qu’on place les bouges qui font trop petites pour être
planées au marteau.
BiGORNE à tourner, (en terme (TOrfèvre en groffe-
rie.) c’eft une bigorne-, dont l’extrémité de la même
grolfeur que le milieu, eft arrondie à fa furface fur
laquelle on courbe les dents des fourchettes, & autres
ouvrages dont la concavité doit être uniforme.
Il y a une infinité d’autres bigornes, & dont les noms
varient félon les ufages qu’on en fait : mais ce font
prefque toutes des cônes de fer ou d’acier, dont la
bafe & la hauteur font entr’eux dans une proportion
déterminée par la nature de l’ouvrage qu’on doit travailler
fur elles.
BIGORNER, verb. a£l. c’ eft finir de préparer les
pièces fur la bigorne, comme un anneau de clef, après
qu’il a été percé. Cet anneau s’ouvre fur la bigorne;
ainfi des autres pièces femblables, ouvertes & circulaires.
* BIGORRE, (Géog.) comté en Gafcogne, au pié
des monts Pyrénées, qui le féparent de l’Aragon.
Tarbe en eft la capitale.
BIGOT, adj. pris fub. (Mfi* & Mor.) nom qu’on
donnoit à une perfonne opmiatrement attachée à
une opinion. Ce mot vient de l’Allemand bey-Gott,
ou de l’Anglais by-Gody qui lignifient également par
Dieu.
Camden rapporte une origine affez finguliere de
ce mot : il dit que les Normands furent appellés bigots
, à l’occafion du duc Raoul ou Rollon, qui recevant
en mariage la princeffe Gifla ou G ifele, fille.de
Charles le Ample, roi de France , & avec elle l’in-
veftiture du duché de Normandie, refufa de baifer
les piés du roi en ligne de vaffelage, à moins que le
roi lui même ne l’aidât à faire cette aûion ; & que
preffé de rendre l’hommage en la forme ordinaire ,
il répondit : no by God, non par Dieu ; & que de-Ià
le roi prit occafion defappeller bigod ou bigot ; nom
qui paffa enfuite à fes fujets.
Dans un fens moral bigot eft un terme odieux, qui
lignifie un faux dévot, une perfonne qui fcrupuleu-
fement attachée aux pratiques extérieures de la Religion,
en viole les devoirs effentiels. (G)
B i g o t , en Marine, c’eft une petite piece de bois
percée de deux ou trois trous , par oit l’on paffe le
bâtard pour la compofition du racage : il y en a de
différentes longueurs. Quelques-uns prononcent vi-
gots ; & d’autres les appellent verfaux ou berceaux.
( Z )
B i g o t , (Commerce.") en Italien bigontia; mefure
pour les liquides dont on fe fert à Venife. Le bigot eft
la quatrième partie de l’amphora, & la moitié de la
botte. Il faut quatre quartes ou quartoni pour le bigot
3 & quatre trichauferapour la quarte. Voye^ A m -
PHORA. (G)
BIGUE, f. f. en Marine, c’eft une groffe & longue
piece de bois que l’on paffe dans les fabords aux
côtés des vaiffeaux, lorfqu’il y a quelque chofe à faire
, foit pour les foûlever, foit pour les coucher.
B i g u é s ; ce font aufli les mâts qui foûtiennent celui
d’une machine à mâter. ( Z )
* BIGUBA, ( Géog. ) royaume de la Nigritie en
Afrique, arrofée par le fleuve Niger.
BIGUERanc/zev<z/, (Manège.) c’eft le troquer but-
à-but, le changer de la main à la main ( V )
* BIHACH ou WIHICZ, ( Géog. ) ville forte de
la Croatie, appartenante aux Turcs, fur la riviere
d’Unna. Long. gg. 5z . lat. 44. gS.
BIHOREAU, f. m. (Hifi. nat. Ornith.) ardea ci-
nerea minor ; cet oifeau a le dos, le deflus de la tête,
& le bec noirs ; le cou eft de couleur cendrée ; la
gorge & le ventre font jaunes : il a une ligne blanche
qui s’étend depuis les yeux jufqu’au bec, & une hu-
pe qui pend derrière la tête, & qui eft compofée de
trois plumes qui ont cinq pouces de longueur. Les
ailes & la queue font de couleur cendrée, & les pâtes
d’un verd jaunâtre. Willughby croit avoir vu en
Hollande un petit oifeau de cette efpece qui avoit
ete pris dans le nid ; les pattes etoient vertes, & dégarnies
de plumes jufqu’à un pouce au-defliis dé l’articulation
; le doigt extérieur tenoit au doigt du milieu
à fa naiflance par une membrane ; l’ongle du
doigt du milieu étoit dentelé feulement du côte intérieur,
comme dans le héron gris; l’iris des yeux
étoit d’un beau jaune ; les grandes plumes de l’aîle
etoient noires, & avoient la pointe blanche ; les plumes
de la queue étoient d’un brun cendré , & elles
avoient la pointe blanche ; les plumes du dos & du
cou étoient noirâtres, à l’exception du tuyau qui
étoit roux ; il y avoit fur le cou des bandes rouffes
affez larges; les petites plumes de l’aîle avoient la
pointe mêlée de blanc & de roux ; le menton étoit
blanc ; le ventre avoit la même couleur, & étoit par-
femé de taches noires ; les plumes de la gorge étoient
en partie noires & en partie blanches, il eft à croire
que les couleurs de cet oifeau changent avec l’âge ,
comme celles des autres. Ses oeufs font blancs. On a
appellé cet oifeaux nyclicorax, parce qu’il fait entendre
pendant la nuit des fons très-defagréables & trè's-
difeordans. Willughby, Ornith. Voyt{ O lS E A U . (/)
* BIJON , f. m. (Hifi. nat.) fi l’on perce jufqu’au
coeur avec une tariere l’arbre appellé melche, il en
fort une liqueur qu’on peut fubftituer à la térébenthine
, parce qu’elle a les mêmes propriétés : c’eft:
cette liqueur qu’on appelle bijon.
BIJOUX, en Droit, voye[ BAGUES & JO Y A U X ,
Bijoux , 1. m. pl. on entend par ce terme tous les
ouvrages d'Orfèvrerie qui ne fervent que d’ornement
à l’homme ; comme tabatière, pomme de canne ,
etui, flacon, tablettes, navette, panier à ouvrage,
o’c. cette partie n’étant qu’un talent de mode & de
goût, ne peut avoir aucune réglé fixe, que le caprice
de l’ouvrier ou du particulier qui commande.
B I J O U T IE R , f. m. le Bijoutier s’appelle auftt
Joiiaillur ; & c’eft celui qui trafique de toutes fortes
de pierreries, de petits & de jolis tableaux, de vafes
de porcelaine, &c. Les Bijoutiers prennent la faint
Louis pour le jour de leur fête, & ne font qu’un corps
avec les Orfèvres. On eft reçû Joüaillier-Bijoutier au
Châtelet devant le Procureur du Roi, après avoir
fait trois ans d’apprentiffage. Voye^ O r f e v r e .
BIIS, f. m. ( Commerce. ) poids tout enfemble &
mefure dont on fe fert fur la côte de Coromandel ,
aux Indes orientales. C’eft la huitième partie du man.
Un biis contient cinq, céers, Sc un céer vingt-quatre
tols. Voye^ M a n . (G)
B IL ou BILL, terme de Droit ufité en Angleterre ,
qui fignifie la déclaration par écrit d’un grief ou préjudice
que le complaignant a fouffert de la partie qu’il
dénonce, ou la dénonciation d’un délit commis envers
lui, par contravention à quelque loi ou reglement
de l’état.
Ce bil ordinairement fe préfente au mylord chancelier,
fur-tout lorfqu’il s’agit d’injures atroces faites
à des perfonnes ayant jurifdiftion : ce qui eft établi
par les reglemens qui concernent cette matière. Ce
bil contient l’expofition du fait & des dommages qui
en réfultent, avec la fupplique d’une permiflion de
procéder contre ledéfenfeur, pour en obtenir la réparation
civile. Foye{ C h a n c e l i e r & C h a n c e l l
e r i e .
Le bil, en Parlement, fignifie un projet d’aéle ou
d’arrêté, contenant des propofitiôns que l’on préfente
d’abord aux chambres, afin qu’elles y foient approuvées,
& puis au roi, pour leur donner force
de loi. Voye^ P a r l e m e n t .
B i l de proscription, B IL d'appel, voye^ l'art. PROSC
R IP T IO N , A p p e l . ( H ) ,
BILAN, f. m. ( Commerce. ) livre dont les Marchands
,
chands, négoc.ians & banquiers, fe fervent pour, écrire
leurs dettes àélives & paflives.,
Ce livrq eft du nombre de ceux qu’on appelle livres
d’aidés ou livrés auxiliaires ; & il fe tient en débit
& én crédit, ainfi que le grand livre. On lui donne
divers autres noms, comme livre des échéances , livre
des mois ou des pàyemens , carnet. Voye^ CARNET ,
L i v r e d e s É c h é a n c e s , &c.
Autrefôis'les marchands j iiégocians & banquiers
de Lyon, portoient fur la plàce.du change un petit livret
qu’ils appelloient bilan des. acceptations, fur lequel
ils écrivôient toutes lés lettres de changé qui
etoient tirées fur eux à mefure qu’elles leur étoient
préferitées.
On appelle dans la même ville, l’entrée ou Y ouverture
du bilan, le fixieme jour du mois des pàyemens,
jufqu’au dernier jour duquel mois inclufivement on
fait le viremgnt des parties ; chaque négociant écrivant
de fon côié fur fon bilan les parties qui ont été
virées. Le bilan que les négoçians portent fur la place
du change pour ce virement, s’appelle aufli carnet.
V C a r n e t & V i r e m e n t .
Si un marchand ou négociant qui a coutume de
porter fon Bilan fur la place , ne s’y trouvoit pas au
teins des pàyemens ordinaires, & fans caufe légitime,
il feroit réputé avoir fait faillite : & lorfqu’eiï
cas .de faillite il veut s’accommoder avec fes créanciers
, il doit leur préfenter fon bilan, c’eft-à-dire un
état au vrai de fes affaires.
Bilan fe dit encore de la folde du grand livre ou
d’un compte particulier, ou de la clôture d’un inventaire
, mais improprement ; on fe fert mieux du
terme de balance. V~oye%_ B a l a n c e . (G )
* BILBAO, ( Géog. ) ville capitale & port de Bif-
caye,à l’embouchure du Nervio qui s’y jette dans l’Océan
, appellé en cet endroit merde Bifcaye. Il s’y fait,
un très-grand commerce. Long. 14. go. lat. 4g: zg .‘
* BILBER ou BERBER, (Géog.) ville de Perfe
dans la province de Segiftan, à la fource de la rivière
d’Ilmentel.
BILBOQUET, f. m. terme d’ouvrier de Bâtiment ;
ils appellent ainfi les petits carreaux de pierre, qui
ayant été fciés dans une pierre tendre, ou tranchés
dans une pierre dure, relient dans le chantier, & ne
font propres qu’à faire du moilon.
Ils donnent encore ce nom aux moindres carreaux
de pierre provenant des démolitions d’un vieux bâtiment.
(P )
B i l b o q u e t , en terme de Doreur , eft un morceau
d’étoffe fine attaché à un petit morceau de bois quar-
r é , pour prendre l’or & le mettre dans les endroits
les plus difficiles , comme dans les filets quarrés ,
dans les gorges & les autres lieux creux. Voye7 Pl.
du Doreur, Jig. iy.
B i l b o q u e t , à laMonnoie, eft un morceau de fer
en forme d’o vale, très-alongé, comme on le voit en
A B , Pl. V. fig, 2. au milieu duquel eft un cèrcle en
creux de la grandeur du flanc que l’on veut ajufter,
& au centre un petit trouis, pour reponffer le flanc
en-dehors, lorfque le flanc fe trouve trop attaché au
bilboquet. Il eft facile de concevoir le relie de cet infiniment
, qui n’a rien que de très-fimple.
Il y a autour d’une longue table une quantité de
bilboquets , où les taillerelles & les ajufteurs liment
les flancs. Voye^ A j u s t e u r 6 * T a i l l e r e s s e . ‘
B i l b o q u e t , terme d’Imprimerie : on defig-ne par ce
mot certains petits ouvrages de ville qui s’impriment,
tels que les billets de mariage, de bout-de-l’an , ou
adreffes de marchands, avis au public, &c.
B i l b o q u e t ; c’eft ckeç les Paumiers la partie A de
l ’inftriiment appellé chevre , fig. iS. cette partie eft
fi^ee perpendiculairement fur lé banc B : fon fom-
met eft tourne eh globe, dont la partie fupérieure eft
concave. C ’eft dans cette concavité que le paumier
Tome I I ,
frappe fa balle , l’arrondjt , & la forme' quand ilTa-
faite. V o y e i C h e v r e .
B i l b o q u e t ou M o u l é ;.c’eft un inilrument dont
les Perruquiersfe fervent ,pourfrifer les cheveux qu’ils
deftinent à faire des pçrruques. Cet inftrument eft
un morceau de bois tourné, long d’environ deux pouces,
arrondi par les extrémités;:'il eft de là grofleur,
du pouce par les deux bojus.j. &.un peu plps -menu
par le milieu : c’eft fur ce milieu qu’on roulé JeVçÇe-
veux pour les Frifer. Voycifa Planche du Perruquier.. 3
B i l b o q u e t , (jeu petit bâton tourné, ayée une-
cavité à chacun de fesjbtvits; pn jette en l’air une pe*
tite Boule attachée à un £1 qui tient au milieu du biû
boquet, & on tâche de lafaire retomber & relier dans,
une des deux cavités* .
BI L E , dans T économie animale, eft ürie liqueur
jaune & amere, féparée du fang dans le.foie, ôe por-s
tée par les pores biliaires dans le conduit hépatique ,
& dans ia véficule dufiel, èc enfuite déchargée par le.
conduit commun ou canal cholidoque, dans le duo-’
denum. Viye%_ F o i e , &c. Ce niot vient du latin[bilis^
que quelques-uns font,venir du grec (Üa., vtplençe ;
parce que les gens bilieux font fujets à la colere ;
d’autres le font venir du latin bulîire, bouillir.
On diftingue deux fortes de bile , Y hépatique & la cyjlique : la première , plus particulièrement appel--
lee bile, eft féparée immédiatement dans le foie, d’où
elle eft rapportée dans le conduit hépatique : la fécondé
appellée/e/, eft féparée pareillement dans le foie,
d’où elle coule par le conduit .çyftique dans la véficule
dufiel. Voye^YiEl., V É S IC U L E , P o r e , &c.
Voici ce qui a donné lieu à cette diftin&ion. Mal-
pighi regardoit comme une des fources de la bile, les
glandes de la véficule du fiel, & du conduit cyftir
que & hépatique. Bartholin a aufli décrit ces glandes,
mais Reverhorft n’en a point fait mention, S c .
Ruifch n’a repréfenté que quelques lacunes femblables
à des cryptes, &c. Sylvius avoit autrefois affirmé
que la bile étoit produite dans la véficule par I’ar-
tere hépatique ; d’autres ont penfé avec Malpighi ,
que cette bile étoit féparée par les glandes de la véficule
du fiel : mais Seger a fait voir par expérience ,
que la véficule refte vuide dans un chien vivant
dont on a lié le canal çyftique, ou qu’on n’y trouve
que du mucus ; que rien ne coule des arteres dans la
capacité, vuide de la véficule, qui a été encore trouvée
vuide, quand le canal çyftique obftrué , ou le
foie skirrheux, ont empêché qu’il ne fe fit une aufli
abondante fecrétion de bile qu’à l’ordinaire : de forte
qu’il eft probable que ces glandes féparent plutôt
un mucus qui enduit le tiflii réticulaire de la véficule
, & le met à l’abri de l’acrimonie mordicante
que la bile acquiert en croupiflant. Refte donc, que
la bile qui fe trouve dans la véficule du fiel foit
apportée par des conduits particuliers ou par le canal
çyftique. Il n’eft pas douteux que ces conduits
qu’on nomme hépati-eyftiques ne fe découvrent dans
la plupart des animaux : mais quant à la diftinc-
tion qu’en fait Bianchi en cyf i -hépatique , venant
des principales branches du conduit hépatique, &
s’inférant autour du cou de la véficule, pour y porter
la bile, & en hèpati-cyflique , venant des plus petits
rameaux du canal hépatique pour s’ouvrir çà &
là au fond de la véficule , & y porter la bile ; cette
diftin&ion ne paroît pas avoir lieu dans l’homme &
dans les animaux femblables à l’homme. En effet, il
eft démontré qu’il n’y a pas de canal intermédiaire
entre le conduit hépatique & la véficule dans l’homme
ni dans le chien ; car le fouffle pouffé par le canal
cholidoque , ne change rien dans la véficule,
le canal çyftique étant lié ; au lieu que dans le boeuf
on la voit fur le champ s’élever, &c. La bile hépatique
paffe donc dans la véficule du fiel par le conduit
çyftique 9 comme on peut le déduire de ce que nous
n