n’a pas de moindres vertus pour l’extérieur : i°. elle
e f t la meilleure & la plus naturelle de toutes les pommades,
dont les dames qui ont le teint fec puiffent fe
fervir, pour fe le rendre doux & poli , fans qu’il y
paroiffe rien de gras ni de luifant. Les Efpagnolsdu
Mexique en connoiffen* bien le mérite : mais comme
en France elle durcit wop, il faut néceffairement la
mêler avec l’huile de ben, ou celle d’amandes douces
tirée fans feu.
• 2°. Si l’on vouloit rétablir l’ancienne coutume
que les Grecs & les Romains avoient d’oindre le
corps humain d’huile, il n’y en a point dont l’ufage
répondît mieux aux vues qu’ils avoient de conferver
parce moyen aux parties, & même de leur augmenter
la force & la foupleffe des mufcles, & de les garantir
des rhûmatifmes & de plufieurs autres douleurs
qui Jès affligent. On ne peut attribuer l’anéan-
îiilement de la pratique de ces onûions qu’à la mau-
vaife odeur & à la mal - propreté qui l ’accompa-
gnoient; mais comme enfubftituant l’huile de cacao
à celle d’olive , on ne tomberoit point dans ces in-
convéniens, parce que celle-là ne fent rien, & qu’elle
le feche plutôt lur le cuir ; rien fans doute ne fe-
roit plus avantageux, fur-tout pour les perfonnes
âgées, que de renouveller aujourd’hui un ufage fi au-
toriié par l’expérience de toute l’antiquité.
- 3 0. Les Apothicaires doivent employer cette huile
préférablement à.toute autre choie pour fervir de
bafe à leurs baumes apoplectiques; parce que toutes
les graifles rancifient, & que l’huile de mufeade blanchie
avec l’efprit-de-vin, conferve toujours un peu
de fon odeur naturelle, au lieu que l’huile de cacao
n’eft point fujette à ces accidens.
i 40. 11 n’y en a aucune plus propre pour empêcher
les armes de rouiller, parce qu’elle contient moins
d’eau que toutes les autres huiles dont on fe fert ordinairement
pour cela.
5°. Aux îles de l’Amérique, on fe fert beaucoup
de cette huile pour la guérifon des hémorrhoïdes :
quelques-uns en ufent fans mélange ; d’autres ayant
fait fondre deux ou trois livres de plomb, en ramaf-
fent la craffe, la réduifent en poudre, la pafferit.au
tamis de foie, l’incorporent avec cette huile, & en
font un liniment très-efficace pour cette maladie.
ç°. D ’autres pour la même.intentionmêlent avec
cette huile la poudre des cloportès, le fucre de fa-
turne, le pompholyx, & un peu de laudanum.
D'autres fe fervent utilement de cette huile pour
appaiier les douleurs de la goutte, l’appliquant chaudement
fur la partie avec une/ compreffe imbibée
qu’ils couvrent d’une ferviette .chaude. On pourroit
en ufer de même pour les rhûmatifmes.
- 6°. Enfin l’huile de cacao entre dans la compofition
de l’emplâtre merveilleux, &c de la pommade pour
les dartres.
Emplâtre excellent pour la guérifon de toutes fortes
d.'ulcérés. Prenez huile d’olive une livre ; cerufe de
-Venife (elle eft plus chere que celes d’Hollande &
d’Angleterre, qui font mélangées de craie, &>, qu’il
faut laiffer aux peintres ) en poudre demi - livre :
mettez-les dans une baffine de cuivre ou dans une
cafferole de terre verniffée fur un feu clair & modéré
, remuant toujours avec une fpatule de. bois
jufqu’à ce que le tout foit devenu noir, & de con-
liftance prefque d’emplâtre ( ce qu’on connoît en
laiffant tomber quelques gouttes fur une affiette
d’étain ; car li la matière fe fige fur le champ , &
ne prend prefque point aux doigts en la maniant ,
elle eft fuffifamment cuite.) Alors on y ajoute de la
cire coupée en petites tranches, une once & demie ;
huile ou beurre de cacao, une once ; baume deeppa-
hu, une once & demie. Quand tout eft fondu & bien
mê léon tire la baffine de deffus le feu, & remuant
toujours avec la ipatule, on y ajoute peu-à-peu les
drogues fuivantes réduites en poudre très-fubtile j
léparément, & puis bien mêlées enfemble ; favoir,
de la pierre calaminaire rougie au milieu des charbons,
puis éteinte dans l’eau de chaux, & broyée finie
porphyre, une once ; de la myrrhe en larmes, de
l’aloès luccotrin, de Tariftoloche ronde, de l’iris de
Florence , de chacun deux dragmes ; du camphre,
une dragme. Lorfque tout fera bien incorporé, pn le
laiffera un peu refroidir, après quoi on le verlera fur
le marbre, pour en former des magdaléons en la maniéré
ordinaire.
Ce remede produit des effets furprenans; il gué-
rit les ulcérés les plus rebelles & les plus invétérés,
pourvû que l’os ne foit pas carié; car en ce cas*
pour ne pas travailler en vain, il faut commencer par.
la cure de l’o s , & traiter enfuite l’ulcere avec l’em?
plâtre. On panfe la plaie foir & matin après‘l’avoir
nettoyée avec l’eau de chaux, & bien effuyée avec
un linge fin.
Le même emplâtre peut fervir plufieurs fois, pourvû
qu’avant que de l’appliquer on l’ait lavé avec-
l’eau de chaux, qu’on l’ait effuyé avec un linge, pré-
fenté au feu un moment, & qu’on l’ait un peu manié
avec les doigts pour le renouveller en quelque
maniéré. On exhorte les perfonnes charitables de fais
re cet emplâtre & de le diftribuer aux pauvres, fur-
tout à ceux de la campagne.
Pommade excellente pour guérir les dartres, les riibtSi
& les autres difformités de la peau. Prenez fleurs de
foufre de Hollande ( la fleur de foufre de Hollande
eft en pain comme le ftil de grain, fort legere, douce
, friable, & plûtôt blanche que jaune; elle ne
doit pas moins coûter de trente lois la livre. A fon
défaut on prendra de celle de Marfeille, qui eft en
poudre impalpable, legere, & d’un jaune doré ) , fal-
petre rafiné, de chacun demi - once ; bon précipité
blanc, deux dragmes ( l ’examen du précipité blanc .
fe fait ainfi. On en met un peu fur un charbon allumé
; s’il exhale , c’eft ligne qu’il eft bon & fidele ;
s’il refte fur le feu ou qu’il fe fonde, ce n’eft que de
la cerufe broyée, Ou quelqu’autre, blanc femblable);
benjoin, une dragme. Pilez. pendant long-tems le
benjoin avec le falpetre rafiné dans un mortier de
bronze, jufqu’à ce que la poudre foit très-fine ; mê-
lez-y enluite la fleur de foufre & le précipité blanc ;
& quand le tout fera bien mélangé, gardez cette poudre
pour le befoin.
A la Martinique, lorfqu’il étoit queftion de m’en
fervir, je l’incorporois avec le beurre de cacao; mais
en France oh il durcit trop, je lui ai fubftitué la pommade
blanche de jafmin la plus odorante ; cette odeur
jointe à celle du benjoin corrige en quelque maniéré
celle du foufre, que beaucoup de perfonnes abhorrent.
Hijl. nat. du cacao, vol.- in-12.. cke^ Mde D'houry.
*CA CAOTE T L , (Hifl. nat.') nom qu’on donne
dans les Indes à une pierre que Borelli nomme en latin
lapis corvinus Indice; on prétend que fi on vient à
faire.chauffer cette pierre dans le feu, elle fait un
bruit très - confidérable, & femblable à un coup de
tonnerre.
C A C A T O V A , ( Géog.) petite île de la mer des
Indes, près de l’ale de Sumatra.
CACCIONDE, f. f. (PHarm.) nom d’une pilule
dont le cachou fait la bafe, & que Baglivi recommande
dans la dyffenterie.
CACERES, (.Géog.) petite ville d’Efpagfte dans
l’Eftramadure, proche les confins.de Portugal : elle
eft fur la ri viere de Sabrot, à neuf lieues d’Alcantara.
Long. 12. 8. lat-. 3$. tS.
C aceres.de C amerinha, (Géog.) petite ville
d’Afiedans File de Luçon. Long. 142. 26. Lat. 14.1i,-
CACHALOT, 1. m. cete, CLuf (Hi-ftf- nat. Ichthyol.),
très-grand poiffon de mer, du genre desrcétacées^
"NYillughby fait la dcfçriptioi}, d’après Clufius, d’un
Uchaht qui fut jette for les côtes occidentales de la
Hollande par une violente tempete : cet animal rel-
piroit encore lorfqu’on l’apperçut, environ dix heures
après la tempête. Il avoit cinquante-deux ou cinquante
trois pies de longueur, & trente-un piés de
circonférence, & même beaucoup plus félon d’autres
relations : on ne put pas avoir des mefures exactes,
parce qu’une partie du corps s’étoit enfoncé dans
jetable par les mouvemens que fit l’animal avant que
de mourir. Il y avoit quinze piés de diftance depuis
le bout de la mâchoire fupérieure jufqu’aux yeux. Le
palais étoit percé de quarante-deux alvéoles, vingt-
tin de chaque côté, dans lefquels entrqient autant
de dents de la mâchoire inférieure, qui étoient de
la grandeur du pouce d’un homme de haute taille.
C e poiffon avoit fur fa tête auprès du dos un évent
d’environ trois piés de diamètre, par lequel il jettoit
de l’eau en l’air. La mâchoire inférieure étoit longue
de fept piés. Les yeux de cet animal étoient très-pe-
îits à proportion de fa groffeur énorme: on auroit
pu les entourer en failànt toucher l’extrémité du
pouce avec celle du premier doigt. Il y avoit quatre
piés de diftance entre les yeux & les nageoires ; feize
piés depuis les mâchoires jufqu’au nombril ; trois piés
depuis le nombril jufqu’à la verge ; trois piés & demi
depuis la verge jufqu’à l’anus, & treize piés & demi
depuis l’anus jufqu’à la queue. Les nageoires avoient
quatre piés quatre pouces de longueur, & un pié d’é-
paiffeur. La longueur du membre étoit de fix pouces
après la mort de l’animal. La queue étoit fort epaiffe,
& elle avoit treize piés d’étendue. On tira de la tête
de ce poiffon du blanc de baleine en affez grande quantité
, pour remplir plus du quart d’un tonneau ; & le
corps entier rendit environ quarante tonneaux de
graiffe, fans compter celle qui fe répandit fur la terre
& dans la mer. La peau du dos étoit noire comme
celle des dauphins ou des thons ; le ventre étoit blanc.
Clufius fait mention d’un autre cachalot qui avoit
foixante piés de longueur, quatorze piés de hauteur,
& trente-fix piés de circonférence.
M. Anderlon fait mention de plufieurs cachalots
'dans fon hiftoire de Groenland, &c. Il y en a , dit cet
auteur, qui ont de groffes dents plus ou moins longues
, un peu arrondies & plates par le deffus ; les
autres les ont minces & recourbées comme des faucilles.
On ne trouve dans le détroit de Davis & aux
environs de Spitzberg, qu’une efpece de cachalot. Il
a les dents courtes, groffes, & applaties ; la tête fort
groffe ; deux nageoires longues aux côtés ; une forte
de petite nageoire qui s’élève fur le dos, & une queue
large de douze ou quinze piés. Les cachalots de cette
efpece voyagent par troupes. On en a vû qui avoient
plus de cent piés de longueur, & qui faifoient en fouf-
flant l’eau un très-grand bruit, que l’on pourroit comparer
au fon des cloches. Ces poiffons fe trouvent en
quantité au cap du Nord, & fur les côtes de Finmar-
chie : mais on en prend rarement, parce qu’ils font
plus agiles que les baleines de Groenland, & qu’ils
n’ont que deux ou trois endroits au-deffus de la nageoire
oh le harpon puiffe pénétrer ; d’ailleurs leur
graiffe eft fort tendineufe, & ne rend pas beaucoup
d’huile.
Les marins, dit M. Anderfon, diftinguent deux ef-
peces de cachalots qui fe reffemblent parfaitement par
la figure du corps & par les dents, mais qui different
en ce que les uns font verdâtres, & ont un crâne ou
couvercle dur & offeux par-deffus le cerveau ; les
autres font gris fur le dos, & blancs fous le ventre,
& leur cerveau n’eft recouvert que par une forte
membrane qui eft de l’épaiffeur du doigt. On prétend
que cette différence ne dépend pas de l’âge du poiffon.
Lorfqu’on a ôté la peau du haut de la tête des cachalots
qui n’ont point de crâne,on trouve de la graiffe
$le l’épaiffeur de quatre doigts, ôc au-deffous une
membrane épaiffe & fort nerveufe qui fert de crâne,
& plus bas une autre cloifon qui eft affez femblable
à la première, & qui s’étend dans toute la tête depuis
le mufeau jufqu’à la nuque. La première chambre qui
eft entre ces deux membranes, renferme le cerveau
le plus précieux, & dont on prépare le meilleur blanc
de baleine. Cette chambre eft divifée en plufieurs
cellules, qui font formées par une forte de réfeau
reffemblant en quelque façon à un gros crêpe» Dans
le cachalot fur lequel cette defeription a été faite, on
tira de cette chambre lept petits tonneaux d’huile
qui étoit claire & blanche : mais lorfqu’on la jettoit
fur l’eau , elle fe coaguloit comme du fromage ; &
lorfqu’on l’en retiroit, elle fedevenoit fluide comme
auparavant. Au-deffous de la première chambre il y
en a une autre qui fe trouve au-deffus du palais, &
qui a depuis quatre jufqu’à fept piés & demi de hauteur,
félon la groffeur du poiffon, & eft remplie
de blanc de baleine ; il eft renfermé comme le miel
dans de petites cellules, dont les parois reffemblent
à la pellicule intérieure d’un oeuf. A mefure que l’on
enleve le blanc de baleine qui eft dans cette chambre,
il en revient de nouveau en affez grande quantité
, pour que le tout rempliffe jufqu’à onze petits
tonneaux. La matière qui remplace celle que l’on
tire, fort d’un vaiffeau qui eft auprès de la tête du
poiffon, & qui eft gros comme la cuiffe d’un homme ;
il s’étend le long de l’épine j ufqu’à la queue, oh il n’eft
pas plus gros que le doigt. Lorfqu’on coupe la graiffe
du cachalot, il faut éviter ce vaiffeau; car fi on le
coupe, le blanc de baleine s’écoule par l’ouverture.
Le cachalot que l’on prend fur les côtes de la nouvelle
Angleterre & aux Bermudes, eft une efpece
différente. Ses dents font plus groffes & plus larges,
elles reffemblent aux dents de la roue d’un moulin,
& font de la groffeur du poignet. On trouve dans les
cachalots de cette efpece des boules d’ambre-gris qui
ont jufqu’à un pié de diamètre, & qui pefent jufqu’à
vingt livres. Voyeç l'article B a l e in e . ( / )
C A C H A N , ( Géog. ) ville de Perfe dans l’Irac,
fituée dans une grande plaine à vingt-deux lieues
d’Ifpahan. Il s’y fait grand commerce d’étoffes de
foie en or & argent, & de belle fayence.
CACHAO, (Géog.) grande ville d’Afie, capitale
de la province du même nom, au royaume de Ton-
quin. Les Anglois & les Hollandois y ont un comptoir.
Long. 132. 32. lat. 22.
* CACHE-ENTRÉE, f. m. c’eft ainfi que les Serruriers
appellent une petite piece de fer qui dérobe
l’entrée d’une ferrure. Il y a des cache-entrées faits
avec beaucoup d’art. Voye^ l'article S e r r u r e , &
Vexplication des Planches de Serrurerie.
CACHECTIQUES, adj. plur. (Médecine.) c’eft
ainfi qu’on appelle des remedes bons pour prévenir
la cachexie, ou la guérir lorfque le malade en eft attaqué.
Il s’agit pour parvenir à la guérifon de cette
maladie, d’enlever les obftruétions commençantes,
même les plus enracinées. Les préparations de Mars,
les fels apéritifs, les amers, & fur-tout le quinquina,
ont cette vertu.
Ces remedes font fouvent employés trop tard. Les
maladies négligent de demander du fecours, & laif-
fent par ce moyen enraciner fur eux la caufe d’une
maladie qui devient par la fuite fâcheufe, & qu’on
auroit pû détruire au commencement. Poyeç Ca chexie.
(N )
CACHEMIRE, (Géog.) province d’Afie dans les
états du Mogol au nord ; elle a environ trente lieues
de long fur douze de large. Ce pays eft peuplé, &
fertile en pâturages, riz, froment, légumes : on y
trouve beaucoup de bois & de bétail. Les habitans
font adroits & laborieux, & les femmes y font belles.
On les croit Juifs d’origine, parce qu’ils ont toujours
à la bouche le nom de Moyfe , qu’ils croyent