s’en eft fervi
que dans ces occafions.
Les bons poètes lyriques ne s’écartent jamais de
la réglé qui veut que les rimes foient toutes croi-
fées, hors dans les canevas feulement. Il y en a tel-
qui forcément doit être en rimes mafeulinés, tel autre
en demande quatre féminines de fuite. Il y en a
enfin, mais en petit nombre, dont toutes les rimes
font de cette derniere efpece.
La corre&ion dans l’arrangement des vers, eft une
grande partie du poète lyrique ; les vers de douze
lyllabes, ceux de dix, de fept, & de fix, adroitement
mêlés, font les feuls dont il fe fert ; encore
obferve-t-il de n’ufer que très-fobrement de ceux de
fept. Il faut même alors que dans le même morceau
où ils font employés, il y en ait au moins deux de
cette mefure. Les vers de cinq, de quatre, de trois
fyllabes font réfervés au canevas ; la phrafe de mu-
fique qu’il faut rendre donne la loi ; une note quel!
quefois exige un fens fini , & un vers par conféquent
d’une feule fyllabe.
Les canevas les mieux faits font ceux dont les repos
& les fens des vers répondent aux différens repos &
aux tems des phrafes de la mufique. Alors le redoublement
des rimes eft un nQuvel agrément : il n’eft
point d’ouvrage plus difficile, qui exige une oreille
plus délicate, & où la profodie françoife doive être
plus obfervée. Le poète qui eft en même tems mufi-
cien, a dans ces fortes de découpures un grand avantage
fur celui qui n’eft que poète. (B)
Aufli, comme l’obferve M. Rouffeau, il y a bien
des canevas dans nos opéras qui, pour l’ordinaire,
n’ont ni fens ni efprit, & où la profodie françoife fe
trouve ridiculement eftropiée.
CANGERECORA, (Géog.) ville des Indes, en-
deçà du Cange, au pays de Canara, fur les frontières
du Malabar.
* CANGETTE, f. f. (Commerce.) petite ferge qui
fe fabrique en quelques endroits de baffe-Normandie
; elle eft de bon ufage & à bon prix.
CANGIANO , (Géog.) petite ville d’Italie , au
royaume de Naples, dans la principauté citérieure.
CANGOXÜMÂ •, (Géog.) ville d’Afie de l’empire
du Japon, dans lu e de Ximo, au royaume de
Bungo.
CANGRÏ, (Géog.) petite contrée d’A fie, dans la
Natolie, dont la capitale qui eft fur le fleuve Zacarat
porte le même nom.
CANGR1A , (Géog.) ville de la Turquie en Afie
dans la Natolie.
CANIART, oifeaü. Hoye^ Colin.
CANICIA, (Géog.) province d’Afrique en Barbar
ie , entre Alger & Tunis.
CANICIDE, f. m. fe dit d’ün diffeûion anatomique
des chiens vivans. Drelincourt s’eft fervi de ce
terme dans fes XVII. expériences anatomiques, dans
lefquelles il décrit fes canicides avec tous les phénomènes
qui les ont accompagnées. Cajlelli. (L)
C A N I C L U , (Géog.) province d’Afie, dans la
grande Tartarie, à l’oüeft du Tibeth ; les habitans
font idolâtres.
CANICULAIRES : jours caniculaires , marquent
proprement un certain nombre de jours qui précèdent
& qui fuivent celui ôù la canicule fe leve le matin
avec le foleil. Voye^ 'Canicule. Les Egyptiens
& les Ethiopiens commençoientleur année aux jours
caniculaires. •
CANICULE, f. f. (AJlronomie.) c’eft le'norti d’une
des étoiles de la conftelfation du grand chien, qu’on
appelle aufli Amplement Y étoile du chien; les Grecs la
nommoient niptoç yJirius. Hoyeç Sirius.
Pline ôc Galien donnent aufli à la canicule le nom
de Procyon, quoiqu’en effet Procyon foit le nom d’une
autre étoile danslè petit chien. Hoye{ Procyon.
La canicule eft la dixième étoile dans le catalogue
anglois de Flamfteed, & la fécondé dans ceux de Pto-
Iomée & de Tycho. Elle eft fituée dans la gueule du
grand chien, & eft delà première grandeur; c’eft la
plus grande & la plus brillante de toutes les étoiles
du ciel.
Quelques auteurs anciens nous difent après Hippocrate
& Pline, que le jour où la canicule fe leve ,
la mer bouillonne, le vin tourne, les chiens entrent
en rage , la bile s’augmente & s’irrite, & tous les
animaux tombent en langueur & dans l’abattement ;
que les maladies qu’elle caufe le plus ordinairement,
font les fievres ardentes & continues, les dyffenteries
& les phrénéfies, &c. Voilà bien des chimères.
Si la canicule pouvoit avoir la propriété d’apporter
le chaud, ce devroit être plûtôt aux habitans de
l’hémifphere méridional qu’à nous, puifque cette
étoile eft dans l’hémifphere méridional, de l’autre
côté de l’équateur. Cependant il eft certain que les
peuples de cet hémifphere font alors en hyver. La
canicule & les autres étoiles font trop éloignées de
nous, pour produire fur nos corps ni fur notre fyf-
tème planétaire aucun effet fenfible. (O)
* Les Romains étoient fi perfuadés de la malignité
de la canicule, que pour en écarter les influences, ils
lui facrifioient tous les ans un chien roux ; le chien
avoit eu la préférence dans le choix des viûimes, à
caufe de la conformité des noms. Ce n’eft pas la feule
. occafion où cette conformité ait donné naiffance à
des branches de fuperftition : la canicule paffoit ou
pour la chienne d’Erigone, ou pour le chien que Jupiter
donna à Minos , que Minos donna à Procris ,
& que Procris donna à Cephale.
CANIDE, ou CANIVET, très-grand & très-beau
perroquet d’Amérique, Hoye^ Perroquet.
CANIF, f. f. outil de l'Ecrivain ; c’eft une efpece
de petit couteau d’acier, fort tranchant, &: dont le
manche reffemble aflez à une pyramide à pans ; il
fert à tailler les plumes ; il y en a un d’üne autré efpece
, à reffort, & dont le manche reffemble beaucoup
par fa partie fupérieure à celui d’urt couteau :
mais la partie inférieure finit en pointe. Cette pointe